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Le bilan de l'économie mondiale : 2006/2007

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Ce qui suit est la La lettre de Problèmes économiques qui comporte le sommaire détaillé du dernier numéro de la revue bimensuelle.

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Le bilan de l'économie mondiale : 2006/2007 (n.2935)

 

Problèmes économiques
No 2.935
21 novembre 2007

DOSSIER : Le bilan de l'économie mondiale 2006/2007

Un pas de plus sur la voie du rééquilibrage de la croissance mondiale
Perspectives économiques de l'OCDE
OCDE
En 2006, les disparités conjoncturelles ont continué à s'atténuer entre les grandes régions de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Au premier trimestre 2007, les différentiels de taux de croissance et les écarts entre les taux de chômage étaient les plus faibles depuis plus de dix ans pour les sept principales économies de la zone. Le ralentissement de l'économie américaine, les meilleures performances de la zone euro, dont la croissance a dépassé (en glissement annuel) celle des États-Unis à la fin de 2006, et du Japon expliquent cette évolution. Les grands pays émergents (Chine, Inde, Russie, etc.) ont continué de soutenir l'activité économique mondiale. Les prix du pétrole sont repartis à la hausse, tandis que le recyclage des pétrodollars s'est intensifié. Les déséquilibres mondiaux - même si le déficit de la balance courante américaine est repassé sous la barre des 6 % du PIB à la fin de 2006 - sont restés, quant à eux, très marqués. Les turbulences financières observées depuis l'été 2007 accroissent désormais l'incertitude concernant la trajectoire que va suivre l'économie mondiale. L'hypothèse que les États-Unis basculent dans la récession ne peut ainsi être totalement écartée.

Marchés financiers : un goût pour le risque de plus en plus prononcé
Rapport annuel
Banque des règlements internationaux
Les prix des actifs à risque ont, au cours de la majeure partie de l'année 2006 et au début de 2007 - hormis deux corrections passagères -, continué à augmenter. Nombre d'indices boursiers ont ainsi enregistré des records historiques. Les perspectives économiques moins favorables aux États-Unis et les effets des hausses des taux antérieurs ont provoqué toutefois chez les investisseurs certaines interrogations qui se sont ressenties, en particulier aux États-Unis, dans l'évolution des rendements obligataires. Les marchés d'actions dans les pays développés ont été confortés par la poursuite soutenue de la progression des bénéfices des entreprises mais également par les modifications survenues dans le capital des sociétés (augmentation des rachats d'actions, intensification des fusions-acquisitions). Dans les économies émergentes, la progression des cours des actions s'est effectuée dans un contexte macroéconomique en général favorable. Les investisseurs mondiaux ont montré un goût de plus en plus affirmé pour le risque.

Hausse de l'euro et des matières premières
Rapport annuel de la Banque de France

Christian Noyer
En 2006, l'euro s'est apprécié face au dollar (11,4 %) et au yen (12,5 %), mais s'est déprécié face à la livre sterling (- 2 %). Au Japon, la hausse des taux directeurs n'a pas profité au yen qui a continué à baisser, notamment en raison des opérations spéculatives sur écart de rendement (carry trade), qui consistent pour les investisseurs à profiter des faibles taux d'intérêt pour s'endetter en yen et financer des investissements dans d'autres monnaies. Les cours du pétrole ont encore augmenté en 2006, avec une progression de près de 20 % par rapport à l'année précédente. Quant à la politique monétaire de l'Eurosystème, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a décidé à cinq reprises en 2006 de relever les taux directeurs de 25 points de base.

Augmentation généralisée de l'investissement direct à l'étranger
World Investment Report 2007
CNUCED
D'après l´examen annuel des tendances de l´investissement, effectué par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les entrées mondiales d´investissement direct à l'étranger (IDE) ont augmenté en 2006 de plus de 38 % pour s´établir à 1 306 milliards de dollars, soit un chiffre proche du record atteint en 2000. Comme l´indique le Rapport sur l´investissement dans le monde, la croissance de l´IDE a atteint en 2006 un taux inégalé depuis 2000 et a bénéficié aux trois groupes de pays suivants : les pays développés, les pays en développement et les pays en transition de l´Europe du Sud-Est et de la Communauté des États indépendants (CEI). Si la plupart des grandes sociétés transnationales (STN) sont toujours européennes, japonaises ou américaines, une des évolutions les plus remarquables de ces dernières années est le nombre croissant de sociétés de pays en développement qui intègrent la liste des 100 premières STN mondiales.

La croissance de l'emploi s'est accélérée dans les pays de l'OCDE
Perspectives de l'emploi
OCDE
En 2006, l'emploi a sensiblement progressé dans l'ensemble des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Sa croissance s'est, plus particulièrement dans les pays européens, accélérée (1,6 % en 2006 contre 1,1 % en 2005). Aux États-Unis, le ralentissement de l'activité n'a pas eu d'incidence sur le marché du travail. La croissance de la population active ayant été plus faible que celle de l'emploi, le taux de chômage a baissé, entre 2005 et 2006, de 0,6 point de pourcentage, dans la plupart des pays de la zone. Cette diminution n'a toutefois pas provoqué de fortes pressions à la hausse des rémunérations réelles. En effet, si la rémunération réelle moyenne par salarié a augmenté, cette hausse reste nettement inférieure à la croissance globale de la productivité du travail.

Objectifs du Millénaire pour le développement : des progrès inégaux
Objectifs du Millénaire pour le développement - Rapport 2007
Nations unies
La Déclaration du Millénaire, ratifiée en 2000 par 147 des 189 États membres de l'Organisation des Nations unies (ONU), énumère les huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à atteindre, d'ici 2015, afin de réduire de moitié la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar par jour. Les progrès accomplis concernant quatre des OMD - éliminer l'extrême pauvreté et la faim ; assurer l'éducation primaire pour tous ; combattre le VIH, le paludisme et d'autres maladies ; assurer un environnement durable - sont, à mi-parcours, très inégaux. Des avancées considérables ont été constatées en matière d'éducation. Le taux de scolarisation primaire est en effet passé de 80 % en 1991 à 88 % en 2005. En revanche, si la proportion de personnes vivant dans des conditions d'extrême pauvreté est passée d'environ un tiers à moins d'un cinquième de la population mondiale entre 1990 et 2004, 30 millions d'enfants risquent de souffrir encore de la faim dans les régions d'Asie du Sud et d'Afrique subsaharienne. Le nombre de personnes mourant du VIH dans le monde a en outre augmenté pour atteindre 2,9 millions en 2006 et les mesures de prévention ne parviennent pas à suivre le rythme de progression de l'épidémie. En matière d'environnement, les progrès sont lents. La moitié de la population mondiale vit sans hygiène de base et un tiers de la population urbaine habite des logements insalubres.


ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO

ENTREPRISES
LBO : le management par la tyrannie du cash
Le Journal de l'École de Paris
Noël Goutard
Le LBO (leverage buy-out) désigne une opération de rachat d'entreprises par emprunt. Cette technique consiste à acquérir une entreprise avec un minimum de capital et un maximum de dettes (créant ainsi un effet de levier important). Celle-ci est souvent mise en œuvre par un groupe de managers d'une entreprise en difficulté, associé à des investisseurs externes qui décident de prendre le contrôle de la société et d'en assurer la pérennité. Ces opérations permettent aux acquéreurs (capital-investisseurs, personnes physiques...) d'obtenir le contrôle d'une entreprise, tout en minimisant l'apport de fonds propres. La technique du rachat avec effet de levier est particulièrement bien adaptée aux problèmes de transmission patrimoniale et aux problèmes de stabilité d'actionnariat. Le LBO, qui très souvent se traduit par des restructurations et des licenciements, souffre néanmoins d'une mauvaise réputation et reste perçu avant tout comme une opération de réduction des coûts.

La crise financière expliquée par Hyman Minsky
Frankfurter Allgemeine Zeitung
Gerald Braunberger
Durant l'été 2007, la crise des titres de créances hypothécaires aux États-Unis (subprimes) a fait chuter les bourses mondiales et notamment les titres des établissements de crédit dont certains ont enregistré d'importantes pertes. La crise a fait sortir de l'oubli le nom d'un économiste américain peu connu, mort en 1996 à l'âge de 77 ans : Hyman P. Minsky. Influencé par les travaux de Keynes et de Schumpeter, il a toujours privilégié une version pragmatique de l'économie, en intégrant la dimension psychologique des acteurs aux modèles économiques. Pendant la dernière partie de sa vie, il s'est surtout intéressé à l'innovation financière et à ses répercussions et a développé une théorie de la crise financière. Selon lui, les crises sont surtout le fait d'une exubérance et d'une présomption de la part des acteurs financiers qui les poussent à inventer sans cesse de nouveaux produits financiers masquant ainsi le caractère explosif de la situation globale. Une fois la crise éclatée, les banques sont les principales victimes et ne s'en sortent souvent que grâce à l'intervention de l'État.

Année d'édition : 2007
Réf. : 3303332029358

48 pages, 21x27 cm
ISSN : 0032-9304

 


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