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européenne
Les 10 nouveaux pays
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carte et les chiffres des 10 (pour d'autres animations)
Pologne / Malte /
Chypre /
Hongrie /
Slovénie
/ Slovaquie /
République
tchèque /
Lituanie /
Lettonie /
Estonie
Pologne : le plus
grand des nouveaux pays de l'UE
VARSOVIE (AFP), le 13 avril - La Pologne est de loin le
plus grand des nouveaux membres de l'UE avec ses 38,3
millions d'habitants et ses 312.685 km2, mais sa taille
en fait aussi le pays qui pose le plus de problèmes dans
l'UE élargie.
Avec plus de 15 millions de citoyens vivant à la
campagne, et parmi eux plus d'un tiers (5,5 millions)
vivant de la terre, la Pologne arrive dans l'Union avec
une agriculture archaïque qui peine à s'adapter aux règles
de l'Union européenne.
Riche en charbon, la Pologne a aussi reçu en héritage
des communistes une industrie lourde démesurée, avec
des mines, des aciéries ou des chantiers navals malades
faute d'être suffisamment compétitifs.
Mais grâce à sa taille, la Pologne a également au sein
de la nouvelle UE une influence sans commune mesure avec
celle des neuf autres nouveaux membres. Elle l'a montré
lors des négociations d'adhésion et l'a encore prouvé
lors des difficiles discussions sur le projet de
constitution pour l'Europe.
Souvent blessée par l'Histoire, la Pologne cultive avec
force une identité qui a dû survivre pendant des siècles
aux ambitions de ses deux puissants voisins: l'Allemagne
et la Russie.
Elle se souvient qu'en 1795 elle a disparu pour 130 ans
de la carte de l'Europe, partagée entre la Russie, la
Prusse et l'Autriche. Elle doit à sa religion
catholique, sa langue et sa culture de ne pas avoir
disparu.
Alors que l'Etat était anéanti, les Polonais étaient
en Europe. Frédéric Chopin composait sa musique inspirée
du folklore polonais, Marie Sklodowska-Curie travaillait
à Paris. Joseph Korzeniowski-Conrad se mettait à écrire
en anglais, Henryk Sienkiewicz recevait son prix Nobel de
littérature bien avant ceux des poètes Czeslaw Milosz
et Wislawa Szymborska.
"Si l'on a pu dire que la Pologne était en quelque
sorte une invention littéraire, c'est que littéralement,
sans littérature polonaise il n'y aurait pas aujourd'hui
de Pologne", estime le critique littéraire franco-polonais
Georges Lisowski.
En tant qu'Etat, la Pologne renaît par le Traité de
Versailles en 1918 et arrête deux ans plus tard aux
portes de Varsovie l'avancée des troupes bolchéviques
sur l'Europe.
En 1939, elle est à nouveau partagée entre l'Allemagne
et la Russie. Quelque six millions de Polonais ont trouvé
la mort durant la Seconde Guerre mondiale. C'est le pays
qui a perdu le pourcentage le plus important de sa
population durant ces six années noires de l'Europe. La
moitié d'entre eux étaient des juifs assassinés par
les nazis dans des camps de la mort installés sur le sol
polonais, comme à Auschwitz.
Au lendemain de la guerre, la Pologne est tombée sous la
coupe de la Russie soviétique. Mais en 1980, après des
grèves, le gouvernement accepta la création d'un
syndicat indépendant, Solidarité, dirigé par un leader
charismatique, Lech Walesa.
Solidarité, qui compta jusqu'à neuf millions de
membres, avant l'imposition de la loi martiale fin 1981,
a été un élément décisif dans la chute du communisme
en Pologne et dans toute l'Europe de l'Est fin 1989.
L'élection de l'archevêque de Cracovie Karol Wojtyla à
la tête de l'Eglise catholique en 1978, sous le nom de
Jean Paul II, a également contribué à
l'affaiblissement du communisme dans un pays qui compte
35 millions de catholiques (plus de 90% de la population)
attachés à leurs traditions religieuses.
Jean Paul II est un héros national, dans un pays dont la
foi n'a pas d'égal en Europe. S'il a imposé un tournant
conservateur dans la politique sociale du pays (par
exemple sur l'avortement), il a aussi contribué à
assurer la victoire du Oui au référendum de juin sur
l'entrée dans l'Union européenne, en plaidant pour
l'adhésion à l'UE.
Malte devient le
plus petit Etat de l'Europe élargie
LA VALETTE (AFP), le 13 avril - Malte détrônera le
Luxembourg le 1er mai pour devenir le plus petit Etat de
l'Union européenne, mais n'entend pas pour autant se
contenter d'un rôle de figurant dans la nouvelle Europe
élargie.
La position géographique de l'archipel au centre de la Méditerranée,
à égale distance de Gibraltar et de Port Saïd, en fait
un intermédiaire de choix dans le rapprochement entre
l'Europe et les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient,
notamment la Libye toute proche.
C'est le testament laissé par M. Eddie Fenech Adami, 70
ans et Premier ministre pendant près de 20 ans, qui a
appelé son pays à "servir de point d'appui au
dialogue euro méditerranéen", en quittant le
pouvoir. Pour son successeur Lawrence Gonzi, un avocat de
50 ans, l'entrée dans l'Europe constitue une chance à
saisir. "Devenir la pointe sud de l'Union européenne
peut permettre de transformer Malte en un carrefour
commercial, un +Tigre+ de la Méditerranée", estime-t-il.
Archipel d'une superficie de 316 km2, composé de trois
îles (Malte, Gozo et Comino), la République de Malte
sera le plus petit pays de l'UE, mais avec près de 390.000
habitants c'est un aussi un des plus densément peuplés
au monde (1.488 habitants au km2 dans l'île de Malte
proprement dite).
La proportion de voitures est également la plus forte de
toute l'Union européenne, avec une voiture pour deux
habitants. Située au carrefour de trois continents, à
une centaine de km au sud de la Sicile, Malte a été
colonisée ou occupée par les Phéniciens, les Romains,
les Français et enfin les Britanniques ce qui explique
la diversité de sa population. Elle a également été
de 1530 jusqu'à la prise de l'île par Bonaparte en 1798,
le siège de l'ordre de chevalerie des hospitaliers de
Saint Jean de Jérusalem, plus connu sous le nom d'ordre
souverain de Malte.
Colonie britannique depuis 1814, l'archipel a obtenu son
indépendance en 1964. Son climat et son patrimoine
historique en font une destination qui attire plus d'un
million de touristes chaque année, en majorité d'Europe
du Nord.
L'entrée de Malte dans l'Europe ne s'est pas faite sans
difficultés. Sa demande d'adhésion avait été déposée
en 1990, mais le processus a été stoppé par le
travailliste Alfred Sant lorsqu'il était Premier
ministre, de 1996 à 1998. M. Sant et les travaillistes
estimaient que l'adhésion à l'UE augmenterait le chômage
et l'immigration dans le pays.
Malte a d'ailleurs négocié âprement son billet d'entrée,
n'obtenant pas moins de 77 dérogations allant de la
reconnaissance de sa neutralité à un protocole spécifiant
que l'avortement restera de la compétence stricte de
Malte: ceci pour calmer les inquiétudes d'un pays
profondément catholique, où l'avortement est interdit.
La plupart des dérogations concernent la protection des
secteurs industriel et agricole de cet archipel, qui ne
possède pas de ressources naturelles. Une des dérogations
limite pendant 7 ans l'accès des ressortissants d'autres
pays de l'UE au marché du travail maltais.
Nombreux sont ceux qui ont craint que Malte se prononce
contre l'adhésion par crainte de perdre son identité
dans une masse regroupant 25 pays et 450 millions de
personnes. Mais M. Eddie Fenech Adami, partisan l'Europe,
a gagné la bataille en remportant un référendum
consultatif sur l'UE puis des élections législatives
l'an dernier. C'est avec le sentiment du devoir accompli
que ce vétéran de la politique maltaise a décidé de
quitter ses fonctions, laissant la direction de son parti
nationaliste et du pays à M. Gonzi.
A l'approche de l'échéance, le soutien pour l'entrée
pour l'Europe a augmenté ces derniers mois. Le dernier
eurobaromètre l'évalue à 65%, alors que pendant
longtemps, partisans et adversaires ont été au coude à
coude à Malte.
Chypre, une île
divisée
NICOSIE (AFP) - L'île méditerranéenne de Chypre, imprégnée
par la mythologie grecque, riche en archéologie et
paradis touristique, reste au coeur d'un des conflits les
plus insolubles en Europe.
Occupé par plusieurs empires, dont le grec, l'ottoman et
plus récemment, le britannique, Chypre a gagné son indépendance
en 1960, et plongé dans un conflit ethnique trois ans
plus tard.
Plusieurs milliers de personnes ont été tuées ou déplacées
au cours des violents affrontements ayant opposé la
majorité chypriote-grecque à la minorité chypriote-turque,
des villages ayant été saccagés et des églises et
mosquées pillées.
A la suite d'un coup d'Etat d'ultranationalistes
chypriotes-grecs soutenus par la junte au pouvoir à Athènes
et souhaitant le rattachement à la Grèce, l'armée
turque a occupé le nord en 1974, coupant l'île et sa
capitale en deux. Depuis, la République de Chypre et la
Turquie sont officiellement en état de guerre.
Trente ans plus tard, le tiers nord est toujours sous
occupation turque et les efforts internationaux visant à
parvenir à un accord entre les dirigeants des deux
communautés pour une réunification de l'île n'ont pas
abouti.
D'une superficie de 9.251 km2, Chypre compte plusieurs
dizaines de milliers de soldats sur son territoire.
Quelque 34.500 soldats turcs et chypriotes-turcs sont déployés
sur la partie nord de l'île alors que plus de 12.000
militaires chypriotes-grecs et grecs sont dans le sud.
L'Onu maintient une force de 1.230 soldats alors que 4.200
soldats britanniques se trouvent sur deux bases
souveraines dans le sud de l'île.
L'économie dans le sud chypriote-grec de l'île s'est épanouie
depuis la guerre de 1974.
Grâce à une économie construite sur un secteur
extraterritorial en plein essor, sur la navigation et le
tourisme de masse, le niveau de vie des Chypriotes-grecs
est plus élevé que celui de citoyens de l'Union européenne
en Grèce ou au Portugal.
Cependant, l'économie du nord est sinistrée après
plusieurs années d'isolement et d'embargo international.
Les secteurs de l'agriculture et du tourisme tentent avec
les casinos, interdits dans le sud, de maintenir la
petite économie du nord en vie.
Depuis la décision surprise de l'administration
chypriote-turque de rouvrir en avril 2003 les points de
passage entre les deux parties de l'île pour la première
fois depuis 29 ans, quelque 10.000 Chypriotes-turcs
passent tous les jours dans la partie sud pour y
travailler.
Mais le rejet par les Chypriotes grecs du "oui"
au référendum sur la réunification ne permettra l'entrée
dans l'UE que des seuls Chypriotes grecs.
La Hongrie, l'enfant
terrible de l'ancien bloc communiste
BUDAPEST (AFP), le 13 avril - La Hongrie, qui rejoindra
le 1er mai l'Union européenne (UE), s'est dotée depuis
la chute du communisme en 1989 d'une démocratie
parlementaire et d'une économie de marché semblables à
ceux des principaux pays occidentaux.
Situé au coeur de l'Europe centrale avec un territoire
s'étendant jusqu'aux marches de l'Ukraine, cet ancien
enfant terrible du bloc communiste, dont la révolution
de 1956 avait été écrasée par les chars soviétiques,
a complètement transformé son économie dont la
structure de production s'est rapprochée des pays les
plus développés.
Les services représentent près de 65% du produit intérieur
brut, l'industrie 30% et l'agriculture les 5% restants.
La Hongrie, qui a été l'un des pays les plus rapides à
se réformer en Europe centrale, est le seul des dix
entrants à réaliser un excédent commercial avec les
Quinze.
L'économie hongroise est très largement privatisée (télécommunications,
banques, télévision). Elle a bénéficié durant les
années 1990 d'un flux important d'investissements
directs étrangers et a, parmi les dix nouveaux pays
membres, le taux de création de nouvelles entreprises le
plus élevé.
Après les attaques spéculatives portées en 2003 contre
le forint, la devise nationale, la Hongrie a reculé à
2008-10 son entrée dans la zone euro. Le pays est également
le siège de plusieurs sociétés ayant essaimé à l'étranger,
dont Mol (pétrole, gaz), OTP (banque) et Richter (produits
pharmaceutiques).
Longtemps dominés par la dynastie autrichienne des
Habsbourg et alliés des Allemands pendant les deux
guerres mondiales, les Hongrois, qui appartiennent aux
peuples finno-ougriens, considèrent leur entrée dans
l'UE comme l'étape ultime de leur ancrage à l'Ouest.
Le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre
Peter Megdyessy considère que l'appartenance à l'UE
contribuera à améliorer la situation des 3,5 millions
de Hongrois de souche vivant dans les pays voisins (Slovaquie,
Roumanie, Ukraine, Serbie-Montenegro et Croatie), qui témoignent
d'un temps où la Hongrie de l'empire austro-hongrois était
autrement plus vaste.
Plus récemment, la Hongrie s'est engagée en signant en
janvier 2003, avec l'Espagne et le Royayme-Uni et
d'autres pays de la "nouvelle Europe", une
lettre soutenant la démarche du président George W.
Bush pour une intervention armée américaine en Irak.
Mais, contrairement à la Pologne, Budapest n'a pas envoyé
de soldats en Irak et a refusé de fermer l'ambassade
irakienne à Budapest pendant la guerre. M. Medgyessy a
ainsi veillé à assurer un équilibre entre politiques
atlantique et européenne de son pays.
Pays du tokay, "roi des vins et vin des rois",
la Hongrie a une longue et riche tradition culturelle.
Elle a produit 13 prix Nobel, dont le prix Nobel de littérature
2002 Imre Kertesz, et fut le berceau de compositeurs tels
Ferenc (Franz) Liszt, Zoltan Kodaly et Bela Bartok. C'est
également en Hongrie qu'a été découverte la vitamine
C et inventé le Rubik's cube.
La Slovénie, tête de
pont de l'UE vers les Balkans
LJUBLJANA (AFP), le 13 avril - La Slovénie, petit pays
de deux millions d'habitants blotti entre l'Autriche,
l'Italie, la Hongrie et la Croatie qui rejoindra l'Union
européenne (UE) le 1er mai, pourrait devenir la tête de
pont de l'union élargie vers les Balkans.
Cette ancienne république de l'ex-Yougoslavie, indépendante
depuis juin 1991, aspire à apporter à l'UE sa
connaissance de la région et contribuer au processus de
stabilisation politique et économique de l'Europe du sud-est
qui, comme le démontrent les récents affrontements
entre Serbes et Albanais au Kosovo, est loin d'être
acquis.
Le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre
Anton Rop considère en effet la stabilité du flanc sud
de l'Europe et l'inclusion des pays de la région dans le
processus d'intégration européenne comme relevant de
l'intérêt national, un grand nombre de Slovènes ayant
de la famille dans les pays voisins.
Vassalisée pendant plus de six siècles (1278-1918) par
la dynastie autrichienne des Habsbourg et dominée
pendant 72 ans par l'ex-fédération yougoslave dont elle
fut la vache à lait économique et financière, la Slovénie,
pays de Slaves catholiques, a réformé depuis treize ans
avec succès son économie alors que ses voisins du Sud,
Serbie, Bosnie et Croatie, se sont épuisés dans des
guerres inter-ethniques.
Aujourd'hui, le pays, qui est entré parallèlement le 2
avril dans l'Otan, est considéré comme le bon élève
de la nouvelle classe européenne et son revenu par
habitant a rejoint ceux de la Grèce et du Portugal.
Dans son dernier rapport annuel publié en novembre, la
Commission européenne avait adressé un satisfecit
global à Ljubljana tout en relevant que l'ex-république
yougoslave devait poursuivre ses réformes structurelles
et la privatisation de son secteur financier, et garantir
la liberté des services.
La stabilité politique et économique du pays a attiré
près de 3 milliards d'euros d'investissements directs étrangers
depuis 2002, sa dette publique ne représente que 30% du
produit intérieur brut (soit très en-dessous des 60%
autorisés par les critères de Maastricht), l'inflation
y est jugulée même si le taux de chômage dépasse la
moyenne européenne.
La Slovénie, qui effectue déjà 60% des ses échanges
avec les Quinze, veut en outre adopter l'euro dès 2005,
contrairement à la plupart des nouveaux entrants qui se
sont fixés l'horizon 2007-08.
Mais cette volonté la met en face d'un dilemne. Si elle
adopte des politiques économiques lui permettant de
rejoindre au plus vite la zone euro, elle devra remettre
certaines réformes qui lui permettraient de stimuler son
économie nationale.
Si elle accélère son développement économique pour
rejoindre le plus rapidement possible les autres Etats
membres de l'UE, elle risque de ne pas satisfaire tous
les critères de Maastricht nécessaires à l'adoption de
la devise européenne.
L'entrée de la Slovénie dans l'UE délimitera également
la nouvelle frontière extérieure au sud-est de l'union,
même si le pays ne rejoindra pas avant 2007 l'espace
Schengen, cette zone d'États européens qui ont aboli
les contrôles douaniers entre eux.
Un différend frontalier avec la Croatie dans la baie de
Piran, sur l'Adriatique, qui assombrit les relations
entre Ljubljana et Zagreb depuis onze ans, pourraient
constituer un obstacle au rôle que la Slovénie entend
jouer dans la région.
La Slovaquie, ancien
cancre qui accumule les bonnes notes
BRATISLAVA (AFP), le 13 avril - Ancien cancre de l'Europe
centrale post-communiste, la Slovaquie accumule depuis un
an les bonnes notes des investisseurs internationaux grâce
à une cure de réformes radicales mais douloureuses.
Enclavé entre l'Ukraine, la Pologne, la République tchèque,
l'Autriche et la Hongrie, ce pays montagneux de 5,4
millions d'habitants n'a qu'un peu plus de onze ans
d'existence, après une partition de l'ancienne Tchécoslovaquie
au 1er janvier 1993.
Réunie à la Bohême et à la Moravie en 1918 lors de l'éclatement
de l'empire austro-hongrois pour former un nouvel état
tchécoslovaque, la Slovaquie a une histoire qui diffère
assez de celle de son voisin tchèque.
Alors que les Tchèques ont longtemps été des vassaux
de l'Autriche, les Slovaques étaient une minorité slave
de la vaste Hongrie qui avait réussi à gagner un statut
associé au sein de l'empire austro-hongrois. Il reste
aujourd'hui plus de 500.000 Hongrois en Slovaquie, soit
environ 10% de la population.
Si les Slovaques parlent une langue suffisamment proche
du tchèque pour que les deux peuples se comprennent sans
grand effort, ils sont beaucoup plus religieux que les
Tchèques, majoritairement déchristianisés. Avec plus
de 80% de catholiques, la Slovaquie est le pays le plus
religieux de l'ancienne Europe communiste après la
Pologne.
Après la chute du communisme, les nationalistes ont pris
le pouvoir dans la partie slovaque de la Tchécoslovaquie.
Faute de s'entendre sur la nature d'un Etat fédéral
renouvelé, les gouvernements tchèque et slovaque ont décidé
un divorce à l'amiable qui n'a pas été soumis à référendum.
Les sondages de l'époque montraient qu'une majorité de
citoyens des deux entités souhaitaient le maintien de la
Tchécoslovaquie. Certains avaient encore en tête le
souvenir de l'éphémère état fasciste slovaque (1939-1945),
créé avec le soutien des nazis par le dictateur et prêtre
catholique Jozef Tiso.
Après l'indépendance, le principal dirigeant
nationaliste Vladimir Meciar a pris les rênes du pays.
Mais ses dérives autocratiques et l'opacité de ses
privatisations ont vite valu à la Slovaquie d'être
tenue à l'écart par l'Otan et l'Union européenne.
En 1998, une vaste coalition anti-Meciar, allant de la
droite chrétienne-démocrate à la gauche, a réussi à
gagner les élections législatives. Fédérateur de
formations hétéroclites, le Premier ministre Mikulas
Dzurinda a pu rapprocher son pays des organisations euro-atlantiques.
En septembre 2002, lors des législatives, Mikulas
Dzurinda a réussi à se maintenir au pouvoir, à la tête
d'une coalition de droite beaucoup plus homogène. Son
gouvernement s'est alors engagé dans une série de réformes
libérales de grande ampleur, allant de la fiscalité aux
retraites en passant par la santé.
Enthousiasmés par des impôts désormais très bas et
les coûts salariaux les plus bas des nouveaux pays de
l'UE, les investisseurs ont afflué, particulièrement
les constructeurs automobiles. Dans trois ans, la
Slovaquie sera ainsi de très loin le premier producteur
mondial de voitures par tête d'habitants.
Mais l'accélération des réformes liée à une réduction
des dépenses publiques mécontente une population, dont
le salaire net mensuel moyen est d'environ 225 euros. Les
syndicats ont obtenu d'organiser début avril un référendum
sur des élections anticipées.
Particulièrement touchée par la baisse des prestations
sociales, l'importante minorité tzigane, estimée à près
de 500.000 personnes, s'est brièvement révoltée fin février
dans des manifestations et pillages de magasins.
Objet d'un racisme ouvert de la part de la majorité de
la population, elle souffre d'un chômage massif depuis
la chute du communisme et vit souvent dans des conditions
semblables à celles des bidonvilles du Tiers-monde.
Malgré de nombreuses mises en garde, l'Union européenne
n'a pas encore réussi à persuader la Slovaquie d'agir
énergiquement contre la discrimination.
La République tchèque veut
s'ancrer définitivement à l'Occident
PRAGUE (AFP), le 13 avril - Issue en 1993 d'un divorce à
l'amiable de l'ex-Tchécoslovaquie, la République tchèque
s'apprête à s'ancrer définitivement à l'Occident, après
avoir connu un passé mouvementé marqué par les
occupations nazie et soviétique.
Ce pays a vécu tous les revirements historiques de
l'Europe centrale du 20e siècle: née en 1918 sur les décombres
de l'Autriche-Hongrie, la Tchécoslovaquie a perdu son
indépendance suite à l'occupation nazie et la création
du "Protectorat Bohême-Moravie" et d'un Etat
slovaque fasciste en 1938-39.
La libération de 1945 a été ternie par les exactions
contre la minorité allemande. Plus de 2,5 millions de
personnes ont été expulsés sans ménagement des Sudètes
où leur famille avait vécu pendant des siècles. Cet épisode
n'a pas encore été vraiment assumé par les Tchèques
et constitue encore un contentieux important entre Prague
et ses voisins allemand et autrichien.
En 1948, le pays a plongé dans la dictature communiste,
accentuée en 1968 par l'occupation militaire directe des
Soviétiques. Le communisme a été finalement renversé
fin 1989 par la "révolution de velours" emmenée
par l'écrivain dissident Vaclav Havel.
"Pour moi, c'est la Seconde Guerre mondiale et la
division de l'Europe qui sont terminées", a réagi
le Premier ministre social-démocrate Vladimir Spidla,
après l'écrasante victoire du Oui (77,33%) dans le référendum
d'adhésion en juin 2003.
Ironie du sort: les Tchèques entrent dans l'UE avec à
leur tête un président particulièrement euro-sceptique,
l'ex-Premier ministre thatchérien Vaclav Klaus.
Farouche ennemi politique de Vaclav Havel, président tchécoslovaque
puis tchèque entre 1989 et 2003, M. Klaus ne manque pas
une seule occasion de mettre au pilori ce qui est à ses
yeux une "coalition bizarre formée par la politique
européenne, la bureaucratie de Bruxelles et certains
intellectuels qui pensent en termes cosmopolites".
Il reflète un certain scepticisme traditionnel de la
population de ce pays, où l'ampleur du débat européen
n'a jamais atteint par exemple celle de la Pologne
voisine. Seuls 10% des Tchèques s'attendent à ce que
leur niveau de vie s'améliore après l'entrée dans
l'UE, selon un sondage publié à la mi-mars.
Malgré une très faible majorité à la Chambre des députés,
la coalition de centre-gauche au pouvoir depuis 2002, a
cependant réussi à maintenir un cap pro-européen face
à l'ancien parti de M. Klaus et aux communistes, qui ont
conservé une influence sans équivalent en Europe
centrale.
Après une restructuration économique post-communiste
plutôt laborieuse, la République tchèque est loin de
figurer parmi les nouveaux tigres économiques de l'UE,
avec une croissance du PIB de 2,9% en 2003 contre 2,2% un
an plus tôt.
Très riche en monuments historiques avec en vedette le
vieux Prague, "la ville aux cent clochers", et
les villes historiques de Kutna Hora, Cesky Krumlov et
Olomouc, le pays bénéficie d'une riche tradition
culturelle, surtout musicale (Dvorak, Janacek, Martinu,
Smetana), littéraire (Kafka, Kundera, Hrabal, Seifert,
Capek) et cinématographique (Forman, Menzel, Kadar,
Klos, Sverak).
D'une taille relativement modeste (78 865 km2, 10,3
millions d'habitants), le pays est particulièrement
sportif, avec une passion pour le hockey sur glace, où
il a accumulé les titres de champion du monde. Il
excelle aussi au football, avec l'un des meilleurs
joueurs mondiaux du moment (Pavel Nedved). Son école du
tennis, d'où sont naguère sortis Ivan Lendl et Martina
Navratilova, est également renommée.
Les Tchèques, qui sont une nation slave, sont également
fiers d'un autre titre mondial: celui de la consommation
de la bière par tête d'habitant (environ 150 litres par
an), loin devant les Irlandais et les Allemands.
La Lituanie veut être
un tigre dans l'Union européenne
VILNIUS (AFP), le 13 avril - Plus grand des trois pays
baltes, la Lituanie, qui était il y encore quinze ans
une ancienne république de l'URSS, s'apprête à devenir
l'un des tigres économiques de l'Union européenne.
Considérée comme le pays le moins développé des trois
pays baltes qui ont regagné leur indépendance en 1991,
la Lituanie a travaillé dur pour remonter la pente, même
si elle a plus tardé à se réformer que l'Estonie. La
Commission européenne estime aujourd'hui que ce pays est
le plus dynamique de l'UE à 25 avec une croissance qui a
atteint l'an dernier de 8,9%.
D'une superficie de 65.200 km2, elle compte 3,4 millions
d'habitants et près du cinquième d'entre eux
travaillent la terre. Souvent confondu avec la Lettonie,
son voisin du nord, ce pays majoritairement catholique
est bordé par la mer Baltique à l'ouest, par le Belarus
à l'est et par la Pologne et l'enclave russe de
Kaliningrad au sud.
C'est l'un des pays les plus pro-européens des 10
nouveaux membres, avec plus de 91% de "oui"
lors du référendum sur l'adhésion à l'UE au référendum
de mai 2003. Comme ses partenaires baltes d'Estonie et de
Lettonie, la Lituanie est aussi l'un des sept pays ex-communistes
à rejoindre le 2 avril l'Alliance atlantique, qui était
naguère l'ennemi du bloc soviétique.
Fière de sa langue très ancienne aux racines indo-européennes,
la Lituanie s'étalait au 15ème siècle de la Baltique
à la mer Noire.
Convoitée et rattachée à la Pologne puis à la Russie
impériale en 1795, la Lituanie a brièvement regagné
son indépendance après la Première guerre mondiale.
Elle a été ensuite annexée par l'Union soviétique en
1940, puis occupée par l'Allemagne nazie qui a exterminé
la presque totalité de sa très dynamique communauté
juive.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle été rattachée
à l'URSS. Mais elle a perdu environ un million
d'habitants qui ont été tués ou ont péri dans les
camps soviétiques ou nazis ou bien encore ont émigré,
souvent vers les Etats-Unis.
Animée par un profond esprit de résistance aux
communistes, elle a été menée vers l'indépendance par
le musicien Vytautas Landsbergis. En 1989, ses habitants
formèrent avec ceux de la Lettonie et de l'Estonie, une
vaste chaîne humaine pour réclamer l'indépendance.
Malgré les efforts de l'URSS pour empêcher la secéssion
des pays baltes, son indépendance a été reconnue par
la communauté internationale en août 1991. Il reste de
cette époque une minorité russe d'environ 8% de la
population.
Le parlement lituanien a destitué le 6 avril le président
Rolandas Paksas pour "grave violation de la
constitution" et mis un terme au scandale de
corruption qui menaçait de ternir l'entrée du pays
balte à l'Union européenne.
"A partir de ce jour, le 6 avril 2004, Rolandas
Paksas, par décision du parlement, est démis du poste
de président de la République", a déclaré le président
de la Cour suprême, Vytautas Greicius. En vertu de la
Constitution, l'intérim présidentiel devait être assuré
pendant deux mois par le président du parlement et
principal rival politique de M. Paksas, Arturas
Paulauskas, le temps d'organiser un nouveau scrutin.
Rolandas Paksas, ancien pilote spécialiste de
l'acrobatie, l'avait remporté contre toute attente il y
a 15 mois face au favori de l'élection, le président
sortant Valdas Adamkus.
La passion des Lituaniens est le basket et leur équipe
nationale a remporté le titre de champion européen en
2003.
L'héritage soviétique pèse sur la
Lettonie
RIGA (AFP), le 13 avril - L'Etat balte de Lettonie se débat
encore, au moment où il intègre l'Union européenne,
avec un lourd héritage de l'Union soviétique qui
l'oblige à gérer une importante minorité de
russophones et sa dépendance énergétique à l'égard
de Moscou.
Pays de 2,3 millions d'habitants et de 64.589 km2, la
Lettonie a regagné son indépendance en 1991, en même
temps que ses voisines baltes Estonie et Lituanie, sans
avoir comme elles réussi à régler son problème de
minorité, qui représente le tiers de ses habitants, ni
avoir des relations sereines avec Moscou.
Les soldats russes sont restés en Lettonie jusqu'en 1994,
ce qui n'a pas facilité l'application de nouvelles lois:
laisser-aller, corruption, inflation ont prospéré et
les usines soviétiques et fermes d'Etat se sont tout
simplement arrêtées de fonctionner.
A la veille de son adhésion dans l'UE, la Lettonie reste
déchirée sur les droits des russophones et pressée par
ses voisins russe, bélarusse, et même ukrainien, de
mieux traiter ses minorités. Bien que 67% des Lettons
aient voté "oui" à l'UE, les russophones ont
été les plus sceptiques.
Les liens avec Moscou se sont encore récemment tendus
car Riga appliquera dès septembre dans ses 159 écoles
russophones une réforme à l'origine de vives
protestations: plus de 60% des cours devront être
dispensés en letton et non plus en russe.
La Lettonie avait connu une brève période d'indépendance
entre les deux guerres avant d'être occupée par les
Soviétiques, puis les nazis et de nouveau les Soviétiques
après la seconde guerre mondiale.
Economiquement, ce pays a été frappé de plein fouet
par la crise russe de 1998. Mais, depuis, sa croissance a
repris et la Lettonie a aujourd'hui une des économies
les plus énergiques des dix nouveaux entrants dans l'UE,
avec une croissance de 7,5% l'an dernier.
L'influence de Moscou se fait toujours nettement sentir
dans l'économie où les leviers énergétiques sont
contrôlés par les Russes, en particulier dans le port
de Ventspils.
Depuis l'indépendance, la Lettonie a connu une
succession de gouvernements de coalition, se défaisant
surtout sur des désaccords concernant les privatisations.
Le dernier a été investi début mars et il est dirigé
par le premier chef de gouvernement vert de l'Europe des
25, Indulis Emsis.
Le pays reste aussi épinglé pour ses scandales de
corruption. La populaire présidente Vaira Vike-Freiberga
demeure néanmoins un symbole de stabilité et est très
respectée à l'étranger pour avoir largement contribué
à mener son pays aux portes de l'UE mais aussi de l'Otan.
La métamorphose réussie de l'Estonie
TALLINN (AFP), le 13 avril - A l'heure de son entrée
dans l'Union européenne, l'Estonie s'identifie bien plus
à la Finlande, de l'autre côté de la mer Baltique, qu'à
ses voisines baltes de Lettonie et de Lituanie, et peut
se targuer d'avoir réussi sa métamorphose économique.
Avec 1,4 million d'habitants sur une surface de 45.200 km2,
l'Estonie est le plus petit des trois Etats baltes qui
ont comme elle repris en 1991 leur indépendance de
l'Union soviétique.
Elle regarde l'ouest à travers la Finlande, pays
d'inspiration et fenêtre sur le monde dont la langue
d'origine finno-ougrienne est très proche de la sienne.
Après l'indépendance regagnée de Moscou, l'Estonie
s'est lancée à fond dans les réformes économiques.
Partie de rien, elle est aujourd'hui l'un des pays de
l'ex-bloc soviétique à avoir le plus développé les
technologies de pointe. Elle est même le premier à
avoir, en l'an 2000, remplacé la paperasse dans les réunions
de cabinet par l'usage des ordinateurs portables.
L'Estonie a maintenu un budget équilibré, arrimé la
couronne au mark allemand avant de l'arrimer à l'euro,
qu'elle veut être l'un des premiers à adopter parmi les
nouveaux entrants dans l'UE.
Elle a en commun avec la Lettonie et la Lituanie la
passion du chant, devenu l'expression de l'identité
nationale, en particulier lors de ses premiers pas à la
fin des années 1980 vers l'indépendance.
La capitale médiévale de Tallinn, qui a accueilli il y
a deux ans l'Eurovision, organisera en juillet le
festival balte de la chanson traditionnelle et de danse,
une manifestation qui se tient chaque année dans une des
trois capitales.
L'Estonie a acquis son indépendance après la 1ère
guerre mondiale mais a été récupérée par Moscou dans
le cadre de l'accord secret passé avec les nazis en 1939.
Avec la Lituanie et la Lettonie, elle est devenue l'une
des Républiques soviétiques après avoir été occupé
par les nazis durant la seconde guerre mondiale.
De cette période est restée sur son sol une importante
minorité russophone qui constitue environ 34% de sa
population d'aujourd'hui.
Source
: AFP via AOL
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