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Textile – Habillement

Dossier réalisé par la Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’environnement d’Alsace, division développement industriel, en collaboration avec l’institut français du textile et de l’habillement Alsace.

 

 

SOMMAIRE

  1. Introduction
  2. Définition du textile
  3. Textile en France
    1. Situation économique
    2. Quelques chiffres clés
  4. Textile en Alsace
    1. Historique
    2. Le textile aujourd’hui
    3. Recherche et formation
    4. Secteurs d’excellence
    5. Le Pôle textile Alsace

 

1. Introduction

Industrie traditionnelle en Alsace, le textile marque le paysage comme l’histoire industrielle. Si cette activité connaît des mutations économiques fortes, qui conduit à des baisses importantes d’effectifs, il nous apparaît prématuré de la cataloguer au rang des industries obsolètes. Bien au contraire, le textile est ferment de développement pour la région et lieu d’innovation.

De part une tradition ancienne, l’Alsace dispose aujourd’hui d’acteurs compétents tout au long de la filière : des industriels bien sur, mais aussi des écoles, des centres de recherche et un centre technique, un musée enfin qui doit permettre de valoriser un patrimoine riche.

Deux domaines d’excellence distinguent la région : l’ennoblissement et notamment l’impression numérique d’une part, le non-tissé d’autre part.

Pour se construire, l’industrie textile alsacienne doit s’appuyer sur ses atouts, réaliser un travail prospectif pour repérer les activités porteuses d’avenir, s’organiser et se faire connaître, apprendre à maîtriser les technologies qui lui permettront de se distinguer sur un marché international très concurrentiel.

L’Etat a choisi de les accompagner dans cette démarche : l’Alsace est l’une des huit régions membre du RI2TH (Réseau Industriel d’Innovation du Textile et de l’Habillement) et reconnue pour ses compétences en matière d’ennoblissement. La DRIRE a réalisé une étude relative à la numérisation et à la valorisation de la collection de motifs du Musée d’impression sur étoffe. Elle soutient en collaboration avec les partenaires locaux la constitution d’un Pôle Textile fort. Ce dernier regroupe les acteurs de la filière autour de projets concrets comme la mise en place d’une plate forme technologique sur l’ennoblissement, le développement d’un salon international sur l’impression numérique NUMTEX, la numérisation de la collection du Musée d’impression sur étoffe.

Par son insertion dans les réseaux institutionnels régionaux et nationaux, et sa fréquentation quotidienne du tissu de PME-PMI locales, la DRIRE peut ainsi remplir une de ses missions : renforcer la compétitivité des PME.

Mais avant tout, il convient de saluer le dynamisme des acteurs d’une filière porteuse d’avenir : l’industrie textile.

                                                                     Cyrille Vincent

                                                                                    Chef de la division développement industriel

                                                                    DRIRE ALSACE

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2. Définition du textile

L’industrie textile comprend l’ensemble du processus en partant des fibres jusqu’au produit fini:

Les secteurs du textile étaient organisés par filière, et notamment la filière fibres longues (laine) et la filière fibres courte (coton). Aujourd’hui les entreprises se spécialisent plutôt par métier.

Les entreprises textiles sont regroupées sous les codes NAF 17 (industrie textile) et 18 (industrie de l’habillement et des fourrures).

Les industriels textiles travaillent traditionnellement à façon. Les éditeurs (ou CONVERTER) créent des modèles, et ensuite achète le tissu (ou écru) qu’ils font teindre, imprimer, ennoblir et confectionner par des façonniers.

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3. Le textile en France

3.1. Situation économique

Contexte

Le textile est une industrie de main d’œuvre prisée par les pays en émergence. Le textile est souvent la première étape industrielle d’un pays en voie de développement, et les pays industrialisés, dont la balance commerciale est souvent excédentaire, acceptent d’importer du textile d’origine lointaine pour permettre à ces régions de se développer.

Le seul pays européen ayant gardé une forte industrie textile est l’Italie.

En France la consommation en textile et en habillement reste relativement stable, mais la production s’effondre (-15% depuis 1990 en textile, et –50 % en habillement depuis 1990 dont –25 % depuis 1996)

Globalement 125 milliards de francs de production en 1978, 105 milliards en 1998 (francs constants 1995)

Sources CTCOE et comptes de la nation, note sectorielle SERBCO

Le textile d’origine étrangère se développe et pour les 6 premiers mois de 1999 on constate +28% d’importations de Chine qui est sous quotas, et +12% de Tunisie qui bénéficie du libre échange au sein de la communauté européenne.

Les pays tels que la Tunisie commencent à souffrir de la concurrence des pays asiatiques.

 

La vente des produits textiles

La France exporte essentiellement vers les pays d’Europe pour l’habillement, et vend essentiellement du tissu dans le Magreb qui nous revient sous forme de produits finis.

Ces vingt dernières années, la filière habillement a connu, en France, de profondes mutations. L’apparition, au début des années 80, d’un nouveau type de distributeurs, les réseaux d’enseigne spécialisés (grands magasins, hyper et super-marchés), a accentué le déclin du commerce de détail par des magasins indépendants.

Les hypermarchés peinent à améliorer leurs positions dans cette activité. Après avoir eu une politique systématique de prix bas, ils tentent de développer leurs propres marques.

La distribution textile en général intervient aujourd’hui de plus en plus dans la création, et la conception de produits, vendus sous marque propre, dans le choix et l’achat des tissus et jusque dans la fabrication proprement dite qui est confiée à des façonniers.

A cet engagement des distributeurs dans la production répond l’engagement des producteurs dans la distribution.

 

Mode

La mode est liée au marché du luxe. La France est placée au deuxième rang en exportation de produits de luxe derrière l’Italie, et les vêtements représentent 39 % de ces exportations contre 40% pour la parfumerie.

La mode et le luxe sont souvent drainés par une politique de marque et de label.

Dans les produits plus courant, les distributeurs font tourner rapidement les collections et les modèles (GAP ou ZARA réassortissent quotidiennement leurs produits). Ainsi les collections par saison (été, hiver) ont été remplacées par des séries très courtes et des délais très serrés.

Ce phénomène peut être un atout des entreprises locales car il faut réagir très vite, et les NTIC, la qualité et la proximité accompagnent cette évolution.

La mode est plutôt à l’uni depuis 1992, ceci entraîne une crise supplémentaire pour l’impression.

La création des articles textiles

La création est réalisée par des " éditeurs ", appelés également " converters ".

Les créateurs confient la fabrication des produits à des façonniers.

On comprend donc aisément que les converters font fabriquer les grandes séries dans des pays lointains à des prix très bas, et demandent aux industriels européens d’intervenir sur le réassortiment rapide et de qualité.

Face à cette pression, certaines entreprises d’impression développent leur propre collection (TEXUNION, SIPP…), mais ils ne maîtrisent pas la distribution.

La création reste traditionnelle, mais des évolutions importantes sont en cours :

3.2. Quelques chiffres clés :

Textile

Habillement

Total

Nombre d’entreprise de plus de 20 :

1 360

3 000

4 360

Emplois

126 400

240 300

366 700

Chiffre d’affaires (milliards de francs)

109

168

177

Exportations

58

76

134

Importations

74

110

184

Solde

-16

-34

-50

Source rapport annuel 1999/2000 UIT.

 

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4. Le textile en Alsace

4.1. Historique en alsace

En 1746 l’histoire du textile démarre en Alsace, avec quatre jeunes mulhousiens qui fondent la première manufacture d’impression textile.

Cette activité fleurit dans la plupart des vallées vosgiennes, où l’on trouve l’énergie nécessaire au fonctionnement des métiers à tisser.

La région Alsace est essentiellement spécialisée dans le tissage du coton, la vallée de Sainte Marie aux Mines dans le tissage de la laine.

L’Alsace à travers les crises économiques, et les guerres avec souvent un changement de nationalité, adapte son industrie textile aux marchés qui changent.

Les grands groupes (DMC, Schaeffer, Scheurer Lauth…) naissent et participent activement au développement de la ville de Mulhouse, de Bâle avec le développement de la chimie des colorants, et des constructeurs de machines textiles (NSC, SACM, SUPERBA).

Quelques repères :

1901 Mise au point du bleu Indanthrène par deux Mulhousiens

1921 Premier colorant Indigosol mise au point en Alsace.

1925 Les industriels créent la Compagnie Textile d’Exportation aux Colonies

1927 L’Alsace produit 1/3 des tissus pour la France.

1929 Crise mondiale, la filière laine s’effondre, le tissage est en crise. Les entreprises de tissage sont remplacées par l’ennoblissement, toujours dans les vallées vosgiennes qui utilisent l’eau comme force motrice, mais également pour la teinture des tissus. Le bois des Vosges permet d’alimenter la production de vapeur.

La confection fait son apparition

1945 Reconstruction du pays, les marchés sont grandissants

1955 Rhône Poulenc lance la fibre polyamide

1960 Apparition du cadre rotatif

1990 La filature n’existe plus qu’à travers une unité intégrée spécialisée de fil à broder. Le tissage perdure sous 4 aspects :

L’ennoblissement et l’impression est l’industrie textile principale en Alsace, notamment dans le Haut-Rhin. La confection est plutôt implantée dans le Bas-rhin.

Source bulletin de la SIM

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4.2. Le textile aujourd’hui en Alsace

 

Le poids du textile alsacien en France

Le textile alsacien emploie 11 700 personnes soit 7,3 % de l’emploi industriel en Alsace et 5 % des emplois textiles en France.

En Alsace on retrouve des entreprises tout au long de la filière textile, mais la région est spécialisée en ennoblissement et en impression à la continue de coton.

L’ennoblissement en Alsace représente 26 % de la production française en volume, et 20 % du chiffre d’affaires national. L’impression des produits en coton représente 32 % de la production française en volume et 30 % en chiffre d’affaires.

L’alsace est la quatrième région textile de France par son poids en emplois dans la région.

L’alsace est une région textile exportatrice

 

Alsace

France

Taux d’exportation (%)

46,1

30,3

Taux de valeur ajoutée

31,5

32,1

Part des frais de personnel dans la VA

73,6

72,5

Productivité apparente (en F/salarié)

251 800

234 900

Effort d’investissement

  

Part de l’investissement dans la VA

11,0

10,8

Investissement par salarié

27 600

25 300

Source INSEE moyenne 1993-1995

L’alsace comprend environ 120 établissements textiles.

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4.3. L’alsace, une région de culture, de recherche et de formation en textile

Au-delà des acteurs industriels, l’Alsace regroupe un ensemble d’organismes importants dans le domaine de la culture, de la formation et de la recherche :

Le Musée d’Impression sur Étoffes, à Mulhouse :

L’École Nationale Supérieure des Industries Textiles de Mulhouse :

Formation d’ingénieurs textiles en trois ans

L’Institut Supérieur Textile d’Alsace

Une école nationale de la profession, formation en deux ans de Chefs de Produits Textiles

Les Beaux Arts, Le Quai

Une formation en cinq ans de designers Textiles

 

L’Institut Français du Textile et de l’Habillement

Centre technique de la profession, spécialisé en ennoblissement

 

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4.4. Deux secteurs d’excellence, en Alsace

L’Alsace se distingue dans deux secteurs du textile : l’ennoblissement et les non-tissés.

L’ennoblissement, des enjeux pour l’avenir

L’ennoblissement regroupe l’ensemble des opérations qui confèrent aux différents produits textiles (fibres encore non filées, fils, rubans, étoffes tissées ou tricotées, articles confectionnés…) leur aspect final.

L’ennoblissement permet de blanchir, de teindre, d’imprimer, d’apprêter ou de décorer les produits textiles sous toutes leurs formes (fils, fibres ou produits confectionnés).

L’ennoblissement textile s’est doté au fil des années d’une palette très large de technologies.

Technologies traditionnelles

Elles sont basées essentiellement sur 4 types de traitements :

Elle vise à donner des propriétés simples à travers des traitements physico-chimiques (hydrophilité, résistance, stabilité, dégraissage).

Il s’agit donc de lavages, d’actions chimiques oxydantes, de thermofixage.

Cela peut paraître l’opération la plus " naturelle " quand on parle d’ennoblissement.

La couleur est la propriété la plus ancienne que l’on ai cherché à conférer à un textile avec caractère fort spectaculaire.

Le passage d’un dessin au tissu imprimé nécessite de nombreuses et complexes étapes :

Cette complexité est un frein dans le développement de petites séries ou de séries personnalisées

Les apprêts

C ’est le passage obligé pour " fonctionnaliser " le textile

Ces propriétés peuvent être obtenues par voie aqueuse, c’est à dire que le principe actif est appliqué sur le textile par immersion dans une solution aqueuse ; le produit est ensuite fixé soit par séchage (effet à durée limitée) soit par polymérisation (résines à effet permanent).

L’enduction:

Une autre solution consiste à enduire le textile. On applique le produit sous forme de pâte qui crée une véritable couche superficielle.

Elle concerne essentiellement les textiles adhésifs, occultant, bâches, etc...

Technologies innovantes

On peut citer aujourd’hui 5 technologies qui peuvent être appliquées au textile avec des possibilités intéressantes :

Opportunités d’innovation

Compte tenu des propriétés multiples que l’on peut donc conférer à un textile, de nombreuses études sont menées dans tous les domaines pour trouver des opportunités d’innovation.

 

Les textiles non-tissés

Un non-tissé est un produit manufacturé fait d’un voile ou d’une nappe de fibres individuelles, orientées directement ou au hasard, liées par thermocollage ou par un liant chimique. Il y a diversité des marchés des non-tissés (hygiène et médical, habillement et chaussures, génie civil et habitat, ameublement et ménage, véhicules et techniques, agriculture et divers).

Le secteur des non-tissés emploie 890 emplois en Alsace, soit 5,6% de l’emploi industriel en Alsace et 48% des emplois non-tissés en France.

Les fabricants de non-tissés installés en Alsace sont prestigieux (FREUDENBERG, FIBERWEB, FOOS, JACOB HOLM, LANDOLT…), et 44% des non-tissés français sont produits en Alsace par six fabricants de non-tissés.

Les non-tissés connaissent une croissance forte (9 à 10% par an), et plus de 700 MF d’investissements ont été réalisés en Alsace ces trois dernières années.

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    1. Le pôle textile Alsace

Créé par des industriels Haut-rhinois le Pôle Textile Alsace se trouve au cœur de cette évolution.

Les acteurs de ce pôle sont :

Cette association a pour objectif :

 

Parmi les projets du Pôle Textile le plus important est celui de la numérisation et la mise en valeur du fonds documentaire du Musée d’Impression sur Etoffes de Mulhouse, notamment en vue d’une utilisation par ses clients, des stylistes et des créateurs de mode, en plus d’une clientèle traditionnelle des textiles de maison. Ce projet s’intègre pleinement dans la lignée des actions entreprises à Mulhouse dans le domaine du traitement des images et de l’impression numérique.

 

Ce dossier a été réalisé par Claude Schappler et René Hengel, chargés de mission à la DRIRE Alsace, avec la collaboration de François Litty, directeur de l’IFTH de Mulhouse.

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La filière textile

L’industrie textile comprend l’ensemble du processus en partant des fibres jusqu’au produit fini.

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Le jet d’encre :

Il s’agit de projeter un flux contrôlé par ordinateur de gouttelettes d’encre de différentes couleurs de manière à créer le dessin souhaité directement sur le support.

La création de dessin par DAO suivi d’un transfert de données vers une imprimante numérique textile permet de s’affranchir de toutes les contraintes de l’impression traditionnelle :

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Le plasma:

Les plasmas sont des gaz excités contenant des radiations UV-visibles, des électrons, des radicaux, des molécules et des atomes excités, des neutres stables.

L’exemple le plus connu de plasma est le tube néon !

Un traitement par plasma offre des avantages par rapport aux traitements traditionnels :

Il ouvre la possibilité d'obtention de nouveaux produits. Il est particulièrement performant dans les domaines suivants :

Dégradation contrôlée

Fonctionalisation

Réticulation

Dépôt d'un "polymère plasma"

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La Micro-encapsulation:

La micro-encapsulation consiste à isoler une substance active du milieu extérieur en l'enveloppant d'une membrane formant une capsule sphéroïdale d'un diamètre compris entre quelques microns et 200 microns environ.

 

La micro-encapsulation permet :

 

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Le Greffage:

Le greffage correspond à la fixation durable par liaisons chimiques, d'un polymère ou d'une résine pouvant avoir des propriétés nouvelles ou opposées à celle du support textile.

Pour effectuer un greffage, la matière doit être rendue réactive chimiquement afin que des liaisons puissent se créer. Deux techniques d'activation peuvent être utilisées : l'activation chimique et l'activation par un faisceau d'électron.

Le greffage chimique

Le faisceau d'électrons

 

Les principales applications développées autour de cette technique sont les textiles échangeurs d'ions (filtration) ou les textiles anti-microbiens.

 

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Le laser:

L'utilisation de lasers permet d'obtenir des effets intéressants par un procédé compatible avec les surfaces textiles.

Deux familles de lasers peuvent être distinguées :

 

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La plate-forme technologique

 

 

L’impression numérique et la technologie jet d’encre étudiées en son temps par l’ITF Mulhouse sur une des premières machines Stork d’échantillonnage n’ont cessé de progresser, poussée notamment par les progrès de l’informatique.

L’idée est donc venue de créer sur Mulhouse un pôle de compétence autour de l’application de l’impression numérique, porté par le Pôle Textile Alsace. Une plate-forme technologique de 200 m² dédiée à l’impression numérique sur textile est opérationnelle dans les locaux de l’IFTH de Mulhouse. Ce projet d’un montant de 290 000 € a été financé par la Région Alsace, Le Conseil Général du Haut-Rhin, les fonds FEDER et l ’IFTH.

Les objectifs sont :

Les industriels locaux et français disposent ainsi de compétences techniques et d’un matériel opérationnel afin de mener à bien leurs études et projets.

 

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