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L'esclavage

Sur une autre page : L'esclavage raconté à ma fille


Le 10 mai 2006, la France célèbre la première journée consacrée en métropole à la mémoire de la Traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions.

[ 1°] Pourquoi cette date ?

C'est une journée de commémoration de l'esclavage, instituée en France chaque année le 10 mai en référence à la "
loi Taubira " adoptée le 10 mai 2001 et reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'humanité. Madame Christiane Taubira-Delannon (née le 2 février 1952 à Cayenne en Guyane) est à l'origine de cette loi, à l'époque elle était députée de Guyane. (L'esclavage raconté à ma fille)

[ 2°] L'étymologie (l'origine) du mot "esclave".

Ce mot apparaît au XIII e siécle à partir du latin " sclavus " et signifiant slave, en effet à l'époque du haut moyen âge (768 - 1024 : 256 ans De Charlemagne à la mort de l'empereur Henri II, dernier ottonien. ) les slaves des balkans étaient parfois des esclaves des germains, des byzantins et des vénitiens.

[ 3°] Le code noir.

1681 : Décision de Colbert, secrétaire d'Etat à la Marine, de rédiger le Code Noir
1683 : Mémoires de l'intendant Patoulet et du gouverneur Blénac - Décès de Jean Baptiste Colbert, père. Son fils Jean-Baptiste Colbert Marquis de Seignelay lui succède.
1685 : Seignelay, le Tellier et le Roi (Louis XIV : 1638 - 1715) signent le Code Noir

Ce recueil de lois composé de 60 articles, publié en format de poche à l'usage des maîtres, concernait le régime, la police et le commerce des esclaves dans les îles françaises de l'Amérique - et de l'océan Indien en 1723. Il s'agissait, en théorie, de définir les droits et les devoirs des esclaves et des maîtres les uns envers les autres. En pratique, et quand ils étaient respectés, les droits de l'esclave se limitaient à l'accès aux sacrements religieux et aux soins médicaux ou à l'octroi d'une ration alimentaire hebdomadaire et de deux habits par an. En revanche, les droits du maître plaçaient l'esclave sous sa complète sujétion : l'esclave noir était sa propriété, un bien " meuble " dont il usait à sa guise, le punissant, l'assurant, le vendant, le léguant, engrossant les négresses et les affranchissant parfois avec leur progéniture. Ravalé au rang de marchandise, l'esclave noir était transporté, cédé et considéré comme telle.

Texte intégral

Extraits :

Article 16 Défendons pareillement aux esclaves appartenant à différents maîtres de s'attrouper le jour ou la nuit sous prétexte de noces ou autrement, soit chez l'un de leurs maîtres ou ailleurs, et encore moins dans les grands chemins ou lieux écartés, à peine de punition corporelle qui ne pourra être moindre que du fouet et de la fleur de lys; et, en cas de fréquentes récidives et autres circonstances aggravantes, pourront être punis de mort, ce que nous laissons à l'arbitrage des juges. Enjoignons à tous nos sujets de courir sus aux contrevenants, et de les arrêter et de les conduire en prison, bien qu'ils ne soient officiers et qu'il n'y ait contre eux encore aucun décret.
Article 28 Déclarons les esclaves ne pouvoir rien avoir qui ne soit à leurs maîtres; et tout ce qui leur vient par industrie, ou par la libéralité d'autres personnes, ou autrement, à quelque titre que ce soit, être acquis en pleine propriété à leurs maîtres, sans que les enfants des esclaves, leurs pères et mères, leurs parents et tous autres y puissent rien prétendre par successions, dispositions entre vifs ou à cause de mort; lesquelles dispositions nous déclarons nulles, ensemble toutes les promesses et obligations qu'ils auraient faites, comme étant faites par gens incapables de disposer et contracter de leur chef.
Article 33 L'esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse, ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort.
Article 38 L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lis une épaule; s'il récidive un autre mois pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d'une fleur de lys sur l'autre épaule; et, la troisième fois, il sera puni de mort.

[ 4°] Les dates de début et de fin (abolition) de la traite des noirs en France.

L'ère négrière du XVe au XVIIIe siècle
1441 Des navigateurs portugais ramènent les premiers esclaves nègres au Portugal : cette date est considérée comme marquant le début de la traite négrière atlantique organisée par l'Europe.
1492 Christophe Colomb découvre l'Amérique.
1518 Charles-Quint autorise la traite et l'esclavage.
1642 Louis XIII autorise la traite.
1643 Première expédition négrière française officiellement reconnue : l'Espérance de La Rochelle revient de Saint-Christophe.

L'ère abolitionniste au XIXe siècle
1803 Le Danemark abolit la traite.
1815 Pendant les Cent-Jours, Napoléon décrète l'abolition de la traite.
1817 Louis XVIII signe une ordonnance interdisant la traite en France.
1830 Dernière expédition négrière nantaise reconnue comme telle : la Virginie.


[ 5°] La date de l'abolition de l'esclavage en France.

1848 La France abolit l'esclavage dans toutes ses colonies par un décret du 27 avril dont Victor Schoelcher (1804-1893) est l'initiateur en tant que sous secrétaire d'état aux colonies, il sera ensuite député de Guadeloupe et de Martinique.

[ 6°] Le commerce triangulaire.

Le commerce triangulaire correspond aux trajets effectués par les navires, qui par exemple partaient de Nantes avec des produits de luxes, des armes, des tissus qu'ils échangeaient ensuite contre des noirs sur la côte ouest de l'Afrique pour les déportés vers les Antilles ou les Amériques (Brésil, États-Unis) en contrepartie d'argent, de sucre et autres produits tropicaux ramenés au port d'origine.

Du milieu du XVIIe au milieu du XIXe siècle, la France métropolitaine fut à l'origine d'au moins 4 220 expéditions négrières qui abordèrent aux rivages d'Afrique et d'Amérique. C'est de Nantes que partirent le plus grand nombre d'entre elles, soit 1 744 expéditions représentant 41,3 % du total. Nantes est la capitale incontestée de la traite française.
De belles fortunes ont été bâties sur le dos des nègres et la pierre de somptueux hôtels particuliers en garde encore la trace à Bordeaux et à Nantes, dans l'île Feydeau ou sur la Fosse.

Source de l'image : http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/sites/crusoe/commerce.html

Ressources internet :

· http://hypo.ge.ch/www/cliotexte/html/traite.des.noirs.html
· http://abolitions.free.fr/article.php3?id_article=38
· http://www.comite-memoire-esclavage.fr/
· http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/esclavage-souvenir-ce-crime-contre-humanite.html
· http://ww3.ac-creteil.fr/hgc/spip/imprimersans.php3?id_article=284
· http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/guyanefr1685.htm