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Robert Altman
Robert Altman est né le 20 février 1925 à Kansas
City, Etat du Missouri. Après un bref passage chez les Jésuites, il entre à
l'école publique, puis achève ses études à l'Académie militaire Wentworth de
Lexington. Au cours de la guerre, il s'engage volontairement et se retrouve
affecté comme co-pilote de B-24 au 307e Bomber Group sur l'île de Morotai
(Antilles néerlandaises). De retour de la guerre, il s'établit en Californie, s'intéresse
au cinéma, fait un peu de figuration, écrit les paroles de la comédie musicale
"The Rumors Are Flying", travaille pour la radio... En 1947, il
rencontre George W. George, avec lequel il écrit le scénario du film policier Bodyguard,
que réalise Richard Fleischer, puis signe celui de Christmas Eve. De
retour à Kansas City, il devient chauffeur à la Calvin Company, une des plus
grandes sociétés de production de films d'entreprise et de documentaires des
Etats-Unis. Altman conduit camions et limousines pendant six mois et, durant
les cinq années suivantes, réalise et monte une cinquantaine de courts métrages
institutionnels. La suite, c'est-à-dire les années 50, le futur réalisateur les
passe à écrire des scénarios, à réaliser des spots publicitaires et une série,
"Pulse of the City". C'est en 1955 qu'il passe finalement au grand
écran en réalisant The Delinquents, suivi un an plus tard par un
documentaire sur James Dean, alors fraîchement entré dans la légende après une
fameuse collision sur la route de Salinas. Néanmoins, Altman laisse à nouveau
tomber le cinéma pour retourner au petit écran, et ce pendant près de douze
ans. Il travaille ainsi sur une multitude de séries parmi lesquelles
"Alfred Hitchcock présente", "The Whirlybirds", "U.S.
Marshall", "Bonanza", "The Roaring Twenties", et
encore une vingtaine d'autres. Il réalise en parallèle plusieurs ColorSonics,
des courts métarges musicaux également appelés Scopitones, ancêtres de nos
clips. En 1964, il produit et réalise le pilote "Nightmare in Chicago",
qui sera distribué en salles sous le titre Once Upon a Savage Night. En
1968, retour pour de bon au cinéma avec deux films qui passent plus ou moins
inaperçus, avant le succès gigantesque remporté par M*A*S*H en 1970, qui
glâne la Palme d'or à Cannes et le titre du Meilleur film à la National Society
of Film Critics. Ne se contentant pas du comique troupier de haute volée (M*A*S*H
prend pour cadre la guerre du Vietnam), Altman aborde ensuite tous les
genres : le film policier (Le privé), le film intimiste (Images,
Trois femmes), le western (John McCabe, Buffalo Bill et les Indiens),
le film de gangsters (Nous sommes tous des voleurs), la science-fiction
(Quintet), le film choral (Nashville, Un mariage), élaborant
petit à petit toute une réflexion sur les images produites par les cultures et
sous-cultures américaines, dont il s'amuse à en détruire systématiquement les
stéréotypes. Popeye, en 1980, est un grand succès populaire, faisant
immédiatement du débutant Robin Williams une star. Pourtant, Altman ne se
repose pas sur ses lauriers et il quitte Hollywood pour New York, où il
enchaîne pièces filmées et dramatiques télé jusqu'en 1990, année où il réalise
en France le méconnu Vincent et Théo, avec Tim Roth dans le rôle de Van
Gogh. 1992 marque le retour d'Altman à Hollywood par la grande porte. Son Player
est en effet un grand succès public et critique, dépeignant les mésaventures
d'un candide dans l'univers cynique hollywoodien. Tim Robbins reçoit pour
l'occasion le Golden Globe du Meilleur acteur, et le film récolte les Prix de
la mise en scène et du Meilleur acteur à Cannes. Altman est quant à lui cité à
l'Oscar du Meilleur réalisateur. Suivront Short cuts, d'après des
nouvelles de Carver, Prêt-à-porter, tourné à Paris, satire du monde de
la mode, Kansas City, une comédie qui se déroule sur fond de
Prohibition, film couplé avec Jazz '34, reconstitution documentaire de
la scène jazz de Kansas City pendant les années 30, The gingerbread man,
thriller de commande dans la plus pure tradition hollywoodienne, qui tranchait
nettement avec le cinéma incisif et personnel du réalisateur. Cookie's
fortune lui donne l'occasion de revisiter les mœurs embrumées d'une petite
ville du Sud, via le portrait d'une femme acariâtre, arriviste et raciste
(Glenn Close, géniale), qui tâche de résoudre l'enquête sur la mort de sa
vieille tante, en fait décédée d'une banale crise cardiaque. Un succès qu'il
enchaîne sur le tout aussi “light” Dr. T et les femmes, chronique d'un
gynécologue (Richard Gere) tiraillé entre plusieurs femmes. Avec Gosford
Park, l'auteur renoue avec ses grands films choraux qui, d'Un mariage
à Short cuts, ont fait sa renommée. Cette fois, l'intrigue prend pour
cadre un manoir anglais où une partie de chasse est l'occasion de règlements de
comptes entre maîtres et domestiques...
FILMOGRAPHIE
1955 The Delinquents
1956 The James Dean Story (L'histoire de James Dean)
1968 Countdown
1969 That Cold Day in the Park
1970 M*A*S*H (id.)
1970 Brewster McCloud (id.)
McCabe
and Mrs. Miller (John McCabe)
1972 Images (id.)
1973 The Long Goodbye (Le privé)
1974 Thieves Like Us (Nous sommes tous des voleurs)
California
Split (id.)
1975 Nashville (id.)
1976 Buffalo Bill and the Indians (Buffalo Bill et
les Indiens)
1977 Three Women (Trois femmes)
1978 A Wedding (Un mariage)
1979 Quintet (id.)
A
Perfect Couple (Un couple parfait)
1980 Health
Popeye
(id.)
1982 Come Back to the Five and Dime, Jimmy Dean,
Jimmy Dean (Reviens Jimmy Dean, reviens)
1983 Streamers (id.)
O.C.
and Stiggs
1984 Secret Honor (id.)
1986 Fool for Love (id.)
1987 Beyond Therapy (id.)
Aria
(id.) (un sketch)
1990 Vincent and Théo (Vincent et Théo)
1992 The Player (id.)
1993 Short Cuts (id.)
1994 Ready to Wear (Prêt-à-porter)
1995 Kansas City (id.)
Jazz
’34 (id.)
1997 The Gingerbread Man (id.)
1998 Cookie's Fortune (id.)
2000 Dr. T & the Women (Dr. T et les femmes)
2001 Gosford Park (id.)