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Eduardo Noriega
C'est dans le Nord de l'Espagne, à Santander, qu'a
vu le jour le bel hidalgo (quel cliché...) Eduardo Noriega, plus précisément le
1er août 1973. Appartenant à une large fratrie (cinq frères et sœurs) d'une
famille bourgeoise, c'est dans sa ville natale qu'il débute ses études de
théâtre, avant de les poursuivre à Madrid, où il devait initialement aller
faire son droit. Beau gosse ténébreux dont le physique s'adapte facilement à
tous les registres, il est immédiatement répéré par la génération montante des
jeunes cinéastes espagnols, qui l'emploient dans un premier temps pour leurs
courts métrages. Ainsi le thriller Luna d'Alejandro Amenábar, et plus
tard Allanamiento de morada, de Mateo Gil.
S'il apparaît en petit dans Historias del Kronen,
destins croisés d'une certaine jeunesse espagnole, c'est avec Tesis que
le jeune comédien se fait remarquer sur grand écran. Il y est un cynique et
impitoyable assassin s'amusant à filmer ses victimes pendant qu'il leur inflige
les pires sévices. Rebelote deux ans plus tard avec le très alambiqué Ouvre
les yeux, dans lequel Eduardo est cette fois le jouet d'une firme
spécialisée dans le virtuel, aux côtés de Penélope Cruz. Celle-ci reprendra
d'ailleurs son rôle cinq ans plus tard aux côtés de Tom Cruise dans le remake
américain du film (Vanilla sky). Devenu la nouvelle coqueluche du cinéma
espagnol, Eduardo Noriega reste néanmoins très soucieux d'un certain cinéma
d'auteur, se dissimulant par exemple, timide et renfermé, derrière des lunettes
de myope pour déjouer un complot dans La source jaune, et se prenant
malgré lui dans la toile d'un insondable Jeu de rôles en plein cœur de
la semaine sainte de Séville. Un film brillant et complexe signé Mateo Gil,
dans la droite lignée des extrapolations policières d'Amenábar.
Exilé le temps d'un film en Argentine, il est, dans Vies
brûlées, le héros de ce film noir où deux hommes, amants, retiennent en
otage les clients d'une banque qu'ils viennent de dévaliser. Un superbe hommage
au film noir des années 50, sensuel et poisseux, où la plastique “intéressante”
de Noriega est mise en valeur. Depuis, outre un petit rôle d'instituteur dans
le très dispensable Visionnaires (des enfants voient la Vierge, dans le
Pays Basque, au cœur de la guerre civile), on retrouve aujourd'hui Eduardo
Noriega en âme damnée de L'échine du diable, homme à tout faire employé
dans un orphelinat perdu au milieu de nulle part. Avant de le découvrir bientôt
en pleine guerre de Bosnie dans le militaire Guerreros, puis en
amnésique dans Novo, son premier film français, dans lequel il aura pour
partenaire la belle anna Mouglalis.
FILMOGRAPHIE
1994 Historias del Kronen (id.) (Armendáriz)
1996 Cuestión de suerte (Moleón)
Tesis
(id.) (Amenábar)
1997 Más allá del jardin (Olea)
Abre
los ojos (Ouvre les yeux) (Amenábar)
1998 Cha-cha-chá (Del Real)
1999 La fuente amarilla (La source jaune)
(Santesmases)
Nadie
conocie a nadie (Jeu de rôles) (Gil)
2000 Carretera y manta (Arandia)
Plata
quemada (Vies brûlées) (Piñeyro)
El
inverno de las anjanas (Telechea)
2001 El espinazo del diablo (L'échine du diable)
(Del Toro)
Visionarios
(Visionnaires) (Gutiérrez Aragón)
Guerreros
(Calparsoro)
2002 Novo (Limosin)