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Charlotte de Turckheim
C'est à... Turckheim, charmante bourgade alsacienne,
qu'a vu le jour la baronne Anne-Charlotte de Turckheim, le 5 avril 1955, dans
une famille de nobles protestants. Mais celle qui se fait très vite appeler
Charlotte tout court est rebelle à la cause noble. Adolescente, on peut la voir
vendre des fringues aux puces au lieu de réviser son bac, ce qui va fort à
l'encontre des résolutions familiales qui la voyaient très bien devenir
médecin. Installée à Paris pour y mener une vie plus fantaisiste, elle choisit
de devenir comédienne et apparaît pour la première fois sur grand écran en se
faisant méchamment trucider dans un film d'horreur ultra-cheap, La nuit de
la mort. Mais le gore, c'est pas son créneau : Charlotte est une
rigolote, une comique dont la blondeur et la pulposité (ça se dit ?)
l'entraînent illico dans le registre de la comédie affranchie. D'abord avec les
derniers films du Splendid (elle est notamment la maîtresse de Christian Clavier
dans Quand tu seras débloqué, fais moi signe), puis aux côtés de Coluche
dans Le maître d'école et même de Jerry Lewis dans le nanar céleste
qu'est Retenez-moi... ou je fais un malheur. Charlotte incarne aussi une
très belle Madame de Cambremer dans Un amour de Swann, et une
extraordinaire aristocrate contre-révolutionnaire dans Chouans !
Deux rôles qui usent avec intelligence de son profil bourbon, reconnaissable
entre mille.
A la fin des années 80, alors qu'elle a déjà
plusieurs one-woman-shows à son actif, Charlotte de Turckheim se met en tête de
parler de sa famille haute en couleur par le biais d'un spectacle intitulé
"Une journée chez ma mère". Le triomphe est tel que la transposition
au cinéma ne tarde pas, sous le haut patronnage de Claude Berri, séduit par le
projet. Une journée chez ma mère ne remportera pas le succès de la
pièce, acide et volcanique, mais reste un agréable divertissmenent. Plus rare
sur les écrans à partir du milieu des années 90, même si on la voit dans deux
films du tandem Merchant-Ivory (Jefferson à Paris et La propriétaire
– ah, toujours ce fameux profil), Charlotte s'attache d'avantage à la scène, où
elle donne une suite à "Une journée chez ma mère", intitulée "Ma
journée à moi". Et puis en 1998, elle réalise son premier (et unique à ce
jour) long métrage, Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs, une
comédie autour de la famille recomposée tournée dans un village de vacances
mexicain. Depuis, ayant quitté Paris pour Barcelone où elle s'est installée
avec ssa petite famille, on l'a juste vue à la télé dans la série "Madame
le proviseur", précisément dans le rôle de ladite proviseur, et un
téléfilm, "Y a pas d'âge pour s'aimer", avant ce Sexes très
opposés où l'actrice compose un personnage délirant de croqueuse d'hommes
sans scrupules. Tout cela en préparant le tournage d'un nouveau long ambitieux,
Le sauvage, dans lequel elle verrait bien Guillaume Canet dans le rôle
principal.
FILMOGRAPHIE
1980 La nuit de la mort (Delpard)
1981 Les sous-doués en vacances (Zidi)
Le
maître d'école (Berri)
Quand
tu seras débloqié, fais-moi signe (Leterrier)
1982 Ma femme s'appelle reviens (Leconte)
Edith
et Marcel (Lelouch)
1983 Attention ! une femme peut en cacher une
autre (Lautner)
Retenez-moi
ou je fais un malheur (Gérard)
1984 Un amour de Swann (Schlöndorff)
Signes
extérieurs de richesse (Monnet)
Rive
droite, rive gauche (Labro)
1986 Sale destin (Madigan)
1988 Chouans ! (Broca)
A
deux minutes près (Le Hung)
La
salle de bains (Lvoff)
1990 Les secrets professionels du Dr. Apfelglück
(Lhermitte, Capone, Palud, Ledoux, Clavier)
1991 Mon père ce héros (Lauzier)
Une
époque formidable... (Jugnot)
1992 Une journée chez ma mère (Cheminal)
1994 Jefferson in Paris (Jefferson à Paris) (Ivory)
1995 The Proprietor (La propriétaire) (Merchant)
1997 Héroïnes (Krawczyk)
1998 Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs (De
Turckheim)
Birds
of Passage (Michel)
2002 Sexes très opposés (Assous)