<< : >> |
Tim Burton
Tim Burton est originaire de
Burbank, une banlieue de Los Angeles, où il est né le 25 août 1958. Après avoir
effectué ses études au Californian Institute of the Arts, il obtient un poste
d'animateur aux studios Walt Disney, où il travaille notamment sur Rox &
Rouky et Taram et le chaudron magique. Un peu frustré par le
caractère gentillet de ces productions, Burton travaille parallèlement à ses
propres projets, et réalise son premier court métrage, Vincent, en
hommage à l'idole de son enfance, le comédien de films d'horreur Vincent Price.
Le film, commenté par la star elle-même, connaîtra un solide succès critique,
remportant plusieurs récompenses dont deux prix au Festival de Chicago. En
1984, Burton signe son deuxième court métrage, Frankenweenie. Cette
fois, il s'agit d'un hommage burlesque à Frankenstein, où un petit garçon
ressuscite son chien selon les méthodes du célèbre docteur. Tourné en noir et
blanc et avec Shelley Duvall dans le rôle de la mère du petit garçon, Burton
retrouvera par ailleurs la comédienne pour un téléfilm, "Aladdin and His
Wonderful Lamp". Frankenweenie réunissait déjà toutes les
obsessions du réalisateur : humour macabre, lien ténu entre la vie et la
mort, hommages appuyés au cinéma de genre, personnages pétris d'humanité contre
monstres de froideur...
Son premier long sera pourtant
d'un tout autre registre, puisqu'il s'agit du très bigarré Pee-wee big
adventure, film mettant en vedette la star télévisuelle d'alors, Pee-wee
Herman, sorte de Pierrot distrait et enfantin auquel il arrive les pires
aventures (on lui vole son vélo). Un univers, une ambiance étrange se dessinent
néanmoins d'un film qui aurait pu n'être qu'une anodine gaminerie sous la
caméra d'un autre. Mais le vrai succès, c'est trois ans plus tard que Burton le
connaît enfin, avec Beetlejuice, dont l'humour macabrissime et les
nombreuses trouvailles visuelles confirment l'extrême originalité de son
talent. Le film, interprété par Alec Baldwin, Geena Davis et Michael Keaton
dans le rôle de l'affreux Beetlejuice, remportera l'Oscar du Meilleur
maquillage. En 1989, le réalisateur, qui s'est frayé un passage à Hollywood,
réactualise le mythe Batman en imposant une vision nouvelle du
légendaire justicier masqué. Un film dont les inventions picturales, le rythme,
l'humour et l'atmosphère noire vaudront à son auteur de se ranger d'emblée dans
une catégorie de réalisateur très peu peuplée : les réalisateurs dits
“auteurs” mais également accessibles au plus grand nombre. Burton persiste et
signe un an plus tard avec l'extraordinaire Edward aux mains d'argent,
qui réunit Johnny Depp et Winona Ryder dans un conte de fées entre le rose
bonbon et le noir charbon, à nouveau vibrant hommage aux créatures à la
Frankenstein, plaidoyer pour le droit à la différence et apologie poignante sur
la solitude de l'artiste.
Burton réalise alors le deuxième
volet des aventures de Batman au cinéma avec Batman – Le défi, plus
noir et surréaliste que le premier, moins facilement aimé, moins accessible
peut-être. D'ores et déjà considéré comme l'un des plus importants visionnaires
et créateurs de son époque, Burton peut se permettre de concrétiser des projets
encore plus personnels. C'est ainsi que voit le jour L'étrange Noël de M.
Jack, un film d'animation qu'il se contente de produire, et réalisé (par
Henry Selick) d'après des dessins qu'il avait faits lors de son passage chez
Disney. Un film désormais culte, où transparaît tout l'univers drôle et
fantasmagorique de l'auteur à travers une réalisation d'une qualité et d'une beauté
exceptionnelles. La collaboration Burton/Selick se poursuivra d'ailleurs trois
ans plus tard avec James et la pêche géante, d'après le roman de Roal
Dahl.
En 1994, Burton réalise avec Ed
Wood un film hommage au méconnu réalisateur de séries Z du même nom,
retrouvant pour l'occasion un Johnny Depp très inspiré qui n'hésite pas à se
parer des pulls en mohair roses qu'affectionnait le réalisateur de Plan B from
Outer Space. Suivra Mars attacks !, délirante parodie des films à
extraterrestres d'après une série de cartes illustrées parues à la fin des
années 70, elles-mêmes inspirées par les films de SF fauchés des années 50.
Mettant en vedettes Jack Nicholson, Annette Bening et Glenn Close, Mars
attacks ! est sans aucun conteste le plus grand succès commercial de Tim
Burton à ce jour. Burton qui retrouve, deux ans plus tard, ses acteurs fétiches
Johnny Depp et Christina Ricci pour le très noir et très gothique Sleepy
Hollow, d'après un classique de la littérature anglaise, avant de s’atteler en
2001 à une nouvelle adaptation de La planète des singes, relecture du roman de
Pierre Boulle, adapté sur grand écran aux Etats-Unis dans les années 70, avec
Charlton Heston dans le rôle principal. Et c’est avec le très onirique Big fish
que le génie hirsute revient aujourd’hui avec Ewan McGregor, Albert Finney et
Billy Crudup dans les rôles principaux, pour l'histoire d'un fils qui recherche
dans les récits fantasmagoriques de son père, la part de vérité qui lui
permettrait de mieux se connaître lui-même.
FILMOGRAPHIE
1985 Pee-wee's Big Adventure
(Pee-wee big adventure)
1988 Beetlejuice (id.)
1989 Batman (id.)
1990 Edward Scissorhands (Edward
aux mains d'argent)
1992 Batman Returns (Batman –
Le défi)
1994 Ed Wood (id.)
1996 Mars Attacks ! (id.)
1999 Sleepy Hollow (id.)
2001 Planet of the Apes (La
planète des singes)
2004 Big Fish (id.)