<< : >> |
Pascal Bonitzer
Scénariste réputé depuis près de vingt-cinq ans, Pascal Bonitzer a
débuté en 1976 en signant le script de Moi, Pierre Rivière, que réalise René
Allio. Par la suite, il collabore régulièrement avec Jacques Rivette. Au total,
sept films écrits en commun : L'amour par terre, Hurlevent, La bande des
quatre, La belle noiseuse, Jeanne la pucelle, Haut bas fragile et dernièrement
Secret défense. Mais Bonitzer travaille aussi beaucoup avec André Téchiné (Les
sœurs Brontë, Le lieu du crime, Les innocents, Ma saison préférée) ou Raoul
Ruiz (Trois vies et une seule mort, Généalogies d'un crime), mais officie aussi
ponctuellement pour Jacques Deray (Les bois noirs), Benoît Jacquot (Les
mendiants), John Lvoff (Couples et amants) ou récemment Raoul Peck (Lumumba,
retour au Congo). Théoricien du cinéma par ailleurs, il a publié plusieurs
livres sur les techniques d'écriture de scénarios. Pour couronner le tout,
Pascal Bonitzer apparaît régulièrement au cinéma en tant que comédien, certes
dans des petits rôles, mais toujours en incarnant des personnages mystérieux,
impassibles, comme c'était le cas dans Grande petite, de Sophie Filières, ou
encore dans Le fils de Gascogne, de Pascal Aubier. Passé derrière la caméra une
première fois en 1989 pour le court métrage Les sirènes, il réalise en 1996
avec Encore, le parcours initiatique d'un prof de philo incarné par Jackie
Berroyer. Il réalise avec Rien sur Robert son deuxième film, bien évidemment
écrit par ses soins. Fidèle à son habitude hitchcockienne, l'auteur apparaît,
l'espace d'un instant, dans le rôle d'un client de la librairie, dépité car il
ne trouve rien sur Robert Desnos. Pour Petites coupures, Pascal Bonitzer part
de l’idée d’un personnage errant, s’inspirant des premiers vers de “La Divine Comédie” de Dante : “Au
milieu du chemin de notre vie, je me trouvai dans une forêt obscure, car
j’avais perdu la voie droite…” Bruno, incarné par Daniel Auteuil, journaliste
communiste s’égare dans une “forêt obscure”. Dans son chemin de croix, il
rencontre quatre types de femmes différentes : la compagne, la jeune
maîtresse, la femme idéale et la femme facile. L’univers de Bonitzer se dessine
alors : un homme, un drame, des objets épars, un glissement vers le
fantastique. Cette année, il place son action dans un milieu qui lui est
familier, le monde parisien de l’édition et offre Je pense à vous comme une
réponse à Christine Angot qui publia l’an dernier “Les désaxés”, en s’inspirant
très librement de la vie de Pascal Bonitzer et de sa compagne cinéaste (tout en
insistant sur le vide créatif de ce dernier). Worms, l’écrivain, apparaît comme
une figure diabolique, potentiellement dangereux par sa capacité d’utiliser le
passé et le faire revivre en lui donnant un sens. Edouard Baer, Géraldine
Pailhas et Charles Berling partagent l’affiche de cette comédie parisianniste à
mi-chemin entre le vaudeville et le conte fantastique.
FILMOGRAPHIE
1996 Encore
1998 Rien sur Robert
2003 Petites coupures
2006 Je pense à vous