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Enki Bilal
Né le 7 octobre 1951 à Belgrade
d’un père yougoslave, tailleur du Maréchal dictateur Tito, et d’une mère
Tchèque, le jeune Enki (diminutif de Ense) allie très tôt dessin et cinéma. Il
apparaît dans un petit film local où son personnage dessine à la craie sur les
trottoirs. Il a 10 ans lorsqu’il parvient avec sa mère à rejoindre son père
exilé à Paris grâce à l’aide d’une institutrice au mari haut placé qui lorgne
sur l’appartement bientôt vacant des Bilal. Une fois dans la capitale, Enki ne
tarde pas à proposer ses croquis à la rédaction du journal “Pilote”. Une
première fois éconduit, il reviendra en 1971 y chercher un Prix, consacrant la
série de portraits d’hommes politiques qu’il réalise pour le célèbre magazine.
Un an plus tard, après un court passage aux Beaux-Arts, Bilal publie son tout
premier récit : “Le bol maudit”. S’ensuit une carrière graphique qui le fera
entrer au panthéon des auteurs de bandes dessinées, donnant même, avec des
œuvres telles que “Les phalanges de l’ordre noir”, “Partie de chasse” ou la
trilogie Nikopol : “La foire aux immortels”, “La femme piège” et “Froid
Equateur”, ses lettres de noblesse à un art trop longtemps considéré comme
mineur. Après une première approche du cinéma – il dessine l’affiche de
Mon oncle en Amérique d’Alain Resnais, endosse le rôle de designer des costumes
sur La vie est un roman, à nouveau pour Resnais ou effectue encore les
recherches graphiques pour le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud – Enki
Bilal se lance à son tour dans l’aventure. Il réalise en 1989 son ton premier
long métrage, Bunker Palace Hôtel. Jean-Louis Trintignant y tient le
rôle d’un dictateur machiavélique, maître d’une ville souterraine inconnue,
dont la suprématie semble en passe d’être remise en cause par une légion rebelle.
Le film reçoit un accueil mitigé, raison, peut-être, pour laquelle Bilal
déserte les plateaux pendant sept ans. Toujours est-il qu’en 1996, il se lance
dans la conception de Tykho moon dont il co-écrit le scénario (un
président-dictacteur atteint d’une maladie incurable lançant ses troupes à la
recherche du seul médecin capable de le guérir) avec Dan Frank. Il retrouve
pour l’occasion Jean-Louis Trintignant aux côtés de Michel Piccoli, Julie Delpy
et Richard Borhinger. C’est avec une réalisation faite d'un mélange d’images de
synthèse et d’acteurs réels (parmi lesquels Linda Hardy et Yann Colette), que
Enki Bilal revient aujourd’hui. Immortel (ad vitam), longtemps appelé La
femme piège, puisqu’il est l’adaptation de la trilogie “Nikopol”, fera
apparaître les trois personnages phares de la fameuse trilogie : Jill
Bisokop, le dieu Horus et Nikopol. Une réalisation qui ne pourra, quoi qu’il
arrive, laisser le spectateur indifférent.
FILMOGRAPHIE
1989 Bunker palace hotel
1997 Tykho moon
2004 Immortel (ad vitam)