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comptabilité nationale | produit intérieur brut : P.I.B | taux de croissance | investissement | épargne | consommation |

 

comptabilité nationale

1 INTRODUCTION

comptabilité nationale, système comptable permettant de décrire la manière dont est produite, consommée, investie et distribuée la richesse d’un pays par les différents agents économiques ; elle constitue un cadre conventionnel grâce auquel il est possible de relier entre eux les différents éléments du circuit macroéconomique, prenant en compte une dimension globale qui, en plus de la différence de méthodes, permet de distinguer la comptabilité nationale de la comptabilité privée. Rendant compte de l’ensemble des caractéristiques d’une économie donnée, la comptabilité nationale est utilisée par les pouvoirs publics à des fins de prévisions économiques, notamment dans le cadre de la planification.

2 HISTORIQUE

Le recensement de la population et de la richesse nationales est toujours apparu comme une nécessité dans le cadre étatique, puisque ces opérations étaient utilisées pour évaluer le montant prévisible de l’impôt ainsi que pour servir de base au recrutement des armées. Cependant, il semble que ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que les premières descriptions du circuit économique furent tentées, notamment par l’Anglais Gregory King et le Français Vauban, qui fit précéder d’une vaste enquête quantitative son Projet d’une dîme royale, publié en 1707. Pour leur part, les physiocrates, envisageant l’économie comme un circuit, furent les premiers à saisir l’importance d’une présentation dynamique des faits économiques, à l’instar de Quesnay, qui publia en 1758 son Tableau économique.

Il fallut attendre plus d’un siècle et demi pour que la comptabilité nationale devienne un instrument usuel des politiques publiques. Cette reconnaissance tardive est sans doute liée à la conception du rôle de l’État qui prévalut pendant la majeure partie du XIXe siècle : dans une perspective libérale, il n’était pas question, en effet, que la puissance publique contrôle ou oriente l’activité économique, de sorte que seul un recensement des capacités contributives de l’ensemble des agents économiques était considéré comme réellement opératoire. En revanche, lorsqu’à l’« État modeste » succéda un État interventionniste, le rôle de la prévision et l’approche de l’économie en terme de flux prit une importance centrale. Perceptible dès avant la Première Guerre mondiale, cette évolution s’affirma avec la crise économique de 1929, qui imposa l’intervention de l’État pour atténuer les effets du cycle économique, puis, après la Seconde Guerre mondiale, sous l’effet de l’audience considérable que recueillirent les thèses keynésiennes.

3 PRINCIPES

La plupart des États possèdent aujourd’hui un système de comptabilité nationale, même si l’unification des comptes au niveau international n’a pu encore être réalisée. L’Organisation des Nations unies (ONU) a établi un système normalisé de comptabilité (SNC) ; pour sa part, la Communauté européenne a élaboré un système européen de comptabilité nationale (SEC), qui doit permettre les comparaisons entre pays membres de l’Union. La France utilise depuis 1976 un système élargi de comptabilité nationale (SECN), très proche du SEC.

Malgré cette diversité, on peut dégager entre ces différents systèmes un certain nombre de caractéristiques communes. La comptabilité nationale ne met pas en pratique une approche en termes de bilan, mais une approche en termes de flux : elle retrace la variation affectant une grandeur donnée au cours d’une période donnée, généralement sur le territoire national, parfois dans l’espace plus restreint de la région, et les opérations qu’elle prend en compte sont généralement celles qui comportent une dimension monétaire. Enfin, sur le plan technique, la comptabilité nationale est une comptabilité en partie double, puisque chaque opération s’analyse nécessairement comme une dépense pour un agent et une recette pour un autre.

4 DESCRIPTION
1 Secteurs institutionnels

Dans le cadre de la comptabilité nationale, les agents économiques sont groupés en catégories, selon leur activité économique dominante et la nature de leurs ressources principales ; ces catégories sont appelées secteurs institutionnels. Il en existe sept :

— les sociétés et quasi-sociétés non financières (SQS), secteur regroupant des sociétés dotées de la personnalité juridique et ayant une comptabilité complète, ainsi que des sociétés ayant une comptabilité mais ne jouissant pas de la personnalité juridique (comme les grandes entreprises nationales), qui toutes ont pour fonction principale de vendre des biens et services marchands, et pour ressources le produit de leurs ventes ;
— les institutions financières, qui mettent en relation les agents ayant une capacité de financement et ceux qui ont un besoin de financement ;
— les entreprises d’assurance ;
— les administrations publiques, unités qui produisent des services non-marchands ou qui effectuent des opérations de redistribution du revenu national, et dont les ressources proviennent de la fiscalité et des cotisations sociales ;
— les administrations privées, qui regroupent les organismes privés sans but lucratif (tels que les Églises, les associations, les partis politiques), qui produisent des services non-marchands destinés aux ménages, et dont les ressources proviennent principalement des cotisations volontaires ;
— les ménages, catégorie dont la fonction principale consiste à consommer, mais qui regroupe aussi bien des individus privés que des entrepreneurs individuels (dont l’entreprise n’a pas une personnalité juridique distincte de l’entité qu’ils forment en tant que personne physique ;
— le reste du monde, qui ne constitue pas un véritable secteur institutionnel mais l’agrégation de toutes les opérations entre unités résidentes et unités non-résidentes.

2 Opérations et tableaux

L’analyse du circuit économique prend en compte deux types d’opération. En premier lieu, les opérations sur biens et services, c’est-à-dire toutes les opérations ayant trait à la création de produits et à leur utilisation. Cette approche par produits a pour objectif d’estimer la quantité de facteurs de production dont l’économie nationale a disposé au cours d’une année, ainsi que la manière dont ils ont été utilisés, par différents types d’utilisateurs. Un bien (ou un service) a tout d’abord été produit dans le pays, à moins qu’il n’ait été importé. Il a pu ensuite servir à la production d’un autre bien (la farine sert au boulanger à faire du pain qu’il revend ensuite, par exemple) et l’on parle alors de consommation intermédiaire, mais il a pu aussi bien servir directement à l’utilisateur particulier, auquel cas on parle de consommation finale (c’est le cas de la farine achetée par la ménagère) ; le bien peut également avoir fait l’objet d’une exportation ; enfin, exception faite de la constitution de stocks, un bien a pu être acheté en vue des revenus qu’il générera dans le futur, et il s’agit alors d’un investissement.

Pour connaître la fonction des différents agents, la comptabilité nationale répartit ces derniers selon leur activité, ce qui permet de définir des branches d’activité. Selon le degré de précision souhaité, on détermine un nombre plus ou moins important de branches par subdivisions successives. En effet, s’il est par exemple intéressant de savoir quelle part de la production de papier est consommée par l’industrie, il peut être plus pertinent de connaître celle de l’industrie du livre voire de l’édition pour enfant ou du livre scolaire.

La comptabilité nationale utilise de préférence le niveau 600, soit 600 groupes d’activité et de produit dans le tableau des entrées-sorties (TES), qui est une présentation synthétique des comptes de production et d’exploitation des branches, et des équilibres des ressources et emplois de biens et services. Le tableau est à double entrée ; il présente les ressources de chaque branche en colonne et les emplois de chaque produit en ligne. Sa lecture permet donc de connaître la structure de l’appareil productif et met en évidence les branches qui jouent un rôle de moteur dans l’activité et celles qui sont dépendantes d’un autre secteur, observations tout à fait stratégiques dès lors qu’il s’agit de la prévision. D’autre part, le produit intérieur brut peut être calculé à partir du TES : il correspond à la somme des valeurs ajoutées des branches, déduction faite des importations.

En second lieu, la comptabilité nationale prend en compte les opérations de répartition du revenu et les transferts en capital. L’approche par le revenu donne une autre image de l’économie en mettant en évidence les processus de formation et de circulation des flux financiers. À chacun des secteurs retenus par la comptabilité nationale correspond un compte, dans lequel apparaît la valeur ajoutée de la production (compte de production), la répartition de la valeur ajoutée entre rémunération des salariés et excédent brut d’exploitation (EBE) ou compte d’exploitation, la constitution du revenu, à la fois grâce à l’activité productrice mais aussi aux revenus annexes (brevets, dividendes d’actions, etc.), et son utilisation (compte de revenu). Le solde de ce compte indique le revenu disponible pour la consommation finale et l’épargne ; celle-ci (hors opérations financières) est elle-même décrite par le compte de capital. Un compte financier retrace par ailleurs les ressources et emplois financiers. Le solde du reste du monde permet d’évaluer le besoin où la capacité de financement de la nation.

L’ensemble des opérations financières est présenté sous forme de flux dans le tableau des opérations financières (TOF), juxtaposant, en colonnes, les comptes financiers des secteurs, et, en lignes, les opérations financières. La lecture du TOF permet de mesurer la capacité ou le besoin de financement de chaque secteur, et simultanément la structure financière de ceux-ci. La puissance publique peut s’en servir pour orienter sa politique de crédit.

En agrégeant le solde de chaque compte des différents secteurs, on obtient le tableau économique d’ensemble (TEE), à l’aide duquel il est possible de déterminer les grandeurs synthétiques caractérisant l’économie nationale : ainsi, outre le PIB, le TEE permet de calculer le revenu national (RN), ensemble des revenus du travail, de la propriété et de l’entreprise, ainsi que divers ratios, tels que celui qui mesure la propension à consommer des ménages, celui qui mesure le taux de pression fiscale, ou encore le taux d’investissement.

5 LIMITES

La comptabilité nationale, sous sa forme actuelle, présente certaines insuffisances, ce qui ne lui permet pas toujours de remplir sa fonction d’instrument d’aide à la décision auprès des pouvoirs publics. En effet, se fondant sur des données d’une précision variable (notamment pour ce qui concerne les revenus), elle rend parfois la prévision aléatoire, ce qui compromet l’analyse synthétique entre plusieurs valeurs.

Très centrée sur les évaluations marchandes et monétaires, la comptabilité nationale prend insuffisamment en compte des services collectifs non-marchands, mais aussi des effets externes de l’activité économique (comme les nuisances sur l’environnement). Le système élargi de comptabilité nationale a introduit un progrès en dressant des comptes satellites, concernant notamment la santé, l’éducation, le logement. Ces comptes doivent permettre à terme d’orienter les politiques publiques dans un certain nombre de domaines spécifiques, où l’aspect quantitatif n’est pas seul en compte.

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produit intérieur brut (PIB)

produit intérieur brut (PIB)

produit intérieur brut (PIB), montant total de la production de biens et de services d'un pays pendant une période donnée, généralement un an ou un trimestre, quelle que soit la nationalité du propriétaire des moyens de production. Par exemple, la production des sociétés américaines basées en France entre dans le PIB de la France, et non dans celui des États-Unis. La plupart des pays considèrent le PIB comme le meilleur indicateur de l'activité économique ; cependant, jusqu'au début des années 1990, l'Allemagne, le Japon et les États-Unis utilisaient le produit national brut (PNB), qui totalise les revenus perçus par les résidents d'un pays, quelle que soit la localisation (sur le territoire national ou à l'étranger) de leurs actifs. Pour reprendre l'exemple précédent, les revenus perçus par une société américaine basée en France sont comptabilisés dans le PNB des États-Unis, et non dans celui de la France.

Le PIB est égal à la somme en valeur de la consommation privée, de l'investissement, des dépenses de l'État, des variations des stocks et des exportations, moins celle des importations. Ces éléments sont appelés « composantes » du PIB. Les différents secteurs de l'économie (l'agriculture, ou secteur primaire, l'industrie ou secteur secondaire, et les services, ou secteur tertiaire) contribuent au PIB à des degrés divers. Dans la plupart des pays développés, les services représentent entre 60 et 70 p. 100 du PIB, l'industrie entre 25 et 40 p. 100, et l'agriculture moins de 5 p. 100. Il existe bien sûr des exceptions. Ainsi, la contribution de l'agriculture est supérieure à 5 p. 100 en Irlande, la contribution des services aux États-Unis dépasse 70 p. 100 et celle de l'industrie au Japon dépasse 40 p.100.

Le PIB est généralement calculé à partir des prix du marché, mais on peut également le calculer à partir des coûts de production, en y soustrayant les impôts indirects et en y ajoutant les subventions, ce qui donne une idée plus précise du revenu attribuable aux facteurs de production. Le PIB peut être exprimé en valeur constante ou en valeur courante, qui tient compte de l'inflation. On peut mesurer le PIB de trois façons différentes : en faisant le total de la valeur de tous les biens et services produits, en faisant le total des dépenses en biens et en services au moment de leur vente, ou enfin en faisant le total des recettes des producteurs tirées de la vente des biens et services. En théorie, ces trois méthodes devraient aboutir au même résultat, la production étant égale aux dépenses, elles-mêmes égales au revenu. En réalité, il est impossible de mesurer le PIB avec précision, notamment à cause de la présence d'une économie souterraine (non déclarée au fisc) dans chaque pays. En Italie, cette économie souterraine a été évaluée officiellement à environ 20 p. 100 de l'activité économique totale et certains jugent ce chiffre nettement en dessous de la vérité.

Le niveau de vie dans un pays a souvent pour indicateur le PIB par habitant, qui est calculé en divisant le PIB du pays par le nombre d'habitants.

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croissance, taux de

croissance, taux de

croissance, taux de, rythme auquel le produit intérieur brut (PIB) augmente (croissance positive) ou décroît (croissance négative), en pourcentage du PIB de l'année précédente. Lorsque le PIB croît à un taux supérieur à la croissance démographique, on dit que le niveau de vie s'élève. Lorsque au contraire, la croissance démographique est supérieure au taux de croissance du PIB, on dit que le niveau de vie baisse. La croissance peut être mesurée en valeur nominale ou en valeur réelle. Dans ce dernier cas, on tient compte des effets de l'inflation. Ainsi, si le PIB nominal a augmenté de 5 p. 100 et si l'inflation s'est accrue de 4 p. 100 pendant la même période, la croissance réelle pour cette période est seulement de 1 p. 100.

Pour juger des performances d'une économie, on compare son taux de croissance à la moyenne de ceux des pays qui lui sont économiquement et géographiquement les plus proches. Par exemple, la croissance des États-Unis peut être comparée à la croissance moyenne des vingt-cinq pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), alors qu'on comparerait plutôt la croissance de la France à celle du cercle plus restreint des quinze pays de l'Union européenne.

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investissement

investissement

1 INTRODUCTION

investissement, part de la richesse destinée à accroître la production , par l'accroissement ou le renouvellement des capacités productives. La nature de l'investissement est fonction de l'agent économique qui le réalise. Ainsi, pour un particulier ou un ménage, l'investissement peut prendre la forme d'acquisition d'actifs financiers (actions ou obligations), ou de biens de consommation durables, notamment des maisons ou des voitures. Toutefois, si l'on se fonde sur l'économie dans son ensemble (hors transactions internationales), la plupart de ces éléments ne sont pas considérés comme des investissements. En premier lieu, l'achat d'actifs financiers par des citoyens n'accroît pas la richesse globale d'une nation dans la mesure où ces acquisitions ne représentent que des créances sur d'autres citoyens et sont donc inscrites au passif du bilan. L'achat et la vente d'actifs financiers ne font que refléter des variations de créances sur des actifs existants (ou sur le revenu que ces derniers génèrent). Pour les mêmes raisons, on ne considère pas, en économie, les acquisitions de biens d'équipement de seconde main comme des investissements, dans la mesure où elles n'accroissent pas le revenu national net (mais bien les recettes des vendeurs). Elles ne reflètent, en effet, que le changement de propriété d'actifs existants ayant déjà été comptabilisés dans la production et le revenu national de l'année de leur émission.

Par ailleurs, selon les conventions adoptées par la plupart des pays du monde en matière de comptabilité nationale, les acquisitions de biens de consommation durables, tels que des voitures ou des postes de télévision par des ménages, ne sont à aucun moment considérées comme des investissements mais entrent dans la consommation des ménages. On estime en effet par convention et principalement pour des raisons de commodité statistique que les services fournis aux ménages par ces biens de consommation durables, ne participent ni au revenu national ni au produit national. De la même manière, un véhicule acheté par un gouvernement n'est pas inclus dans les estimations du niveau d'investissement atteint.

2 L'INVESTISSEMENT DANS LA COMPTABILITÉ NATIONALE

Pour l'économie nationale, l'investissement ou « formation brute de capital » correspond, dans la comptabilité nationale, à un accroissement du capital fixe, c'est-à-dire des moyens de production (les usines, les machines, les équipements logistiques et du capital humain qui englobe la main-d'œuvre qualifiée et instruite disponible). Lorsque les variations des stocks ne sont pas prises en compte, on parle de formation brute de capital fixe. En revanche, lorsque l'on inclut les provisions pour amortissement (ou plus exactement pour « dépréciation du capital ») l'accroissement des capitaux productifs qui en résulte est appelé « formation nette de capital ». Ainsi, si le terme « investissement » ne couvre pas, par exemple, les achats de véhicules effectués par des particuliers, il englobe les acquisitions d'équipement logistique réalisées par des entreprises dans la mesure où ces dernières acquisitions viennent s'ajouter aux capitaux productifs dont dispose un pays. L'un des travers de ce système est que les résidences privées récemment construites sont prises en compte dans la définition usuelle de la formation brute de capital alors que les services associés à ces résidences sont exclus des estimations du revenu national réalisées.

Dans la mesure où le revenu national englobe le capital humain, on peut soutenir que les investissements consacrés à ce type de capital devraient également être pris en compte. Cela implique, en d'autres termes, qu'une partie des dépenses d'enseignement devrait entrer dans la catégorie des investissements et non de la consommation (que celle-ci provienne de l'État ou des ménages).

3 LES DÉTERMINANTS DU NIVEAU D'INVESTISSEMENT

En économie, les facteurs explicatifs du niveau d'investissement demeurent un sujet de débat. Diverses approches ont été adoptées. La « théorie de l'accélérateur », établie par A. Aftalion puis J.M. Clark, associe les investissements réalisés chaque année aux variations des réserves en capital d'un pays résultant des fluctuations de la production annuelle : c'est la prise en compte de la demande finale qui explique l'investissement et le montant du prix du capital. Associée à d'autres hypothèses, cette approche joue un rôle considérable dans certaines des théories relatives aux cycles économiques. La « théorie néoclassique de l'investissement » se propose de déterminer un niveau de capital d'équilibre par l'intermédiaire de variables, telles que le degré d'activité, les coûts de production, le prix des biens d'équipement et le « coût d'opportunité » du capital (qui reflète essentiellement les intérêts que peut produire un investissement consacré à un actif financier). L'investissement est ainsi défini par la volonté de supprimer toute divergence entre le niveau réel de capital et le niveau de capital souhaité et cela quelle que soit la valeur des variables déterminant le premier. De multiples tentatives ont été réalisées pour définir ces relations ainsi que la « fonction de production » (fonction qui donne les relations entre les quantités de facteurs utilisés comme le travail ou le capital et les quantités de biens produits à des prix donnés) qui les sous-tend mais elles se sont toutes heurtées à des problèmes d'économétrie majeurs qui prouvent, pour certains, qu'il n'existe pas d'estimations précises du « niveau de capital » optimal lui-même et que la rapidité des ajustements est déterminante dans l'adéquation entre les investissements effectués pendant une période déterminée, disons un an, et la volonté d'atteindre un niveau voulu d'investissements. L'interprétation de l'évolution des investissements et des variables qui lui sont associés est d'autant plus délicate que les éléments utilisés pour déterminer les niveaux d'investissement varient constamment et que la plupart d'entre eux doivent être prévus bien avant de pouvoir être réalisés (c'est le cas des acquisitions de centrales électriques ou d'usines implantées sur des « sites vierges »). D'autres approches accordent une importance majeure aux anticipations de croissance des entreprises et au rôle de l'incertitude dans la détermination des niveaux d'investissement. Ces différentes théories ne s'excluent pas nécessairement l'une l'autre. Dans la mesure où les entreprises peuvent modifier tant le calendrier que le volume de leurs investissements, la réussite de ces derniers repose essentiellement sur la période choisie et sur les circonstances dans lesquelles ils seront réalisés.

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épargne

épargne

1 INTRODUCTION

épargne, en économie, partie du revenu qui n'est pas consacrée à la consommation. L'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une consommation future, donc une satisfaction future. Les individus épargnent pour pouvoir s'acheter un logement ou des biens de consommation courante, ils placent leur argent sur des marchés financiers en espérant accroître leurs revenus ou agissent par précaution, en se constituant une réserve qui les protège de certaines éventualités (une période de chômage, par exemple).

2 LA DÉFINITION COMPTABLE DE L'ÉPARGNE

L'épargne est un élément fondamental dans l'économie : elle est la contrepartie de l'investissement, lequel permet à la croissance de se maintenir et de progresser. En principe, plus le niveau d'épargne est élevé, plus les entreprises peuvent avoir accès à des financements bon marché qui leurs servent à augmenter leurs capacités de production et à produire davantage en distribuant ainsi plus de revenus à leurs salariés et à la collectivité. Il est donc indispensable d'avoir une bonne mesure de cette variable. Pour les économistes, l'épargne n'est pas analysée seulement comme un stock, elle est considérée aussi comme un flux. La comptabilité nationale, en France, s'efforce de calculer les sommes non consommées par les ménages, par les entreprises et l'État sur la base d'une période d'un trimestre ou d'un an, et non à un moment donné. La totalité des sommes épargnées correspond à l'épargne nationale, la part de cette épargne dans le produit intérieur brut (PIB) étant pour sa part appelée taux d'épargne national. L'épargne des entreprises est égale à leur autofinancement : il s'agit de la part de leur bénéfice net qui n'est pas versée aux actionnaires, augmentée de l'amortissement (revenus servant à reconstituer le capital technique). L'épargne des ménages, pour sa part, se décompose en épargne non financière, qui regroupe les investissements immobiliers des ménages et leurs investissements en entreprises, et épargne financière. Dans cette dernière catégorie entrent les liquidités, les placements financiers (actions, obligations, assurance-vie, etc.) et les crédits. Les frontières entre consommation et épargne apparaissent parfois très floues dans ce schéma : le crédit pour l'achat de biens durables ou d'un logement est considéré comme une désépargne, il est compté avec un signe négatif, les achats de biens durables (réfrigérateur, automobile) sont comptés dans la consommation et les investissements immobiliers dans l'épargne — autant de choix qui ont été faits par les statisticiens et qui ne vont pas toujours de soi.

3 L'ÉVOLUTION DU NIVEAU ET DE LA COMPOSITION DE L'ÉPARGNE

Depuis le début des années 1970, l'épargne a connu en France des évolutions contrastées : le taux d'épargne des ménages a atteint progressivement un sommet de 20 p. 100 en 1975 avant de décliner pour plafonner à 12 p. 100. Ce mouvement se retrouve, avec des niveaux différents de taux, dans les autres pays de l'OCDE (notamment le Japon, les États-Unis, la RFA). La composition de l'épargne s'est profondément modifiée puisque l'épargne liquide a fortement régressé au profit des placements en valeurs mobilières et des contrats d'assurance-vie, tandis que la part de l'épargne non financière enregistrait une tendance à la baisse. Il existe un débat relatif à l'explication des variations relevées. Il semble établi que des facteurs comme le ralentissement de la croissance des revenus et l'incertitude liée à l'évolution du chômage ont joué contre le niveau d'épargne. Les innovations financières (comme les SICAV et les FCP) et les incitations fiscales de l'État à épargner (à travers les PEP, les PEA, l'assurance-vie) ont influencé la répartition entre titres financiers et épargne liquide, mais pas le montant global de l'épargne. La crise de l'immobilier affecte quant à elle l'épargne non financière sous forme de logements. En revanche, l'inflation ne semble avoir joué qu'un rôle très limité. On pourrait imaginer par exemple que, si les prix augmentent, les consommateurs décident d'acheter moins car leur pouvoir d'achat baisse, et réciproquement, ou encore que l'inflation favorise les achats de précaution (quand on anticipe une inflation future encore plus importante), mais en réalité les prix n'expliquent pas les fluctuations du taux d'épargne qui dépend surtout du revenu. Depuis quelques années, une remontée des taux d'épargne s'effectue dans les pays occidentaux avec la reprise de la croissance économique et le phénomène de la dénatalité (la proportion de personnages âgées de plus de quarante ans et de moins de soixante augmente, or ces personnes épargnent en moyenne plus que les autres).

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consommation (économie)

consommation (économie)

1 INTRODUCTION

consommation (économie), utilisation de biens et de services produits. En économie, on distingue la consommation finale non productive des ménages, aboutissement du processus de production, de la consommation intermédiaire productive des entreprises, qui correspond à l'utilisation de biens, machines et outils nécessaires à la production d'autres biens. La consommation peut être aussi classée en fonction de la nature des biens consommés. Il existe trois grandes nomenclatures de consommation. Les nomenclatures fonctionnelles distinguent les dépenses selon les besoins qu'elles satisfont, elles regroupent les produits complémentaires (par exemple, automobile et essence) ou substituables (le train et l'automobile comme moyens de transports suscitant des dépenses) en huit postes : l'alimentation, l'habillement, le logement, l'équipement du logement, le transport, la santé, les loisirs et une rubrique résiduelle. Les nomenclatures de durabilité regroupent les produits selon leur durée d'utilisation : les biens durables (téléviseurs, machines à laver, automobiles, etc.) s'opposent aux biens semi-durables (essentiellement habillement) ou non durables (alimentation, dépenses d'énergie). Les nomenclatures de production regroupent les dépenses par branche d'activité ou par produit (les listes les plus détaillées sont établies en France par un organisme public, la Comptabilité nationale).

2 LES ÉCONOMISTES ET LA CONSOMMATION

Deux grandes visions s'opposent à propos du phénomène de consommation. Les théories microéconomiques (développées dans ce domaine notamment par A. Marshall et J.R. Hicks) s'appuient sur une conception de l'autonomie et de la rationalité des individus pour expliquer que les consommateurs sont libres de choisir les biens qu'ils achètent. Leurs désirs sont subjectifs et varient de manière identique dans les différents groupes sociaux. Ce sont les prix des biens et le niveau de revenu qui expliquent les choix effectifs des consommateurs, lesquels s'efforcent d'abord de satisfaire leurs besoins élémentaires (se nourrir, se loger) avant de procéder à des achats plus raffinés (biens alimentaires de plus en plus fins, appartements plus spacieux, dépenses de loisirs). Lorsque les revenus des individus les plus démunis augmentent, ceux-ci s'efforcent de rattraper les consommations de ceux qui ont des revenus supérieurs. En macroéconomie, de même, J.M. Keynes fait du revenu la variable qui rend le mieux compte des comportements d'achats et J. Duesenberry intègre dans ses modèles l'effet d'imitation sociale ou de standing. Les notions de « besoin » et de « diffusion » sont donc centrales dans ces théories qui présupposent que tous les biens sont perçus de manière uniforme et universelle et que la réduction des différences sociales s'effectue par le seul rapprochement des revenus. Ce résultat est compatible avec une vision libérale de la société, qui annonce une égalisation des conditions de vie des individus dès lors qu'ils travaillent pour accroître leurs revenus. Dans les enquêtes qui ont été menées depuis un siècle, on observe effectivement une tendance au rapprochement de la part du revenu consacrée à l'alimentation dans tous les milieux sociaux et dans toutes les grandes nations (selon la loi dite d'Engel, du nom de son découvreur, Ernst Engel, statisticien allemand qui l'a mise en évidence en 1857). Plus les individus, les groupes sociaux et les nations voient leurs revenus croître, plus les sommes allouées à l'alimentation continuent de croître elles aussi mais à un degré moindre, ce qui signifie qu'elles ont de moins en moins d'importance proportionnellement dans les dépenses, généralement au bénéfice de postes comme le logement, les loisirs, la santé.

3 LES SOCIOLOGUES ET LA CONSOMMATION

Une autre tradition de recherche, qui s'est développée à la fin du XIXe siècle, fait de la consommation un objet très différent. De nombreux marxistes ont critiqué l'idée d'une liberté de choix des individus, surtout dans les populations les plus déshéritées, tandis que des anthropologues ont démontré la faible valeur théorique de la notion de « besoin », trop naturaliste, qu'il vaut mieux remplacer par celle d'« impératif culturel » (B. Malinowski). Avec T. Veblen (qui parle de consommation ostentatoire dans sa Théorie de la classe oisive, 1899) et G. Simmel (la Mode, 1905), l'accent est placé sur les comportements de rivalité et de différenciation inscrits au cœur des actes de consommation, et sur les comportements complémentaires de fusion avec un groupe social. La présence de phénomènes comme la mode démontre que les individus ne sont pas sensibles seulement aux biens matériels en eux-mêmes et à la satisfaction procurée par leur utilisation. Dans la consommation il y a deux éléments : la chose consommée et l'acte de consommer. L'acte de consommer sert à la fois à marquer son appartenance sociale à une catégorie, à démontrer que l'on fait partie d'un ensemble avec ses rites spécifiques, par exemple ouvrier ou bourgeois, et à marquer ses distances à l'égard des groupes auxquels on n'appartient pas ou auxquels on ne veut pas s'identifier. Les recherches empiriques menées par des organismes comme l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) soulignent ainsi la diversité des modes de vie paysans, ouvriers non qualifiés, ouvriers qualifiés, professions intermédiaires, cadres, professions indépendantes et la persistance dans le temps de certaines manières de se vêtir, de s'alimenter, de faire des sorties culturelles, même lorsque les revenus se rapprochent entre les catégories dans le temps.

Les sociologues se sont orientés vers une analyse fine des mécanismes de diffusion des pratiques de consommation avec les travaux des auteurs américains P. Lazarsfeld et E. Katz, inventeurs de la théorie du flux de communication en deux temps, selon laquelle les choix individuels de consommation sont en partie guidés par des leaders d'opinion et non déterminés directement par les émissions télévisées ou les publicités. En France, la théorie de la distinction de P. Bourdieu, selon laquelle les comportements sociaux sont toujours des comportements de différenciation active, a fait l'objet de nombreuses enquêtes de vérification qui en ont démontré à la fois la justesse et les limites (ainsi, P. Bourdieu a trop tendance à négliger les éléments culturels propres à certains milieux sociaux comme les ouvriers ou les paysans). À partir du moment où l'on n'observe pas seulement les quantités de biens achetées ainsi que les sommes dépensées par les individus dans les divers groupes sociaux et que l'on regarde aussi les produits consommés et leur qualité, on remarque que des groupes qui consacrent les mêmes sommes à la consommation par personne et par ménage n'ont pas les mêmes types de consommation de biens alimentaires, vestimentaires ou culturels, ce qui signifie que des cultures sociales existent aussi et modèlent fortement les pratiques (ainsi les viandes consommées ou les alcools achetés ne sont pas les mêmes dans les différentes catégories socioprofessionnelles même lorsque les dépenses dans ces deux rubriques sont identiques).

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Bibliographie


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