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concurrence | monopole | oligopole | économie de marché | biens collectifs |
1 | INTRODUCTION |
concurrence, en économie, ce terme désigne les conditions d'un marché sur lequel les agents économiques se confrontent, aboutissant à la fixation des prix et à l'échange des biens et des services.
2 | CONCURRENCE PURE ET PARFAITE |
Cette expression, désignant un idéal théorique développé par les économistes néoclassiques, décrit une situation dans laquelle l'offre et la demande sur les marchés concorderaient à la perfection. Cet état est rarement atteint dans la vie économique. Toutefois, cette notion de concurrence pure et parfaite permet de rendre compte de l'activité des marchés. Pour être réalisée, elle exige : une multiplicité de vendeurs et d'acheteurs pour une branche d'activité donnée, des entreprises, en moyenne, de petite taille ; une transparence des marchés (tous les vendeurs et acheteurs sont parfaitement informés de se qui s'y passe) ; des biens homogènes ; une possibilité de libre entrée et sortie du marché. Ainsi, aucun acheteur ou vendeur ne pourra-t-il exercer d'influence sur les autres acteurs du marché, c'est-à-dire que personne (ni un particulier ni une entreprise) ne pourra dicter les termes des échanges sur le marché, contrairement à une situation de monopole ou d'oligopole. Les résultats enregistrés sur un marché sont alors tout à fait impersonnels. D'après les économistes, une situation de concurrence parfaite permet aux entreprises de produire des biens et des services au plus bas coût possible, et ainsi de les offrir au plus bas prix. En conséquence, les consommateurs ont plus de choix.
3 | CONCURRENCE EFFECTIVE |
L'imperfection que l'on peut observer sur la plupart des marchés a poussé les experts à rechercher des méthodes d'évaluation plus réalistes et adaptées. En effet, dans la vie économique, les entreprises sont plutôt en nombre limité, et il arrive qu'une entreprise exerce une influence excessive sur un marché. Par ailleurs, les acteurs d'un marché sont rarement tenus informés de tout ce qui s'y passe. Alors, si la situation n'est pas grave au point de nécessiter une intervention de l'État, la concurrence est jugée effective. Elle est dite « effective » dans la mesure où les résultats enregistrés sont plus ou moins comparables à ceux qui devraient être obtenus dans une situation idyllique et théorique de concurrence parfaite. L'inconvénient majeur de cette notion est son imprécision ; en effet, aucun critère précis ne permet pour l'instant de déterminer pratiquement une situation de concurrence effective.
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monopole
1 | INTRODUCTION |
monopole, situation économique dans laquelle se trouve placé un vendeur ou un producteur, qui est le seul à diffuser ou à produire un bien, ou encore à assurer un service. Pour qu'un monopole soit efficace, aucun substitut pratique ne doit exister pour le produit ou le service vendu, et il ne doit pas y avoir de menace sérieuse d'arrivée d'un concurrent sur le marché concerné. Le prix de vente est ainsi sous le contrôle du vendeur.
L'apparition d'un monopole dans un domaine d'activité particulier repose sur la réalisation d'une ou plusieurs des conditions suivantes : 1) le contrôle d'une ressource importante nécessaire à la fabrication du produit ; 2) la capacité technologique d'une seule société à assurer, à des prix convenables, toute la production d'un bien ou la réalisation intégrale d'un service, situation parfois appelée monopole « naturel » ; 3) le contrôle exclusif d'un produit ou de son procédé de fabrication, grâce à un brevet, et 4) l'octroi d'une concession, qui réserve à une seule société le droit de commercialiser un bien ou un service sur un territoire donné.
2 | HISTOIRE DU MONOPOLE |
Les monopoles économiques font partie de l'histoire de l'humanité. La pénurie des ressources, fréquente jusqu'à la fin du Moyen Âge, affectait la vie de la plupart des hommes. Cette rareté allait de pair avec celle des produits, dans un contexte peu propice à la multiplication spontanée des producteurs ou des fournisseurs de services. C'est l'organisation de monopoles officiels, par les empereurs chinois, à partir de la dynastie des Han, qui permit la création de véritables secteurs d'activités. Citons aussi, par exemple, les guildes médiévales, corporations de marchands ou d'artisans qui contrôlaient leur production, fixaient les conditions pour entrer dans une corporation professionnelle, et régulaient ainsi les prix et les salaires.
À l'époque de l'émergence des États nations à la fin de la Renaissance, le monopole fut un instrument apprécié des souverains, toujours en quête de ressources pour financer leurs armées et leurs cours. Les concessions de monopoles étaient accordées par les souverains, pour des produits aussi essentiels à l'industrie et au commerce que le sel et le tabac. Matérialisée par une charte, la concession prévoyait le versement au souverain d'une part des bénéfices. La plupart des grandes nations européennes accordèrent des monopoles à des sociétés commerciales privées, comme la Compagnie des Indes, en vue de favoriser l'exploration et la découverte de nouveaux territoires. L'attribution de droits au monopole par les souverains à des sociétés privées entraîna de nombreux abus. En Angleterre, le Parlement dut finalement voter une loi, le Statute of Monopolies (1624), limitant sévèrement le droit du souverain à créer des monopoles privés sur le marché intérieur. Étaient cependant exclus du champ de cette loi les monopoles accordés à des sociétés impliquées dans l'exploration ou la colonisation de nouveaux territoires.
Deux développements, d'origine anglaise, entraînèrent une évolution et conduisirent à un ordre économique reposant sur la libre concurrence, au début du XIXe siècle. Dans un premier temps, ce fut l'émergence, dans le droit coutumier anglais, de principes hostiles aux coalitions privées tendant à restreindre le commerce. Selon le droit coutumier, les accords privés à caractère monopolistique, qui restreignaient le libre-échange, n'étaient pas applicables. Les réticences exprimées dans le droit coutumier étaient importantes en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord. Dans un second temps, ce fut l'expansion de la production consécutive à la révolution industrielle, associée aux idées du philosophe et économiste écossais Adam Smith, concernant la propriété, les marchés et le libre jeu de la concurrence, qui devinrent les facteurs les plus influents sur la vie économique dans la première moitié du XIXe siècle. Cette période s'apparentait à un cas d'école évoqué par Smith dans un de ses manuels, celui de l'ordre économique compétitif, consistant dans un monde où les sociétés commerciales, dans presque tous les secteurs, étaient à la fois nombreuses et de taille réduite.
À la fin du XIXe siècle, la diffusion du modèle d'économie de marché détermina de nouvelles évolutions. Au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans d'autres nations industrielles, des sociétés géantes commençaient à émerger et à dominer le marché. Cela résultait, en partie, des stratégies développées par certains qui, à la manière de l'entrepreneur américain John Rockefeller, s'attachèrent à l'élimination de toute concurrence afin de constituer des empires industriels. Le rôle des avancées technologiques fut également important, car elles permirent à un petit nombre de grandes sociétés de pouvoir satisfaire la demande s'exprimant sur de nombreux marchés. Il en résulta non pas un monopole complet, mais une situation économique différente appelée oligopole, où la production est dominée par plusieurs sociétés.
Plus récemment, la plupart des gouvernements a mis en place des lois sur la concurrence, pour tenter d'empêcher la constitution de monopoles privés dans les industries importantes, et a utilisé la législation, les tribunaux, et divers règlements pour assurer que les entreprises de ces secteurs se soumettent bien aux principes concurrentiels. Si les conditions de la concurrence ne sont pas assurées dans le cas du monopole naturel , les gouvernements ont eu recours soit à la nationalisation du secteur, soit à la limitation de ses bénéfices, dans le but de protéger les consommateurs.
3 | THÉORIE DU MONOPOLE |
Les économistes ont développé un ensemble de théories sophistiquées pour expliquer en quoi la conduite d'une société bénéficiant d'un monopole diffère de celle d'une société soumise à la concurrence. Une société en position de monopole, comme tout autre activité économique, est soumise à deux facteurs : 1) un ensemble de conditions qui régissent la demande du bien ou du service qu'elle fournit ; 2) un ensemble de conditions relatives aux coûts qui déterminent la somme qu'elle doit payer à ceux qui fournissent les ressources et la main-d'uvre nécessaires à la production du bien ou du service. Chaque société doit ajuster son niveau de production afin d'atteindre une maximisation de ses bénéfices, qui consiste dans la différence entre le chiffre d'affaires qu'elle réalise grâce à ses ventes et les coûts engagés dans la production correspondante. Le niveau de production pour lequel la société atteint son bénéfice maximal n'est pas nécessairement celui auquel la société obtient le prix de vente le plus élevé pour son produit. La différence majeure entre une société en situation de monopole et une société en situation concurrentielle est que le monopole confère une maîtrise du prix de vente d'un produit beaucoup plus importante, quoique jamais absolue. En conséquence, le monopole confère plus de latitude pour l'ajustement du prix et de la production, et pour l'obtention du profit le plus élevé.
Du point de vue des consommateurs, le monopole produit des effets moins favorables que ceux qui résultent de la libre concurrence économique. En général, les situations monopolistiques génèrent une production de biens et de services inférieure à celle que l'on constate dans un environnement compétitif, et des prix supérieurs. De plus, la pratique de prix discriminatoires est souvent associée à la position monopolistique : les mêmes biens ou services sont vendus à des prix différents, selon la partie du marché où ils sont commercialisés.
4 | VARIÉTÉS DE MONOPOLES |
Les monopoles économiques peuvent prendre plusieurs formes : monopoles naturels, trusts, cartels et fusions de sociétés (ou conglomérats).
1 | Monopole naturel |
Les monopoles naturels (une seule société sur un marché) se rencontrent rarement en économie, sauf dans le domaine des services publics. Ceux-ci sont constitués d'entreprises ayant vocation à produire des biens ou services utiles au bien-être collectif, par exemple la fourniture d'eau et d'électricité, le transport et les communications. Fréquemment, de tels monopoles apparaissent comme le meilleur moyen d'assurer les services publics absolument nécessaires ; ils n'en doivent pas moins être contrôlés lorsqu'il s'agit de sociétés privées, ou gérées par un organisme public dans le cas contraire.
2 | Trusts |
L'histoire économique compte de nombreux exemples de tentatives de producteurs cherchant à organiser une situation de monopole, ou s'engageant dans des pratiques conduisant à un monopole de fait, tout en conservant l'apparence d'une situation concurrentielle. L'établissement d'un trust est l'un des premiers moyens choisis par les producteurs soucieux de se placer en situation de monopole tout en conservant, de manière factice, les attributs de la concurrence. Il s'agit d'une organisation selon laquelle le contrôle d'une société est transféré à une personne physique ou à un groupe de personnes grâce à un échange d'actions contre des titres spéciaux (trust certificates), qui sont émis par les individus cherchant à acquérir un contrôle. C'est le recours abusif à ce procédé qui a provoqué aux États-Unis l'adoption du Sherman Antitrust Act (1890), texte législatif visant à entraver l'activité des trusts et d'autres ententes engagées dans la création de monopoles gênant le commerce entre les États. La société holding est une construction analogue, qui émet ses propres actions à destination du public et contrôle d'autres sociétés grâce à ses participations dans celles-ci. Une telle structure n'est illégale que lorsqu'elle a été créée exclusivement pour instaurer un monopole commercial.
3 | Cartels |
Aujourd'hui, la forme la plus connue d'association est probablement le cartel, en raison de l'attention générale portée aux activités de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le cartel est une organisation créée par des producteurs, dont les buts sont l'attribution de parts de marché, le contrôle de la production et la régulation des prix. L'OPEP remplit toutes ces fonctions, même si ses actes les plus connus ont concerné la fixation du cours mondial du pétrole.
4 | Fusions |
Les efforts portant sur l'organisation d'une industrie, pour atteindre dans les faits un contrôle de type monopolistique, peuvent prendre différentes formes. Une association de sociétés réduisant la concurrence peut être de nature verticale, horizontale, ou prendre l'aspect d'un conglomérat. Une association de type vertical implique la fusion dans une seule entité d'entreprises impliquées à différents stades du processus de fabrication. Citons l'exemple de certaines compagnies pétrolières qui possèdent des champs pétrolifères, des raffineries, des infrastructures de transport et des stations-service. Une association de type horizontal est le rassemblement dans une seule entité de sociétés opérant dans le même secteur, intervenant au même niveau du processus de fabrication. Le conglomérat est le rassemblement de plusieurs sociétés, opérant dans des secteurs indépendants, dans le cadre d'une seule organisation. Toute fusion ou association peut aboutir à l'élimination de la concurrence et la création d'un monopole. Ces concentrations sont suivies de près par des instances nationales de régulation de la concurrence et par la Commission européenne. Toute fusion ou concentration créant une position monopolistique et agissant contre l'intérêt public est en principe interdite.
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oligopole
oligopole, situation d'un marché dominé par un nombre restreint de producteurs ou fournisseurs, qui entretiennent entre eux des relations d'interdépendance. Cet état se situe à mi-chemin entre ce que l'on appelle une situation de concurrence parfaite et une situation de monopole dans laquelle le marché est dominé par un seul producteur ou fournisseur. Un oligopole revêt différents aspects. Il peut être parfois extrêmement concurrentiel ou au contraire s'apparenter à un monopole lorsque ses membres s'entendent pour fixer les prix ou essaient de contrôler le marché par d'autres moyens. De telles pratiques sont souvent contraires aux lois nationales sur la concurrence ou contre les trusts.
Dans des situations d'oligopole, en matière de ventes de pétrole et de produits détersifs par exemple, il n'est pas rare qu'il y ait de longues périodes de stabilité des prix durant lesquelles les producteurs s'affrontent en vantant les mérites de leurs produits respectifs et en proposant des offres spéciales, des bons, par exemple, donnant droit lorsqu'ils sont en nombre suffisant à un article gratuit. Pour prendre une décision relative, par exemple, aux prix, les membres d'un oligopole recourent souvent à la théorie des jeux, qui suppose que l'on anticipe sur les effets de la concurrence dans des circonstances déterminées et que l'on effectue des démarches en conséquence afin que l'opération soit le plus rentable possible.
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marché, économie de
1 | INTRODUCTION |
marché, économie de, terme employé pour désigner une économie où les prix et les quantités produites sont essentiellement le fruit de la confrontation de l'offre et de la demande. Cette notion est opposée à celle d'économie centralisée.
Le débat sur l'économie de marché est récurrent et renvoie à celui du rôle de l'État.
2 | LE RÔLE DE L'ÉTAT |
En premier lieu, la nature des activités qui doivent relever de la responsabilité de l'État plutôt que des individus donne lieu à une grande variété d'interprétations et dépend pour une grande part de la perception qu'ont les individus de la notion de droit fondamental. Si l'on considère que le droit d'être protégé est un droit fondamental, l'État devra rendre ce droit effectif par la création de services d'ordre. L'État n'a pas, en revanche, de devoir de protection envers certains intérêts particuliers, ce qui peut laisser place à un secteur marchand de la sécurité. Des entreprises privées fournissent ainsi de nombreux services de surveillance, mais n'ont pas un rôle de protection générale des citoyens. Il est en fait difficile de tracer une frontière exacte entre ce qui relève ou devrait relever de la responsabilité de l'État et ce qui est, ou devrait être, du domaine du marché. Le secteur médical pose le même type de problème : tout individu peut recourir à des services médicaux privés, mais dans un grand nombre de pays on estime que l'État doit garantir à tous les citoyens l'accès aux soins quels que soient leurs revenus en raison de l'existence d'un droit à la vie, voire d'un droit à la santé. Les mêmes considérations peuvent également s'appliquer à l'éducation, à la culture ou à diverses autres activités. Dans un grand nombre de pays où prévaut une économie de marché, l'État peut être responsable d'autres activités telles que le transport ferroviaire, les services postaux, la production et la distribution de gaz et d'électricité, etc. Ce secteur public est particulièrement important en France, mais il est d'un poids nettement moindre aux États-Unis, par exemple. Quand ce type d'activité relève du secteur privé, elles sont le plus souvent soumises à une réglementation étatique visant à empêcher que ces situations de monopole n'entraînent des profits excessifs.
3 | LES LIMITES |
La liberté dont jouissent les secteurs privés de l'économie est la plupart du temps encadrée par une réglementation. Elle correspond à une conception philosophique et politique largement acceptée selon laquelle il est nécessaire de restreindre la liberté des individus lorsque l'exercice de celle-ci risque de porter préjudice à celle des autres. La liberté économique est en particulier limitée par le devoir de respecter la propriété d'autrui ou les engagements contractuels.
Néanmoins, la réglementation de l'État va généralement beaucoup plus loin, afin d'assurer la prééminence des droits fondamentaux. La liberté de recrutement des entreprises est ainsi soumise à l'interdiction de faire travailler des enfants ou de recourir à l'esclavage. Elles ne peuvent commercialiser des produits dangereux pour la santé des consommateurs, bien que ceux-ci soient libres de consommer ce qu'ils veulent. Elles ne peuvent non plus émettre des substances toxiques dans l'atmosphère ou dans les cours d'eau.
Ainsi, parce que les points de vue divergent sur la nature des activités qui doivent être exercées par l'État et sur l'étendue de la réglementation applicable au secteur privé, il est difficile d'élaborer une définition objective ou normative de l'économie de marché. La réalité que recouvre l'expression « économie de marché » peut ainsi varier fortement entre les différents pays qui s'en réclament. On peut toutefois estimer qu'il n'existe pas d'économie de marché pure, c'est-à-dire exempte de toute intervention de l'État. La difficulté d'élaborer un modèle de l'économie de marché est en outre exacerbée par les controverses relatives à ses bienfaits.
4 | LES ASPECTS POSITIFS |
Dans la philosophie occidentale, on considère en effet qu'une société est bonne si les individus supportent et acceptent la responsabilité de leurs actes, ce qui suppose de leur laisser une grande responsabilité en matière économique, d'autant plus nécessaire qu'elle serait l'un des garants de la liberté politique. La tradition libérale veut également que la liberté soit plus efficace du point de vue économique, car, en poursuivant des intérêts propres et apparemment sans cohérence entre eux, les individus permettent d'atteindre une situation collective optimale grâce au mécanisme de marché (c'est la théorie de la main invisible d'Adam Smith). En effet, le marché permet une allocation optimale des ressources en les orientant vers les usages les plus productifs et incite les entreprises à produire les biens et services qui correspondent à une demande des consommateurs tout en maximisant leur profit. L'intervention de l'État est considérée avec suspicion et, sans être totalement exclue, elle doit être limitée à certains cas précis. Cette analyse a été récemment confortée par l'effondrement du bloc communiste. L'état de délabrement des économies socialistes a mis en évidence les effets économiques néfastes d'une intervention excessive de l'État qui s'appuyait sur la propriété collective des moyens de production et la centralisation et planification de l'économie.
5 | LES ASPECTS NÉGATIFS |
A contrario, l'économie de marché est souvent critiquée pour l'injustice qu'elle entraîne en termes de répartition de revenus et pour son absence de préoccupation humanitaire visant à soulager la pauvreté. Le libéralisme qui prévalait au XIXe siècle a ainsi été tempéré par l'élaboration de systèmes de protection sociale durant le XXe siècle et plus particulièrement après la Seconde Guerre mondiale. Il est également reproché à l'économie de marché de permettre une vaste accumulation de richesses au bénéfice d'un petit nombre dont les intérêts et le poids économique peuvent porter atteinte à la liberté publique. C'est pourquoi l'existence d'une économie de marché n'exclut pas, voire nécessite, la protection des libertés politiques et des valeurs sociales.
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biens collectifs
biens collectifs, les biens qualifiés de biens collectifs sont ceux qui peuvent être consommés simultanément par plusieurs agents, sans que la consommation de lun ne vienne réduire la consommation des autres agents.
À linverse des biens privés, il nexiste pas de concurrence entre les agents qui utilisent un bien collectif. Lair que nous respirons en constitue un bon exemple : chacun peut (et doit !) respirer sans empêcher quiconque de limiter et sans réduire la consommation dair des autres individus.
La théorie économique distingue les biens collectifs purs des biens collectifs mixtes. Un bien collectif est pur sil remplit simultanément trois conditions : en premier lieu, il est impossible den réserver lutilisation à certains et de linterdire à dautres ; il y a impossibilité dexclusion. Par exemple, la défense du territoire bénéficie à tous ses habitants, alors que lutilisation du réseau autoroutier peut être interdit à certains du fait du droit de péage dont il faut sacquitter pour lemprunter. Toutefois, dans cet exemple précis, il est utile de préciser que dès lors quun individu peut sacquitter de ce droit, personne ne peut sopposer à ce quil utilise le réseau. En second lieu, tous les individus ont la faculté de consommer ce bien collectif : il est, par exemple, permis à chacun de déambuler à sa guise sur une voie publique. Enfin, la satisfaction procurée par la consommation dun bien collectif pur ne dépend pas du nombre des usagers : elle est identique pour tous.
Ces biens collectifs ne sont cependant pas caractérisés, comme on pourrait le penser, par leur gratuité. Comme tout bien, ils ont un coût. Dans un grand nombre de cas, cest à lÉtat ou aux collectivités publiques quincombent la production et le financement de ces biens. Cest par le biais de limpôt, que lÉtat finance la mise à disposition de ces biens collectifs. Le coût engendré par cette production nest pas intégralement supporté par le consommateur, car ces biens non marchands, lorsquils sont facturés, le sont à prix coûtant et nintègrent pas les principes de la tarification privée qui inclut le bénéfice du producteur.
Le problème de leur tarification suscite des controverses lorsque lutilisation dun bien collectif engendre des effets externes en agissant sur le niveau de satisfaction des autres agents, comme cest le cas pour les biens collectifs dits mixtes. On parle alors dexternalités, qui peuvent être positives ou négatives. Par exemple, la satisfaction dun individu qui dispose dun fax dépend du nombre de personnes qui en possèdent un et avec lesquelles il peut entrer en contact. On est ici en présence dun cas dexternalité positive : la satisfaction de lagent saccroît avec laugmentation du nombre des utilisateurs de ce service. À linverse, si un agent utilise les transports en commun pendant les heures de pointe, chacun représente une gêne pour les autres usagers, et tous voient diminuer leur satisfaction à emprunter le métro ou le bus.
La tarification optimale du bien collectif devra alors permettre une internalisation, cest-à-dire une prise en compte des coûts et des avantages sociaux, de manière à orienter les individus vers une utilisation socialement utile des biens collectifs. La difficulté, ici, est renforcée par lexistence des distorsions qui existent entre le niveau de satisfaction individuel de lagent utilisateur et le niveau de satisfaction collectif de la communauté qui profite de ces biens. Cest donc le poids relatif de ces externalités liées à la consommation qui commande en partie la fixation du prix des biens collectifs.
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