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monnaie

1 INTRODUCTION

monnaie, tout moyen d'échange accepté à grande échelle en paiement de biens ou de services et en règlement de dettes. La monnaie sert aussi d'étalon de valeur pour mesurer le prix relatif de divers biens et services. Le nombre d'unités de monnaie nécessaires à l'achat d'une marchandise en constitue le prix. Enfin, la monnaie constitue un instrument de réserve de valeur : elle peut être stockée, épargnée, pour être utilisée à une date ultérieure à son acquisition. Mais l'unité monétaire choisie pour mesurer la valeur n'est pas nécessairement, en tout ou partie, un moyen d'échange utilisé à grande échelle. Par exemple, lors de la conquête de l'Amérique du Nord, la livre sterling anglaise servait d'étalon de valeur alors que l'un des moyens d'échange importants était la devise espagnole.

2 LES TROIS FONCTIONS DE LA MONNAIE DANS L'ÉCONOMIE

Les fonctions de la monnaie en tant que moyen d'échange, étalon de valeur et instrument de réserve, facilitent grandement l'échange des biens et des services, et la spécialisation de la production. Sans l'utilisation de la monnaie, le commerce serait réduit au troc ou à l'échange direct d'une marchandise contre une autre ; ce moyen était utilisé chez les peuplades dites primitives et le troc est toujours en vigueur dans certaines parties du monde. Dans une économie de troc, toute personne ayant quelque chose à vendre doit trouver quelqu'un qui recherche et possède une autre chose acceptable à offrir en échange. Dans une économie monétaire, le propriétaire d'un bien peut le vendre pour de l'argent, que l'on accepte en paiement de marchandises. On peut donc dire que la monnaie est l'un des pivots de la vie économique moderne.

3 TYPES DE MONNAIES

Les principaux types de monnaie sont la monnaie marchandise, la monnaie scripturale, la monnaie divisionnaire et la monnaie fiduciaire. La valeur de la monnaie marchandise équivaut à peu près à la valeur de la matière qu'elle contient. On a surtout utilisé l'or, l'argent et le cuivre pour ce type de monnaie. Autrefois, les objets faits dans ces métaux, de même que ceux en fer ou en bronze, servaient de monnaie tandis que les peuplades dites primitives utilisaient coquillages, perles, défenses d'éléphants, fourrures, peaux, esclaves ou bétail comme monnaie d'échange. La monnaie scripturale comprend l'ensemble des dépôts à vue détenus par les agents économiques, circulant par le biais de chèques et de virements par cartes de crédit. La monnaie de papier, c'est-à-dire les billets de banque, convertible en toute autre monnaie et dont la valeur est fixée par simple décret gouvernemental s'appelle monnaie fiduciaire. Les petites pièces en circulation forment la monnaie fiduciaire ; la valeur du métal qui les compose est en général inférieure à leur valeur monétaire.

Les diverses formes de monnaie sont en principe légalisées par décret gouvernemental afin que tout créancier accepte la monnaie en règlement de dettes ; cette monnaie devient alors la monnaie légale. Si la masse monétaire ne dépasse pas les besoins du commerce et de l'industrie, et que les consommateurs croient en la poursuite de cette situation, la valeur de leur devise restera acceptable et relativement stable. En revanche, si l'État émet trop de monnaie pour financer ses dépenses, la confiance du consommateur sera détruite, et la devise perdra rapidement de sa valeur. Une telle dépréciation est souvent suivie par une dévaluation de fait, ou par la réduction de la valeur officielle de la devise, par décret gouvernemental.

4 ÉTALONS MONÉTAIRES

L'unité monétaire de base d'un pays, dans laquelle d'autres formes de monnaie peuvent être converties et qui fixe la valeur des autres types de monnaie, s'appelle monnaie-étalon. Les étalons modernes ont été tour à tour des étalons marchandises dans lesquels l'or ou l'argent servaient surtout de monnaie légale, ou des étalons fiduciaires représentés par des unités de compte en papier inconvertibles en or ou en argent. Les formes les plus répandues d'étalon-or sont l'étalon de pièces-or, l'étalon de lingots-or dont la valeur en or est déterminée et l'étalon de change-or, dans lequel la devise est convertible en d'autres devises appartenant au système de l'étalon-or. La Grande-Bretagne utilisa l'étalon de lingots-or de 1925 à 1931, tandis que la plupart des pays d'Amérique latine utilisaient l'étalon de change-dollar. Les étalons-argent ont été utilisés au cours des siècles passés, en Orient principalement. Un étalon bimétallique, fonctionnant dans le cadre du bimétallisme, a aussi été en vigueur dans quelques pays, où les pièces d'or et d'argent constituaient la devise de référence. Ces systèmes ne durèrent pas longtemps ; cela s'explique en grande partie par la loi de Gresham, qui décrit la tendance des mauvaises monnaies à chasser les bonnes, retirées de la circulation.

De nos jours, presque tous les systèmes monétaires dans le monde sont des systèmes fiduciaires ; les devises ne peuvent être librement converties en étalon métallique et la valeur d'une monnaie est décidée par ordonnance du gouvernement et non par son poids en or ou en argent. Les systèmes modernes sont aussi dits « à devises dirigées », car la valeur des unités de compte dépend pour une large part de la gestion des gouvernements et des politiques économiques. Le problème récurrent est de savoir si la valeur d'une monnaie inconvertible peut être maintenue à un niveau correct et stable à long terme.

5 LA MONNAIE DANS L'ÉCONOMIE

Le crédit, autrement dit le fait de promettre le paiement ultérieurement, est de nos jours un supplément inestimable à la monnaie. Presque toutes les transactions commerciales ont recours à un instrument de crédit plutôt qu'à un règlement en espèces. Les dépôts bancaires font couramment partie de la structure monétaire d'un pays ; l'expression masse monétaire couvre l'argent en circulation plus les dépôts bancaires.

La valeur réelle d'une monnaie est fixée par son pouvoir d'achat qui, à son tour, dépend du niveau des prix à la consommation. En fonction de la quantité théorique d'argent, les prix sont déterminés en tout ou partie par la masse monétaire en circulation. L'expérience montre toutefois qu'il faut aussi tenir compte, pour fixer le niveau des prix, de la vitesse d'écoulement de la monnaie et du volume de production des biens et services. Autre élément important : la vitesse d'écoulement des dépôts bancaires.

6 LA CRÉATION MONÉTAIRE

Si, à l'origine, les banques ne pouvaient prêter que la somme en monnaie métallique qu'elles détenaient, elles disposent aujourd'hui du droit et des moyens pour accorder des crédits (à des entreprises ou à des particuliers) sans que ces derniers soient gagés sur des dépôts reçus. Elles créent de la monnaie en prêtant des sommes qu'elles ne possèdent pas (par simple « jeu d'écritures » dans le bilan de la banque et dans celui du demandeur de crédit). Les crédits accordés favorisent l'activité économique, et entraînent donc la création de nouveaux dépôts dans les banques : ce sont, selon l'expression consacrée, « les crédits qui font les dépôts » et non plus l'inverse. À chaque fois que l'emprunteur rembourse son crédit, s'effectue une destruction de monnaie, puisque la somme créée initialement est supprimée. Mais l'opération n'est pas neutre : en effet, elle a permis d'accroître l'activité économique dans le pays et elle a enrichi la banque qui a perçu une rémunération (l'intérêt versé par les emprunteurs). Cette liberté que les banques possèdent n'est pas illimitée, dans la mesure où elles doivent évaluer en permanence le risque que les détenteurs de comptes viennent demander de façon inopinée la conversion en billets du montant de leurs comptes bancaires. Elles doivent d'autre part calculer le coût de leur refinancement auprès de la Banque centrale, qui est la seule banque capable de leur prêter des billets ou de leur faire crédit lorsqu'une demande de remboursement en billets est nécessaire. Dans la pratique, les banques dites de second rang ne sont pas les seules à pouvoir créer de la monnaie : la Banque centrale (la Banque de France par exemple) en produit également sous forme fiduciaire ou sous forme de crédits aux banques de second rang. En France, le Trésor public, qui est le banquier de l'État, peut également créer sa propre monnaie scripturale lorsqu'il prête de l'argent à un fournisseur de l'État ou à un fonctionnaire.

7 HISTOIRE DE LA MONNAIE

Des couteaux de bronze miniature, des haches et d'autres outils, utilisés à la place d'outils réels qui servaient de monnaie d'échange, circulaient en Chine dès 1100 av. J.-C. Des pièces en électrum commencèrent à circuler vers le VIe siècle av. J.-C. dans le royaume de Lydie, en Asie Mineure, à l'époque pays très industriel et commerçant. Sa monnaie est un exemple pur de monnaie-marchandise avec une valeur fixée par son poids en métal. Les pièces se répandirent bientôt dans les économies les plus développées du monde. Monarques, aristocrates, cités et institutions se mirent à frapper des monnaies à leur effigie, certificat d'authenticité attestant de la valeur en métal des pièces.

Certaines des premières pièces eurent une composition très stable, comme la drachme émise par Athènes à partir du VIe siècle av. J.-C., avec un poids à peu près constant de 65-67 grains d'argent fin, ou encore le qian chinois (espèces rondes en cuivre) introduit au IVe siècle, qui resta la pièce étalon pendant 2 000 ans. Mais les possesseurs de pièces rognaient toujours leur métal précieux, ce qui amena peu à peu les autorités émettrices à réduire la frappe de pièces, épargnant à court terme, en diminuant le poids de métal précieux. Les pièces de bronze ou de cuivre sans grande valeur furent une réelle monnaie fiduciaire, car leur valeur dépendait du nombre de pièces d'or ou d'argent contre lesquelles on pouvait les échanger. Les pièces d'or ou d'argent notamment circulaient souvent hors de leur pays d'émission en raison de leur valeur intrinsèque ; c'est ainsi que le peso d'argent espagnol se rencontra en Chine dès le XVIe siècle.

Une fois répandues, les pièces créèrent un système monétaire dont les caractéristiques restent essentiellement les mêmes depuis des millénaires, certaines subissant des changements comme le crénelage des pièces européennes au XVIIe siècle pour décourager les rognures. La monnaie de papier fut d'abord introduite en Chine vers le IXe siècle sous forme de bons de rachat émis pour le gouvernement de la dynastie Tang par les banquiers privés. Garantie par l'autorité étendue de l'État chinois, cette monnaie conserva la même valeur à travers l'Empire, mettant en évidence les besoins en transport du fait du poids de l'argent. Devenu monopole d'état sous la dynastie Song, le papier-monnaie traversa l'histoire de la Chine malgré les bouleversements provoqués par les changements politiques et l'émission de billets non garantis en argent ou en autres réserves. Le problème de la dépréciation des billets fit que l'argent est longtemps resté l'étalon pour les grosses transactions. Le papier-monnaie est apparu en Occident au XVIe siècle sous forme de billets à ordre émis par les banques contre la somme déposée et gardée en banque. Ces effets proliférèrent : les autorités coloniales françaises du Canada utilisèrent des cartes à jouer signées par le gouverneur comme promesse de paiement dès 1685 pour compenser la lenteur des navires convoyant la monnaie de France.

À partir du XVIIIe siècle, on utilisa de plus en plus le papier-monnaie, qui n'en demeura pas moins un moyen de crédit, émis contre des dépôts d'or ou d'argent. À son apparition, la monnaie fiduciaire constituait une mesure d'urgence en temps de guerre, comme le dollar américain. Les banques centrales remplacèrent peu à peu les banques privées dans le rôle d'autorité émettrice des billets. À la fin du XIXe siècle, la valeur de l'or chuta ; ce fait entraîna la création d'un étalon-or international où toutes les devises étaient convertibles en or et leur valeur monétaire (et non les prix) fixée par la parité-or acceptée de la devise. Presque tous les gouvernements suspendirent la convertibilité de leur devise pendant la Première Guerre mondiale, et les tentatives de réintroduction de l'étalon-or international échouèrent à la suite de la crise économique de 1929. La Grande-Bretagne délaissa l'étalon-or en 1931, et la généralisation mondiale des devises en monnaie fiduciaire, avec des valeurs fixées entièrement par la demande du marché, s'acheva avec l'abandon de la parité-or du dollar nord-américain en 1971.

8 MONNAIE ÉTALON ET MONNAIE FIDUCIAIRE

Les pièces de monnaie métalliques peuvent être tour à tour monnaie étalon ou monnaie fiduciaire. La première est composée de pièces d'un métal monétaire étalon dont la valeur est supérieure ou égale à leur poids en métal. La seconde est constituée de pièces dont la valeur nominale est bien supérieure à leur valeur métallique ou intrinsèque ; à cet égard, elles équivalent le papier-monnaie. Ces pièces sont généralement en alliage de métaux précieux et communs. Au XIXe siècle, les nations ont presque toutes frappé des monnaies étalon et fiduciaire, mais l'abandon général de l'étalon-or entre les deux guerres a provoqué le retrait des monnaies étalon en circulation à peu près partout.

9 MONNAYAGE ET IMPRESSION

De nos jours, la frappe de la monnaie a lieu en plusieurs étapes. Le métal choisi est d'abord fondu puis coulé en barres, qui sont ensuite transformées en bandes de rouleaux d'épaisseur et de qualité uniformes. Ces bandes passent dans des perforatrices d'où en ressortent des disques de métal nommés planchettes. On vérifie ensuite la précision de leur poids. Si elles sont trop lourdes, les bords en sont limés ; trop légères, elles sont refondues et coulées à nouveau. Les listeaux des planchettes correctes sont laminés pour former une petite saillie à l’extrémité des pièces qui les protégera de l'usure. Puis les planchettes sont nettoyées et enfin matricées pour graver le dessin de la pièce définitive. Beaucoup de pièces ont aussi les bords crénelés, c'est-à-dire striés pour faciliter plus tard leur rangement, dans le cas de pièces étalon, et leur manipulation. La forme et la taille sont souvent prévues pour que les non-voyants les reconnaissent aisément. Les billets de banque, sont normalement fabriqués dans un papier spécial de haute qualité, à filigranes, avec des bandes métalliques et d'autres particularités destinées à décourager la contrefaçon. C'est dans le même but que sont employées des techniques d'impression très compliquées, et les dessins des billets comportent des éléments particulièrement difficiles à reproduire. Chaque face du billet est imprimée séparément et les numéros de série rajoutés après, auxquels sont annexés par une étoile des numéros de renvoi pour les billets endommagés durant la fabrication.

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finance

finance

1 INTRODUCTION

finance, terme appliqué à l'achat ou à la vente de titres juridiques donnant à leurs détenteurs des droits spécifiques sur un ensemble de flux monétaires futurs. Ces titres sont appelés actifs financiers ou valeurs mobilières, et comprennent principalement les obligations, les actions et les prêts effectués par les établissements financiers.

L'émetteur d'une valeur mobilière est un emprunteur, l'acheteur un prêteur. Les emprunteurs se caractérisent par un besoin immédiat d'argent, les prêteurs par un excès d'argent. Lorsque l'emprunteur émet une valeur mobilière adressée à un prêteur, chacun est bénéficiaire. En effet, l'emprunteur obtient l'argent dont il a besoin et le prêteur obtient le droit à de futurs flux monétaires qui rembourseront le prêt initial à un taux de profit équitable à titre d'intérêt.

2 LES MARCHÉS FINANCIERS

Les transactions entre emprunteurs et prêteurs initiaux ont lieu sur le marché primaire. Les valeurs mobilières créées sur le marché primaire peuvent être revendues par un prêteur initial à d'autres personnes sur le marché secondaire. Les échanges de valeurs mobilières négociables sur les marchés secondaires n'ont aucune influence sur l'emprunteur initial, la valeur mobilière changeant seulement de détenteur. Les Bourses de valeurs sont des marchés secondaires constitués officiellement en sociétés. Les plus connues sont le New York Stock Exchange à Wall Street, les bourses de Londres, Tokyo ou Paris. Les transactions secondaires qui n'ont pas lieu sur des places boursières sont qualifiées de transactions hors-cote.

1 Types de valeurs mobilières

La plupart des valeurs échangées en Bourse appartiennent à l'une des deux catégories suivantes : obligations ou actions. Les obligations sont des titres de créance remboursables qui rapportent un intérêt fixé par avance. Les principales caractéristiques d'une obligation sont sa valeur nominale (le pair), sa date d'échéance, et le taux du coupon, c'est-à-dire son taux d'intérêt. La valeur nominale représente la somme totale remboursable à son détenteur à l'échéance de l'obligation, qui peut aller de 3 mois à 30 ans. Avant l'échéance, un coupon d'un montant égal à la valeur nominale multipliée par le taux d'intérêt est payé chaque année au propriétaire. Ce coupon représente le profit du détenteur de l'obligation. Le taux, fixé à l'émission, ne change pas, malgré les fluctuations des taux d'intérêt que peut connaître l'économie. En revanche, c'est la cote de l'obligation, c'est-à-dire son prix sur le marché, qui peut fluctuer. Lorsque le taux du coupon est égal au taux d'intérêt pratiqué dans l'économie, la cote de l'obligation est égale à sa valeur nominale. Si le taux du coupon est supérieur au taux d'intérêt, l'obligation pourra se vendre au-dessus de sa valeur nominale. Enfin, si le taux du coupon est inférieur au taux d'intérêt, l'obligation se vendra à un prix inférieur à sa valeur nominale. Le paiement du coupon est légalement obligatoire, et tout manquement à ce paiement peut être un cas de mise en faillite.

Les actions ne comportent pas de date d'échéance et n'engagent pas leur émetteur à payer un intérêt annuel. Ces valeurs ont une durée de vie indéfinie et ne rapportent un dividende que lorsque l'émetteur a dégagé un profit satisfaisant. Les intérêts d'obligations étant les plus sûrs, ces dernières sont considérées comme l'investissement le moins risqué et on attend donc d'elles un taux de profit moins élevé que celui qui est espéré des actions. La détention d'obligations ne donne aucun droit sur la gestion de l'entreprise, contrairement à la possession d'actions.

3 LE FINANCEMENT DU SECTEUR PRIVÉ

Individus et sociétés émettent des valeurs mobilières pour payer les divers éléments d'actif qu'ils désirent acheter. Les sociétés de capitaux représentant la principale force financière du secteur privé, c'est principalement à elles qu'il sera fait référence ici. Les sociétés acquièrent du nouveau capital en vendant des actions et des obligations, ou financent leurs besoins temporaires de trésorerie en empruntant de l'argent aux banques.

Le directeur financier d'une entreprise doit décider des éléments d'actif à acquérir et du financement de leur acquisition. La décision d'investissement se fait en fonction de deux critères : les taux d'intérêt attendus et le risque. Pour évaluer ce qu'un projet rapportera, des prévisions détaillées sont élaborées sur les ventes potentielles, les dépenses et les profits qu'un investissement donné peut rapporter. Le niveau de risque dépend du degré d'incertitude de la société au sujet de son profit pour l'année en cours.

La décision de financement se fonde sur le seul critère de minimisation du coût pour la société. Tout comme les décisions d'investissement, les coûts financiers sont exprimés en termes de taux d'intérêt annuels. Les coûts financiers d'une émission représentent les dividendes minima augmentés du prix que l'acheteur attend en échange de l'action.

1 Financement à court terme

Une dette peut être financée à court ou à long terme. Les dettes à court terme sont généralement remboursables dans un délai inférieur à cinq ans. Les prêts octroyés par les banques commerciales constituent une forme répandue de dette à court terme. Les lignes de crédit bancaire permettent un découvert permanent avec un plafond fixe, à la condition que le découvert soit comblé pendant un ou plusieurs mois de l'année. Les lignes de crédit ne sont généralement pas couvertes par une garantie. Les banques offrent généralement des prêts garantis sur les effets à recevoir au cas où ils ne seraient pas remboursés dans les délais fixés.

Le billet de trésorerie est émis sur les marchés financiers par les grandes sociétés. Il permet à l'entreprise de se financer hors du circuit bancaire, à un taux légèrement inférieur à celui pratiqué par les banques pour les prêts les moins risqués. Inspiré du commercial paper américain, il a été introduit en France en 1985. Il s'agissait au départ d'un prêt à court terme (de dix jours à deux ans) ; leur durée peut atteindre sept ans depuis 1987.

Jusqu'au milieu des années 1960, la quasi-totalité des titres de créance était émise dans le pays de la société émettrice. Le financement s'est internationalisé de façon spectaculaire. Une grande partie de ce financement international se fait à court terme sur le marché dit des eurodollars, dont le principal centre est Londres. Le marché des eurodollars est utilisé pour le financement à court terme comme à long terme. Au cours des dernières années, certaines créances ont été émises avec des échéances pouvant atteindre 50 ans.

2 Financement à long terme

Les entreprises se financent à long terme par l'émission d'actions et d'obligations.

Certaines obligations à long terme donnent à leur détenteur le droit d'acheter des actions de la société émettrice. Les obligations convertibles, introduites en France en 1969, peuvent être converties par leur détenteur en actions, à des conditions fixées à l'avance. Elles permettent à leur détenteur de se garantir à la baisse du marché en gardant l'obligation, ou de profiter de la hausse éventuelle du marché des actions. La société voit, quant à elle, sa dette transformée en fonds propres. Les obligations à bons de souscriptions d'obligations (OBSO) permettent à leurs porteurs de souscrire à de nouvelles obligations, dans des délais prévus, ou de revendre ces bons, dont le cours varie. Les obligations à bons de souscriptions d'actions (OBSA) permettent à leur détenteur d'obtenir des actions de l'émetteur, selon le même principe.

Les vrais propriétaires d'une société sont les détenteurs de ses actions. Ils perçoivent les profits des investissements lorsque les intérêts des dettes sont payés. Ces profits sont distribués de deux façons : en numéraire sous la forme de dividendes, et en plus-value de l'action. Les plus-values (ou moins-values) de l'action sont dues à deux facteurs.

1) La mise en réserve des profits, afin de financer la croissance de l'entreprise par exemple, accroît la valeur de l'actif de la société et par conséquent la valeur du capital. Si un montant donné de profit par action est gardé en réserve par la société, la valeur de l'action s'accroît de ce montant.

2) Les variations d'opinion des actionnaires quant à la capacité de l'entreprise à réaliser des profits entraînent des hausses ou des baisses du prix de l'action. Le taux de profit réel de l'action est donc déterminé à la fois par le montant réel du dividende payé et par la hausse ou la baisse du prix de l'action.

3 Les intermédiaires financiers

Les organismes qui obtiennent des ressources financières d'un prêteur pour les fournir à un emprunteur sont appelés intermédiaires financiers. Une banque commerciale obtient de l'argent sur les dépôts à vue et les comptes d'épargne de ses déposants, ainsi que par l'émission de certificats de dépôt. Cet argent est ensuite prêté à des particuliers, des sociétés ou des États. Il existe d'autres intermédiaires financiers : caisses d'épargne, fonds communs de placement, compagnies d'assurance et caisses de retraites. Ces organismes, en rassemblant les fonds de petits épargnants, leur permettent de diversifier leurs placements. De plus, l'expertise financière de ces organismes peut permettre aux épargnants de faire des profits plus importants.

4 LE FINANCEMENT DU SECTEUR PUBLIC

Les finances publiques permettent à un État de remplir ses fonctions. L'époque contemporaine a vu les dépenses publiques s'accroître dans presque tous les pays, quels que soient leurs systèmes politiques. Ce phénomène est dû à une tendance à l'extension des services publics à des domaines autrefois réservés à l'initiative privée, à la croissance démographique, à l'accroissement des richesses et à l'élévation du niveau de vie.

Les finances publiques dérogent aux règles qui régissent les finances privées. L'État dispose en effet d'un moyen exorbitant du droit privé pour financer ses dépenses : le prélèvement obligatoire.

1 L'impôt

Les dépenses publiques sont principalement financées par l'impôt. L'impôt prend des formes diverses : impôt sur le revenu, taxe sur la valeur ajoutée, taxes douanières et autres mécanismes de collecte de revenus. Il fournit la plus grande partie des recettes qui sont introduites dans le secteur public de l'économie.

Lorsque les dépenses d'un gouvernement excèdent ses recettes fiscales, le déficit qui en résulte doit être financé de l'une des deux manières suivantes : la vente d'obligations garanties par l'État ou la création de monnaie.

2 Le financement des déficits

Les États peuvent financer les déficits en émettant des bons du Trésor, qui sont en principe considérés comme des valeurs mobilières sûres. On suppose en effet que les États ne peuvent être en faillite, puisqu'ils ont toujours la possibilité (jusqu'à un certain point) de se financer par l'impôt.

Les emprunts des collectivités nationales et locales ont considérablement augmenté dans certains pays. Ces emprunts sont semblables à bien des égards aux bons d'État, mais comportent un risque plus grand de défaillance. Ils offrent donc généralement un taux d'intérêt après impôt plus élevé. Outre ce degré de risque plus élevé, ils sont souvent assortis d'exonérations fiscales.

3 La création de monnaie

Le dernier recours pour financer la dette publique est la création de monnaie. Le pouvoir de battre monnaie est un attribut de souveraineté et n'appartient qu'aux États (lorsque la banque centrale européenne existera, il appartiendra également à une instance supranationale). L'impression de billets supplémentaires est effectuée sous les ordres de la banque centrale. En France, la Banque de France est chargée de contrôler la masse monétaire disponible dans le pays. La banque centrale agit souvent sur cette masse monétaire de manière à aider les gouvernements à financer les déficits, contrôler les taux d'intérêt, maîtriser l'inflation et augmenter l'emploi. Cependant, les différentes politiques visant à satisfaire ces objectifs entrent en conflit les unes avec les autres. Ainsi, les politiques tendant à diminuer les taux d'intérêt à un moment donné entraînent souvent une hausse des taux d'intérêt et de l'inflation à long terme.

Pendant la période de transition vers l'union monétaire en Europe, les banques centrales connaissent des changements statutaires qui modifient leurs objectifs et leur action. Avant la création de la BCE, prévue pour 1999, les banques centrales des différents États deviennent progressivement indépendantes des gouvernements. Leur objectif prioritaire étant la lutte contre l'inflation et la fixation d'un taux d'intérêt optimal pour le rapprochement des économies, il est peu probable qu'elles aient recours à la création monétaire pour financer les déficits ou la dette publique.

5 FINANCE INTERNATIONALE

Les mouvements de capitaux entre pays se divisent en mouvements de la balance des paiements courants et en mouvements de la balance des capitaux. Les mouvements de la balance des paiements courants se rapportent aux exportations et aux importations, ainsi qu'au paiement d'intérêts et de dividendes. Pour une année donnée, la balance des paiements courants d'un pays est soit excédentaire, soit déficitaire. La balance des capitaux se rapporte à l'achat et à la vente des valeurs mobilières dans un pays par des ressortissants d'un autre pays. De telles transactions se traduisent par un excédent ou un déficit net pour un pays donné. Un déficit net de la balance des capitaux signifie que les ressources financières ont quitté le pays.

Chaque pays exige le paiement de son excédent net dans sa propre monnaie. La valeur d'une monnaie par rapport à une autre dépend de l'excédent ou du déficit du pays avec les pays étrangers. Si par exemple la balance commerciale des États-Unis avec la France présente un déficit net, la valeur du franc français augmente par rapport à celle du dollar. Cette valeur relative est exprimée par le taux de change, qui indique le prix d'une unité de monnaie exprimé dans une autre monnaie. La hausse du franc rendra les exportations françaises vers les États-Unis plus chères et les exportations américaines vers la France meilleur marché, ce qui entraînera alors une réduction du déficit américain. Le taux de change joue donc un rôle-clé pour réguler les excédents commerciaux ou financiers entre pays.

Les mouvements internationaux de capitaux ont connu une croissance très rapide depuis la libéralisation financière des années 1980. Spéculateurs et investisseurs utilisent les technologies modernes de communications et peuvent déplacer instantanément d'énormes sommes d'argent d'un pays à l'autre.

On a pu mesurer le pouvoir de ces spéculateurs lors des étés 1992 et 1993 en Europe. Les attaques très fortes contre la lire italienne et la peseta espagnole, en particulier, ont eu raison du mécanisme de change du Système monétaire européen, tel qu'il fonctionnait jusqu'alors. Le taux de change de chaque monnaie pouvait varier par rapport à l'ensemble des autres monnaies dans une « marge étroite » de plus ou moins 2,25 p. 100. En octobre 1993, face à la vente massive de ces monnaies par les spéculateurs, les banques centrales et les gouvernements n'ont pu qu'élargir la marge à plus ou moins 15 p. 100 ! La livre et la lire ont quitté le SME. Cependant, les critères de convergence nécessaires à l'entrée dans l'Union monétaire incluent l'obligation d'avoir maintenu suffisamment longtemps le taux de change de la monnaie « candidate » dans des marges de variations restreintes. La défection des investisseurs internationaux peut aller jusqu'à menacer les États : la crise financière du Mexique, en 1982, en est un exemple.

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épargne

épargne

1 INTRODUCTION

épargne, en économie, partie du revenu qui n'est pas consacrée à la consommation. L'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une consommation future, donc une satisfaction future. Les individus épargnent pour pouvoir s'acheter un logement ou des biens de consommation courante, ils placent leur argent sur des marchés financiers en espérant accroître leurs revenus ou agissent par précaution, en se constituant une réserve qui les protège de certaines éventualités (une période de chômage, par exemple).

2 LA DÉFINITION COMPTABLE DE L'ÉPARGNE

L'épargne est un élément fondamental dans l'économie : elle est la contrepartie de l'investissement, lequel permet à la croissance de se maintenir et de progresser. En principe, plus le niveau d'épargne est élevé, plus les entreprises peuvent avoir accès à des financements bon marché qui leurs servent à augmenter leurs capacités de production et à produire davantage en distribuant ainsi plus de revenus à leurs salariés et à la collectivité. Il est donc indispensable d'avoir une bonne mesure de cette variable. Pour les économistes, l'épargne n'est pas analysée seulement comme un stock, elle est considérée aussi comme un flux. La comptabilité nationale, en France, s'efforce de calculer les sommes non consommées par les ménages, par les entreprises et l'État sur la base d'une période d'un trimestre ou d'un an, et non à un moment donné. La totalité des sommes épargnées correspond à l'épargne nationale, la part de cette épargne dans le produit intérieur brut (PIB) étant pour sa part appelée taux d'épargne national. L'épargne des entreprises est égale à leur autofinancement : il s'agit de la part de leur bénéfice net qui n'est pas versée aux actionnaires, augmentée de l'amortissement (revenus servant à reconstituer le capital technique). L'épargne des ménages, pour sa part, se décompose en épargne non financière, qui regroupe les investissements immobiliers des ménages et leurs investissements en entreprises, et épargne financière. Dans cette dernière catégorie entrent les liquidités, les placements financiers (actions, obligations, assurance-vie, etc.) et les crédits. Les frontières entre consommation et épargne apparaissent parfois très floues dans ce schéma : le crédit pour l'achat de biens durables ou d'un logement est considéré comme une désépargne, il est compté avec un signe négatif, les achats de biens durables (réfrigérateur, automobile) sont comptés dans la consommation et les investissements immobiliers dans l'épargne — autant de choix qui ont été faits par les statisticiens et qui ne vont pas toujours de soi.

3 L'ÉVOLUTION DU NIVEAU ET DE LA COMPOSITION DE L'ÉPARGNE

Depuis le début des années 1970, l'épargne a connu en France des évolutions contrastées : le taux d'épargne des ménages a atteint progressivement un sommet de 20 p. 100 en 1975 avant de décliner pour plafonner à 12 p. 100. Ce mouvement se retrouve, avec des niveaux différents de taux, dans les autres pays de l'OCDE (notamment le Japon, les États-Unis, la RFA). La composition de l'épargne s'est profondément modifiée puisque l'épargne liquide a fortement régressé au profit des placements en valeurs mobilières et des contrats d'assurance-vie, tandis que la part de l'épargne non financière enregistrait une tendance à la baisse. Il existe un débat relatif à l'explication des variations relevées. Il semble établi que des facteurs comme le ralentissement de la croissance des revenus et l'incertitude liée à l'évolution du chômage ont joué contre le niveau d'épargne. Les innovations financières (comme les SICAV et les FCP) et les incitations fiscales de l'État à épargner (à travers les PEP, les PEA, l'assurance-vie) ont influencé la répartition entre titres financiers et épargne liquide, mais pas le montant global de l'épargne. La crise de l'immobilier affecte quant à elle l'épargne non financière sous forme de logements. En revanche, l'inflation ne semble avoir joué qu'un rôle très limité. On pourrait imaginer par exemple que, si les prix augmentent, les consommateurs décident d'acheter moins car leur pouvoir d'achat baisse, et réciproquement, ou encore que l'inflation favorise les achats de précaution (quand on anticipe une inflation future encore plus importante), mais en réalité les prix n'expliquent pas les fluctuations du taux d'épargne qui dépend surtout du revenu. Depuis quelques années, une remontée des taux d'épargne s'effectue dans les pays occidentaux avec la reprise de la croissance économique et le phénomène de la dénatalité (la proportion de personnages âgées de plus de quarante ans et de moins de soixante augmente, or ces personnes épargnent en moyenne plus que les autres).

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investissement

investissement

1 INTRODUCTION

investissement, part de la richesse destinée à accroître la production , par l'accroissement ou le renouvellement des capacités productives. La nature de l'investissement est fonction de l'agent économique qui le réalise. Ainsi, pour un particulier ou un ménage, l'investissement peut prendre la forme d'acquisition d'actifs financiers (actions ou obligations), ou de biens de consommation durables, notamment des maisons ou des voitures. Toutefois, si l'on se fonde sur l'économie dans son ensemble (hors transactions internationales), la plupart de ces éléments ne sont pas considérés comme des investissements. En premier lieu, l'achat d'actifs financiers par des citoyens n'accroît pas la richesse globale d'une nation dans la mesure où ces acquisitions ne représentent que des créances sur d'autres citoyens et sont donc inscrites au passif du bilan. L'achat et la vente d'actifs financiers ne font que refléter des variations de créances sur des actifs existants (ou sur le revenu que ces derniers génèrent). Pour les mêmes raisons, on ne considère pas, en économie, les acquisitions de biens d'équipement de seconde main comme des investissements, dans la mesure où elles n'accroissent pas le revenu national net (mais bien les recettes des vendeurs). Elles ne reflètent, en effet, que le changement de propriété d'actifs existants ayant déjà été comptabilisés dans la production et le revenu national de l'année de leur émission.

Par ailleurs, selon les conventions adoptées par la plupart des pays du monde en matière de comptabilité nationale, les acquisitions de biens de consommation durables, tels que des voitures ou des postes de télévision par des ménages, ne sont à aucun moment considérées comme des investissements mais entrent dans la consommation des ménages. On estime en effet par convention et principalement pour des raisons de commodité statistique que les services fournis aux ménages par ces biens de consommation durables, ne participent ni au revenu national ni au produit national. De la même manière, un véhicule acheté par un gouvernement n'est pas inclus dans les estimations du niveau d'investissement atteint.

2 L'INVESTISSEMENT DANS LA COMPTABILITÉ NATIONALE

Pour l'économie nationale, l'investissement ou « formation brute de capital » correspond, dans la comptabilité nationale, à un accroissement du capital fixe, c'est-à-dire des moyens de production (les usines, les machines, les équipements logistiques et du capital humain qui englobe la main-d'œuvre qualifiée et instruite disponible). Lorsque les variations des stocks ne sont pas prises en compte, on parle de formation brute de capital fixe. En revanche, lorsque l'on inclut les provisions pour amortissement (ou plus exactement pour « dépréciation du capital ») l'accroissement des capitaux productifs qui en résulte est appelé « formation nette de capital ». Ainsi, si le terme « investissement » ne couvre pas, par exemple, les achats de véhicules effectués par des particuliers, il englobe les acquisitions d'équipement logistique réalisées par des entreprises dans la mesure où ces dernières acquisitions viennent s'ajouter aux capitaux productifs dont dispose un pays. L'un des travers de ce système est que les résidences privées récemment construites sont prises en compte dans la définition usuelle de la formation brute de capital alors que les services associés à ces résidences sont exclus des estimations du revenu national réalisées.

Dans la mesure où le revenu national englobe le capital humain, on peut soutenir que les investissements consacrés à ce type de capital devraient également être pris en compte. Cela implique, en d'autres termes, qu'une partie des dépenses d'enseignement devrait entrer dans la catégorie des investissements et non de la consommation (que celle-ci provienne de l'État ou des ménages).

3 LES DÉTERMINANTS DU NIVEAU D'INVESTISSEMENT

En économie, les facteurs explicatifs du niveau d'investissement demeurent un sujet de débat. Diverses approches ont été adoptées. La « théorie de l'accélérateur », établie par A. Aftalion puis J.M. Clark, associe les investissements réalisés chaque année aux variations des réserves en capital d'un pays résultant des fluctuations de la production annuelle : c'est la prise en compte de la demande finale qui explique l'investissement et le montant du prix du capital. Associée à d'autres hypothèses, cette approche joue un rôle considérable dans certaines des théories relatives aux cycles économiques. La « théorie néoclassique de l'investissement » se propose de déterminer un niveau de capital d'équilibre par l'intermédiaire de variables, telles que le degré d'activité, les coûts de production, le prix des biens d'équipement et le « coût d'opportunité » du capital (qui reflète essentiellement les intérêts que peut produire un investissement consacré à un actif financier). L'investissement est ainsi défini par la volonté de supprimer toute divergence entre le niveau réel de capital et le niveau de capital souhaité et cela quelle que soit la valeur des variables déterminant le premier. De multiples tentatives ont été réalisées pour définir ces relations ainsi que la « fonction de production » (fonction qui donne les relations entre les quantités de facteurs utilisés comme le travail ou le capital et les quantités de biens produits à des prix donnés) qui les sous-tend mais elles se sont toutes heurtées à des problèmes d'économétrie majeurs qui prouvent, pour certains, qu'il n'existe pas d'estimations précises du « niveau de capital » optimal lui-même et que la rapidité des ajustements est déterminante dans l'adéquation entre les investissements effectués pendant une période déterminée, disons un an, et la volonté d'atteindre un niveau voulu d'investissements. L'interprétation de l'évolution des investissements et des variables qui lui sont associés est d'autant plus délicate que les éléments utilisés pour déterminer les niveaux d'investissement varient constamment et que la plupart d'entre eux doivent être prévus bien avant de pouvoir être réalisés (c'est le cas des acquisitions de centrales électriques ou d'usines implantées sur des « sites vierges »). D'autres approches accordent une importance majeure aux anticipations de croissance des entreprises et au rôle de l'incertitude dans la détermination des niveaux d'investissement. Ces différentes théories ne s'excluent pas nécessairement l'une l'autre. Dans la mesure où les entreprises peuvent modifier tant le calendrier que le volume de leurs investissements, la réussite de ces derniers repose essentiellement sur la période choisie et sur les circonstances dans lesquelles ils seront réalisés.

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intérêt (économie)

intérêt (économie)

1 INTRODUCTION

intérêt (économie), somme perçue en rémunération d’un prêt, que l’on exprime le plus souvent sous la forme d’un taux, exprimant le rapport entre le montant de la somme due pour une année et le montant du capital prêté.

En économie, l’intérêt s’analyse comme la rémunération du service qu’un prêteur rend à un emprunteur en mettant à sa disposition un capital, ou bien comme le revenu de l’épargne, c’est-à-dire une somme offerte aux individus pour les encourager à économiser une partie de leur revenu et à mettre l’épargne ainsi obtenue à la disposition des agents ayant un besoin de financement.

Au Moyen Âge, où l’usure était considérée comme un péché, l’Église catholique admettait les intérêts sur les prêts commerciaux, dans la mesure où l’argent était utilisé pour produire de nouvelles richesses, mais condamnait le fait de verser ou de percevoir un intérêt sur des prêts à la consommation. Pour sa part, le capitalisme moderne a toujours présenté comme éminemment rationnel le paiement d’intérêts pour tout type de prêts, car ils permettent une allocation optimale des crédits disponibles, par nature limités, à des projets réclamant des capitaux.

2 DÉTERMINATION DES TAUX D’INTÉRÊT

La formation du taux d’intérêt est l’un des thèmes de controverses de la macroéconomie, qui oppose les écoles keynésienne et classique (voir Économique, science). Pour la première, le taux d’intérêt est déterminé sur le marché de la monnaie alors que pour la seconde il se forme sur le marché des titres.

La théorie keynésienne formule l’hypothèse qu’une augmentation de l’offre de monnaie dans l’économie provoque une baisse du taux d’intérêt car les agents économiques chercheront à détenir plus de titres (actions et obligations) qui seront, du fait de l’augmentation de la demande, moins rémunérés. Pour la théorie classique, au contraire, le mécanisme est le suivant : une injection de monnaie dans l’économie provoque une augmentation de la demande de biens de consommation ; la production étant fixe à court terme (si l’on accepte une hypothèse de plein emploi des facteurs de production), le prix des biens augmentera, mais le taux d’intérêt restera inchangé.

De ces analyses divergentes résulte le fait que, pour les classiques, la politique monétaire est inefficace pour manipuler les taux d’intérêt car elle laisse inchangées les valeurs réelles de l’économie, alors que pour les keynésiens elle est l’instrument privilégié de l’intervention de la puissance publique. Dans tous les cas, cependant, aucune école ne conteste qu’une baisse des taux d’intérêt conduit à une stimulation de l’activité par une augmentation des dépenses et de l’endettement.

3 DIFFÉRENTS RÉGIMES DE L’INTÉRÊT

Instrument de politique économique, le taux d’intérêt est d’une importance particulière en finance puisqu’il guide l’allocation des ressources de la part les investisseurs. Le taux d’intérêt est exprimé en pourcentage du capital perçu pour son utilisation sur une période déterminée, généralement une année. Il existe de multiples taux d’intérêt dans une économie.

Ainsi, les taux d’intérêt du marché monétaire concernent les placements à très court terme (de 24 heures à un mois) et sont calculés par la Banque de France qui prête chaque jour aux banques désirant se refinancer, c’est-à-dire reconstituer des réserves en gageant des créances. Le taux de base bancaire correspond au taux que les banques exigent de leurs clients les plus sûrs, ceux dont la capacité de remboursement est prouvée. D’autres taux, moins avantageux, sont proposés aux clients dont la capacité de remboursement paraît moins assurée.

Les taux à long terme se déterminent sur les marchés financiers et portent sur les produits d’épargne dits « longs », les obligations par exemple. Les taux à court terme sont habituellement inférieurs au taux de base bancaire, lui-même inférieur aux autres taux.

Lorsque la Banque de France modifie les taux à court terme, elle exerce une influence sur l’ensemble des autres taux, tous liés entre eux, qui évoluent dans le même sens. De ce fait, les taux d’intérêt représentent aujourd’hui un moyen pour l’État d’agir sur l’économie, dans la mesure où une hausse des taux a tendance à pénaliser les investissements économiques mais permet d’attirer des capitaux dans le pays concerné par cette hausse, alors qu’une baisse produit l’effet inverse.

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banque

banque

1 INTRODUCTION

banque, établissement de crédit ayant pour objet de procurer des services financiers aux particuliers ainsi qu’aux entreprises, qu’elles soient privées ou publiques.

L’activité de banque consiste à collecter des fonds qui, mobilisés sous des formes variables (par l’octroi d’un prêt par exemple), permettent le financement de l’activité économique.

Ces services sont aujourd’hui fournis par un réseau d’institutions différentes telles que les banques à statut commercial, les banques d’affaires et les institutions financières spécialisées qui agissent sous le contrôle d’autorités de tutelle, parmi lesquelles figurent les banques centrales.

2 HISTOIRE DE LA BANQUE
1 La banque dans l’Antiquité

On peut faire remonter l’origine de la banque à Babylone, où, dès le IIe millénaire av. J.-C., le prêt sur marchandises (particulièrement les grains) se pratiquait déjà dans l’enceinte des temples. Avec l’apparition de la monnaie, vers le VIIe siècle avant notre ère, les opérations de prêts et de dépôts ont pris un nouvel essor : après s’être exercées dans un cadre religieux, elles relèveront, à l’époque classique, de la compétence de personnages laïcs, les trapézites. Sous l’Empire romain, des banquiers privés, les argentarii, jouent un rôle semblable, mais ajoutant à leurs activités l’avance de fonds pour le compte de leurs clients, moyennant intérêt. Jusqu’au Moyen Âge, les activités de banque ne concerneront essentiellement que des opérations de caisse, le crédit restant rare.

2 Du Moyen Âge à la Renaissance

L’époque médiévale marque l’avènement d’une remarquable expansion du commerce de banque à partir des croisades qui stimulent considérablement les échanges internationaux. À partir du XIe siècle, ce sont principalement les Italiens (la première banque a été créée à Venise en 1151, tandis que Florence devenait une place bancaire de première importance), mais également les Templiers et les Juifs, groupes fortement structurés fonctionnant en réseaux, qui donnent naissance à une activité de banque mieux ordonnée, assise sur la création de nouveaux instruments financiers permettant le développement du crédit et facilitant la circulation de la monnaie.

Dès le XIIe siècle, le développement du commerce permet l’apparition de nouvelles techniques bancaires : l’intensification des échanges entre les marchands, principalement italiens, et l’Orient, l’existence de circuits commerciaux reliant l’Europe du Nord — notamment les villes hanséatiques — avec les Flandres, l’Angleterre, la Toscane et la Lombardie, l’importance prise par les foires, entre autres celles qui se tiennent en Champagne et à Lyon, précipitent, pour des raisons de commodité et de sûreté, une profonde mutation des opérations de banque. Pour éviter de transporter des sommes en numéraire, on a recours à la dématérialisation en introduisant les premiers instruments négociables. Ainsi, on utilise la lettre de paiement, puis la lettre de change, plus souple, puisqu’elle se transmet entre créanciers par simple endos, et fonctionne comme un instrument de crédit : le changeur, qui ne réalisait jusqu’alors que des opérations de caisse, devient un véritable banquier.

3 De la Renaissance au XVIIIe siècle

La Renaissance voit la poursuite de l’expansion et de la spécialisation des activités bancaires avec la création de véritables multinationales : les Fugger en Allemagne, les Médicis, les Alberti ou les Strozzi à Florence, ainsi que plusieurs grandes familles génoises, vénitiennes ou milanaises assoient leur puissance politique sur leurs activités financières, favorisées par des innovations telles que le chèque ou la comptabilité en partie double. Dans le même temps, des établissements bancaires comparables à ceux qui existent aujourd’hui, aptes à recevoir des dépôts et à pratiquer la tenue de comptes, font leur apparition, à l’image de la Banco di San Giorgio, à Gênes.

La modernisation de l’économie se poursuit à partir du XVIIe siècle, principalement à partir des centres très actifs que sont devenus Londres et Amsterdam, qui font figure de places financières mondiales.

À Londres, notamment, l’activité des orfèvres favorise une nouvelle modernisation des techniques bancaires : l’or mis en dépôt chez ces artisans doit, en principe, pouvoir être restitué à son propriétaire. Cependant, dans la mesure ou la quantité d’or retirée par les propriétaires ne correspond, en réalité, qu’à une fraction du dépôt total, les orfèvres sont en mesure de prêter, pour un temps du moins, une partie de cet or contre un billet à ordre.

Par la suite, des certificats de papier remboursables en pièces d’or seront mis en circulation à la place de l’or, la création monétaire devenant ainsi liée au développement économique et non plus au volume de métal précieux disponible. Progressivement, la valeur totale de ces billets de banque excédera la valeur de l’or contre lequel ils sont échangeables. Ce système de réserves fractionnaires est resté depuis à la base des systèmes bancaires actuels.

4 La banque moderne

À partir de la fin du XVIIIe siècle, mais surtout au XIXe siècle — durant lequel se produit la révolution industrielle —, l’essor des banques est favorisé par trois facteurs : le développement de la monnaie fiduciaire (c’est-à-dire les billets), puis de la monnaie scripturale (en compte), ainsi que le développement du financement des entreprises industrielles et commerciales par le biais d’émission de titres, ancêtres des valeurs mobilières.

Cette période correspond également à la concentration du système bancaire, avec l’apparition de grands établissements (tels la Société générale et le Crédit Lyonnais en France, la Deutsche Bank en Allemagne, la Barclays Bank en Grande-Bretagne) et, dans tous les pays, les premières tentatives de l’État pour organiser une véritable tutelle du secteur.

Au XXe siècle, ce mouvement ne se dément pas, notamment dans le contexte de la crise économique de 1929. En effet, cette dernière impose l’idée que la profession doit faire l’objet d’un contrôle, car les fluctuations de l’activité bancaire sont susceptibles d’avoir un retentissement sur l’ensemble de l’activité économique. Aux États-Unis, par exemple, l’une des premières mesures prises par le président Roosevelt dans le cadre du New Deal sera d’instaurer un cloisonnement strict entre banques d’affaires et banques de dépôts, par le Banking Act de 1933. En France, le gouvernement du général de Gaulle introduit après la Libération, en 1945, une classification des banques et un encadrement de leur activité en créant un Conseil national du crédit. Parallèlement s’opère la nationalisation d’un certain nombre d’établissements de crédit, dont la Banque de France.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les principales modifications ayant affecté le secteur bancaire ont consisté en une considérable expansion de sa clientèle : la possession d’un compte bancaire s’est à peu près généralisée à l’ensemble de la population dans la plupart des pays industrialisés. Dans le même temps, la tendance à la concentration des groupes bancaires s’est affirmée, ceux-ci s’impliquant de plus en plus dans des activités financières, de sorte que l’on assiste à la constitution de pôles réunissant banques et compagnies d’assurances, qui rentabilisent leurs actifs en menant des politiques de participation actives dans le domaine industriel et dans l’immobilier.

3 OPÉRATIONS DE BANQUE

L’activité des banques englobe la réception de fonds du public, leur mise à la disposition de la clientèle, ainsi que la gestion de moyens de paiement. Les fonds recueillis sont affectés à la conduite d’opérations de crédit, elles-mêmes génératrices de nouveaux dépôts par le supplément de monnaie qu’elles sont amenées à créer : les banques sont au centre du processus de création monétaire.

1 Les activités des banques

Nombreuses, les activités des banques de dépôts se divisent entre les services aux particuliers, les activités de crédit et les services effectués pour le compte de l’État ou pour celui des émetteurs de valeurs mobilières.

Les services rendus aux particuliers sont le plus souvent rendus gratuitement en contrepartie du dépôt de fonds non rémunérés. Ils comprennent toutes les activités ayant trait à la gestion des comptes de dépôt (règlement et encaissement des chèques, recouvrement des factures, exécution des ordres de virement, gestion des règlements par carte bancaire et carte de crédit, opérations de change avec l’étranger). Certains services sont également rendus moyennant commission (conservation des titres, conseils concernant les placements, location de coffres-forts).

L’octroi de crédits, aux entreprises comme aux particuliers, est la principale source de profit pour les banques : celles-ci consentent des découverts, des avances, des prêts, et pratiquent également l’escompte d’effets de commerce. Enfin, les services effectués pour le compte de l’État comprennent le placement des emprunts d’État, notamment les bons du Trésor. Les banques pratiquent, en outre, une activité de gestion auprès du public au profit des émetteurs d’actions et d’obligations.

2 Le circuit bancaire

L’activité des banques consiste, en fait, à transformer des dépôts en crédits, ce qui explique leur rôle déterminant dans le processus de la création monétaire.

Deux types de dépôts peuvent être effectués auprès des banques : des dépôts à vue, et des dépôts à terme. Dans le premier cas, le retrait ne nécessite pas de préavis (c’est le cas des comptes chèques, des comptes sur livret tels le livret A ou les plans d’épargne populaire, des comptes spéciaux tel le Codevi, et des comptes courants des entreprises commerciales. Par contre, les dépôts à terme ne peuvent faire l’objet d’un retrait qu’à échéance fixe (un retrait anticipé reste néanmoins possible, tout en entraînant la perte de certains avantages liés au dépôt à terme, en particulier une réduction du taux d’intérêt).

À partir de ces dépôts, la banque dispose de fonds, qu’elle peut utiliser librement, à condition d’être toujours en mesure de les restituer si le déposant le demande. Pour ce faire, elle est tenue de respecter un certain rapport entre ses réserves de monnaie et les prêts qu’elle consent, rapport que l’on appelle son coefficient de liquidité. Cette exigence de solvabilité des établissements de crédit est renforcée par le mécanisme dit des réserves obligatoires, que chaque banque doit constituer auprès de sa banque centrale.

Dès lors que la banque satisfait à ces conditions, elle est en mesure de créer de la monnaie : elle le fait non seulement lorsque, en contrepartie d’un dépôt, elle permet à son client de régler ses dépenses par chèque ou par carte de crédit, mais également lorsqu’elle octroie des avances à un client débiteur. En effet, par sa seule volonté, son client pourra utiliser des moyens de paiement auxquels ne correspond aucun dépôt, ce qui revient à créer de la monnaie. En revanche, lorsque le client remboursera la banque, il y aura destruction de monnaie.

Si l’économie est en situation de croissance, le montant de la monnaie détruite restera inférieur à la création réalisée, et il y aura gonflement de la masse monétaire. Le même phénomène s’observe lorsqu’une banque achète des devises à l’étranger (elle crée de la monnaie nationale en contrepartie) ou lorsqu’elle consent des avances au Trésor public, le banquier de l’État. Dans le cadre d’un tel système, on empêche les banques de créer indéfiniment de la monnaie, en les obligeant à déposer une partie de leurs avoirs auprès de la banque centrale : le montant qu’elles seront autorisées à créer dépendra donc, en dernière analyse, de leur capacité réelle de remboursement.

4 ORGANISATION DU SYSTÈME BANCAIRE

Le système bancaire est organisé selon un système pyramidal comprenant un institut d’émission, la banque centrale qui fait figure d’autorité de tutelle du système, et un ensemble d’établissements qui constituent les banques dites de second rang.

1 Les banques centrales

Les banques centrales ont pour activité traditionnelle l’émission de billets. Ce privilège de battre monnaie, autrefois régalien, caractérise le statut des banques centrales, également appelées institut d’émission. Jouissant d’une autonomie plus ou moins grande vis-à-vis des pouvoirs publics, le rôle des banques centrales recouvre aujourd’hui un champ d’intervention qui en fait les principaux acteurs de la vie financière et bancaire.

En assurant la gestion des réserves de change, la banque centrale participe à la stabilisation des relations monétaires extérieures entre un pays et ses partenaires commerciaux étrangers. Toute banque centrale est donc responsable des interventions sur le marché des changes en opérant l’achat de devises étrangères lorsque la monnaie nationale a tendance à s’apprécier, et par des ventes de devises dans le cas inverse. Outre son action sur le volume de devises qu’elle peut détenir, toute banque centrale est chargée de maintenir la valeur externe de la monnaie de l’État pour le compte duquel elle agit. Ainsi, par exemple, en France, c’est la Banque de France qui régularise les rapports entre le franc et les devises étrangères en contrôlant le taux de change du franc par rapport aux principales devises qui s’échangent sur le marché monétaire.

Ce faisant, la banque centrale participe à la conduite, sinon à la définition, de la politique monétaire menée par un État en conformité avec la politique économique générale menée par les autorités gouvernementales. La politique monétaire a pour objet d’agir sur le volume et / ou sur le prix des actifs financiers. L’objectif final étant de créer les conditions favorables à un maintien du niveau général des prix. L’action sur le volume des actifs financiers consiste à contrôler la croissance de la masse monétaire, c’est-à-dire l’ensemble des moyens de paiement mis à la disposition des agents économiques, afin de garantir la liquidité de l’économie. L’action sur les prix consiste à agir sur les variations du niveau des taux d’intérêts.

C’est dans cette optique que la banque centrale constitue l’autorité monétaire qui réglemente l’activité des établissements de crédit. Garante du bon fonctionnement du système bancaire et financier, la banque centrale établit et impose à toute banque de respecter un ensemble de règles prudentielles d’activité. Celles-ci visent à couvrir les risques d’insolvabilité des banques. Toute banque doit ainsi respecter certains ratios de solvabilité et de liquidité couvrant les risques liés aux retraits de fonds. Le mécanisme des réserves obligatoires participe de cette politique. Cette même exigence conduit à une intervention en matière de division des risques : il s’agit ici de réduire les concours financiers qui se concentreraient sur un ensemble de bénéficiaires ou d’activités restreints afin de pallier la défaillance éventuelle d’un client important qui mettrait en péril la solvabilité de l’établissement bancaire. Jusqu’à une date récente, certaines banques centrales intervenaient plus directement sur l’activité des banques en contrôlant le volume des concours financiers qu’elles étaient autorisées à accorder. Cette politique dite d’encadrement du crédit a, par exemple, joué en France un rôle très important durant près de quinze ans (des années soixante-dix jusqu’en 1986). Cette politique consistait à limiter le montant des crédits que les banques pouvaient accorder, permettant ainsi un contrôle direct sur la progression de la masse monétaire. Ce type d’intervention a été progressivement abandonné sous la conjonction de deux phénomènes : d’une part, l’encadrement du crédit constituait un frein à la concurrence entre banques en figeant leur niveau d’activité, d’autre part, il entrait en contradiction avec le mouvement de développement et de modernisation des marchés financiers qui caractérisent la finance actuelle.

Enfin, les banques centrales rendent un ensemble de services financiers pour le compte des pouvoirs publics. Ainsi, en France par exemple, c’est la Banque de France qui gère le compte du Trésor public en réalisant des opérations de caisse de la même manière qu’une banque gère le compte d’un particulier lorsqu’il enregistre des mouvements de compte (remises de chèques, retraits en liquide, opérations de change, etc.). Toutefois, en ce qui concerne la France et ses partenaires de l’Union européenne depuis la ratification du traité de Maastricht, le compte du Trésor auprès de la Banque de France ne peut jamais être débiteur, et il est interdit à la banque centrale de lui accorder un découvert ou toute autre sorte de facilité de caisse. Parallèlement, la Banque de France participe indirectement à la gestion de la dette publique par le biais de la gestion des bons du Trésor.

2 Les banques de second rang

Parmi les banques de second rang, on distinguait traditionnellement les banques de dépôt des banques d’affaires. Néanmoins, ce principe de spécialité n’était pas adapté à l’activité réelle des banques, et les différences entre ces deux catégories d’établissements bancaires se sont peu à peu estompées. La loi bancaire de 1945 avait établi des statuts juridiques différents entre banques de dépôt et banques d’affaires en fonction de la nature de leurs activités.

Les banques de dépôt avaient pour seul objet de recueillir les fonds collectés auprès du public. Leurs activités consistaient à accorder des prêts aux entreprises et aux ménages pour financer des opérations d’acquisition de biens ou d’investissement. Les prêts faisaient l’objet d’une distinction selon leur maturité (concours accordé à court, moyen ou long terme), ou selon leur objet : financement des exportations ou des investissements, crédit de campagne pour les entreprises, facilité de caisse ou crédit à la consommation pour les ménages.

Les banques d’affaires avaient, quant à elles, pour mission de gérer des prises de participation dans des entreprises existantes ou en formation, à l’exclusion de tout problème relatif à la distribution de crédits et de collecte de ressources monétaires.

Cette distinction a perdu, peu à peu, toute signification, la loi bancaire de 1984 venant abolir cette partition qui était largement artificielle. Artificielle, car la concurrence entre établissements bancaires, ainsi que la recherche de la rentabilité a conduit les banques à diversifier leur activité, et à se structurer autour d’un modèle dit de banque universelle. À la fois banque de dépôt et banque d’affaires, la banque est associée à des institutions financières spécialisées dans des domaines d’intervention spécifiques (par exemple le financement d’un secteur spécifique d’activité). Son activité couvre aujourd’hui des domaines variés, qui présentent chacun leur propre potentiel de rentabilité et de source de profits. Cette évolution se trouve renforcée par une vague de concentration du secteur bancaire très importante aboutissant à la constitution de pôles bancaires qui ont une dimension mondiale.

5 CARACTÉRISTIQUES DES SYSTÈMES BANCAIRES NATIONAUX
1 La banque dans l’Union européenne

Les principales banques de dépôt en France sont le Crédit agricole, la Banque nationale de Paris, le Crédit Lyonnais et la Société Générale, auxquelles ont peut ajouter les banques populaires, qui appartiennent au secteur coopératif ; en Allemagne, la Deutsche Bank AG, la Dresdner Bank AG et la Commerzbank AG ; en Grande-Bretagne, quatre banques (Barclays, Lloyds, Midlands et National Westminster) se partagent le marché.

La forte présence de l’État dans le secteur bancaire apparaît comme une caractéristique des pays latins, alors que pratiquement toutes les institutions bancaires de Grande-Bretagne appartiennent au secteur privé. Cependant, le Banking Act de 1979 a officialisé le contrôle de la Banque d’Angleterre (nationalisée depuis 1946) sur le secteur bancaire britannique, auparavant surveillé de façon informelle. Seules les institutions ayant reçu de la Banque d’Angleterre les titres de « banques reconnues » ou « institutions autorisées à recevoir des dépôts » sont autorisées à accepter des dépôts du public. La loi a aussi étendu le pouvoir de contrôle de la Banque d’Angleterre sur les nouveaux intermédiaires financiers qui ont essaimé depuis 1960.

En France et en Italie, la situation est différente, dans la mesure où l’État contrôle les principales banques de dépôt. Par conséquent, le rôle de l’État dans le secteur bancaire est significatif et parfois controversé. Ainsi, les pouvoirs publics français ont été vivement critiqués pour le soutien qu’ils ont apporté au Crédit Lyonnais, confronté à de lourdes pertes de gestion, au milieu des années quatre-vingt-dix.

Un autre facteur de spécificité tient au fait que les banques d’Europe continentale mènent certaines activités qui sont interdites dans d’autres pays, comme les placements et l’achat d’actions ordinaires. En général, les banques de dépôt européennes sont tournées vers les entreprises et leurs prêts se limitent au court terme. Les prêts à long terme sont assurés par des banques affiliées. La part d’activité des dépôts et des prêts des principales banques européennes est généralement très importante. Ce phénomène est dû à l’absence de restrictions concernant les implantations de succursales, ce qui conduit les grandes banques européennes à maintenir dans leur pays d’origine de vastes réseaux comprenant de nombreux établissements. Le degré de concentration plus élevé explique la solidité financière de ces réseaux que n’avaient pas, jusqu’à maintenant, les réseaux américains.

Enfin, pour ce qui concerne la conduite de la politique monétaire par les banques centrales, on peut observer que, dans l’ensemble de l’Union européenne, c’est la Bundesbank qui est considérée comme un modèle, principalement en raison de ses bons résultats en matière de lutte contre l’inflation ; son statut, qui assure une indépendance très importante par rapport à l’action du gouvernement, fait d’elle la référence pour la future Banque centrale européenne, qui sera instituée dans le cadre de l’Union économique et monétaire.

2 Les autres systèmes dans le monde

La Suisse est considérée comme un centre bancaire mondial, pour des raisons particulières, tenant à sa neutralité politique, à sa stabilité financière et à l’existence d’une tradition nationale de confidentialité bancaire. Cette dernière trouve ses origines dans une loi de 1934 rendant impossible la divulgation d’informations sur les clients sans une autorisation expresse. Les modifications ultérieures en matière de législation et les accords internationaux n’ont pas notablement porté atteinte à cette discrétion, particulièrement en ce qui concerne la fraude fiscale non criminelle. Le secteur de la banque privée constitue l’une des principales sources de revenu du pays. La Banque nationale suisse semi-privée correspond à la banque centrale du pays ; son capital est détenu conjointement par les cantons, d’autres banques et des particuliers. Le secteur des banques de dépôt suisses est dominé par les « quatre grandes » : l’Union de banques suisses, la Société de banque suisse, le Crédit suisse et la Banque populaire suisse.

Aux États-Unis, le secteur bancaire est caractérisé par l’éparpillement, qui a tenu longtemps à des raisons géographiques : en conséquence, le réseau national est composé d’environ 12 000 banques de dépôt. Ce réseau a longtemps été marqué par son extrême fragilité, et son morcellement a joué un rôle non négligeable durant la crise économique de 1929. Plus récemment, la plupart des États, ainsi que le gouvernement fédéral ont assoupli la réglementation bancaire, particulièrement dans le domaine des fusions et des rachats. De nombreuses banques se sont développées en prenant le contrôle d’autres établissements à l’intérieur ou à l’extérieur de leur État d’origine. Les banques principales contrôlent une large part de l’activité bancaire. Moins de 5 p. 100 des banques américaines ont la charge de plus de 40 p. 100 de la totalité des dépôts ; 85 p. 100 des banques détiennent moins de 20 p. 100 du total des dépôts. Le système de réserve fédérale, comprenant 12 banques de réserve fédérale et 25 réserves fédérales territoriales à travers les États-Unis, correspond à la banque centrale, à la fois banque des États-Unis et organe de contrôle du secteur bancaire.

Au Japon, la banque centrale qui contrôle le secteur bancaire, possède un statut qui lui confère une autonomie moindre que dans de nombreux autres pays développés. Malgré la logique libérale qui prévaut dans ce pays, plusieurs banques et institutions d’État viennent en complément du secteur des banques de dépôt, intervenant par exemple dans le secteur des crédits pour le commerce international, de la fourniture de logements de fonction, de l’achat d’équipements, du financement de l’industrie, aidée par plusieurs banques privées. Certaines banques, comme la Dai-Ichi Kangyo Bank (la première banque du monde), sont étroitement liées à l’État à travers ses investissements ; la Bank of Tokyo est spécialisée dans le marché des changes. Les banques de dépôt comme la Mitsubishi Bank, la Mitsu Bank et la Sumitomo Bank sont souvent les vestiges des grands combinats commerciaux et industriels d’avant-guerre, les zaïbatsu, et maintiennent d’étroites relations avec leurs entreprises et institutions financières associées. Des coopératives de crédit, ainsi que des sociétés de crédit de petite taille jouent un rôle important dans l’offre de services aux agriculteurs et aux petites entreprises.

3 Les banques multinationales

Le développement des échanges internationaux s’est accompagné d’une croissance du secteur de la banque multinationale. Depuis toujours, les banques ont financé le commerce international, mais le développement récent le plus remarquable est celui des succursales et des filiales qui se sont implantées physiquement dans d’autres pays, ainsi que le volume des prêts qui a augmenté à l’échelle internationale. Par exemple, en 1960, seules 8 banques américaines étaient implantées à l’étranger ; en 1987, 153 banques américaines possédaient un total de 902 succursales étrangères. De la même façon, en 1973, moins de 90 banques étrangères étaient implantées aux États-Unis ; en 1987, 266 banques étrangères possédaient 664 agences dans ce pays. L’activité de la plupart de ces banques est spécialisée dans les besoins de l’entreprise, mais certaines se sont lancées dans l’activité bancaire en direction des particuliers.

Enfin, la croissance du marché des eurodollars, avoirs en dollars déposés dans les banques hors des États-Unis, a contraint les principales banques à ouvrir des succursales dans le monde entier. Le système bancaire mondial a également joué un rôle essentiel dans le recyclage des pétrodollars, issus des excédents des pays exportateurs de pétrole et des déficits des nations importatrices de pétrole. Ce développement international ne doit cependant pas occulter la situation délicate des activités bancaires, à tel point que de nombreux observateurs voient dans la banque un secteur qui connaîtra une crise majeure au XXIe siècle, à l’image de la sidérurgie au XXe siècle. En effet, les années quatre-vingt ont été celles de la déréglementation, provoquant une désintermédiation importante, de sorte que les investisseurs ont de plus en plus recours directement aux marchés de capitaux pour trouver des financements. La concurrence entre banques s’en est trouvée accrue et leurs marges considérablement réduites.

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marchés financiers

marchés financiers

1 INTRODUCTION

marchés financiers, ensemble des lieux où se négocient et s'échangent des capitaux à long terme entre divers intervenants. Dans le vocabulaire courant, l'expression est synonyme de Bourse, ensemble des espaces où se confrontent des offres et des demandes de produits financiers. Au sens strict, le marché financier n'est qu'un compartiment de la Bourse, celui de l'émission des titres nouveaux, appelé « marché primaire ». Ce marché est le plus important pour l'économie dans la mesure où il permet aux entreprises qui le fréquentent de créer des actions ou des obligations afin d'augmenter leur capital ou de financer leurs investissements, et à l'État de lancer des emprunts. Le compartiment appelé « marché secondaire », qui concerne l'échange de titres déjà émis, l'achat et la vente de produits cotés en fonction de l'offre et de la demande, correspond pour sa part à la notion précise de Bourse. Les marchés primaire et secondaire sont intimement liés car un épargnant ne souhaite acheter des titres sur le premier qu'à la condition de pouvoir les revendre sur le second.

2 LES FONCTIONS DES MARCHÉS FINANCIERS

Ces derniers sont indispensables à une économie parce qu'ils organisent la rencontre entre ceux qui disposent de fonds, les épargnants, et ceux qui en recherchent, notamment les entreprises, l'État, les organismes publics. En drainant l'épargne disponible que ses détenteurs désirent valoriser, la Bourse rend possible l'émission de crédits et de capitaux pour les entreprises qui cherchent à se développer et à investir. Sur le marché primaire, ce sont les organismes de gestion collective de l'épargne, les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), les sociétés d'investissement à capital variable (SICAV) et les fonds communs de placement (FCP) qui interviennent le plus, ainsi que les investisseurs qualifiés d'« institutionnels », c'est-à-dire les caisses de retraite, les compagnies d'assurances, la Caisse des dépôts et consignations. Sur le marché secondaire, les épargnants individuels ne sont pas absents, mais les organismes de gestion collective apparaissent là encore comme des acteurs de poids qui régulent les cours. La deuxième fonction principale des marchés financiers est de permettre aux entreprises cotées de modifier leur structure financière, c'est-à-dire de transformer la répartition de leur capital entre les divers actionnaires. Les entreprises ont une vie et doivent s'adapter au mieux aux changements de leur environnement économique en développant notamment des stratégies de rapprochement avec d'autres entreprises, allant de l'alliance à la fusion, en passant par le rachat. L'offre publique d'achat (OPA) est une procédure boursière très réglementée, dont le but est de prendre le contrôle sur une société. Elle consiste à faire connaître publiquement aux actionnaires d'une société cotée qu'une personne, initiatrice de l'offre, est disposée à acheter les actions qu'ils détiennent.

3 LES MARCHÉS BOURSIERS

La Bourse réunit une multitude de marchés ne proposant pas les mêmes produits aux mêmes intervenants, mais tous reliés entre eux (car les entreprises et les investisseurs institutionnels peuvent se porter sur tel ou tel en procédant à des arbitrages). Le marché officiel représente l'essentiel de l'activité boursière à travers la cotation des actions et des obligations de centaines de sociétés admises sous certaines conditions très restrictives ; il se divise en marché à règlement mensuel, réservé aux négociations sur les titres les plus actifs (l'indice CAC 40 donnant une estimation de la variation des cours des quarante actions les plus importantes), et en marché à règlement immédiat ou comptant, réservé aux titres des sociétés les moins actives de la cote. En 1983 s'est ouvert le second marché, réservé à des sociétés moyennes qui n'ont pas la possibilité d'intégrer la cote officielle, mais qui se révèlent être particulièrement dynamiques. Le marché hors cote est destiné à toutes les entreprises qui désirent être cotées et qui ne répondent pas aux critères exigés pour entrer dans les marchés précédents : il sert de sas d'entrée à la Bourse pour des entreprises jeunes et en pleine croissance. Le marché à terme d'instruments financiers (MATIF) a été créé en 1986 ; il sert aux opérateurs à se couvrir contre le risque de taux, c'est-à-dire à se protéger des variations excessives des taux d'intérêt. Le marché d'options négociables de Paris (MONEP), ouvert en 1987, sert pour sa part à se garantir contre les variations des cours des actions : on y achète des options d'achat ou de vente d'actions, des droits d'acheter ou de vendre dans le futur des titres à des prix fixés par avance. Les marchés financiers sont surveillés par une institution qui joue le rôle de régulation et de contrôle en veillant au bon fonctionnement des opérations. Il s'agit de la Commission des opérations de Bourse (COB), créée en 1967, organisme public indépendant chargé d'assurer la transparence sur les marchés et de sanctionner les éventuelles fraudes constatées.

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Bourse de valeurs

Bourse de valeurs

1 INTRODUCTION

Bourse de valeurs, lieu où s’échangent les produits financiers, principalement les actions et obligations émis par les entreprises. Ces échanges donnent lieu à des cotations qui déterminent la valeur des titres des sociétés cotées. Il existe par ailleurs des bourses de valeurs qui ont un domaine spécifique d’activité. C’est le cas, par exemple, des bourses de valeurs limitées à la cotation des matières premières.

2 HISTORIQUE DU SYSTÈME BOURSIER

Si historiquement il est possible de distinguer dans la Rome antique les prémisses d’une organisation de type boursier, la bourse, telle qu’on la connaît aujourd’hui, date du XVe siècle et coïncide avec le développement des échanges et l’apparition de nouveaux moyens de paiement reposant sur le crédit. C’est toutefois au XIXe siècle que les bourses de valeurs connaissent un véritable essor. C’est à cette époque que le capital s’investit en actions d’entreprises. Les grandes compagnies de construction ferroviaire associant banquiers, industriels, épargne nationale et investissements étrangers en constituent un bon exemple. La bourse aujourd’hui est devenue le lieu où s’échangent les valeurs mobilières, émises par les sociétés et proposées aux épargnants. Les bourses de valeurs peuvent être classées selon un principe de spécialité, la nature des titres échangés, l’identité des opérateurs habilités à intervenir sur ces marchés financiers, ou encore selon le mode de règlement des opérations qui se nouent sur ces marchés (à ce titre, on distingue le règlement comptant des marchés boursiers qui acceptent le règlement à terme).

3 RÔLE ET INFLUENCE DU NASDAQ

Les principales places boursières dans le monde sont situées à New York, Londres, Francfort et Tokyo. Un système d’« échange » concurrent s’est établi à l’échelle mondiale grâce au National Association of Securities Dealers Automated Quotation (NASDAQ), qui est un marché de cotations informatisées pour des opérateurs agissant aux États-Unis et, dans une moindre mesure, en Europe. Le NASDAQ est la deuxième Bourse américaine en volume ; son importance est grandissante et elle facilite le négoce des titres hors-cote qui sont émis par des sociétés du second marché qui évoluent dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Ce marché des valeurs technologiques, qui connaît une forte croissance, a annoncé son implantation européenne pour le quatrième trimestre de l’an 2000. Parmi les investisseurs sollicités pour participer à ce projet, outre les quinze premières banques mondiales, figurent une société comme News Corp. et le groupe Vivendi Universal. Ce futur marché espère attirer au moins un millier de sociétés européennes parmi les plus dynamiques évoluant dans le domaine des télécommunications, de l’informatique ou des équipements électroniques. Le Nasdaq devrait disposer de trois sièges sur le Vieux Continent, à Paris, à Londres et à Francfort. La distinction entre cote officielle et second marché repose sur les conditions que doivent remplir les entreprises afin d’être autorisées à émettre auprès du public des valeurs mobilières. Les conditions d’accès au second marché ne sont pas aussi contraignantes que celles exigées pour figurer à la cote officielle. Le second marché est traditionnellement réservé à des entreprises qui ne disposent ni de la taille, ni des fonds nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une cote officielle.

L’exemple du NASDAQ illustre parfaitement la tendance à l’accroissement de la compétition et l’usage de systèmes de cotations informatisés pour remplacer l’« enceinte » traditionnelle de la Bourse où opérateurs et agents de change se rassemblent et négocient « à la criée ». Si la Bourse de New York a conservé son enceinte de cotations, la place de Londres est entièrement informatisée depuis la déréglementation (surnommée « Big Bang ») de 1987 ; les opérateurs peuvent ainsi voir instantanément toutes les cotations s’afficher sur leur écrans. Les progrès des technologies de l’information ont considérablement réduit le coût de mise en place d’un marché centralisé des valeurs par écrans digitaux. Cette informatisation a fortement accru l’aspect mondial qui caractérise l’activité de bourse. Les évolutions des cours sont connues de façon quasi immédiate et de façon continue, quel que soit l’endroit où se déroule la cotation. La rapidité de cette information a été mise en avant pour expliquer l’ampleur de certains krachs boursiers récents, qui renforcent les « comportements moutonniers », et accentue plus rapidement que par le passé les tendances baissières des cours.

4 LES SYSTÈMES DE COTATION
1 Le market maker

L’accroissement de la concurrence entre Bourses a provoqué une scission en deux grandes catégories des systèmes de cotations de ces places. La première rassemble les plus grandes places boursières et utilise le système dit de market maker (teneur de marché). Sur ces places, les market makers fixent toute la journée les cours auxquels ils sont prêts à vendre et à acheter les titres d’une société. Les investisseurs peuvent visionner ces cours et les réglementations de la Bourse précisent que toute transaction doit s’effectuer aux meilleurs prix pour les investisseurs (c’est-à-dire au plus haut si vous vendez et au plus bas si vous achetez). Tous les cours sont affichés sur les écrans et les market makers sont tenus d’honorer leurs engagements pour des transactions en deçà d’un certain volume. Pour les transactions dépassant ce volume, les prix fixés par les market makers ne sont utilisés qu’à titre indicatif ; le prix définitif est le résultat de la négociation avec l’opérateur. L’avantage évident de ce système réside dans l’exécution immédiate des ordres et la fixité simultanée du cours en tout lieu.

2 Le système par adjudication

La seconde catégorie se réunit autour du système par adjudication, dans lequel tous les ordres de vente et d’achat des investisseurs sont mis dans un même panier et confrontés les uns aux autres ; le cours est alors fixé pour tenter de mettre de l’ordre sur le marché. Le meilleur exemple de cotation aux enchères est la Bourse de Paris. Les enchères sont permanentes, en principe traitées par ordinateur ou par séries d’enchères, ce qui arrive une ou deux fois par jour. L’avantage d’un tel système est son coût peu onéreux car on évite les frais des market makers, mais il est parfois impossible d’effectuer la transaction à la minute ou à un cours donné. Le renforcement de la concurrence entre places boursières aboutit à une concentration du volume des échanges sur un nombre de places limitées, rendant certains lieux de cotation inopérants, car trop locaux ou ne recueillant qu’un volume de transaction trop faible pour avoir une incidence significative sur l’évolution des cours mondiaux de bourse.

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actions (Bourse)

actions (Bourse)

1 INTRODUCTION

actions (Bourse), en économie et en finance, titres négociables représentant une fraction du capital d’une société, que l’on appelle le capital social, et dont l’acquisition et la vente sont opérées au sein des bourses de valeurs, lorsque la société auxquelles elles se rapportent fait l’objet d’une cotation.

2 DÉFINITION ET NATURE DES ACTIONS

L’action est une valeur mobilière qui a une double nature. Elle constitue un titre attestant que son titulaire participe financièrement à la constitution du capital de la société. Aujourd’hui, cet aspect s’est largement atténué. La dématérialisation des valeurs mobilières fait que la participation de l’actionnaire se traduit par une inscription en compte, et non plus par l’octroi d’un certificat papier nominativement envoyé au porteur. Elle constitue, par ailleurs, pour son détenteur, un droit sur la société qui s’exerce, à titre principal, de deux manières.

Les principaux droits de l’actionnaire consistent au droit au dividende, et au droit de participer à la vie de la société grâce au droit de vote. Le dividende constitue la rémunération de l’actionnaire, contrepartie du risque lié à l’exploitation de l’entreprise. C’est un droit au bénéfice qui est proportionnel à la détention du capital. Une participation à hauteur de 10 p. 100 du capital d’une société donne droit à revendiquer 10 p. 100 du montant du bénéfice, si celui-ci existe. Si toute société a vocation à réaliser un bénéfice, cette volonté n’implique pas la réalisation effective de celui-ci ; l’exploitation peut donc se solder par une perte.

Le droit de vote permet la participation de l’actionnaire aux décisions collectives. Il s’exerce principalement à l’occasion des assemblées générales. L’assemblée ordinaire, dont la tenue est obligatoire au moins une fois par an, a pour objet d’approuver les comptes de la société en fin d’exercice. C’est au terme de cette assemblée que le montant du bénéfice est connu, et que les actionnaires décident de sa mise en distribution. L’assemblée extraordinaire réunit la collectivité des associés pour toute décision qui entraîne une modification des statuts de la société. Chacune de ces assemblées fonctionne selon des règles de délibération qui lui sont propres, définies par la loi. Afin de permettre un bon exercice de ce droit, dont l’objet est de contrôler l’action des dirigeants de la société, la loi, et principalement la loi sur les sociétés commerciales du 24 juillet 1966, met à la charge des dirigeants une obligation d’information au profit des actionnaires. Ceux-ci doivent être en mesure de consulter les principaux documents comptables afin de pouvoir exercer leur droit de vote en connaissance de cause.

3 DIFFÉRENTS TYPES D’ACTIONS

Les droits que confèrent la détention d’actions peuvent s’exercer de manière plus ou moins étendue selon les catégories d’actions détenues. Au côté des actions ordinaires existent des actions dites privilégiées. Elles ont pour caractéristiques d’étendre l’exercice de certains droits de l’actionnaire en restreignant corrélativement l’exercice d’autres droits.

1 Les actions privilégiées

Parmi ces actions de priorité, on trouve les actions à dividende prioritaire. Comme leur nom l’indique, elles confèrent à leurs titulaires un droit de priorité sur les autres actionnaires pour la distribution du dividende. L’émission de cette catégorie particulière d’actions est soumise à certaines conditions. Limitées à un quart du montant du capital social, elles ne peuvent être émises que par des sociétés qui ont réalisé consécutivement au moins deux exercices bénéficiaires. En contrepartie de ce droit, les actions à dividende prioritaire sont dépourvues du droit de vote. Toutefois, si le dividende prioritaire dû n’est pas versé dans un délai de trois ans, les titulaires de ce type d’actions retrouvent leur faculté de pouvoir participer aux assemblées générales.

À l’opposé, il existe des actions à droit de vote double. Le mécanisme ici est exactement inverse. En contrepartie du contrôle sur les décisions collectives que ces actions permettent, elles n’ouvrent droit qu’à la distribution d’un dividende restreint par rapport aux titulaires d’actions ordinaires. En pratique, l’émission de ce type d’action est très courant, car il contribue à la stabilité de l’actionnariat.

2 Actions et autres valeurs mobilières

C’est par sa nature, ainsi que par son caractère qu’une action se distingue d’autres formes de placement financier. L’action s’oppose ainsi à l’obligation, qui est un titre négociable émis par une société à l’occasion d’un emprunt lancé par souscription. L’obligataire est alors rémunéré par un intérêt. Celui-ci s’oppose au dividende en ce qu’il est fixe et remboursable à un terme déterminé, majoré d’une prime, indépendant de la réalisation d’un bénéfice. En contrepartie, l’obligataire ne participe pas aux décisions collectives.

Toutefois, la distinction entre action et obligation n’est plus aussi tranchée que par le passé. La loi a créé des obligations échangeables ou convertibles en actions. Les premières ont pour caractéristique de pouvoir être échangées à tout moment, du moins avant l’expiration du délai de remboursement, contre des actions de la société. Pour que l’échange puisse avoir lieu, il peut être soumis à certaines conditions. Il peut être subordonné au fait que l’action ordinaire atteigne un cours défini à l’avance. Les secondes, convertibles en actions, permettent aux obligataires d’acquérir la qualité d’actionnaire par le biais d’une émission d’actions nouvelles, conséquence de la conversion. Dans le premier cas, l’obligation s’échange contre des actions qui existaient déjà.

Au-delà de cette opposition classique entre actions et obligations, l’évolution récente du régime des valeurs mobilières a abouti à la création de multiples mécanismes permettant de participer à la vie des sociétés, notamment celles qui font l’objet d’une cotation à une bourse de valeurs. L’action n’est plus l’unique moyen de s’assurer une participation au capital d’une entreprise.

Une telle participation est également possible grâce aux certificats d’investissement. Leur mécanisme repose sur le démembrement de l’action. Le certificat représente le droit pécuniaire. Parallèlement sont créés autant de certificats de vote représentatifs des autres droits attachés aux actions. Toutefois, la loi n’autorise pas ici les certificats de droit de vote double. Certains types de sociétés (par exemple, les sociétés coopératives) peuvent émettre des titres participatifs. L’originalité réside ici dans le mode de rémunération de leurs titulaires. Associant dividende et intérêt, la rémunération comporte une partie fixe et une partie variable indexée sur le résultat financier de l’exercice.

La multiplication du nombre et de la nature de ces valeurs mobilières composées atteste de la richesse et de la diversité des moyens modernes permettant l’accès des épargnants au capital des entreprises, qui utilisent ces instruments financiers afin de financer leur développement. La croissance des volumes d’échange de titres opérées par les bourses de valeurs en est l’illustration.

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obligation (économie)

obligation (économie)

obligation (économie), en économie, titre de créance négociable représentant une fraction d'un prêt à intérêt. Les obligations sont des produits financiers émis par des sociétés ou des collectivités publiques lors de l'émission d'un emprunt rémunéré par un intérêt. Elles sont émises sur le marché primaire et cotées dès le lendemain sur le marché secondaire où elles peuvent être vendues et revendues.

Pour les investisseurs, les obligations présentent l'avantage de procurer des revenus réguliers (les intérêts) tout en n'excluant pas les possibilités de plus-value, puisque la valeur des titres varie en fonction de l'offre et de la demande. La rémunération du risque de prêt augmentant avec le temps, en fonction des possibilités de défaillance financière de l'entreprise ayant émis la tranche d'obligations, le taux d'intérêt de l'obligation croît avec la durée du prêt qui lui correspond. Les emprunts à trente ans sont par exemple mieux rémunérés que les emprunts à dix ans. Il est en fait très rare que les entreprises ou que les collectivités publiques ayant accès aux marchés obligataires fassent faillite, l'État étant pour sa part réputé infaillible, mais les investisseurs jugent en permanence la situation financière des émetteurs et exigent des rémunérations plus ou moins élevées suivant l'appréciation qu'ils en font. Lorsque ce risque s'accroît pour une entreprise donnée, des flux de vente de titres s'effectuent et les obligations qu'elle a émises perdent de leur valeur, donc leur taux d'intérêt s'accroît (la rémunération étant généralement fixe).

Les investisseurs surveillent aussi les déficits budgétaires de tous les États dans le monde et demandent des taux d'intérêt différents à leurs obligations. C'est ce qui explique que pour des emprunts similaires (même durée, même valeur) les taux d'intérêt des obligations ne sont pas les mêmes en France et en Allemagne. Les bunds allemands (obligations à 10 ans) ont des taux d'intérêt moins élevés que les OAT françaises (obligations assimilables du Trésor à 10 ans) parce que les finances allemandes sont mieux jugées que les finances françaises.

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Bibliographie


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