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| production | travail | capital | revenu | consommation | épargne | investissement | facteurs de production | productivité |
entreprise
entreprise, concept socio-économique désignant un groupe humain dont le but est la vente de sa production.
L'entreprise s'oppose à l'administration dont la production n'est pas destinée à être vendue et au ménage dont la production reste limitée. L'entreprise se distingue de la société en ce que cette désignation n'emporte ni droits ni obligations. L'école des relations humaines et Fayol ont défini quatre fonctions principales dans l'entreprise : la fonction de direction, la fonction logistique qui est en relation avec les fournisseurs, la fonction de production et la fonction de distribution.
Dans l'analyse économique, l'entreprise est considérée comme la cellule de base de la production. La théorie classique de la firme lui assigne un objectif de maximisation du profit en fonction de ses recettes et de ses coûts, et présuppose l'existence d'un centre de décision unique. Les modèles néoclassiques ont permis une prise en compte de la multiplicité des fonctions de production, c'est-à-dire des relations entre facteurs de production et biens produits tout en respectant l'hypothèse de l'unicité du centre de décision.
La théorie des organisations se fonde quant à elle sur l'hypothèse inverse : il existe une multiplicité de centres de décision n'ayant qu'une connaissance imparfaite de leur environnement et les contradictions entre leurs différents objectifs rendent l'optimisation exceptionnelle. La théorie des organisations cherche donc à rendre compte du fonctionnement interne de l'entreprise en s'intéressant aux flux monétaires, aux comportements, à la hiérarchie réelle, à la psychologie, à la gestion et à l'économie. Elle s'éloigne de l'approche purement économique comme le fait aussi l'approche juridique pour laquelle l'entreprise est tout autant une cellule économique qu'une cellule sociale. Le rôle fondamental de l'entreprise dans la société a donc amené à une limitation des droits des détenteurs du capital de l'entreprise pour prendre en considération non seulement les intérêts des clients mais aussi ceux des salariés. Le droit de l'entreprise ne se limite donc pas au droit commercial, c'est-à-dire au droit des commerçants, mais fait aussi appel au droit du travail ou au redressement judiciaire. Par exemple, les entreprises de plus de trois cents salariés doivent chaque année établir un bilan social légal qui est soumis pour avis au comité d'entreprise.
La dénomination d'entreprise recouvre une grande diversité, tant en ce qui concerne la taille, l'activité, le mode de fonctionnement que la forme juridique. Il est ainsi possible de distinguer les entreprises selon certains de leurs caractères. Un premier critère de distinction est celui du caractère privé ou public de l'agent qui contrôle le capital. S'il s'agit de l'État ou des collectivités publiques, on parle alors d'entreprise publique. Le second critère de distinction est son régime juridique. L'entreprise peut en effet choisir entre différents statuts pour adopter celui qui correspond le mieux à son activité : elle peut être une société en commandite simple ou par action, une société en nom collectif (SNC), une société anonyme (SA) ou une société à responsabilité limitée (SARL). Il est aussi possible de reprendre la classification de la comptabilité nationale qui répartit les entreprises en trois groupes : les sociétés et quasi-sociétés non financières, les institutions de crédits et les entreprises individuelles. La taille de l'entreprise est aussi souvent considérée comme significative, que ce soit par le nombre d'employés, le capital, le chiffre d'affaires. Le dernier critère de classification souvent employé est le type d'activité qui peut relever du secteur primaire (entreprises agricoles), du secteur secondaire (entreprises de construction, minières, industrielles) et du secteur tertiaire (entreprises commerciales, de transport et de service).
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production
production, activité économique consistant à créer des biens et services.
La production s'analyse ainsi comme le résultat d'une création de richesses obtenue à partir d'un travail fourni par l'homme. Pourtant, tout travail ne conduit pas nécessairement à une production. Une personne cultivant son jardin potager pour sa propre consommation ne produit pas au sens économique du terme. Deux éléments permettent de définir la production en économie : il faut que les biens et services produits s'échangent sur un marché ou que ceux-ci soient le résultat d'un travail rémunéré. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) donne ainsi la définition suivante de la production : « activité économique socialement organisée consistant à créer des biens et services s'échangeant habituellement sur un marché ou obtenus à partir des facteurs de production (travail et machines notamment) s'échangeant sur un marché ». La production est donc une activité sociale excluant les travaux domestiques réalisés pour soi-même et est soit destinée à être vendue sur un marché à un prix donné, soit réalisée avec des facteurs de production issus du marché. Cette double référence au marché permet de distinguer la production marchande de la production non marchande.
La production marchande, conception, fabrication et transformation de biens et marchandises incluant le financement (voir Finance) par les banques, est destinée à être vendue sur le marché. Tous les biens matériels, des matières premières industrielles aux produits de consommation courante, sont considérés comme des biens marchands. D'une manière générale, le secteur privé produit l'essentiel des services marchands.
Les services gratuits ou quasi gratuits (Éducation nationale, bibliothèques municipales, par exemple) sont des productions non marchandes réalisées à partir de facteurs de production obtenus sur le marché. On considère que les administrations produisent des services non marchands.
Les services peuvent être marchands (publicité, services bancaires, activités de conseil) ou non marchands (santé publique). Certains services sont dans certains cas marchands et dans d'autres non marchands (enseignement, formation).
Processus économique fondamental, l'activité productive consiste à combiner différents facteurs de production (l'ensemble des matériaux et des ressources utilisées), dans des proportions variables, créant ainsi de nouvelles richesses économiques. La combinaison des facteurs de production dépend de la rareté relative des facteurs et de leur coût. Dans les pays où les capitaux sont rares et la main-d'uvre abondante (le tiers-monde), la production des entreprises est fondée sur l'utilisation massive de main-d'uvre, sans recourir de manière significative à l'emploi de machines, à l'exemple du secteur agricole. Au contraire, dans les pays industrialisés, on a tendance à substituer le capital au travail. Le développement de la robotique dans l'industrie automobile est une illustration de cette substitution capital-travail.
La production peut se mesurer en volume (tonnage ou quantité de biens produits) ou en valeur (chiffre d'affaires et valeur ajoutée pour une entreprise, produit intérieur brut et produit national brut pour un pays). L'importance d'une production est un indicateur du dynamisme et de la richesse économique d'une entreprise ou d'un pays.
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travail (économie)
1 | INTRODUCTION |
travail (économie), activité faisant lobjet dune rémunération. Traditionnellement, le travail est considéré dans la théorie économique comme un facteur de production. Il intervient, comme le capital ou les matières premières, dans le processus de création des biens et des services, et représente une ressource pour lentreprise.
Pourtant, il apparaît trop réducteur dassimiler lactivité des hommes dans lentreprise à une quantité vague et indifférenciée dheures de travail : en effet, les tâches humaines sont très diverses et la façon même de les organiser détermine en grande partie leur efficacité.
2 | LE TRAVAIL DANS LE MODÈLE ÉCONOMIQUE TRADITIONNEL |
Dans les théories classiques et néoclassiques, très marquées par le développement du salariat, le travail est une marchandise comme une autre, un objet déchange que les salariés négocient par quantités dheures avec les entrepreneurs.
En fonction de la rémunération que le marché propose pour un travail horaire, les offreurs de travail que sont les salariés vont arbitrer entre lutilité retirée de la consommation permise par un revenu supérieur et la désutilité provoquée par le renoncement aux loisirs pour travailler. Les demandeurs de travail, les employeurs, vont pour leur part fixer un volume dheures de travail leur permettant de procéder à la fabrication de biens de manière à obtenir une égalité entre le coût du travail et sa productivité. À léquilibre, une rémunération horaire est déterminée et léchange seffectue.
Cet équilibre correspond à loptimum de Pareto, situation dans laquelle on ne peut augmenter la satisfaction dun agent économique sans diminuer celle dun autre. Dans ce modèle, le chômage est toujours considéré comme volontaire, puisque lindividu a la possibilité deffectuer un arbitrage entre travail et loisir, son choix étant en fait déterminé par la prise en compte dun salaire de réserve en dessous duquel il sabstiendra.
Cependant, la théorie classique, décrivant une situation de symétrie parfaite entre offreurs et demandeurs de travail, sadapte mal à la réalité du marché du travail telle quon lobserve dans les économies contemporaines. En effet, elle ne permet de décrire, et a fortiori dexpliquer, ni le chômage involontaire, ni la rigidité des salaires, ni lorganisation interne du travail, ni les caractéristiques actuelles des relations entre employeurs et employés.
3 | LES CRITIQUES MARXISTES ET KEYNÉSIENNES |
Si Marx, le premier, a souligné que les travailleurs ne sont pas en mesure dopérer de véritables choix sur le marché du travail, la menace du chômage les obligeant à accepter les conditions imposées par les employeurs, cest à Keynes que lon doit la formulation de la théorie du chômage involontaire. Selon lui, en effet, le marché du travail nest pas revêtu dune identité propre, et nest en fait que le miroir du marché des biens : si la demande de biens est inférieure à loffre, alors le marché du travail sera en situation de sous-emploi, car les entreprises diminueront leur offre pour sadapter à la baisse de la demande, et un chômage non désiré fera son apparition.
La synthèse néoclassique confirme les observations de Keynes en les fondant sur un ensemble dexplications microéconomiques. Pour sa part, la théorie du déséquilibre, développée notamment par Edmond Malinvaud, explique le chômage involontaire par limparfaite flexibilité des prix et des salaires qui empêche une coordination optimale des choix individuels.
4 | LES NOUVELLES THÉORIES DU MARCHÉ DU TRAVAIL |
Au cours des années 1980, de nouvelles hypothèses ont été développées, qui toutes tentent dintégrer certaines spécificités propres au marché particulier que constitue le marché du travail. Elles prennent en compte les recherches des courants hétérodoxes, appelés ainsi car ils séloignent de lhypothèse de rationalité qui prévaut dans les analyses classique et keynésienne. Ces courants se sont en particulier intéressés au contexte institutionnel des relations de travail et aux logiques collectives (celles des syndicats par exemple) plutôt quaux stratégies individuelles. Cette démarche permet dexpliquer les déséquilibres par limparfaite flexibilité des salaires et par la segmentation du marché, à lorigine de la faible mobilité des travailleurs.
Dautres théories, enfin, tentent dopérer la synthèse entre analyses orthodoxes et hétérodoxes. Ainsi, la théorie des négociations sintéresse aux relations et aux stratégies des agents sur le marché du travail.
Martin Weitzman, par exemple, a présenté le modèle dune économie de partage des profits : dans ce modèle, la rémunération des travailleurs est partiellement liée aux résultats de lentreprise, que des subventions à lemploi encouragent à opter pour ce système, rendant ainsi une légitimité à lintervention de la puissance publique. Au niveau macroéconomique et pour une même rémunération globale, léconomie de partage se trouve ainsi en situation de sur-emploi, à condition que le salaire de base ne soit pas trop élevé. Les coûts découlant de limplantation de ce système restent quant à eux inférieurs à ceux qui sont nécessaires pour obtenir le plein emploi dans une économie salariale traditionnelle. Une telle organisation économique présente, de plus, lavantage dêtre plus stable face aux chocs macroénomiques.
5 | LE PROBLÈME DE L'ORGANISATION DU TRAVAIL |
Une entreprise nest pas une boîte noire dans laquelle des facteurs de production sont introduits pour créer mécaniquement des biens. Tirant les conclusions de cette observation, la sociologie du travail étudie lorganisation et la nature des tâches au sein de lentreprise.
Cette discipline est née avec les premières recherches de lAméricain Frederick Taylor, ingénieur autodidacte et inventeur dune méthode dorganisation de lentreprise, le taylorisme, que lon appelle également « organisation scientifique du travail ». Cette méthode repose sur la rationalisation des tâches, consistant dans la division entre les tâches des concepteurs, qui assurent la mise au point des produits et le suivi des méthodes de production, et les tâches des exécutants, chargés dappliquer les consignes des ingénieurs. La stricte division du travail dans le cadre de la production de masse se révèle dune efficacité bien supérieure à la parcellisation empirique des tâches, comme en attestent les expériences réalisées dans les usines dautomobiles Ford à partir du début du XXe siècle. Cependant, de nombreuses expériences menées à partir des années 1930 ont remis en cause le caractère trop simpliste des schémas de Taylor.
Ainsi, Elton Mayo, fondateur de lécole des relations humaines, sest attachée à souligner les limites inhérentes à la parcellisation des tâches. Il a fait valoir que, dans lentreprise, les ouvriers se structurent en groupes, qui partagent souvent la même culture et la même sensibilité aux conditions de travail et aux styles de commandement, de sorte quils ont besoin, pour être motivés, dune zone de liberté dans laquelle les cadres ne pénètrent pas.
Enfin, certains sociologues du travail, comme le Français Georges Friedmann (auteur de plusieurs ouvrages, dont Où va le travail humain ?, publié en 1950), ont établi que le travail à la chaîne nétait pas seulement dune efficacité limitée quand il sexerçait dans certaines conditions, mais quil encourageait, par son aspect déresponsabilisant et répétitif, une véritable déshumanisation.
6 | L'ORGANISATION DU TRAVAIL AUJOURD'HUI |
Les transformations économiques intervenues depuis une vingtaine dannées ont rendu nécessaires des modifications de lorganisation du travail dans la plupart des grands secteurs industriels. Confrontées à la mondialisation des échanges et à la montée de la concurrence, ainsi quaux évolutions de la demande, les entreprises se sont vues contraintes de produire dans les meilleures conditions de rentabilité mais aussi de sadapter à des variations rapides des goûts des consommateurs, davantage informés et demandeurs de produits plus différenciés. De tels changements ont nécessairement influé sur lorganisation du travail.
Les entreprises japonaises se sont adaptées les premières aux mutations de la demande mondiale et ont conçu de nouveaux modes dorganisation du travail au cours des dernières décennies. Le « juste-à-temps » (Just in Time) et le « zéro stock », techniques de gestion fondées sur une production directement reliée à la demande, furent rendus possibles par la méthode de latelier flexible ; il sagit dintroduire une très grande flexibilité dans la chaîne de montage en utilisant des ordinateurs qui pilotent des unités mobiles de production. Corollaire de cette méthode, la déspécialisation des ouvriers à leur poste a permis daccroître leur efficacité en leur accordant plus de responsabilités et en exigeant deux une qualification plus poussée.
Dans dautres pays, où ladaptabilité des salariés est moins forte (du fait de lexistence dun droit du travail plus contraignant et dune présence syndicale qui reste importante), ces adaptations ont fait lobjet de négociations, particulièrement en Allemagne, qui possède une forte tradition de cogestion entre syndicats et chefs dentreprise. Elles ont fréquemment consisté dans des incitations salariales pour améliorer la qualité des produits, technique propre à encourager la responsabilisation des salariés.
Cependant, dans des pays où la culture du conflit lemporte fréquemment sur celle de la négociation, comme la France et la Grande-Bretagne, on saperçoit que la flexibilité externe (lembauche et le licenciement, ou le recours aux emplois précaires) est souvent préférée à la flexibilité interne (ladaptation des ressources internes à de nouveaux métiers ou à de nouveaux postes). En période de compétition accrue conduisant à réduire les marges, le facteur travail, considéré comme le plus mobile, est le plus souvent la première victime des phénomènes de flexibilité.
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capital (économie)
1 | INTRODUCTION |
capital (économie), ensemble des biens susceptibles dune évaluation monétaire, qui composent le patrimoine dun agent économique générateur dun revenu.
2 | CAPITAL ET FORTUNE |
Peu de termes empruntés au vocabulaire économique contiennent une aussi grande diversité de sens que la notion de capital. Utilisée en économie, en comptabilité ou en finance, la notion de capital désigne non pas tant des réalités différentes que les différentes facettes dun seul et même concept qui se décline.
Dans un sens premier, qui est celui auquel le terme est le plus volontiers assimilé, le capital désigne la fortune. Le capital est ce qui confère à son détenteur la richesse. Il sanalyse alors en un élément positif, dont la possession est la caractéristique, quelle quen soit la forme : ce peut être un bien ou de la monnaie. En fonction de lorigine de cette richesse, il est possible de distinguer un capitalisme industriel dun capitalisme bancaire, ou, plus largement, financier. Cette définition statique du capital correspond historiquement à la vision quen avaient les mercantilistes du XVIe siècle. Ceux-ci définissaient le capital par rapport à la possession de monnaie et de métal précieux dont lafflux sétait accru grâce à la découverte des ressources dor et dargent en provenance du Nouveau Monde. Il faudra attendre les économistes libéraux pour que la notion senrichisse, et que, de statique, elle soit appréhendée de manière dynamique.
3 | CAPITAL ET CYCLE DE PRODUCTION |
Cette nouvelle définition du capital repose non plus sur sa simple possession, mais sur sa destination. Pour être qualifié de capital, un bien (ce mot est pris dans son sens générique) doit être utilisé dans la production dun autre bien. La notion de capital est ainsi reliée à celle de production. Cette évolution dans lappréhension de cette notion va donner lieu à un ensemble de qualifications qui ont pour but de caractériser la destination finale du capital. Il est ainsi possible de distinguer le capital fixe du capital circulant. Cette distinction, toujours usitée en comptabilité, établit une partition entre les biens qui subsistent en tant que tels à lissue du processus de production, et ceux qui subissent une transformation. Ainsi, par exemple, un bâtiment qui abrite les installations dune entreprise constitue un élément de capital fixe : le fait de produire na aucune incidence sur son existence. Une matière première, à linverse, est transformée afin de servir à la production dun nouveau bien : elle constitue en cela un élément du capital circulant.
À cette première distinction, fondée sur la transformation issue de la production, Karl Marx applique une analyse nouvelle qui différencie le capital variable du capital constant. Le premier est constitué par le travail qui est nécessaire pour réaliser un niveau de production donné. Le second, qui se combine avec le premier, se compose de lensemble des biens utilisés pour rendre réalisable cette production. Ce point de vue repose donc sur lobservation des facteurs de production utilisés par lentreprise. Cette distinction constitue lun des éléments fondamentaux de la critique de Marx envers le système capitaliste (voir Communisme). Lintégration de ces deux évolutions aboutit à une appréhension du capital défini comme lensemble des biens économiques appartenant à lentreprise ou mis à sa disposition. En ce sens, le capital sidentifie à la notion dactif utilisée par les comptables.
4 | CAPITAL ET CROISSANCE |
À linverse, le capital, présenté jusquici comme ce qui est possédé ou comme ce qui permet de produire, peut sappréhender comme ce qui permet dacquérir. Le capital représente donc non plus lactif dun bilan, mais le passif, cest-à-dire lensemble des ressources financières qui permettent lactivité de lentreprise. Le capital se confond ici avec la notion de liquidité. On établit alors une distinction entre capitaux à long terme et capitaux à court terme en fonction de leur capacité à se transformer, plus ou moins rapidement, en moyens de paiement. Dans une optique identique, le capital sapparente également à un bien qui a pour qualité de pouvoir engendrer un revenu. Lintérêt qui rémunère le prêt dargent, ou encore le dividende reçu par lactionnaire, sanalysent tous deux comme le produit du capital. On peut alors en dégager deux caractéristiques : le capital est susceptible daccumulation, celle-ci permettant son accroissement. Ces deux dernières notions sont utilisées afin dexpliquer la croissance de lentreprise, et plus généralement celle dune nation.
Les économistes établissent une relation de causalité entre capital et croissance. Cest laccumulation du capital qui permet la production, et laugmentation de celle-ci qui engendre la croissance. Dès lors, si lon raisonne sur le cas dune entreprise, le bilan ne constitue quune évaluation de la valeur du capital. Cest la progression de cette valorisation qui permet dapprécier la croissance. Elle résulte de la modification de la composition du capital. Lactivité de lentreprise consiste à transformer un bien physique en bien monétaire (cest le résultat de la vente mesuré par le chiffre daffaires) ou, à linverse, à mobiliser des ressources financières afin dacquérir des biens physiques qui permettront de produire davantage. Ce supplément de production permet de vendre davantage : cest le cycle de croissance.
Plus récemment, la notion de capital a été étendue à des éléments immatériels qui, jusque-là, nentraient pas dans sa composition. Léconomiste américain Gary Becker a ainsi développé, dans les années soixante, la théorie dite du capital humain. Elle désigne lensemble des facultés quun individu peut mobiliser pour sassurer des revenus monétaires futurs (ses connaissances et ses aptitudes professionnelles, par exemple). Grâce à cette notion, il est devenu courant de considérer les salariés comme un des éléments du capital de lentreprise. Nombreuses sont les sociétés qui, aujourdhui, mènent des politiques de formation en faveur de leur personnel, dans le but de renforcer leurs compétences et de les rendre compatibles avec les nécessités techniques qui sont les leurs. La valorisation de ce savoir peut sanalyser de la même manière que lévolution dun élément de capital physique ou financier.
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revenu (économie)
revenu (économie), somme perçue par un individu ou une collectivité (une entreprise ou un État), comme fruit d'un capital placé, ou comme la rémunération d'une activité (le profit), ou d'un travail (le salaire).
Le revenu, par opposition au capital, est un « flux » : un ensemble de services fourni par un ensemble de biens au cours d'une certaine période. Cet ensemble de services est un « revenu » dans la mesure où on peut en disposer sans s'appauvrir. D'où la distinction entre revenu brut et revenu net. Le revenu net correspond au revenu brut diminué des frais encourus pour sa perception (frais professionnels dans le cas d'un salaire, entretien dans le cas du capital). De plus, on ne parle de revenu que lorsqu'il se répète de période en période. Le revenu réel désigne le pouvoir d'achat réel, le chiffre qu'il exprime tenant compte des variations des prix des biens et des services.
Traditionnellement, le revenu du secteur privé était divisé en trois catégories : le revenu du travail, ou salaire, le revenu du sol, ou rente, et le revenu du capital, ou profit. Aujourd'hui, dans une perspective davantage centrée sur le rôle de l'individu dans l'économie, on distingue : les salariés qui fournissent du travail, les capitalistes qui prêtent de l'argent ou des biens (meubles et immeubles), et les entrepreneurs qui produisent en combinant les facteurs de production. À chacune de ces catégories de service rendu correspond un revenu, auquel peut s'ajouter une rente, rémunération qui peut concerner chacune des trois catégories.
Dans le secteur public, le revenu national est l'évaluation monétaire de la production annuelle d'une économie, et correspond à la somme de tous les revenus nets.
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consommation (économie)
1 | INTRODUCTION |
consommation (économie), utilisation de biens et de services produits. En économie, on distingue la consommation finale non productive des ménages, aboutissement du processus de production, de la consommation intermédiaire productive des entreprises, qui correspond à l'utilisation de biens, machines et outils nécessaires à la production d'autres biens. La consommation peut être aussi classée en fonction de la nature des biens consommés. Il existe trois grandes nomenclatures de consommation. Les nomenclatures fonctionnelles distinguent les dépenses selon les besoins qu'elles satisfont, elles regroupent les produits complémentaires (par exemple, automobile et essence) ou substituables (le train et l'automobile comme moyens de transports suscitant des dépenses) en huit postes : l'alimentation, l'habillement, le logement, l'équipement du logement, le transport, la santé, les loisirs et une rubrique résiduelle. Les nomenclatures de durabilité regroupent les produits selon leur durée d'utilisation : les biens durables (téléviseurs, machines à laver, automobiles, etc.) s'opposent aux biens semi-durables (essentiellement habillement) ou non durables (alimentation, dépenses d'énergie). Les nomenclatures de production regroupent les dépenses par branche d'activité ou par produit (les listes les plus détaillées sont établies en France par un organisme public, la Comptabilité nationale).
2 | LES ÉCONOMISTES ET LA CONSOMMATION |
Deux grandes visions s'opposent à propos du phénomène de consommation. Les théories microéconomiques (développées dans ce domaine notamment par A. Marshall et J.R. Hicks) s'appuient sur une conception de l'autonomie et de la rationalité des individus pour expliquer que les consommateurs sont libres de choisir les biens qu'ils achètent. Leurs désirs sont subjectifs et varient de manière identique dans les différents groupes sociaux. Ce sont les prix des biens et le niveau de revenu qui expliquent les choix effectifs des consommateurs, lesquels s'efforcent d'abord de satisfaire leurs besoins élémentaires (se nourrir, se loger) avant de procéder à des achats plus raffinés (biens alimentaires de plus en plus fins, appartements plus spacieux, dépenses de loisirs). Lorsque les revenus des individus les plus démunis augmentent, ceux-ci s'efforcent de rattraper les consommations de ceux qui ont des revenus supérieurs. En macroéconomie, de même, J.M. Keynes fait du revenu la variable qui rend le mieux compte des comportements d'achats et J. Duesenberry intègre dans ses modèles l'effet d'imitation sociale ou de standing. Les notions de « besoin » et de « diffusion » sont donc centrales dans ces théories qui présupposent que tous les biens sont perçus de manière uniforme et universelle et que la réduction des différences sociales s'effectue par le seul rapprochement des revenus. Ce résultat est compatible avec une vision libérale de la société, qui annonce une égalisation des conditions de vie des individus dès lors qu'ils travaillent pour accroître leurs revenus. Dans les enquêtes qui ont été menées depuis un siècle, on observe effectivement une tendance au rapprochement de la part du revenu consacrée à l'alimentation dans tous les milieux sociaux et dans toutes les grandes nations (selon la loi dite d'Engel, du nom de son découvreur, Ernst Engel, statisticien allemand qui l'a mise en évidence en 1857). Plus les individus, les groupes sociaux et les nations voient leurs revenus croître, plus les sommes allouées à l'alimentation continuent de croître elles aussi mais à un degré moindre, ce qui signifie qu'elles ont de moins en moins d'importance proportionnellement dans les dépenses, généralement au bénéfice de postes comme le logement, les loisirs, la santé.
3 | LES SOCIOLOGUES ET LA CONSOMMATION |
Une autre tradition de recherche, qui s'est développée à la fin du XIXe siècle, fait de la consommation un objet très différent. De nombreux marxistes ont critiqué l'idée d'une liberté de choix des individus, surtout dans les populations les plus déshéritées, tandis que des anthropologues ont démontré la faible valeur théorique de la notion de « besoin », trop naturaliste, qu'il vaut mieux remplacer par celle d'« impératif culturel » (B. Malinowski). Avec T. Veblen (qui parle de consommation ostentatoire dans sa Théorie de la classe oisive, 1899) et G. Simmel (la Mode, 1905), l'accent est placé sur les comportements de rivalité et de différenciation inscrits au cur des actes de consommation, et sur les comportements complémentaires de fusion avec un groupe social. La présence de phénomènes comme la mode démontre que les individus ne sont pas sensibles seulement aux biens matériels en eux-mêmes et à la satisfaction procurée par leur utilisation. Dans la consommation il y a deux éléments : la chose consommée et l'acte de consommer. L'acte de consommer sert à la fois à marquer son appartenance sociale à une catégorie, à démontrer que l'on fait partie d'un ensemble avec ses rites spécifiques, par exemple ouvrier ou bourgeois, et à marquer ses distances à l'égard des groupes auxquels on n'appartient pas ou auxquels on ne veut pas s'identifier. Les recherches empiriques menées par des organismes comme l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) soulignent ainsi la diversité des modes de vie paysans, ouvriers non qualifiés, ouvriers qualifiés, professions intermédiaires, cadres, professions indépendantes et la persistance dans le temps de certaines manières de se vêtir, de s'alimenter, de faire des sorties culturelles, même lorsque les revenus se rapprochent entre les catégories dans le temps.
Les sociologues se sont orientés vers une analyse fine des mécanismes de diffusion des pratiques de consommation avec les travaux des auteurs américains P. Lazarsfeld et E. Katz, inventeurs de la théorie du flux de communication en deux temps, selon laquelle les choix individuels de consommation sont en partie guidés par des leaders d'opinion et non déterminés directement par les émissions télévisées ou les publicités. En France, la théorie de la distinction de P. Bourdieu, selon laquelle les comportements sociaux sont toujours des comportements de différenciation active, a fait l'objet de nombreuses enquêtes de vérification qui en ont démontré à la fois la justesse et les limites (ainsi, P. Bourdieu a trop tendance à négliger les éléments culturels propres à certains milieux sociaux comme les ouvriers ou les paysans). À partir du moment où l'on n'observe pas seulement les quantités de biens achetées ainsi que les sommes dépensées par les individus dans les divers groupes sociaux et que l'on regarde aussi les produits consommés et leur qualité, on remarque que des groupes qui consacrent les mêmes sommes à la consommation par personne et par ménage n'ont pas les mêmes types de consommation de biens alimentaires, vestimentaires ou culturels, ce qui signifie que des cultures sociales existent aussi et modèlent fortement les pratiques (ainsi les viandes consommées ou les alcools achetés ne sont pas les mêmes dans les différentes catégories socioprofessionnelles même lorsque les dépenses dans ces deux rubriques sont identiques).
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épargne
1 | INTRODUCTION |
épargne, en économie, partie du revenu qui n'est pas consacrée à la consommation. L'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une consommation future, donc une satisfaction future. Les individus épargnent pour pouvoir s'acheter un logement ou des biens de consommation courante, ils placent leur argent sur des marchés financiers en espérant accroître leurs revenus ou agissent par précaution, en se constituant une réserve qui les protège de certaines éventualités (une période de chômage, par exemple).
2 | LA DÉFINITION COMPTABLE DE L'ÉPARGNE |
L'épargne est un élément fondamental dans l'économie : elle est la contrepartie de l'investissement, lequel permet à la croissance de se maintenir et de progresser. En principe, plus le niveau d'épargne est élevé, plus les entreprises peuvent avoir accès à des financements bon marché qui leurs servent à augmenter leurs capacités de production et à produire davantage en distribuant ainsi plus de revenus à leurs salariés et à la collectivité. Il est donc indispensable d'avoir une bonne mesure de cette variable. Pour les économistes, l'épargne n'est pas analysée seulement comme un stock, elle est considérée aussi comme un flux. La comptabilité nationale, en France, s'efforce de calculer les sommes non consommées par les ménages, par les entreprises et l'État sur la base d'une période d'un trimestre ou d'un an, et non à un moment donné. La totalité des sommes épargnées correspond à l'épargne nationale, la part de cette épargne dans le produit intérieur brut (PIB) étant pour sa part appelée taux d'épargne national. L'épargne des entreprises est égale à leur autofinancement : il s'agit de la part de leur bénéfice net qui n'est pas versée aux actionnaires, augmentée de l'amortissement (revenus servant à reconstituer le capital technique). L'épargne des ménages, pour sa part, se décompose en épargne non financière, qui regroupe les investissements immobiliers des ménages et leurs investissements en entreprises, et épargne financière. Dans cette dernière catégorie entrent les liquidités, les placements financiers (actions, obligations, assurance-vie, etc.) et les crédits. Les frontières entre consommation et épargne apparaissent parfois très floues dans ce schéma : le crédit pour l'achat de biens durables ou d'un logement est considéré comme une désépargne, il est compté avec un signe négatif, les achats de biens durables (réfrigérateur, automobile) sont comptés dans la consommation et les investissements immobiliers dans l'épargne autant de choix qui ont été faits par les statisticiens et qui ne vont pas toujours de soi.
3 | L'ÉVOLUTION DU NIVEAU ET DE LA COMPOSITION DE L'ÉPARGNE |
Depuis le début des années 1970, l'épargne a connu en France des évolutions contrastées : le taux d'épargne des ménages a atteint progressivement un sommet de 20 p. 100 en 1975 avant de décliner pour plafonner à 12 p. 100. Ce mouvement se retrouve, avec des niveaux différents de taux, dans les autres pays de l'OCDE (notamment le Japon, les États-Unis, la RFA). La composition de l'épargne s'est profondément modifiée puisque l'épargne liquide a fortement régressé au profit des placements en valeurs mobilières et des contrats d'assurance-vie, tandis que la part de l'épargne non financière enregistrait une tendance à la baisse. Il existe un débat relatif à l'explication des variations relevées. Il semble établi que des facteurs comme le ralentissement de la croissance des revenus et l'incertitude liée à l'évolution du chômage ont joué contre le niveau d'épargne. Les innovations financières (comme les SICAV et les FCP) et les incitations fiscales de l'État à épargner (à travers les PEP, les PEA, l'assurance-vie) ont influencé la répartition entre titres financiers et épargne liquide, mais pas le montant global de l'épargne. La crise de l'immobilier affecte quant à elle l'épargne non financière sous forme de logements. En revanche, l'inflation ne semble avoir joué qu'un rôle très limité. On pourrait imaginer par exemple que, si les prix augmentent, les consommateurs décident d'acheter moins car leur pouvoir d'achat baisse, et réciproquement, ou encore que l'inflation favorise les achats de précaution (quand on anticipe une inflation future encore plus importante), mais en réalité les prix n'expliquent pas les fluctuations du taux d'épargne qui dépend surtout du revenu. Depuis quelques années, une remontée des taux d'épargne s'effectue dans les pays occidentaux avec la reprise de la croissance économique et le phénomène de la dénatalité (la proportion de personnages âgées de plus de quarante ans et de moins de soixante augmente, or ces personnes épargnent en moyenne plus que les autres).
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investissement
1 | INTRODUCTION |
investissement, part de la richesse destinée à accroître la production , par l'accroissement ou le renouvellement des capacités productives. La nature de l'investissement est fonction de l'agent économique qui le réalise. Ainsi, pour un particulier ou un ménage, l'investissement peut prendre la forme d'acquisition d'actifs financiers (actions ou obligations), ou de biens de consommation durables, notamment des maisons ou des voitures. Toutefois, si l'on se fonde sur l'économie dans son ensemble (hors transactions internationales), la plupart de ces éléments ne sont pas considérés comme des investissements. En premier lieu, l'achat d'actifs financiers par des citoyens n'accroît pas la richesse globale d'une nation dans la mesure où ces acquisitions ne représentent que des créances sur d'autres citoyens et sont donc inscrites au passif du bilan. L'achat et la vente d'actifs financiers ne font que refléter des variations de créances sur des actifs existants (ou sur le revenu que ces derniers génèrent). Pour les mêmes raisons, on ne considère pas, en économie, les acquisitions de biens d'équipement de seconde main comme des investissements, dans la mesure où elles n'accroissent pas le revenu national net (mais bien les recettes des vendeurs). Elles ne reflètent, en effet, que le changement de propriété d'actifs existants ayant déjà été comptabilisés dans la production et le revenu national de l'année de leur émission.
Par ailleurs, selon les conventions adoptées par la plupart des pays du monde en matière de comptabilité nationale, les acquisitions de biens de consommation durables, tels que des voitures ou des postes de télévision par des ménages, ne sont à aucun moment considérées comme des investissements mais entrent dans la consommation des ménages. On estime en effet par convention et principalement pour des raisons de commodité statistique que les services fournis aux ménages par ces biens de consommation durables, ne participent ni au revenu national ni au produit national. De la même manière, un véhicule acheté par un gouvernement n'est pas inclus dans les estimations du niveau d'investissement atteint.
2 | L'INVESTISSEMENT DANS LA COMPTABILITÉ NATIONALE |
Pour l'économie nationale, l'investissement ou « formation brute de capital » correspond, dans la comptabilité nationale, à un accroissement du capital fixe, c'est-à-dire des moyens de production (les usines, les machines, les équipements logistiques et du capital humain qui englobe la main-d'uvre qualifiée et instruite disponible). Lorsque les variations des stocks ne sont pas prises en compte, on parle de formation brute de capital fixe. En revanche, lorsque l'on inclut les provisions pour amortissement (ou plus exactement pour « dépréciation du capital ») l'accroissement des capitaux productifs qui en résulte est appelé « formation nette de capital ». Ainsi, si le terme « investissement » ne couvre pas, par exemple, les achats de véhicules effectués par des particuliers, il englobe les acquisitions d'équipement logistique réalisées par des entreprises dans la mesure où ces dernières acquisitions viennent s'ajouter aux capitaux productifs dont dispose un pays. L'un des travers de ce système est que les résidences privées récemment construites sont prises en compte dans la définition usuelle de la formation brute de capital alors que les services associés à ces résidences sont exclus des estimations du revenu national réalisées.
Dans la mesure où le revenu national englobe le capital humain, on peut soutenir que les investissements consacrés à ce type de capital devraient également être pris en compte. Cela implique, en d'autres termes, qu'une partie des dépenses d'enseignement devrait entrer dans la catégorie des investissements et non de la consommation (que celle-ci provienne de l'État ou des ménages).
3 | LES DÉTERMINANTS DU NIVEAU D'INVESTISSEMENT |
En économie, les facteurs explicatifs du niveau d'investissement demeurent un sujet de débat. Diverses approches ont été adoptées. La « théorie de l'accélérateur », établie par A. Aftalion puis J.M. Clark, associe les investissements réalisés chaque année aux variations des réserves en capital d'un pays résultant des fluctuations de la production annuelle : c'est la prise en compte de la demande finale qui explique l'investissement et le montant du prix du capital. Associée à d'autres hypothèses, cette approche joue un rôle considérable dans certaines des théories relatives aux cycles économiques. La « théorie néoclassique de l'investissement » se propose de déterminer un niveau de capital d'équilibre par l'intermédiaire de variables, telles que le degré d'activité, les coûts de production, le prix des biens d'équipement et le « coût d'opportunité » du capital (qui reflète essentiellement les intérêts que peut produire un investissement consacré à un actif financier). L'investissement est ainsi défini par la volonté de supprimer toute divergence entre le niveau réel de capital et le niveau de capital souhaité et cela quelle que soit la valeur des variables déterminant le premier. De multiples tentatives ont été réalisées pour définir ces relations ainsi que la « fonction de production » (fonction qui donne les relations entre les quantités de facteurs utilisés comme le travail ou le capital et les quantités de biens produits à des prix donnés) qui les sous-tend mais elles se sont toutes heurtées à des problèmes d'économétrie majeurs qui prouvent, pour certains, qu'il n'existe pas d'estimations précises du « niveau de capital » optimal lui-même et que la rapidité des ajustements est déterminante dans l'adéquation entre les investissements effectués pendant une période déterminée, disons un an, et la volonté d'atteindre un niveau voulu d'investissements. L'interprétation de l'évolution des investissements et des variables qui lui sont associés est d'autant plus délicate que les éléments utilisés pour déterminer les niveaux d'investissement varient constamment et que la plupart d'entre eux doivent être prévus bien avant de pouvoir être réalisés (c'est le cas des acquisitions de centrales électriques ou d'usines implantées sur des « sites vierges »). D'autres approches accordent une importance majeure aux anticipations de croissance des entreprises et au rôle de l'incertitude dans la détermination des niveaux d'investissement. Ces différentes théories ne s'excluent pas nécessairement l'une l'autre. Dans la mesure où les entreprises peuvent modifier tant le calendrier que le volume de leurs investissements, la réussite de ces derniers repose essentiellement sur la période choisie et sur les circonstances dans lesquelles ils seront réalisés.
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facteurs de production
facteurs de production, éléments utilisés dans le processus de production, par convention la terre, le travail et le capital (par exemple, l'investissement en machines), auxquels on ajoute souvent un « tiers facteur », l'esprit d'entreprise. La disponibilité relative des différents facteurs de production d'un pays (sa « dotation en facteurs de production ») joue un rôle important dans le commerce international (elle détermine les avantages comparatifs d'un pays pour se spécialiser dans la production et l'exportation de certains biens), et dans la détermination de l'investissement. Une entreprise a pour but de combiner les facteurs de production de façon optimale. Cette combinaison varie dans le temps, selon le besoin d'expansion, la disponibilité de main-d'uvre qualifiée ou de gestionnaires entreprenants, l'apparition de nouvelles technologies, et surtout le prix sur le marché des différents facteurs de production.
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productivité
productivité, en science économique, rapport de la production de biens ou de services à la quantité de facteurs de production (le capital et le travail) utilisés pour produire ces biens ou services. La productivité du capital est le rapport de la valeur ajoutée au capital fixe productif en volume. La productivité du travail, le rapport de la valeur ajoutée au nombre d'heures travaillées. La productivité globale des facteurs, enfin, est le rapport de la valeur ajoutée au volume des deux facteurs capital et travail.
Pour calculer son évolution, on utilise souvent des indices (liés à la production et aux heures travaillées, par exemple). C'est l'industrie manufacturière qui fournit les données les plus fiables pour construire de tels indices, dans la mesure où il est plus facile de mesurer la production réalisée sur une chaîne de montage que celle d'une activité de service (par exemple, de services financiers).
La maximisation de la productivité est la clé du succès de l'entreprise. Il est important de tenir compte de la productivité de tous les facteurs de production et non uniquement de la productivité du travail. Accroître la contribution du capital dans la production (par des investissements en biens d'équipement, par exemple) dans le but de réduire le facteur travail (et par conséquent d'accroître sa productivité) doit avoir pour objectif final d'augmenter la productivité globale des facteurs. Cette productivité est difficile à évaluer, car il n'est pas aisé de déterminer quelle part de la variation de la production revient aux différents facteurs, d'autant que leur quantité respective varie. Il faut donc faire preuve de circonspection lors de l'interprétation des chiffres concernant la productivité : il est possible qu'une augmentation à court-terme des indices de productivité soit le reflet d'une meilleure utilisation des capacités de production plutôt que d'une tendance éprouvée à la hausse.
Les augmentations de salaire dépendent de la productivité. De nombreuses entreprises calculent, au moins pour partie, les salaires en fonction de la productivité des travailleurs. L'entreprise a en effet intérêt à ce que le salaire soit fixé au niveau de la productivité marginale du travailleur, soit la valeur produite pendant la dernière heure travaillée. Cependant, de nombreux mécanismes, autres que la productivité, contribuent à la détermination des salaires (législations sur les salaires minimums, poids des syndicats dans les négociations salariales, etc.).
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