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La désindustrialisation et les délocalisations en question.
Une étude prospective de la DATAR
La désindustrialisation et les délocalisations en question.
Tout comme le soi disant « déclin » de la France, parler de désindustrialisation est de la désinformation !
Tout dabord rappelons que les pays développés comme la France ou les Etats-Unis sont des économies tertiaires, cest à dire que les services représentent environ 70-75 % et lindustrie 20-25 % de la création de richesses et des emplois.
Dautre part les vraies délocalisations sont faibles et correspondent la plupart du temps à un processus dinternationalisation des entreprises dont les conséquences sont plutôt positives pour léconomie française.
En même temps lavenir de lindustrie est vital pour la France, cest en ce sens quune politique industrielle est nécessaire.
Par exemple il faut orienter lindustrie vers les produits à forte valeur ajoutée. Cela passe par le développement de la qualification et des compétences de la main duvre tout en favorisant la recherche.
Dans cette optique, lorganisation en réseau (cf. le cas de lentreprise Zara) semble être une solution, que ce soit pour la compétitivité ou que ce soit pour la formation et la recherche.
Vous trouverez ci-dessous quelques éléments de la synthèse du rapport de la DATAR. Ce dernier est disponible en totalité sous forme de 2 fichiers pdf (1,4 Mo : 70 pages et 1 Mo : 70 pages).
sur le site http://www.datar.gouv.fr/ ou sur le site de la documentation française.
Ou en cache : attention le lien interne entre les 2 fichiers ne sera plus valide fichier 1, fichier 2
Extraits de la synthèse du rapport
Paris, le 23 février 2004
Une étude prospective de la DATAR (délégation à laménagement du territoire et à laction régionale)
« La France, puissance industrielle. Une nouvelle politique industrielle par les territoires. Réseaux dentreprises, vallées technologiques, pôles de compétitivité »
Comme la plupart des pays développés, la France est confrontée à une accélération des mutations économiques à l'échelle mondiale. Celle-ci se manifeste par linternationalisation sous toutes ses formes des facteurs de production mais plus fondamentalement par une part grandissante de l'innovation, de la recherche - de lintelligence en quelque sorte - dans la production des biens et services (conception, gestion, marketing
), et de la rencontre dune adaptation continuelle aux évolutions technologiques. Elle résulte également de l'importance accrue des facteurs financiers dans les décisions industrielles et d'un élargissement de la concurrence aux pays à bas coûts.
UNE INDUSTRIE FORTE POUR UNE FRANCE ECONOMIQUE FORTE
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Plus de la moitié des exportations françaises relève du haut de gamme. En revanche, les produits de haute technologie contribuent plus modestement au solde manufacturier ;
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Dans de nombreux pays se développe une nouvelle organisation des systèmes productifs qui recherche dans la coopération entre les entreprises et les territoires de nouvelles sources de compétitivité.
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Cette convergence d'intérêt fonde la stratégie des pôles de compétitivité qui vise à
articuler les atouts des territoires à l'innovation et aux entreprises industrielles.
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PARLER PLUTOT DE MUTATIONS INDUSTRIELLES QUE DE DESINDUSTRIALISATION
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l'économie française produit chaque année plus de biens industriels. En une génération (1978-2002), la valeur ajoutée de l'industrie a crû d'environ 2,5% par an tandis que l'investissement productif augmentait chaque année de 5% ; De fait, la part de lindustrie dans léconomie française est de 19,5%, part à peu près identique à celle dil y a 20 ans (20,1%) ;
depuis 1970, la part de marché de la France dans le monde est restée à peu près stable malgré l'apparition de très nombreux compétiteurs ;
Cependant, depuis 1978, l'industrie a perdu 1,5 millions d'emplois. Bien entendu, cette évolution, qui n'est pas une spécificité française, traduit plusieurs phénomènes : l'intégration de process économes en main d'uvre, l'externalisation dune série de fonctions reprises par le secteur des services, l'adaptation des entreprises aux conditions de la concurrence internationale, le recours, de plus en plus nombreux, à des emplois non comptés dans les effectifs industriels
Autant dire que la diminution de l'emploi industriel ne signifie pas ipso facto désindustrialisation. Entre 1995 et 2001, l'industrie française a enregistré une progression là où l'Allemagne et le Royaume-Uni connaissaient une forte diminution des effectifs industriels ; De même, si on est fondé à interpréter les investissements français à l'étranger comme la poursuite de l'internationalisation des entreprises françaises et bien que, selon la Direction des relations économiques extérieures (DREE), seulement 4% du stock des investissements français à l'étranger pourraient correspondre à un mouvement de délocalisation.
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le véritable enjeu pour la France concerne les secteurs technologiques à forte valeur ajoutée ;
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En réalité, l'industrie française doit faire face simultanément à une forte concurrence par les prix dans les activités à forte intensité de main d'uvre et à une forte concurrence dans les secteurs à forte intensité technologique.
Bien entendu, ces évolutions ont une traduction territoriale. Mais là encore, pour la plupart des bassins d'emplois, on enregistre jusqu'en 2001 un renforcement de l'appareil industriel : 85% des bassins d'emplois ont enregistré une progression du nombre de leurs établissements industriels et près de 60% une augmentation des effectifs.
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LINNOVATION ET LA RECHERCHE AU SERVICE DE LA COMPETITIVITE INDUSTRIELLE
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la France conserve la deuxième place des pays de l'Union Européenne à 15 pour ce qui concerne la publication des articles scientifiques et le dépôt des brevets, elle a enregistré un tassement, certes moins important que le Royaume Uni, entre 1995 et 2001 alors que l'Allemagne confortait sa place de leader européen et que l'Espagne émergeait dans de nombreux domaines scientifiques et techniques.
Quen est-il des régions françaises en Europe ?
Comme la France économique ou démographique, la France scientifique et technologique est concentrée : l'Ile de France et Rhône Alpes concourent à plus de 50% à la position de la France en Europe en 2001.
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Enfin, l'analyse des forces et des faiblesses des régions françaises montre que les établissements de R et D ne sont généralement pas installés là où sont implantés les établissements industriels qui seraient susceptibles dutiliser leurs travaux.
Certaines régions disposent d'un potentiel scientifique qui ne trouve pas de terrains d'application industrielle au plan local. Articuler développement économique et potentiel scientifique et technologique régional et jouer sur la mise en synergie des entreprises dans un même territoire
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C'est dans la mise en réseau des activités industrielles avec les pôles de R&D existants que doit être assuré le développement industriel des territoires français.
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PRINCIPES DACTION POUR UNE POLITIQUE DE POLES DE COMPETITIVITE
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1. Identifier et mieux mettre en valeur les pôles de compétitivité existants ou potentiels. Afin de faciliter l'identification de ces pôles, un appel d'offre, une procédure de labellisation ainsi qu'une stratégie de communication contribuant à leur visibilité européenne pourraient être engagés.
2. Encourager les réseaux d'entreprises. La mutualisation d'un certain nombre de fonctions pour faire baisser les coûts pourrait être encouragée par un effort prioritaire de l'Etat en direction des entreprises appartenant à des réseaux constitués : politiques dachat communes, matériels de production, laboratoires, locaux mutualisés
3. Investir dans les ressources humaines. Il s'agirait de dynamiser les bassins d'emplois en organisant une gestion coordonnée des ressources humaines des différentes entreprises des réseaux tant pour ce qui concerne les besoins en main duvre (mise en place de plans prévisionnels de recrutement, création de groupements demployeurs) que pour ce qui concerne la mise en place de formations adaptées.
4. Resserrer les liens industrie-recherche et industrie enseignement, afin de mieux utiliser les dispositifs d'appui à l'innovation existants, par exemple, en majorant les taux d'aides dont bénéficieraient les entreprises constituées en réseau. De même, un certain nombre d'aides, comme par exemple la Prime à laménagement du territoire (PAT), pourraient être prioritairement dédiées aux pôles de compétitivité reconnus.
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6. Accompagner par des infrastructures de communication le développement des pôles de compétitivité. Le "branchement" des pôles de compétitivité sur le reste du monde est, à l'évidence, une condition de leur succès. Transports ferroviaire, aérien, routier mais également très haut débit devront constituer les conditions de base de la géographie de l'aménagement du territoire.
7. Promouvoir une politique de réseau au niveau européen. La stratégie de développement des pôles de compétitivité n'est pas une spécificité française. De nombreux pays européens ont mis en place ce type de politiques. Tout en favorisant les "réseaux de réseaux" entre les pays européens, la Commission européenne pourrait conduire une réflexion d'ensemble sur l'opportunité et l'efficacité d'une politique industrielle européenne.
Ce rapport est disponible sur le site http://www.datar.gouv.fr/
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