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Un article récent sur le "déclin"

 

Le déclin français

Cet été un éditorial de Ouest- France intitulé "le déclin français" provoqua notre réaction sous forme de lettre adressée au courrier des lecteurs.

Voici la réponse et ensuite l'éditorial en question.

  • Dernière minute : une réponse inattendue de M. Hutin !

Concernant le fameux déclin économique, consulté le rapport au format pdf sur la compétitivité française du Conseil d'Analyse Économique (C.A.E : www.cae.gouv.fr ) (129 ko).

"Le déclin Hutin

Est-ce du nouveau journalisme que de faire un devoir d'écolier en recopiant un texte pour en faire une synthèse de 130 lignes. C'est pourtant ce que l'honorable directeur de la publication du premier quotidien de France, monsieur François Régis Hutin a fait dans son éditorial du 2 août 2003 de Ouest-France !

Quelle pauvreté d'esprit et sans doute de lâcheté intellectuelle à travers ce procédé.

Qui est ce N.Baverez et cette revue commentaire pour que M. F.R. Hutin s'efface derrière eux comme un vulgaire porteur d'eau !

Finalement après la lecture de ce résumé on se demande si M. F.R. Hutin émet un avis et si même il est en accord avec ce qu'il écrit !

Ceci est pour la forme, mais le fond n'est pas meilleur. En effet cette paraphrase n'est ni plus ni moins qu'un pauvre plaidoyer pour engager des réformes et la radicale modernisation de la France en récusant le " conservatisme quiet " (sic), sinon elle deviendrait un " musée ". Tout ceci sous prétexte qu'elle serait en déclin !

Y a t'il des exemples de réformes dans ce résumé ? Non !

Par contre on peu supposé que les réformes envisagées sont celles de M. Raffarin, c'est à dire de la droite, soit des réformes de conservateurs : " justice ", sécurité, famille, patrons.
Quant au soit disant déclin de la France, il faut être ignare en économie et en statistiques pour oser dire une telle ineptie. Sans entrer dans les détails, la France est la quatrième puissance mondiale, une des économies les plus compétitives qui accueille beaucoup d'investissements de multinationales étrangères, en particulier étasuniennes !
C'est aussi un des pays développé à avoir créer le plus d'emplois ces dernières années, où le taux d'inflation est l'un des plus faible et un taux de croissance supérieur à ses principaux partenaires.

Si c'est cela le déclin, alors tant mieux !
"

Courrier de sitécon au courrier des lecteurs de Ouest-France le 4 août 2003, non publié bien évidemment.


Éditorial de François Régis Hutin, Ouest-France du 2 et 3 août 2003.

Le déclin français
" II est injuste d'engager une génération par la précédente... II faut trouver le moyen de préserver les générations à venir contre la cupidité des générations présentes, sans recourir à la banqueroute", disait Napoléon. C'est ce que rappelle Nicolas Baverez dans un long et sévère article de la revue Commentaire (1), intitulé " Le déclin français ".
À ses yeux, les générations de Français, qui ont bénéficié de l'héritage de la reconstruction de l'après-guerre, se le distribuent aujourd'hui sous la forme de dépenses publiques et de droits sociaux déclarés définitivement acquis. Ils ôtent ainsi aux générations à venir ce qui leur permettrait, en l'investissant, de bénéficier à leur tour de l'expansion et de la croissance.
Selon M. Baverez, la France va mal. Seule des grands pays, elle n'a pas su surmonter la crise des années 70 et le quadruplement du prix du pétrole. Elle n'a pas réalisé à temps l'ampleur des évolutions: la chute de l'empire soviétique, le retour de la guerre et du racisme sur le territoire européen et dans les Balkans, le surgissement des ÉtatsUnis comme leadership sans rival, la mondialisation, le crack boursier depuis 2000, le choc du 11 septembre et ses conséquences.
D'après l'auteur, la France s'est endormie, sûre de sa puissance nucléaire, pratiquant une" diplomatie en apesanteur", conservant une organisation sociale étatique, privilégiant la fonction publique et le recours à l'État providence. La France s'est enfermée dans une croissance molle et dans le chômage de masse. "Les coûts sociaux sont devenus considérables avec la déstructuration de pans en-
tiers de la population et du territoire français, basculant soit dans la délinquance, soit dans la misère pour ce qui est des zones en voie de désertification, avec surtout l'exclusion d'une jeunesse dont le taux de chômage atteint 26 % et le taux de pauvreté 17%. " Quant aux déficits et dette publique, ils deviennent énormes: respectivement 3,8 % et 62 % du produit intérieur brut. Ce blocage de l'économie ne dépend pas de l'évolution du moment, de la conjoncture, mais il est le résultat d'une dégradation prolongée de nos performances: dans les années 70, notre production était supérieure de 25% à celle du Royaume-Uni. Elle ne l'est plus que de 9 °/a. Notre croissance nous place au 25e rang sur les 30 pays de l'OCDE...
La France, un musée?
Nicolas Baverez souligne encore bien d'autres incohérences, telles celles de l'Éducation nationale: depuis 1990, les effectifs de ce ministère ont progressé de 279000 personnes alors que le nombre des élèves dans le primaire et le secondaire baissait de 200000. Cela n'empêche pas que ce système produise 12 % d'illettrés et rejette chaque année 161 000 jeunes privés de toute qualification.
Un tel constat a de quoi effrayer. Jettera-t-on le manche après la cognée? Est-il possible d'entreprendre le redressement indispensable? Techniquement, c'est possible. Les stratégies de modernisation et d'adaptation en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Espagne ont réussi. La troisième voie de Tony Blair également avec 4,9 % de chômage et un déficit public de 1,9%.
Pour en sortir, Nicolas Baverez estime qu'il faut remplir trois conditions. Tout d'abord, définir un projet cohérent de réformes, ensuite obtenir l'engagement politique des chefs d'État et de gouvernement dans une démarche réellement transparente. Enfin, pratiquer une pédagogie constante.
Sans une radicale modernisation de son système, " la France est de plus en plus menacée de devenir un musée. Malheureusement, au lieu d'expliquer la situation réelle de la France, de favoriser la prise de conscience des citoyens pour les convaincre de la nécessité du changement, l'essentiel du discours politique a été consacré à la justification du statu quo au nom d'une exception française ".
Ce sont sans doute ces blocages, ces lenteurs, tout autant que les replis corporatistes qui ont provoqué le séisme électoral de l'élection présidentielle du 21 avril 2002-. Si l'on n'avance pas plus rapidement dans la voie des réformes, il ne serait pas étonnant que d'autres chocs surviennent en plus graves sans doute. En effet, les extrêmes essayent toujours de profiter du marasme pour provoquer un sursaut allant dans leur sens.
L'auteur conclut: "Longtemps, la France s'est enivrée du mythe de la révolution en cultivant la réforme. Aujourd'hui, délivrée des vertiges idéologiques, elle doit récuser le conservatisme quiet pour assumer la réforme, sans laquelle une démocratie se flétrit avant de tomber. "
(1) Revue Commentaire, n° 102.


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