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Andrzej
Zulawski
Andrzej
Zulawski est né le 22 novembre 1940 à Lvov, ville
polonaise
encore occupée par l'armée soviétique un an
auparavant.
Son père, Miroslaw Zulawski, écrivain, poète et
scénariste,
l'emmène avec lui dans ses déplacements qui le
conduisent,
de 1945 à 1955, en France, en Tchécoslovaquie et
en
Pologne. De retour à Paris en 1957, le jeune Andrzej passe
son
baccalauréat, puis suit les cours de l'Idhec pendant deux
ans.
Après avoir écrit un mémoire sur le film d'Andrzej Wajda
Kanal,
il retourne en Pologne et débute dans le 7e Art à l'âge
de 19
ans en devenant assistant de Wajda sur le tournage de
Samson.
Il effectue ensuite un an d'études de sciences
politiques
à Paris, puis trois ans de philosophie à l'Université
de Varsovie,
sans pour autant quitter le cinéma en étant encore
assistant
de Wajda sur Varsovie, sketch de la coproduction
internationale
L'amour à vingt ans, réalisée en 1962, ainsi que
pour
Cendres, trois ans plus tard. Critique cinématographique
pour la
revue "Film", Zulawski écrit un roman de fiction,
"Kino",
aussitôt interdit par les autorités polonaises. C'est en
1968
qu'il passe finalement à la réalisation télévisée en
réalisant
deux moyens métrages, puis, de 1969 à 1971,
collabore
à quelques scénarios avec des cinéastes français.
1971
est l'année de son premier long métrage, La troisième
partie
de la nuit, pour lequel son père a travaillé à l'écriture du
scénario.
Le film, présenté et primé à Venise, obtient un très
grand
succès en Pologne.
En
1972, Zulawski réalise dans des conditions difficiles Le
diable,
interdit par la censure polonaise en raison de la
violence
et de la cruauté de certaines scènes. Dans une semi-
liberté
de création, Andrzej Zulawski décide de se rendre en
France
où il co-adapte et réalise en 1974 L'important c'est
d'aimer,
tiré du roman de Christopher Frank "La nuit
américaine".
Le triomphe obtenu par le film, pourtant sur le fil
du
rasoir avec le récit d'une actrice ratée (éblouissante Romy
Schneider),
incapable de dire “je t'aime” à son partenaire
couvert
d'hémoglobine, puis contrainte de poser pour des
photos
humiliantes, lui vaut de rentrer en grâce auprès des
officiels
polonais. Estimant que le rôle d'un intellectuel est
d'être
utile au pays de sa culture, Andrzej Zulawski rentre en
Pologne.
Pendant deux ans, 1976 et 1977, il tourne un film de
science-fiction
adapté de l'œuvre de son grand-oncle, Jerzy
Zulawski,
"Le globe d'argent". Sur le globe d'argent est une
entreprise
énorme qui, neuf jours avant la fin du tournage, est
stoppée
par les autorités polonaises. Le film, extraordinaire
œuvre
de visionnaire, nourrie de plans d'une beauté cruelle et
radicale,
restera pourtant inachevé jusqu'à ce qu'un dernier
montage,
en 1987, permette enfin une première projection.
Entre-temps
autorisé à quitter le pays qui vit des heures
politiques
troubles, Andrzej Zulawski voyage, se rend à New
York.
Mais le “démon” de la réalisation est le plus fort.
Reprenant
un scénario écrit en 1978, il parvient à tourner, à
Berlin,
une co-production franco-allemande, Possession, crise
conjugale
entre un agent secret et une femme possédée par une
force
étrange. Présenté à Cannes, Possession est récompensé
par le
Prix d'Interprétation Féminine décerné à Isabelle Adjani.
Hystérie,
compulsivité, paroxysme sont les mots qui
reviendront
le plus souvent à l'évocation de l'œuvre du cinéaste
polonais,
où la violence des sentiments est exprimée par des
images
baroques et par le jeu des comédiens, expressionniste
jusqu'à
l'outrance. Zulawski peut ainsi s'enorgueillir d'une salve
de
films provocateurs, de la frénésie érotique de La femme
publique
à la folie délétère et paroxystique exprimée la bande
de
truands de L'amour braque (d'après Dostoïevski) en
passant
par l'évocation de la liaison Chopin-George Sand dans
La note
bleue. Rencontrant Sophie Marceau à l'époque de
L'amour
braque, il l'épouse et la dirige par la suite dans Mes
nuits
sont plus belles que vos jours, d'après le best-seller de
Raphaëlle
Billetdoux, et aujourd'hui dans La fidélité.
Signalons
également son adaptation cinématographique de
l'opéra
de Moussorgski Boris Godounov, tournée en
Yougoslavie,
ainsi qu'un drame sanguinolent, Chamanka,
réalisé
en Pologne en 1996.
FILMOGRAPHIE
1970
Trzecia czesc nocy (La troisième partie de la nuit)
1972
Diabel (Le diable)
1975
L'important c'est d'aimer
1977 Na
srebrnym globie (Sur le globe d'argent)
1991
Possession
1984 La
femme publique
1985
L'amour braque
1989
Mes nuits sont plus belles que vos jours
1989
Boris Godounov
1991 La
note bleue
1996
Szamanka (Chamanka)
2000 La
fidélité