<< Accueil de l'Encyclopédie du cinéma

<< : >>

Accueil du site principal>>

Jean Yanne

 

De son véritable nom Jean Gouyé, Jean Yanne est né aux Lilas

le 18 juillet 1933. Il fait des études de journalisme après

quelques années au lycée Chaptal, mais délaisse très vite cette

branche d'activité afin de se consacrer à l'écriture de sketches

pour le cabaret. Jacques Canetti l'engage pendant deux ans aux

Trois Baudets, et il fait également partie de la troupe d'Yves

Robert. Sur scène, on le voit dans "Les carnets du Major

Thompson", d'après Daninos, et dans "Ciné-massacre" de Boris

Vian. En 1954, Jean Yanne part faire son service militaire, qui

durait à l'époque trente-deux mois. A son retour, il reprend le

cabaret et débute dans la chanson. Il enregistre son premier

disque, des chansons dont il est l'auteur et qu'il accompagne

lui-même au guide-chant. En 1961, après ses rencontres avec

Gérard Sire et Jacques Martin, il devient une vedette de la radio

(Radio-Luxembourg, puis Europe 1) et de la télévision, sans

cesser d'écrire des chansons, pour lui et pour les autres

(Philippe Clay, Line Renaud). Il compose une revue pour

Joséphine Baker à l'Olympia, collabore à des scénarios de films

avec Jean Richard et Philippe Clay, écrit des bandes dessinées

("Voyage au centre de la culture", "La langouste ne passera

pas") avec le dessinateur Tito Topin, qui collaborera à tous ses

films à venir en tant que réalisateur. Déjà, Jean Yanne a

composé un profil qui ne variera quasiment plus jamais, à

savoir un personnage hâbleur, râleur, vaguement misogyne et

irrémédiablement misanthrope. C'est Alain Jessua, en 1964, qui

le fait débuter au cinéma dans La vie à l'envers, avec Charles

Denner. Jusqu'à l'énorme succès d'Erotissimo de Gérard Pirès

en 1968, sa carrière cinématographique est assez inégale, avec

des hauts (Week-end, de Jean-Luc Godard, en 1967 et les deux

films de Chabrol Le boucher et Que la bête meure, où le

comédien n'a pas peur d'apparaître sous son jour le plus négatif,

voire répugnant, dans des rôles particulièrement ingrats) et des

bas (Bang-Bang, de Serge Piollet, avec Sheila en 1966). En

1971, Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat, où

il incarne le très antipathique mari de Marlène Jobert, lui vaut

le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes. La

même année, il fonde avec Jean-Pierre Rassam la société de

production Cinéquanon, ce qui lui permet de réaliser lui-même

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, qui

s'avère être un très gros succès public après avoir pourtant été

refusé par tous les producteurs. Démarre alors une carrière de

réalisateur concentrée sur une dizaine d'années, avec une demi-

douzaine de films agressifs, d'une vulgarité volontairement

outrés, où certains décelèrent une sorte de “poujadisme

intellectuel”. Et puis, en 1976, après l'insuccès relatif de son

quatrième film, Chobizenesse (dont il composa aussi la

musique), Jean Yanne recommence à interpréter les films des

autres. Armaguédon lui permet de retrouver le cinéaste de ses

débuts, Alain Jessua. Ses propres réalisations s'espacent avec,

encore un très gros succès (la parodie biblique Deux heures

moins le quart avant Jésus-Christ consacra définitivement

Coluche comme la superstar comique du cinéma français),

mais après l'échec relatif de Liberté, égalité, choucroute, son

dernier film derrière la caméra à ce jour, Yanne part aux Etats-

Unis où il devient homme d'affaires, tout en revenant

régulièrement en France pour continuer à tourner. Les années

90 seront d'ailleurs particulièrement prolifiques pour le

comédien, qui met toute sa hargne, son bagoût et sa barbe de

trois jours au service d'une multitude de personnages pas

toujours recommandables, les derniers en date étant le très

antipathique écrivain Prétextat Tach dans Hygiène de

l'assassin et le détestable ex-mari de Catherine Denauve dans

Belle maman. Auparavant, il aura tout de même incarné Dieu

dans Des nouvelles du bon Dieu, le salaud en question

d'Enfants de salaud, la figure historique Pierre Laval dans le

Pétain de Jean Marbœuf ou encore le gourou d'une secte

cosmique dans Fallait pas !... Jean Yanne ? L'homme que vous

adorez détester...

 

FILMOGRAPHIE

 

1964 La vie à l'envers (Jessua)

 

1965 L'amour à la chaîne (De Givray)

 

      Jaloux comme un tigre (Cowl)

 

      La ligne de démarcation (Chabrol)

 

      Monnaie de singe (Robert)

 

1966 Le Saint prend l'affût (Christian-Jaque)

 

      Dis-moi qui tuer (Périer)

 

      Bang-Bang (Piollet)

 

1967 Le vicomte règle ses comptes (Cloche)

 

      Week-end (Godard)

 

1968 Un drôle de colonel (Girault)

 

      Ces messieurs de la famille (André)

 

      Erotissimo (Pirès)

 

1969 Que la bête meure (Chabrol)

 

      Le boucher (Chabrol)

 

1970 Etes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de

ligne ? (Aurel)

 

      Fantasia chez les ploucs (Pirès)

 

      Laisse aller, c'est une valse (Lautner)

 

1971 Le saut de l'ange (Boisset)

 

      Nous ne vieillirons pas ensemble (Pialat)

 

1972 Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

(Yanne)

 

1973 Moi, y'en a vouloir des sous (Yanne)

 

1975 Chobizenesse (Yanne)

 

      D'amour et d'eau fraîche (Blanc)

 

1976 Armaguédon (Jessua)

 

1977 L'imprécateur (Bertucelli)

 

      Moi, fleur bleue (Le Hung)

 

1978 La raison d'état (Cayatte)

 

      Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (Yanne)

 

1981 Asphalte (Amar)

 

1982 Une journée en taxi (Ménard)

 

      Deux heures moins le quart avant Jesus-Christ

(Yanne)

 

1983 Papy fait de la résistance (Poiré)

 

      Hanna K. (id.) (Costa-Gavras)

 

1985 Liberté, égalité, choucroute (Yanne)

 

1984 Le téléphone sonne toujours deux fois (Vergne)

 

1986 Le paltoquet (Deville)

 

      Gauguin, le loup dans le soleil (Carlsen)

 

1987 Attention, bandits (Lelouch)

 

      Fucking Fernand (Mordillat)

 

      Cayenne Palace (Maline)

 

      Le Radeau de la Méduse (Azimi)

 

1988 Passe-passe (Gessner)

 

1990 Les secrets professionnels du docteur Apfelglück (sketch

Palud)

 

1991 La légende (Diamant-Berger)

 

      Le bal des casse-pieds (Robert)

 

      Indochine (Wergnier)

 

      Madame Bovary (Chabrol)

 

1992 Pétain (Marbœuf)

 

      La Sévillane (Toussaint)

 

1993 Chacun pour toi (Ribes)

 

      Profil bas (Zidi)

 

      Fausto (Duchemin)

 

      Regarde les hommes tomber (Audiard)

 

1994 Mo' (François)

 

      Victory (id.) (Peploe)

 

1995 Des nouvelles du Bon Dieu (Le Pêcheur)

 

      Désiré (Murat)

 

      Beaumarchais l'insolent (Molinaro)

 

      Enfants de salaud (MArshall)

 

      Le hussard sur le toit (Rappeneau)

 

      La dame du jeu (Brasi)

 

1996 Fallait pas !.. (Jugnot)

 

      La belle verte (Serreau)

 

1997 Tenue correcte exigée (Lioret)

 

1998 Hygiène de l'assassin (Ruggieri)

 

      Je règle mon pas sur le pas de mon père (Waterhouse)

 

      Belle maman (Aghion)