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John
Waters
John
Waters voit le jour le 22 avril 1946 à Baltimore
(Maryland),
et grandit à Lutherville, dans la proche banlieue,
adolescent
obsédé par la violence et le sang. Etudiant dans une
école
catholique, il en ressortira bien décidé à faire de sa vie
une
immense provocation. Au début des années 60, il défraye
déjà la
chronique en projetant à Baltimore ses courts métrages
en 8
mm, Hag in a Black Leather Jacket (1964) et Roman
Candles
(1966). C'est grâce à ces films qu'il fait la
connaissance
de ses égéries Mink Stole (à l'affiche de tous ses
films,
Cecil B. DeMented y compris) et le travesti Divine,
avec
lesquels il se lance envers et contre tous dans le long
métrage.
Self-made man, il s'occupe de tout : production,
lumière,
montage, et se retrouve vite catalogué
réalisateur
underground
fauché, ses films traitant de monstruosité
physique,
de scatologie, et se vautrant joyeusement dans le
kitsch
absolu, le très mauvais goût et le “comique sexuel”
ambigu.
Marqué par les procès du gang de Charles Manson et
de
celui de Patty Hearst (devenue comédienne dans ses films),
Waters
signe, dans cette mouvance, deux de ses plus virulents
pamphlets
: Pink flamingos, pour lequel il devra payer une
amende
decinq mille dollars pour obscénité (Divine y mange
des
crottes de chien) et Female trouble (Divine s'y viole sans
l'aide
de quiconque). Son œuvre commence alors à être
reconnue,
et un public fidèle le consacre chef de file des
réalisateur
culte des années 70. C'est finalement avec Polyester
que
Waters connaît la renommée internationale. Particularité
du film
: il se présente en “Odorama”,les spectateurs étant
invités
à gratter des pastilles odorifères pendant la projection –
et pas
que de la fleur de rose. Hairspray marquera un tournant
dans sa
carrière, puisque le film est destiné à public plus large.
Critique
acerbe de la société américaine à travers une famille
moyenne
des années 60, ce film continue, dans le créneau “film
culte”,
d'ameuter une foule de cinéphiles reconnaissants. Mais
la fin
des années 80 marque un tournant dans la carrière de
John
Waters, fortement affligé par le décès de Divine.
Reprenant
finalement du poil de la bête, il tourne Cry-Baby,
qui
révèle définitivement Johnny Depp dans le rôle de la
gueule
d'ange moins simplette qu'il n'y paraît. En 1994, Waters
tourne
son premier film sous l'égide d'une major, Serial
mother,
où Kathleen Turner campe une honorable mère de
famille
qui massacre quiconque se met en travers de son
chemin...
En marge de ces activités cinématographiques, John
Waters
a également publié deux ouvrages, "Shock Value" et
"Crackpot",
où il narre avec causticité le catalogue de ses
obsessions.
Pour revenir au cinéma, Waters, surnommé “le
pape du
trash”, retrouve une veine candide et joyeuse avec le
caustique,
mais non point méchant Pecker, ou l'odyssée d'un
jeune
photographe propulsé star du jour au lendemain par les
critiques
new-yorkais. Cecil B. Demented, qui était un projet
de très
longue date, se présente aujourd'hui un peu comme un
hommage
du réalisateur à lui-même, à son goût pour le cinéma
militant,
outrancier et révolté, et à son mépris affiché pour le
mythe
hollywoodien.
FILMOGRAPHIE
1967
Eat Your Make-Up !
1969
Mondo Trasho
1972
Pink Flamingos (id.)
1975
Female Trouble (id.)
1977
Desperate Living
1981
Polyester (id.)
1988
Hairspray (id.)
1990
Cry-Baby (id.)
1994
Serial Mom (Serial mother)
1998
Pecker (id.)
2000
Cecil B. DeMented (id.)