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Lars
von Trier
Lars
von Trier est né à Copenhague, au Danemark, le 13 avril
1956. A
partir de 1971, il commence à réaliser des courts
métrages,
notamment en Super-8 grâce à une caméra que lui a
offerte
sa mère. A partir de 1974, une fois ses études
secondaires
terminées, il intègre l'Ecole National de Cinéma du
Danemark,
mais ses professeurs sont persuadés qu'il n'ira nulle
part.
Pourtant, son film de fins d'études, Befrielsesbilleder
(“Images
d'une libération”) se voit couronné au Festival des
films
d'école de Münich en 1982.
Lars
von Trier débute dans la vie active en réalisant un
chapelet
de publicités, quarante au total, qui lui permettent de
se
faire la main et de trouver ses marques, son style. Un univers
lourd
de contraintes psychanalytiques et d'ambiances glauques,
qu'il
réunira pour son premier long métrage, The element of
crime,
enquête policière délirante, bourrée de références et
entièrement
tournée dans un sublime contre-jour noir et jaune.
Le film
essaimera rapidement les ciné-clubs européens pour
devenir
culte. Ce premier opus sera suivi de l'étrange et
envoûtant
Epidemic, qui décline, en trois styles de narration
(le
documentaire, la reconstitution historique léchée et la
fiction
hypperréaliste) son postulat de film dans le film, hanté
par le
spectre de la peste et de la possession. Qui a vu
Epidemic
se souvient nécessairement de la scène finale, dans
laquelle
le comédien Udo Kier dans son propre rôle, sous
l'emprise
d'une séance d'hypnose, révélait des faits horribles sur
sa
jeunesse. Quatre ans plus tard, Lars von Trier conclue sa
trilogie
en “E” avec Europa, encore un film où éclate le brio à
nul
autre pareil d'une mise en scène hallucinante. Et encore des
références
à l'expressionnisme pour cette histoire d'un jeune
Américain
qui revient dans son pays natal, l'Allemagne, au
sortir
de la Seconde Guerre mondiale, et qui se retrouve
confronté
à un groupe nazi, les Loups-Garous. Ce film marque
la
première collaboration du réalisateur avec Jean-Marc Barr,
qu'il
retrouvera en 1997 pour un second rôle dans Breaking
the
waves, un mélodrame d'amour fou, tourbillonnant et
assumé
comme tel, filmé en caméra digitale et situé à une
époque
indéterminée du siècle, en Ecosse. Le film, Grand Prix
du Jury
à Cannes 1997, révèle dans la foulée le talent d'Emily
Watson
(nommée aux Oscars), ainsi que le comédien suédois
Stellan
Skarsgård.
Entre-temps,
le réalisateur danois, devenu un des visionnaires
les
plus attendus de la planète cinéma, créant l'événement à
chaque
film, s'est attelé à la création d'une série télévisée,
"Riget",
prenant pour cadre un hôpital de Copenhague ou
fantômes
et médecins vivent dans la plus imparfaite harmonie.
Sortie
au cinéma sous le titre The Kingdom et diffusée à la
télévision
sous celui de "L'hôpital et ses fantômes", cette série
sera
complétée par une suite réalisée en 1997, The Kingdom
II. Un
an plus tard, Cannes accueille, toujours en sélection
officielle,
Les idiots, qui, avec Festen de Thomas Vinterberg,
marque
le baptême d'un “nouveau cinéma” réalisé selon les
règles
du Dogme 95, une charte très précise quant aux
techniques
de réalisation et à certaines contraintes logistiques.
Les
idiots, qui prend pour personnages principaux une tribu de
jeunes
gens ayant décidé de se faire passer pour fous, fascine
ou
déçoit, mais repart bredouille du festival. Ce qui n'est pas le
cas de
Dancer in the dark, nouveau mélo flamboyant que Von
Trier
réalise toujours en vidéo digitale, et qui rencontre le plus
grand
honneur possible décerné à un film, la Palme d'or, sans
oublier
un prix d'interprétation pour Björk.
Lars
von Trier, grand hypocondriaque et claustrophobe devant
l'Eternel,
allergique à tout moyen de trasport autre que le mini-
van,
vient en outre de terminer un téléfilm, "D-Dag", et a, a
priori,
abandonné son projet intitulé Dimension, pour lequel il
filmait
des comédiens à raison de quelques minutes par an, et
sur une
durée de vingt-cinq ans.
FILMOGRAPHIE
1984
The Element of Crime (id.)
1988
Epidemic (id.)
1991
Europa (id.)
1995
Riget (The Kingdom)
1996
Breaking the Waves (id.)
1997
Riget II (The Kingdom II)
1998
Idioterne (Les idiots)
2000
Dancer in the Dark (id.)