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Karin Viard
Née le 24 janvier 1966 à Rouen, Karin Viard a suivi
les cours du Conservatoire de sa ville satale, puis, une fois débarquée à
Paris, de l'Atelier Blanche Salant et de Véra Gregh. Depuis, elle alterne théâtre
("Le Tartuffe", "Nina, c'est autre chose", "La
famille", "Les filles du néant ou le guignol de Dieu",
"Inaccessibles amours"), productions télévisées ("Les gens ne
sont pas forcément ignobles", "Urgence d'aimer", "L'auberge
des noyers", etc.), courts et surtout longs métrages. Karin (sans “e”, ce
n'est pas une coquille) semble s'illustrer depuis plusieurs années dans un
registre de personnages de jeunes femmes délurées, gouailleuses, voire “grande
gueule”. Volubile, charmeuse et toujours drôle, elle sait donner du relief à
chacune de ses compositions. Esthéticienne rose bonbon dans Tatie Danielle,
maîtresse du boucher joué par Jean-Claude Dreyfus dans Delicatessen,
strip-teaseuse dans La nage indienne, architecte bon teint dans Adultère
(mode d'emploi), night-clubbeuse délurée dans Fast ou randonneuse
râleuse dans Les randonneurs, son registre ne cesse de s'élargir de film
en film.
Dans Je ne vois pas ce qu'on me trouve, elle
perdait ainsi un peu de sa gouaille et de sa volubilité pour incarner un personnage
plus mystérieux que d'habitude (l'attachée de prese d'un festival de province),
mais retrouvait, en tenant le rôle vedette de La nouvelle Eve (film qui
la fait connaître d'un plus large public), cette silhouette de jeune femme
aventureuse et fragile à la fois... Tournant sans arrêt depuis le début des
années 90, elle sera de la parodie de sitcom Mes amis en “comédienne”
nunuche, puis du biopic de George Sand signé Diane Kurys, Les enfants du
siècle. Elle tient en 1999 l'un de ses rôles les plus poignants, celui
d'une jeune femme enceinte et atteinte d'un cancer, et qui devra donc lutter
pour deux dans Haut les cœurs ! de Sólveig Anspach. Elle remporte
d'ailleurs le César de la Meilleure actrice pour le rôle. Dans La parenthèse
enchantée de Michel Spinosa, elle est Eve, dont le mariage avec Paul
(Roschdy Zem) peine à s'accorder à la révolution des mœurs des années 70. Autre
mariage autres fantômes, ceux d'Un jeu d'enfants de Laurent Tuel, où
elle soupçonne ses enfants d'être possédés alors que son mari sombre dans la
folie. Vue tout récemment en orthophoniste survoltée dans Reines d'un jour
de Marion Vernoux et en épouse d'un homme schizophrène dans L'emploi du
temps, revoici la grande Karin en mariée à un loser aigri et radin (Denis
Podalydès) mais qui fait tout pour s'en sortir, dans Embrassez qui vous
voudrez... Pour l'heure, à part pouponner l'enfant qu'elle a eu du chef
opérateur Laurent Machuel, deux projets attendent la comédienne, dont le film
qui sort aujourd'hui, France Boutique, où les déboires existentiels du
couple qu'elle forme avec François Cluzet à la tête d'une entreprise de
téléachat d'une ringardise touchante et menacée par la faillite. Elle vient
aussi de terminer le tournage de Le rôle de sa vie, un film signé
François Favrat dans lequel on retrouvera aussi Claire Maurier, Agnès Jaoui et
Jonathan Zaccaï.
FILMOGRAPHIE
1989 Tatie Danielle (Chatiliez)
1991 Delicatessen (Jeunet, Caro)
1992 Riens du tout (Klapisch)
Max
et Jérémie (Devers)
1993 Ce que femme veut (Jumel)
La
nage indienne (Durringer)
1994 Le fils préféré (Garcia)
La
séparation (Vincent)
1995 La haine (Kassovitz)
Fast
(Desarthe)
Emmène-moi
(Spinosa)
Vacances
en famille (épisode “Une visite”) (Harel)
Adultère
(mode d'emploi) (Pascal)
1996 Le journal du séducteur (Dubroux)
Fourbi
(Tanner)
Les
victimes (Grandperret)
Les
randonneurs (Harel)
1997 Je ne vois pas ce qu'on me trouve (Vincent)
1998 La nouvelle Eve (Corsini)
Mes
amis (Hazanavicius)
Les
enfants du siècle (Kurys)
1999 Haut les cœurs ! (Anspach)
2000 La parenthèse enchantée (Spinosa)
2001 Un jeu d'enfants (Tuel)
Reines
d'un jour (Vernoux)
L'emploi
du temps (Cantet)
2002 Embrassez qui vous voudrez (Blanc)
2003 France
Boutique (Marshall)