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Marie Trintignant

 

Marie Trintignant, qui est née à Paris le 21 janvier 1962, n'est

autre que la fille de Jean-Louis Trintignant et de la réalisatrice

Nadine Trintignant. Elevée dans le monde du cinéma, elle

apparaît enfant dans les films de sa mère, mais c'est en 1978,

alors qu'elle n'est encore qu'adolescente, qu'on la remarque

véritablement. Le film, Série noire, réalisé par Alain Corneau

et scénarisé par l'écrivain George Perec, marque d'emblée les

annales du film noir grâce à l'ambiance glauque et désespérée

qui en émane. Marie Trintignant, en adolescente quasi autiste à

l'intense regard noir, impose immédiatement un personnage,

une silhouette sombre et muette. La suite immédiate de la

carrière de la jeune comédienne reste calme. Un petit rôle dans

La terrasse de Scola, des personnages plus conséquents dans

des films passés inaperçus (Les îles, Un matin rouge), il

faudra attendre que Claude Chabrol, vers la fin des années 80,

saisisse toute la portée de son personnage, à la fois énigmatique

et sensuel, aidé par un timbre grave et un regard profond, pour

voir relancée la carrière de la comédienne. Dans Une affaire

de femmes, elle incarne une jeune prostituée, amie de l'héroïne

(jouée par Isabelle Huppert), et dans Betty, dont elle tient le

rôle-titre, elle est une alcoolique, en rupture avec une famille

bourgeoise, qui sème le désordre dans le couple qui la

recueille. Ce début des années 90 marque donc le retour en

grâce d'une actrice qualifiée de “rare”, et qui, ô surprise, s'avère

excellente dans le registre de la comédie. Elle trouve en effet

ses meilleurs rôles dans les films de Pierre Salvadori, Cible

émouvante, dans lequel elle incarne une adorable voleuse, et

dans ... comme elle respire, où elle est une bien touchante

menteuse. Des personnages burlesques mais graves aussi, ces

deux qualificatifs (voleuse, menteuse) étant les symptômes de

pathologies médicales ! Un personnage sur le fil du rasoir de la

folie qu'elle reprend plus ou moins dans Le cri de la soie, avec

le rôle d'une jeune femme du début du siècle obsédée par la

soie au point de commettre un meurtre. Juge d'instruction dans

Le cousin, mais aussi mère fantasmée successivement de la

petite Ponette et du meutrier de Promenons-nous dans les

bois, ces deux apparitions pourraient bien résumer la

personnalité peu commune de l'actrice : lointaine, comme

rêvée, avec un regard triste qui pourrait bien exprimer aussi

toute la compassion du monde, Marie Trintignant est une

comédienne complexe qu'il est décidément difficile de

cataloguer. Aujourd'hui maman polynésienne dans Le prince

du Pacifique, elle sera bientôt journaliste dans Harrison's

flowers (pour lequel elle a retrouvé Elie Chouraqui, qui l'avait

dirigée dans Les marmottes) puis malmenée par Albert

Dupontel dans Petite misère.

 

 

 

FILMOGRAPHIE

 

1967 Mon amour, mon amour (N. Trintignant)

 

1971 Ça n'arrive qu'aux autres (N. Trintignant)

 

1973 Défense de savoir (N. Trintignant)

 

1978 Série noire (Corneau)

 

1979 Premier voyage (N. Trintignant)

 

1980 La terrazza (La terrasse) (Scola)

 

1981 Un matin rouge (Aublanc)

 

1982 Les îles (Azimi)

 

1984 L'été prochain (N. Trintignant)

 

1987 Noyade interdite (Granier-Deferre)

 

      La maison de Jeanne (Clément)

 

1988 Une affaire de femmes (Chabrol)

 

1989 Wings of Fame (Les ailes de la renommée) (Votocek)

 

1990 Alberto express (A. Joffé)

 

      Nuit d'été en ville (Deville)

 

1991 Betty (Chabrol)

 

1992 L'instinct de l'ange (Dembo)

 

      Cible émouvante (Salvadori)

 

1993 Les marmottes (Chouraqui)

 

      Hoffman's Hunger (De Winter)

 

1994 Les apprentis (Salvadori)

 

      Fugueuses (N. Trintignant)

 

1995 Des nouvelles du Bon Dieu (Le Pêcheur)

 

      Le cri de la soie (Marciano)

 

      Portraits chinois (Dugowson)

 

1996 Ponette (Doillon)

 

      Les démons de Jésus (Bonvoisin)

 

1997 Le cousin (Corneau)

 

      ... comme elle respire (Salvadori)

 

1999 Promenons-nous dans les bois (Delplanque)

 

2000 Harrison's Flowers (id.) (Chouraqui)

 

      Le prince du Pacifique (Corneau)

 

2001 Petite misère (Boon, Brandenburger)