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Philippe Torreton
Né un beau jour de l'année 1966 en Normandie, c'est
grâce à sa timidité excessive que Philippe Torreton arrive à la scène. Il n'a
que 12 ans quand sa mère l'inscrit dans un club de théâtre de sa ville (Rouen)
afin de lui permettre de surmontes ses peurs. Les années passent et Philippe
rêve pourtant de devenir... flic ! Tandis qu'il attend le dossier pour
passer le concours d'inspecteur, il tente le Conservatoire d'Art Dramatique de
Paris, pour voir. Il est reçu du premier coup ! Nous sommes alors en 1987.
Trois ans plus tard, chaudement recommandé par son professeur Daniel Mesguich,
il entre à la Comédie-Française, alors encore sous la direction d'Antoine
Vitez. Il y restera jusqu'à la fin 1998, après sept ans de bons et loyaux
services dans une ambiance mitigée qu'il ne se privera pas de critiquer au
sortir de la vénérable institution. Mais un peu de ruage dans les brancards ne
fait jamais de mal... Il aura entre-temps exploré le répertoire classique sous
la direction de Vitez, Jean-Pierre Vincent, Dario Fo, Claude Régy et Georges
Lavaudant, entre autres. Bertrand Tavernier le remarque dans "Le malade
imaginaire", mis en scène par Gildas Bourdet, et lui confie le rôle d'un
jeune et ambitieux inspecteur de police dans L.627. Entre deux films où
il apparaît toujours en second couteau (difficile de faire le joli cœur avec
pareille gueule !), Philippe Torreton se voit à nouveau sollicité par
Bertrand Tavernier, qui lui offre à nouveau un rôle dans L'appât, puis
le rôle-titre du formidable Capitaine Conan, celui d'un “chien de
guerre” au cœur des événements de 14-18. Il n'est rien de dire que
Torreton portait littéralement le film à bout de bras, et avec une générosité
et une énergie rarement rencontrées chez un jeune comédien. C'est la
consécration, populaire comme critique, puisque le comédien décroche le César
du Meilleur acteur en 1997. Tavernier étant un fidèle parmi les fidèles, il
retrouve son acteur désormais fétiche pour sa chronique contemporaine Ça
commence aujourd'hui, dans lequel Philippe Torreton est un jeune
instituteur de maternelle confronté au quotidien difficile et à un contexte
social tout aussi âpre. Dans Tôt ou tard..., réalisé par son épouse
Anne-Marie Etienne, il jouait un violoncelliste qui passe son temps à louper
l'amour de sa vie, et il tient ensuite un manège d'autos-tampons dans Félix
et Lola, une romance tournée sous la férule de Patrice Leconte. Autre valse
amoureuse, la comédie fantastique, Vertiges de l'amour, dans le rôle de
Vincent qui voit ses doutes sentimentaux – survenant alors qu'il épouse la
pétillante Hélène (Sophie-Charlotte Husson) – se transformer en un jour
sans fin. Il devient ensuite Napoléon Bonaparte en personne dans Monsieur N.,
film qui retrace les derniers jours de l'empereur à Sainte-Hélène, puis revient
à notre époque en campant un père de famille pour le moins louche dans le
troublant Corps à corps qu'il effectue avec Emmanuelle Seigner.
FILMOGRAPHIE
1991 La neige et le feu (Pinoteau)
1992 L.627 (Tavernier)
Une
nouvelle vie (Assayas)
1993 L'ange noir (Brisseau)
1994 Oublie-moi (Lvovsky)
La
servante aimante (Douchet)
1995 L'appât (Tavernier)
1996 Capitaine Conan (Tavernier)
Le
bel été 1914 (Chalonge)
1998 Ça commence aujourd'hui (Tavernier)
1999 Tôt ou tard... (Etienne)
2000 Félix et Lola (Leconte)
2001 Vertiges de l'amour (Chouchan)
2002 Monsieur N. (De Caunes)
2003 Corps à corps (Hanss)