<< : >> |
Sylvie Testud
Sylvie Testud, aux lointaines origines italiennes, est née
le 17 janvier 1971 à Lyon. Après son bac, et parce qu'elle a eu un coup de
cœur sans précédent pour Charlotte Gainsbourg dans L'effrontée, elle décide de
devenir comédienne. Elle monte alors à Paris sous couvert d'études d'histoire,
mais s'attache surtout à suivre, en auditrice libre, l'enseignement du Cours
Florent. Elle parfait ensuite sa formation au Conservatoire, dans les classes
de Dominique Valadié, de Jacques Lassalle et de Catherine Hiégel, entre 1993 et
1996. Dans l'intervalle, elle trouve des petits rôles au cinéma, notamment dans
L'histoire du garçon qui voulait qu'on l'embrasse (une jeune fille dans une
soirée) et Couples et amants, et c'est un peu par hasard qu'elle décroche son
premier grand rôle outre-Rhin, pour un film qui nécessitait une actrice
française. Ce sera Maries Lied, le portrait de deux nobles dans la Prusse de
1913, et contre toute attente, le film est un succès qui fait connaître la
comédienne en Allemagne, lui permettant de rebondir immédiatement sur un
nouveau premier rôle dans la success-story Jenseits der Stille, l'histoire
d'une jeune fille dont les parents sont sourds-muets et qui devient une star de
la clarinette. Bingo ! Sylvie décroche l'équivalent allemand du César de
la Meilleure actrice, devenant une célébrité en Allemagne alors même qu'elle
n'est toujours qu'une parfaite inconnue en France ! Ce qui ne durera pas
longtemps : pour défier la morosité d'un couple provincial dans le très
beau Karnaval, la jeune comédienne acquiert immédiatement ses galons de star
montante en France (nomination au César du Meilleur espoir féminin à la clé).
Elle réapparaît rapidement au cinéma, d'abord dans un court métrage de la chef
opératrice Caroline Champetier (Marée haute), puis dans une salve de films où
la douce intériorité, l'étrange regard bleuté et la violence sourde de la
comédienne font des étincelles. Outre La chambre obscure, premier long d'une
ex-critique de cinéma, le Sade de Benoît Jacquot dans lequel elle réalise une
sympathique participation aux côtés de Daniel Auteuil, et La captive, où elle
se soumet aux désirs de son amant incarné par Stanislas Merhar, on se
souviendra surtout de son interprétation hallucinante et hallucinée de Christine
Papin dans Les blessures assassines, qui lui permet toutefois de repartir avec
le César du meilleur espoir. Le succès ne semble pas lui monter à la tête. La
jeune actrice tourne désormais avec les plus grands, comme Manoel de Oliveira
(Je rentre à la maison), mais n'en oublie pas pour autant les moins connus
comme Jesse Peretz, pour qui elle accepte d'interpréter une domestique dans The
Château, ou encore Antoine Santana et son premier long Un moment de bonheur.
Elle est sublime aux côtés de Sergi Lopez dans le dernier film de Manuel
Poirier Les femmes… ou les enfants d'abord. Dans Tangos volés, elle s'adonne à
la célèbre danse argentine aux bras de Guy ‘Nestor Burma’ Marchand, avant de se
retrouver au cœur d'un conflit familial entre Depardieu père et Depardieu fils
dans Aime ton père. Après Stupeur et tremblements, où elle incarne une jeune
Belge prise dans l'étau d'une multinationale au Japon, elle est l’amante de
Sami Bouajila, accessoirement supporter du football-club de Lens, dans Vivre me
tue, puis une adorable délinquante qui fait les quatre cents coups avec une
juge d’instruction dans Filles uniques. Serial-killeuse à la multiple
personnalité dans Dédales (son premier rôle de méchante), femme écrivain qui
assiste, impuissante, à l'emménagement de sa mère (Aurore Clément) et de son
piano dans Demain je déménage de Chantal Akerman, technicienne de surface
s’improvisant braqueuse dans Tout pour l'oseille, elle est Léa protagoniste du
film choral Cause toujours ! de Jeanne Labrune et la dévastatrice Victoire
dans le film éponyme de Stéphanie Murat. Après Les mots bleus sous la direction
d’Alain Corneau , on la découvre aujourd’hui en tenancière de bar routier
sympathique et chaleureux dans La vie est à nous ! de Gérard Krawczyk
avant de la retrouver, si les rumeurs se confirment, aux côtés de Marion
Cotillard dans le biopic sur Edith Piaf, La vie en rose dirigé par Olivier
Dahan.
FILMOGRAPHIE
1991 Carne (Noé)
1994 L'histoire du garçon qui voulait qu'on l'embrasse
(Harel)
Couples et
amants (Lvoff)
Maries
Lied : Ich war, ich weiss nicht wo (Brücher)
1995 Le
plus bel âge... (Haudepin)
Délit mineur (Girod)
1996
Jenseits der Stille (Link)
1997
Flammen in Paradies (Les raisons du cœur) (Imhoof)
Sentimental Education (Leigh)
1998
Karnaval (Vincent)
In Heaven (Bindlechner)
Pünktchen und Anton (Link)
The Misadventures of Margaret (Les
folies de Margaret) (Skeet)
1999 La
captive (Akerman)
La chambre obscure (Questerbert)
Jedermanns Fest (Lehner)
2000 Sade
(Jacquot)
Les blessures assassines (Denis)
Tangos volés (de Gregorio)
2001 The
Château (id.) (Peretz)
Les femmes... ou les enfants
d'abord... (Poirier)
Aime ton père (Berger)
Je rentre à la maison (De Oliveira)
2002
Stupeur et tremblements (Corneau)
Anna M. (Spinosa)
Je t'aime, je t'adore (Bontzolakis)
Vivre me tue (Sinapi)
2003
Filles uniques (Jolivet)
Dédales (Manzor)
10 petits blêmes (Lévy)
Demain on déménage (Akerman)
Tout pour
l'oseille (Van Effenterre)
Cause
toujours ! (Labrune)
2004
Victoire (Murat)
Les mots
bleus (Corneau)
2005 La
vie est à nous ! (Krawczyk)
2006 La
vie en rose (Dahan)