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Oliver Stone

 

Oliver Stone est né le 15 septembre 1946, à New York. De

mère française et de père américain, Stone commence ses

études à la Trinity Prep School, puis à l'université de Yale. Il

part à 18 ans s'installer à Saïgon afin d'y enseigner l'histoire, la

géographie, l'anglais et les mathématiques. Il s'engage quelque

temps plus tard sur un navire marchand comme manœuvre.

Après avoir silloné l'Asie, il s'installe au Mexique et écrit un

roman autobiographique (un peu comme Christine Bravo), "A

Child's Night Dream". Agé de 21 ans, Stone s'engage dans la

25e Division d'infanterie de l'armée américaine. On est alors en

pleine Guerre du Vietnam. Envoyé près de la frontière

cambodgienne, où il est blessé à deux reprises, il est rapatrié en

novembre 1968 et décoré de la Bronze Star et du Purple Heart,

très haute distinction de l'armée américaine. De retour à la vie

civile, Oliver Stone reprend ses études et obtient un diplôme à

la section cinéma de l'université de New York en 1971. Durant

ses études, il réalise des courts métrages comme Last Year in

Vietnam, Madman of Martinique et Michael and Marie.

C'est au Canada, en 1974, qu'il réalise et monte son premier

film, Seizure, d'après son propre scénario, pour 150 000

dollars. Il gagne ensuite Hollywood et connaît la gloire avec le

scénario de Midnight express en 1978. Son premier film

américain en tant que réalisateur sera La main du cauchemar,

en 1981. Il se consacre ensuite pendant quelque temps à

l'écriture, et signe avec John Milius le scénario de Conan le

barbare, écrit le remake de Scarface et collabore à celui de

L'année du dragon. A la suite de sa rencontre avec le

journaliste Richard Boyle, il écrit, réalise et produit Salvador,

qui obtient deux citations à l'Oscar. Les fonds générés par le

film lui permettent de financer un projet plus personnel :

Platoon. Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, cette

chronique de la Guerre du Vietnam dans ce qu'elle a de plus

horrible permet au réalisateur de s'exprimer sur un sujet qui lui

tient à cœur, en adoptant un parti pris de réalisme saisissant. Il

y reviendra dans Né un 4-juillet, par le biais du calvaire d'un

vétéran devenu impuissant, premier grand rôle dramatique de

Tom Cruise : la puissance émotionnelle alliée à son art de

l'esbrouffe visuelle lui valent un deuxième Oscar (mérité) du

meilleur réalisateur. Entre ciel et terre clôt avec ambition,

mais avec un bonheur relatif, sa trilogie autour du Vietnam en

prenant pour point de vue celui des Vietnamiens et en tentant

de renouer avec le souffle épique d'Autant en emporte le

vent.

Eclectique, Oliver Stone aura entre-temps pénétré le milieu des

raiders de Wall Street, offrant à Michael Douglas son premier

Oscar en tant qu'acteur, puis s'attèle à la vie et l'œuvre de Jim

Morrison, leader des Doors. Sans oublier Talk radio, son

œuvre la plus méconnue, un modèle de huis-clos axé sur le

meurtre d'un animateur radio provocateur, incarné par un

étourdissant Eric Bogosian.

Scénariste et réalisateur accompli, Oliver Stone est aussi

l'instigateur de nombreuses polémiques à force de creuser là où

ça fait mal : tout d'abord celle tournant autour de l'assassinat de

Kennedy pour son JFK mènera le Congrès à faire passer une

loi votée par George Bush qui autorisa l'accès à des millions de

pages de documents gouvernementaux qui avaient été gardés

secrets jusque-là. Ensuite, en dressant un portrait sans

complaisance de Nixon, le plus détesté de tous les présidents

américains, il s'aliène sans surprise ses descendants et une

partie des historiens qui crient au détournement de l'Histoire

(entre autres, la participation de Nixon à l'assassinat de...

Kennedy !). Avec Tueurs-nés, le style Oliver Stone atteint son

apogée dans la démesure visuelle : Bonnie and Clyde tendance

trash, entre génie et fourre-tout halluciné, le film hérisse le poil

de tous ses détracteurs et provoque illico un débat sur

l'influence de la violence sur la douce jeunesse suite à une série

de faits divers sanglants. Changement de cap quasi obligé pour

Oliver Stone, qui s'essaye avec brio au polar noir décalé (U-

Turn), et aujourd'hui au football américain avec L'enfer du

dimanche. L'occasion pour le réalisateur de travailler avec Al

Pacino après le projet avorté d'une biopic sur le général

panaméen Manuel Noriega, accusé de trafic de drogue. Outre

la préparation mouvementée de Beyond Borders, une romance

sur fond de politique onusienne d'aide aux défavorisés (encore

un sujet épineux !), Oliver Stone est aussi un producteur

heureux, à qui l'on doit notamment "Wild Palms", thriller télé

d'anticipation sur les dangers du virtuel, qui accède en 1993 au

statut de série culte.

 

FILMOGRAPHIE

 

1974 Seizure

 

1981 The Hand (La main du cauchemar)

 

1985 Salvador (id.)

 

1986 Platoon (id.)

 

1987 Wall Street (id.)

 

1988 Talk Radio (id.)

 

1990 Born on the 4th of July (Né un 4-juillet)

 

1991 The Doors (Les Doors)

 

      JFK (id.)

 

1993 Heaven and Earth (Entre ciel et terre)

 

1994 Natural Born Killers (Tueurs-nés)

 

1995 Nixon (id.)

 

1997 U-Turn (id.)

 

1999 Any Given Sunday (L'enfer du dimanche)