<< : >> |
Steven Spielberg
Qui aurait pu dire, le 18 décembre 1947, que venait
de naître un des prodiges du cinéma ? Pas grand monde, excepté peut-être
Madame Soleil. Toujours est-il que c'est à Cincinnati, dans l'Ohio, que voit le
jour le petit Steven Spielberg. Ses parents, Leah et Arnold, le laissent vite
exprimer son imagination. Spielberg s'abreuve de Fantasia, Bambi, Peter Pan,
et tourne très vite ses premiers petits films avec la caméra Super-8 de son
père. Des courts dont la qualité ira crescendo. Dès l'âge de 13 ans, il écrit
ses propres scénarios, dessine lui-même des story-boards très détaillés et
compose même les musiques de ses films. Curieux de tout, il s'initie également
aux maquettes, à l'animation, aux prises de vue image par image, et réalise à
14 ans son premier “vrai” court métrage, Escape to Nowhere, qui recrée
les campagnes du maréchal Rommel. Un film pour lequel Spielberg utilise… trois
figurants ! Installé à Phoenix avec ses parents, il se prend de passion
pour la science-fiction, et tourne en 1964 Fire Light, un film au budget
mirobolant de 500 dollars. Diffusé dans une seule salle, il en récoltera 600.
Mais 1964 est aussi l'année du divorce de ses parents. Pris dans la tourmente
familiale, il s'installe en Californie et se voit refuser l'entrée d'une école
de cinéma (tout comme Besson se verra refoulé de l'Idhec pour avoir cité
Spielberg parmi ses réalisateurs préférés !). Qu'à cela ne tienne :
Steven intègre la Cal State University de Long Island, à New York, et suit des
cours d'anglais. Mais les quatre années d'université lui permettront surtout de
se forger une culture cinématographique. Il découvre alors le cinéma européen,
tourne de nombreux films expérimentaux et en visionne à la pelle. En 1968, il
fait ses premiers essais dans le 35 mm et réalise le court métrage Amblin,
avec l'aide de Allen Daviau, futur chef opérateur de E.T., La couleur
pourpre et L'empire du soleil. Récompensé à divers festivals, Amblin
vaut à son auteur une proposition de la Universal, qui lui offre un contrat
de réalisateur télévision. Ainsi, en 1969, Spielberg réalise le pilote de la
série "Night Gallery" et, en 1970, un épisode de "Docteur Marcus
Welby". Par la suite, il réalisera des épisodes pour les
séries "Columbo" ou "Les règles du jeu"… Promis à un
bel avenir télévisuel, Spielberg vise cependant plus haut. Aussi, quand sa
secrétaire lui présente une nouvelle intitulée "Duel", écrite par
Richard Matheson, il sent l'opportunité venir. Après seize semaines de
tournage, "Duel", premier téléfilm personnel de Spielberg, est enfin
en boîte. Acclamée lors de sa diffusion, l'œuvre sort en salle en Europe où le
triomphe est immédiat, avec aussi à la clé le Grand Prix du Festival d'Avoriaz
et quelques autres récompenses. Confiants en l'avenir de Steven Spielberg,
David Brown et Richard D. Zanuck proposent à ce jeune talent de tourner son
premier long métrage cinéma. Sugarland express est le fruit de
cette volonté. L'année suivante, Spielberg s'inscrit définitivement dans le
peloton de tête des jeunes réalisateurs américains en sortant Les dents de
la mer. La consécration viendra deux ans plus tard, avec Rencontres du
troisième type. Un chef-d'œuvre. Avec son ami George Lucas, qui vient de
sortir Star Wars, Spielberg voit grand. A eux deux, ils mettent au point
une idée de film : Les aventuriers de l'arche perdue. Le projet se
concrétisera, avec le succès que l'on sait, en 1981. Fort de sa renommée,
Steven Spielberg réalise le film qui doit succéder, dans sa logique, à Rencontres
du troisième type : E.T. Sorti en 1982, le film est un hit
gigantesque. Pendant onze années, E.T. détiendra le record de recettes
aux États-Unis. Un record qui tombera sous les crocs acérés des tyrannosaures
de Jurassic Park, autre réalisation Spielberg. En 1984 sortira le
deuxième volet des aventures d'Indiana Jones, produit par Amblin Entertainment,
société fondée par Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall. L'argent
amassé par les péripéties de l'archéologue Ford permet à Spielberg de changer
radicalement de registre et de tourner La couleur pourpre : le film
recevra onze nominations aux Oscars. Empire du soleil et La liste de
Schindler connaîtront le même destin. Aujourd'hui, Steven Spielberg est un
réalisateur comblé et un producteur averti : après avoir produit la
trilogie Retour vers le futur et quelques autres blockbusters comme Qui
a peur de Roger Rabbit ?, Gremlins (dans lequel il fait une
apparition à bord d'un fauteuil roulant électrique), Poltergeist (dont
il est l'auteur), ou Men in black, Spielberg a créé la série "Les
contes de la crypte" (il en a réalisé deux épisodes), et a fondé, il y a
deux ans, SKG DreamWorks, avec Jeffrey Katzenberg (ex-responsable des studios
Disney) et David Geffen (magnat du disque). Après le spectaculaire Monde
perdu, suite de Jurassic Park, Spielberg revient coup sur coup à la
fresque historique, d'abord avec Amistad, relatant un épisode de la fin
de l'esclavagisme aux Etats-Unis, au XVIIIe siècle, et le très acclamé Il
faut sauver le soldat Ryan, situé au moment du débarquement allié en
Normandie, avec une impressionnante kyrielle de jeunes talents rassemblés
autour de Tom Hanks. Son prochain défi sera d'entrer dans une histoire que lui
a légué le monumental Stanley Kubrick, celle d'un jeune androïde programmé pour
aimer une famille, le surprenant A.I. – Intelligence artificielle,
où, si le jeune Haley Joel Osment fait des prodiges, le film divise la
critique. Mais il est difficile d'arrêter une locomotive Spielberg qui peut
tenir trois projets de front. Ainsi, à peine A.I. en boîte que le
réalisateur s'attelait à Minority report, autre fable de science-fiction
où une brigade de flics a les moyens d'arrêter les criminels avant même qu'ils
n'aient agi. Mais lorsque c'est un flic de la brigade qui se retrouve dans le
collimateur de ses collègues, l'affaire s'annonce salée. Autre histoire autres
stars, c'est Leonardo DiCaprio et Tom Hanks qui enchaîneront aussi sec avec
l'autre film (déjà quasiment terminé) de Spielberg, Catch Me if You Can,
d'après une histoire vraie, où un jeune expert en arnaques parvient à échapper
pendant des années au FBI en changeant sans cesse d'identité. Et parmi les
projets annoncés, on devrait retrouver l'aventurier Harrison Ford pour un
imminent Indiana Jones 4. Un projet surprenant, vu l'âge supposé du bondissant
archéologue, mais bon, Spielberg aussi sait rebondir...
FILMOGRAPHIE
1971 Duel (id.)
1974 The Sugarland Express (Sugarland express)
1975 Jaws (Les dents de la mer)
1977 Close Encounters of the Third Kind (Rencontres
du troisième type)
1979 1941 (id.)
1981 Raiders of the Lost Ark (Les aventuriers de
l'arche perdue)
1982 E.T. the Extra-Terrestrial (E.T.
l'extra-terrestre)
1983 Twilight Zone - The Movie (La quatrième
dimension) (un épisode)
1984 Indiana Jones and the Temple of Doom (Indiana
Jones et le temple maudit)
1985 The Color Purple (La couleur pourpre)
1987 Empire of the Sun (Empire du soleil)
1989 Indiana Jones and the Last Crusade (Indiana
Jones et la dernière croisade)
1990 Always (id.)
1991 Hook (id.)
1993 Jurassic Park (id.)
Schindler's
List (La liste de Schindler)
1996 The Lost World Jurassic Park (Le monde perdu
Jurassic Park)
1997 Amistad (id.)
1998 Saving Private Ryan (Il faut sauver le soldat
Ryan)
2001 AI - Artificial Intelligence (AI
– Intelligence artificielle)
2002 Minority report (id.)
2003 Catch Me if You Can