<< : >> |
Sissy Spacek
Difficile de ne pas lier définitivement le visage de
Sissy Spacek à celui de l'infortunée Carrie, déchaînée au bal de
l'horreur, orchestré par le virtuose De Palma. C'est dire combien sa prestation
a marqué tous les esprits mais c'est oublier qu'elle décrocha pour ce rôle sa
première nomination aux Oscars... à 28 ans ! Il faut dire que l'actrice,
née le 25 décembre 1949 à Quitman (Texas) a roulé sa bosse bien avant de passer
la porte des plateaux de cinéma : Sissy Spacek embraya comme chanteuse de
rock avant d'être l'élève attentive de Lee Strasberg (papa de la méthode
Actor's Studio) puis décoratrice de plateau. Après une apparition dans le Trash
de Paul Morrissey, vision crue des trottoirs de New York, elle est la lumineuse
Holly embarquée aux côtés de Martin Sheen dans La ballade sauvage
(1974), un road-movie tragique du plus énigmatique des cinéastes américains,
Terrence Malick. Elle y dévoile un charme particulier et un jeu tout en finesse
que sauront exploiter Alan Rudolph et surtout Robert Altman, qui l'enrôle en
1977 dans son curieux film puzzle, Trois femmes. La consécration vient
trois ans plus tard, avec Nashville lady, l'histoire vraie de Loretta
Lyne, fille de mineurs qu'un mari aimant aidera à percer dans la country music.
C'est l'année du triomphe, puisque son interprétation lui vaut pas moins de six
récompenses, dont le Golden Globe et l'Oscar de la meilleure actrice. Pour
autant, sa carrière se fait discrète et Sissy Spacek plutôt rare sur les écrans,
neuf films seulement dans les années 80, dont quelques rôles marquants : épouse
en quête de vérité dans le bouleversant Missing de Costa-Gavras (Palme
d'or à Cannes en 1982), fermière à poigne et épouse de Mel Gibson dans La
rivière, sœur courage dans le touchant Crimes du cœur, qui lui vaut
un second Golden Globe et sa cinquième nomination à l'Oscar. Depuis, ses
apparitions sont encore plus espacées et moins marquantes (la femme de Kevin
Costner dans JFK), jusqu'à ce que Paul Schrader lui offre un joli second
rôle dans Affliction, tout comme David Lynch avec Une histoire vraie,
celui de la fille d'un vieux monsieur qui décide de parcourir trois cents
kilomètres assis sur une tondeuse. Un chef d'œuvre on vous dit ! Un retour
en grâce pour la comédienne, qui double aujourd'hui la mise grâce à In the
bedroom, pour lequel elle remporte un Golden Globe et une sixième
nomination à l'Oscar. Bien joué Sissy !
FILMOGRAPHIE
1970 Trash (id.) (Morrissey)
1972 Prime Cut (Carnage) (Ritchie)
1972 Ginger in the Morning (G. Wiles)
1974 Badlands (La ballade sauvage) (Malick)
1976 Carrie (Carrie au bal du diable) (De Palma)
1977 Welcome to L.A (Welcome to Los Angeles)
(Rudolph)
Three
Women (Trois femmes) (Altman)
1979 Heartbeat (Les premiers beatnicks) (Byrum)
1980 Coal Miner's Daughter (Nashville Lady) (Apted)
1981 Raggedy Man (L'homme dans l'ombre) (Fisk)
1982 Missing (id.) (Costa-Gavras)
1983 The Man With Two Brains (L'homme aux deux
cerveaux) (Reiner)
1984 The River (La rivière) (Rydell)
1985 Marie (Donaldson)
1986 Violets Are Blue (Fisk)
Night
Mother (Goodnight mother) (Morre)
Crimes
of the Heart (Crimes du cœur) (Beresford)
1990 The Long Way Home (Le long chemin vers la
liberté) (Pearce)
1991 Hard Promises (Davidson)
JFK
(id.) (Stone)
1994 Trading Mom (Brelis)
1995 The Grass Harp (Matthau)
1997 Affliction (id.) (Schrader)
1998 Blast From the Past (Wilson)
1999 The Straight Story (Une histoire vraie) (Lynch)
2001 In the Bedroom (id.) (Field)
Tuck
Everlasting (Russell)
2002 Against the Current (Bromell)