Chloë Sevigny

 

On dit de Chloë Sevigny qu'elle serait une lointaine

descendante de la marquise de Sévigné. Toujours est-il qu'elle

naît (en 1975) et grandit dans le Connecticut, puis qu'elle passe

sa jeunesse à trainer avec les skaters du coin, avant de

rejoindre, la quinzaine venue, les pros de la glisse de

Washington Square, à Manhattan, où elle passe ses week-ends.

C'est là qu'elle est remarquée, en 1992, par une journaliste et

photographe du magazine de mode "Sassy", qui lui propose de

figurer en bonne place dans les pages dudit magazine, d'abord

en tant que mannequin puis en tant que conseillère “air du

temps”, le temps d'un été. Le photographe Larry Clark, fasciné

par la blonde jeune fille, lui offre son premier rôle au cinéma

dans Kids, ce qui ne change pas vraiment Chloë de son milieu

naturel puisque le film prend pour personnages principaux des

férus de skate. Son rôle, controversé, est celui d'une

adolescente cherchant désespérément le garçon qui lui a

transmis le sida, et Chloë gagne immédiatement ses galons de

jeune vedette montante du cinéma américain indépendant.

Harmony Korine, scénariste de Kids et qu'elle connaissait

depuis de nombreuses années, lui offre alors un des rôles

principaux de Gummo, poème trash au générique duquel la

comédienne figure également en tant que costumière. Car

Chloë est passionnée par la mode et fraye, alors qu'elle a à

peine 20 ans, avec la jet-set la plus “hip” de New York,

tournant dans des clips des Lemonheads ("Big Gay Heart") et

des Sonic Youth ("Sugar Kane"), devenant le figure de proue

des stylistes new-yorkais Kim Gordon et Von Furth et

continuant accessoirement son petit bonhomme de chemin au

cinéma. Celui-ci l'amène dans un premier temps à croiser Steve

Buscemi, qui lui offre le rôle d'une lolita larguée par un

vendeur de glaces dans Happy hour, puis celui de Volker

Schlöndorff, qui lui donne l'un des rôles principaux de son

polar Palmetto, resté inédit en France. Enfin, elle est un oiseau

de nuit perdue dans le New York des années 70 que prenait

pour cadre Les derniers jours du disco, de Whit Stillman.

Archétype de la “trash-girl” des années 90, la jeune actrice était

récemment à l'affiche d'Une carte du monde, avec Sigourney

Weaver et Julianne Moore, et tiendra le rôle de Jean, la

secretaire du terrible serial-killer d'American Psycho, d'après

le roman de Brett Easton Ellis. Elle sera également à l'affiche

du prochain film de Harmony Korine, Julien Donkey-Boy,

tourné selon les règles du Dogme.

 

FILMOGRAPHIE

 

1995 Kids (id.) (Clark)

 

1996 Trees Lounge (Happy hour) (Buscemi)

 

1997 Gummo (id.) (Korine)

 

1998 Palmetto (Schlöndorff)

 

      The Last Days of Disco (Les derniers jours du disco)

(Whitman)

 

      A Map of the World (Une carte du monde) (Elliott)

 

1999 Boys Don't Cry (id.) (Peirce)

 

      Julien Donkey-Boy (Korine)

 

      American Psycho (Harron)