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Michel Serrault

 

Qui l'eut cru ? Michel Serrault, le grand Michel Serrault, né à Brunoy, dans la banlieue parisienne, le 24 janvier 1928, a été recalé, après deux années passées à étudier la comédie au centre de spectacle de la Rue Blanche, lors de l'examen d'entrée au Conservatoire ! Qu'à cela ne tienne, il part en tournée en Allemagne jouer dans "Les fourberies de Scapin", puis rejoint la troupe de Robert Dhéry (futur tête pensante des Branquignols), avec lequel il se produit dans "Dugudu". En 1952, c'est la rencontre avec Jean Poiret, au cours des matinées classiques du théâtre Sarah-Bernhardt. La complicité avec celui-ci ne se démentira jamais. Alors que Serrault débute sur grand écran dans la comédie délirante Ah ! les belles bacchantes, avec Louis de Funès, la paire Serrault-Poiret se produit de concert à l'Olympia, à l'Alhambra et à Bobino. Au cinéma, ils forment un tandem comique qui fait des ravages sur près de trente longs métrages (dont Le fou du labo 4 ou Oh ! que mambo...). Sacha Guitry, qui les découvre à la télévision, leur donne les rôles principaux d'Assassins et voleurs, et Michel Serrault navigue à vue, pendant les années 60, entre planches et écran, avec toutefois une prédilection pour le théâtre : on le voit ainsi dans "Monsieur Dodd" d'Arthur Watkin, "Opération Lagrelèche", "Gugusse" de Marcel Achard ou encore "Le vison voyageur" de Jean-Loup Dabadie, en 1969. Son personnage débonnaire et criard lui vaut une célébrité qui ne cesse de croître, et qui trouve une de ses nombreuses apogées avec le personnage central du Viager, vieillard “mourant” qui enterre un à un les opportunistes qui ont cru bon de lui acheter sa maison en viager. Spécialisé dans la comédie débridée, Michel Serrault trouve par la suite en Jean-Pierre Mocky un complice qui lui fait aborder un registre plus grinçant, avec des films commes Un linceul n'a pas de poches ou L'ibis rouge. La fin des années 70 marque un grand tournant dans sa carrière : s'il triomphe à nouveau avec le personnage de l'hystérique Zaza dans La cage aux folles (et un César, un !), pour lequel il retrouve son complice Jean Poiret après plusieurs années de séparation, Michel Serrault aborde pour la première fois un registre dramatique dans lequel il va exceller : ainsi Pile ou face, Garde à vue (nouveau César à la clé) ou Mortelle randonnée, dans lequel il interprète un détective privé obsédé par la mort de sa fille et poursuivant une Isabelle Adjani qui la lui rappelle. Inquiétant, déroutant, le Michel Serrault de la maturité gagne le respect de ses pairs et devient un monument du cinéma français, avec encore un personnage de vieux flic désabusé et obsédé dans On ne meurt que deux fois. Il continue néanmoins à tourner de nombreuses comédies, qui s'avèrent souvent être des échecs : Vieille canaille, Les rois du gag, Liberté, égalité, choucroute ou Bonsoir... La seule exception notable sera, en 1995, Le bonheur est dans le pré d'Etienne Chatiliez. Son personnage reste dorénavant plus crédible dans les rôles dramatiques, et le point culminant de cette deuxième carrière sera son rôle de vieux juge désabusé qui tombe amoureux d'une jeune femme dans Nelly et monsieur Arnaud. Il récoltera d'ailleurs un troisième César pour l'occasion. Tueur à gages qui choisit son successeur dans Assassin(s) de Mathieu Kassovitz, paraplégique muet et torturé dans Le monde de Marty, Michel Serrault retrouvait récemment son personnage de vieux flic ironique dans Belphégor, le fantôme du Louvre, et incarne aujourd'hui un paysan bourru qui quitte sa ferme du Vercors dans Une hirondelle a fait le printemps. On le reverra prochainement aux côtés de Daniel Auteuil dans Vajont, tourné à Venise.

 

FILMOGRAPHIE

 

1954 Ah ! les belles bacchantes (Loubignac)

 

                Les diaboliques (Clouzot)

 

1995 Cette sacrée gamine (Boisrond)

 

1956 La terreur des dames (Boyer)

 

                La vie est belle (Pierre, Thibault)

 

                Adorables démons (Cloche)

 

                Assassins et voleurs (Guitry)

 

1957 Ça aussi c'est Paris (Cloche)

 

                Le naïf aux quarante enfants (Agostini)

 

                Clara et les méchants (André)

 

1958 Messieurs les ronds-de-cuir (Diamant-Berger)

 

                Oh! que mambo (Berry)

 

                Nina (Boyer)

 

1959 Vous n'avez rien à déclarer ? (Duhour)

 

1960 La Française et l'amour (Christian-Jaque)

 

                Candide (Carbonnaux)

 

                Ma femme est une panthère (Bailly)

 

1961 La belle Américaine (Dhéry)

 

                La gamberge (Carbonnaux)

 

1962 Les vierges (Mocky)

 

                Comment réussir en amour (Boisrond)

 

                Nous irons à Deauville (Rigaud)

 

                Les quatre vérités (Bromberger)

 

                Clémentine chérie (Chevalier)

 

                Un clair de lune à Maubeuge (Chérasse)

 

                Le repos du guerrier (Vadim)

 

1963 Bébert et l'omnibus (Robert)

 

                Les pissenlits par la racine (Lautner)

 

                Les durs à cuire (Pinoteau)

 

                Carambolages (Bluwal)

 

                Comment trouvez-vous ma sœur ? (Boisrond)

 

1964 Moi et les hommes de quarante ans (Pinoteau)

 

                La chasse à l'homme (Molinaro)

 

                Le petit monstre (Sassy)

 

                Jaloux comme un tigre (Cowl)

 

                Les combinards (Roy)

 

                La bonne occase (Drach)

 

                Cent briques et des tuiles (Grimblat)

 

1965 La tête du client (Poitrenaud)

 

                Le lit à deux places (Delannoy)

 

                Quand passent les faisans (Molinaro)

 

                Le caïd de Champignol (Bastia)

 

                Les baratineurs (Rigaud)

 

                Bon week-end (Dulac)

 

1966 Les enquiquineurs (Quignon)

 

                Les compagnons de la marguerite (Mocky)

 

                Le roi de cœur (Broca)

 

1967 Le grand bidule (André)

 

                Du mou dans la gâchette (Grospierre)

 

                Le fou du labo 4 (Besnard)

 

                Ces messieurs de la famille (André)

 

1968 A tout casser (Berry)

 

1969 Appelez-moi Mathilde (Mondy)

 

                Un merveilleux parfum d'oseille (Bassi)

 

                Ces messieurs de la gâchette (André)

 

                Qu'est-ce qui fait courir les crocodiles ? (André)

 

1970 La liberté en croupe (Molinaro)

 

                Le cri du cormoran, le soir au-dessus des jonques (Audiard)

 

1972 Le viager (Tchernia)

 

                Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (Yanne)

 

                La belle affaire (Besnard)

 

1973 Un meurtre est un meurtre (Périer)

 

                Moi y'en a vouloir des sous (Yanne)

 

                Le grand bazar (Zidi)

 

                Les gaspards (Tchernia)

 

                Les Chinois à Paris (Yanne)

 

                La main à couper (Périer)

 

                La gueule de l'emploi (Roulland)

 

1974 C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule           (Besnard)

 

                Un linceul n'a pas de poche (Mocky)

 

1975 L'ibis rouge (Mocky)

 

                Opération Lady Marlène (Lamoureux)

 

1976 La situation est grave, mais pas désespérée (Bensrad)

 

                Le roi des bricoleurs (Mocky)

 

1977 Préparez vos mouchoirs (Blier)

 

1978 L'argent des autres (Chalonge)

 

                La cage aux folles (Molinaro)

 

                L'esprit de famille (Blanc)

 

1979 L'associé (Gainville)

 

                Buffet froid (Blier)

 

                La gueule de l'autre (Tchernia)

 

1980 Pile ou face (Enrico)

 

                La cage aux folles 2 (Molinaro)

 

                La coucou (Massaro)

 

1981 Garde à vue (Miller)

 

                Nestor Burma, détective de choc (Miesch)

 

1982 Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (Yanne)

 

                Les fantômes du chapelier (Chabrol)

 

                Les quarantièmes rugissants (Chalonge)

 

1983 Mortelle randonnée (Miller)

 

1984 Le bon plaisir (Girod)

 

                A mort l'arbitre (Mocky)

 

                Dagobert (Risi)

 

1985 Les rois du gag (Zidi)

 

                Liberté, égalité, choucroute (Yanne)

 

                On de meurt que deux fois (Deray)

 

                La cage aux folles 3 (Lautner)

 

1986 Mon beau-frère a tué ma sœur (Rouffio)

 

1987 Le miraculé (Mocky)

 

                Ennemis intimes (Amar)

 

1988 Bonjour l'angoisse (Tchernia)

 

                Ne réveillez pas un flic qui dort (Deray)

 

                En tout innocence (Jessua)

 

1989 Buon natale, buon anno (Joyeux Noël, bonne année) (Comencini)

 

                Comédie d'amour (Rawson)

 

1990 Docteur Petiot (Chalonge)

 

1991 La vieille qui marchait dans la mer (Heynemann)

 

                Room service (Lautner)

 

                Ville à vendre (Mocky)

 

1992 Bonsoir (Mocky)

 

                Vieille canaille (Jourd'hui)

 

1995 Nelly et monsieur Arnaud (Sautet)

 

                Le bonheur est dans le pré (Chatiliez)

 

1996 Beaumarchais l'insolent (Molinaro)

 

                Artémisia (Merlet)

 

                Le comédien (Chalonge)

 

1997 Assassin(s) (Kassovitz)

 

                Rien ne va plus (Chabrol)

 

1998 Volpone (Chalonge)

 

                Les enfants du marais (Becker)

 

1999 Le monde de Marty (Bardiau)

 

                Les acteurs (Blier)

 

                Le libertin (Aghion)

 

2000 Belphégor, le fantôme du Louvre (Salomé)

 

                Une hirondelle a fait le printemps (Carion)

 

2001 Vajont (Martinelli)