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Ridley Scott
Né le 30
novembre 1937 à South Shields, dans le comté de Durham, en Angleterre, Ridley
Scott passe son enfance à Londres, puis dans le Pays de Galles et en Allemagne
avant de s'installer à Stockton-on-Tees, au Nord-Est de l'Angleterre. Mu par un
intérêt précoce pour le dessin, il entre au West Hartpool College of Arts, puis
s'inscrit au Royal College of Art de Londres, où il côtoie notamment le peintre
David Hockney. Il suit aussi les cours de le section cinéma et réalise son
premier court métrage, Boy on a Bicycle, avec le concours de son père et
de son frère cadet, Tony, futur réalisateur des Prédateurs, de Top
gun et de Jours de tonnerre, entre autres.
A sa sortie du
Royal College, Ridley obtient une bourse qui lui permet de vivre un an à New
York. Il effectue durant cette période un stage à la Bob Drew Associates et
travaille chez Time-Life avec deux grands documentaristes américains, Richard
Leacock et D.A. Pennebaker. De retour à Londres, Ridley Scott entre à la BBC
comme chef opérateur, et se voit promu réalisateur au bout de quelques mois. Il
collabore pendant trois ans à des séries comme "The Informer", ou
"Z-Cars", puis fonde sa propre société de production de spots
publicitaires, qui devient rapidement l'une des plus importantes d'Europe. En
dix ans, il réalisera ainsi près de deux mille spots, créant une esthétique
typiquement années 80, et nombre de ses films seront primés aux Festivals de
films publicitaires de Cannes et de Venise. Pendant toutes ces années, Scott
formera en outre de nombreux jeunes réalisateurs, décorateurs et techniciens de
haut niveau.
Après avoir
accumulé cette vaste expérience sur à peu près tout ce qui concerne l'image,
techniquement comme artistiquement, Ridley Scott se lance, en 1977, dans le
long métrage. Ses débuts sont déjà bénis des dieux : Duellistes,
qui oppose Harvey Keitel et Keith Carradine dans des duels à l'épée sans rime
ni raison pendant les guerres napoléoniennes, remporte le Grand Prix du jury au
Festival de Cannes et étonne par sa maîtrise conjuguée de la mise en scène, de
la direction artistique et de la beauté de l'image. En 1979, Ridley Scott
défriche la science-fiction en envoyant dans l'espace Sigourney Weaver,
quelques membre d'équipage et un monstre sans visage pour Alien, un des
films fondateurs de la SF moderne, qui obtient l'Oscar des effets spéciaux et
révèle une actrice dont on n'a alors pas fini d'entendre parler. Trois ans plus
tard, il donne au genre un nouveau chef-d'œuvre avec Blade runner,
balade mélancolique dans un monde futuriste en perte de repères et d'idéaux.
Plus grand film de l'auteur, Blade runner a inspiré nombre de metteurs
en scène de science-fiction, qui n'ont pourtant jamais vraiment su retrouver la
fibre émotionnelle qui émanait de l'histoire de ce chasseur de répliquants,
sortes d'androïdes parfaits sans affectivité ni mémoire.
Suivront le
conte fantastique mâtiné d'heroic-fantasy Legend, avec Tom Cruise, les
polars Traquée, avec Mimi Rogers et Tom Berenger et Black rain
(situé au Japon), avec Michael Douglas et Andy Garcia, mais la grâce pure
semble avoir alors quitté le réalisateur anglais, qui s'adapte correctement aux
standards hollywoodiens mais ne signe plus de somptueux chefs-d'œuvre. Il faut
attendre1990 et Thelma & Louise, road-movie emballant et jouissif
porté par le duo Susan Sarandon/Geena Davis, pour voir revenir Scott dans les
bonne grâces du public... et de la critique, puisque les deux actrices sont
citées à l'Oscar. Grand spectacle à demi réussi, tel sera pourtant le bilan de 1492
– Christophe Colomb, avec Gérard Depardieu, réalisé pour fêter le cinq
centième anniversaire de la “découverte” de l'Amérique par le navigateur
génois. Lame de fond, l'épopée de treize adolescents sur un voilier
soumis à une gigantesque tempête, marque le premier véritable flop du
réalisateur, qui peine à se relever avec A armes égales, propulsant Demi
Moore en G.I. de choc dans un monde de brutes. Et pourtant, l'enterré est bien
vivant et le démontre en remettant le péplum au goût du jour avec Gladiator.
Banco à tous les niveaux, public et critique (Oscar du meilleur film 2001).
L'année suivante, Ridley Scott fait de nouveau mouche au box-office avec Hannibal,
la suite tant attendue du Silence des agneaux, en dépit du remplacement de
Jodie Foster par Julianne Moore et de la semi-déception des fans de Thomas
Harris. Ses activités de producteur sous la bannière Percy Main Production
mettent à son actif les films Les leçons de la vie, Clay Pigeons, le téléfilm
HBO "RKO 281", devenu Citizen Welles sur les grands écrans français
et plus récemment En toute complicité, avec Linda Fiorentino et Paul Newman.
Ridley Scott réalise ensuite La chute du faucon noir qui relate le plus
gros échec militaire américain depuis le Vietnam, cette fois sur le territoire
somalien, film d’une incontestable maestria malgré des accents patriotiques un
peu douteux, où l’ennemi est relayé assez systématiquement au rang de zombie
sans conscience. Le réalisateur enchaîne aujourd’hui avec un registre un brin
plus léger pour Les associés, où Nicolas Cage et Sam Rockwell voient
leur travaux de malfaiteurs troublés par l’irruption de la fille adolescente du
premier. Un ultime projet annoncé pour l’an prochain reverrait le réalisateur
travailler avec Russell Crowe, pour Tripoli, fresque guerrière sur les exploits
du commandant William Eton, chef d’une armée multiraciale à l’assaut de la
capitale de la Libye au XIXe siècle…
FILMOGRAPHIE
1977 Duellists
(Duellistes)
1979 Alien (id.)
1982 Blade
Runner (id.)
1985 Legend
(id.)
1987 Someone to
Watch Over Me (Traquée)
1989 Black Rain
(id.)
1991 Thelma
& Louise (id.)
1992 1492 :
Conquest of Paradise (1492 – Christophe Colomb)
1996 White
Squall (Lame de fond)
1997 G.I. Jane
(A armes égales)
1999 Gladiator
(id.)
2000 Hannibal
(id.)
2001 Black Hawk
Down (La chute du Faucon noir)
2003 Matchstick
Men (Les associés)
2004 Tripoli