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Ettore Scola

 

Le grand metteur en scène italien Ettore Scola est né à Trevico,

en Italie, le 10 mai 1931. Après des études juridiques, il se

consacre d'abord au journalisme humoristique (il collabore

notamment à la revue satirique "Marco Aurelio") et à la radio

(pour laquelle il écrit "Il teatrino di Alberto Sordi"). Mais dès

1952, il commence à participer à l'élaboration de scénarios et

devient rapidement –  souvent en association avec Ruggero

Maccari –, l'un des scénaristes les plus en vogue de l'époque. Il

participe ainsi à plus d'une cinquantaine de films pendant une

dizaine d'années, notamment à des réalisations de Dino Risi

(L'homme aux cent visages, La marche sur Rome, Le

fanfaron...) ou d'Antonio Piertrangeli (Adua et ses

compagnes, Les joyeux fantômes...). En 1964, Scola réalise

son premier film, Parlons femmes. Son domaine de

prédilection s'ancre alors dans la comédie, mais déjà, on sent de

sa part un désir de poser un regard critique sur la société

italienne (Cent millions ont disparu, le sketch Il vittimista

dans Thrilling, Belfagor le magnifique, Nos héros

réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement

disparu en Afrique ?...). En 1969, Le fouineur indique

carrément l'intention qu'a Scola de porter un franc coup de

canif dans les plaies de ladite société. Il confirme cette

tendance, sans refuser le spectacle pour autant, avec le délirant

Drame de la jalousie, une comédie qui pose clairement la

question des rapports entre les sentiments et l'idéologie, ou bien

encore La plus belle soirée de ma vie, sur les iniquités de la

justice et dans lequel Scola introduit une note fantastique alors

assez inattendue.

Après l'expérience ascétique Trevico-Torino, en 1973, sur le

drame de l'émigration intérieure entre le sud et le nord de

l'Italie, Scola réalise Nous nous sommes tant aimés, une

œuvre qui l'imposera définitivement parmi les meilleurs

cinéastes de sa génération. Chronique amère de l'histoire de

l'Italie dans l'immédiat après-guerre à l'époque actuelle, le film

examinait sans complaisance le devenir d'une société.

Travaillant dès lors dans une perspective d'un va-et-vient entre

présent et passé, le réalisateur alterne films contemporains

(Affreux, sales et méchants, où il stigmatise la misère des

taudis, Les nouveaux monstres, La terrasse, Macaroni) et

d'autres dans un passé envisagé comme témoignage et moyen

d'interprétation du présent (Une journée particulière et son

émouvant duo Mastroianni/Loren sur fond de fascisme montant

et de persécution des homosexuels, Passion d'amour, La nuit

de Varennes, Le bal...). Scola se penche ensuite sur les

problèmes de relations générationnelles : La famille traite ainsi

de quatre-vingts ans de la vie d'une famille bourgeoise,

Splendor est l'évocation attendrie d'un spectacle

cinématographique en voie de disparition, et Quelle heure est-

il ? voit un père et son fils dans une tentative désespérée de

communication.

Ministre de la Culture au sein du gouvernement communiste,

Scola réalise en 1990 une œuvre ambitieuse, l'adaptation à

grand spectacle du "Voyage du capitaine Fracasse", d'après

Théophile Gautier, tout en privilégient à l'occasion une

réflexion sur le théâtre, puis retrouve une certaine intimité au

sein de son dernier film avant Le dîner, Le roman d'un jeune

homme pauvre.

 

FILMOGRAPHIE

 

1964 Se permettete parliamo di donne (Parlons femmes)

 

1965 La congiuntura (Cent millions ont disparu)

 

      Thrilling (sketch "I vittimista")

 

1966 L'arcidiavolo (Belfagor le magnifique)

 

1968 Riusciuranno i nostri eroi a ritrovare l'amico

misteriosamente scomparso in Africa ? (Nos héros réussiront-

ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?)

 

1969 Il commissario Pepe (Le fouineur)

 

1970 Dramma della gelosia – tutti i particolari in cronaca

(Drame de la jalousie)

 

1971 Permettete ? Rocco Papaleo

 

1972 La più bella sera della mia vita (Le plus belle soirée de

ma vie)

 

      Festival dell'Unità 1972 (moyen métrage)

 

1974 Trevico-Torino (viaggio nel Fiat-Nam)

 

      C'eravamo tanto amati (Nous nous sommes tant

aimés)

 

1975 Brutti, sporchi e cattivi (Affreux, sales et méchants)

 

1976 Signore e signori, buonanotte (Mesdames et messieurs,

bonsoir) (co-réal.)

 

1977 Una giornata particolare (Une journée particulière)

 

1977 I nuovi mostri (Les nouveaux montres) (co-réal.)

 

1979 La terrazza (La terrasse)

 

1981 Passione d'amore (Passion d'amour)

 

1982 La nuit de Varennes

 

1984 Ballando, ballando (Le bal)

 

1985 Maccheroni (Macaroni)

 

1987 La famiglia (La famille)

 

1988 Splendor (id.)

 

1989 Che ora é ? (Quelle heure est-il ?)

 

1990 Il viaggio di Capitan Fracassa (Le voyage du capitaine

Fracasse)

 

1992 Mario, Maria e Mario

 

1995 Romanzo di un giovane povero (Le roman d'un jeune

homme pauvre)

 

1997 I corti italiani (segment "1943-1997")

 

1999 La cena (Le dîner)