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Rufus

 

De son vrai nom Jacques Narcy, Rufus est né à Riom, près de Clermont-Ferrand, le 19 décembre 1942. Avant de s'orienter vers l'art dramatique, le jeune homme entreprend des études de médecine à Rouen, où il passera deux ans. Plus attiré par la recherche médicale que par un poste de médecin, il renonce finalement à une carrière médicale pour s'orienter vers le milieu du théâtre, et part pour Paris où il étudie à l'école de la Rue Blanche le métier de régisseur. En cours de deuxième année, il se laisse influencer par un professeur qui lui conseille plutôt de jouer la comédie devant le succès comique qu'il rencontre alors qu'il tient un tout petit rôle dans une pièce de Marivaux. Rufus débute sur scène dans un cabaret appelé L'Echelle de Jacob, puis fait la rencontre de Jacques Higelin et de Brigitte Fontaine, avec lesquels il monte un spectacle. C'est le début d'une longue carrière théâtrale qui, de one-man-shows en films, téléfilms et pièces de théâtre (il en a écrit deux, "Le Don Quichotte" et "Auguste"), développe un personnage lunaire, sorte de clown blanc un peu austère et pince-sans-rire. Le cinéma s'intéresse rapidement à sa haute silhouette, et Rufus enchaîne les seconds rôles dans à peu près tous les genres : comédie, drame, grand spectacle... Il tient néanmoins le rôle principal de Mariage, de Claude Lelouch, formant un couple avec Bulle Ogier qui va s'aimer puis se déchirer sur trois décennies.

Après des années 70 très fécondes, les années 80 le voient revenir vers le théâtre et découvrir la télévision (il a tourné dans une vingtaine de téléfilms depuis). Le grand public le découvre véritablement au début des années 90 grâce à Jeunet et Caro qui lui confient, dans Delicatessen, le rôle de Robert Kube, l'un des deux frères vivant au milieu des escargots, obsédés par les mécaniques d'horlogerie. Le tandem de réalisateurs retrouvera Rufus pour La cité des enfants perdus, lui confiant le rôle de La Pelade, grand lâche affligé d'une affreuse maladie de peau. Il sera encore plus austère en capitaine d'armée dans Des feux mal éteints, mais retrouve une silhouette comique dans Train de vie, où, juif pourchassé par les Allemands, il apprend l'allemand phonétiquement afin de se faire passer pour un nazi. Par la suite, Rufus se concentre sur la télévision (les téléfilms "Un mois de réflexion", "De père en fils" et "Maison de famille") et le théâtre (on a pu le voir, en 1998, dans "Le visiteur" d'Eric-Emmanuel Schmitt, où il incarnait Sigmund Freud). Retour aujourd'hui au grand écran sous la houlette du fidèle Jean-Pierre Jeunet, avec le rôle du père d'Amélie dans Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, un veuf qui a reporté toute son affection sur un nain de jardin. On peut également voir le comédien dans Mon père, de José Giovanni, dans lequel il incarne un gardien de prison bienveillant. Comme redécouvert par une nouvelle génération de cinéastes, Rufus ne cessera dès lors d'apparaître au cinéma, dans des rôles à géométries variables, du grand conseiller du Calife dans Iznogoud en passant par Un long dimanche de fiançailles où il incarnait un simple breton. Il est aujourd'hui de la distribution du dernier film de Philippe Le Guay, Du jour au lendemain, où Benoît Poelvoorde perd la boule quand sa vie d'habitude compliquée se met à devenir très simple. C'est sûr, ça surprend…

 

FILMOGRAPHIE

 

1968 Les encerclés (Gion)

            L'amour c'est gai, l'amour c'est triste (Pollet)

            Mister Freedom (Klein)

            Nous n'irons plus au bois (Dumoulin)

            Inadmissible évidence (Page)

 

1969 L'Américain (Bozzuffi)

            Erotissimo (Pirès)

            Cran d'arrêt (Boisset)

            Les patates (Autant-Lara)

            La promesse de l'aube (Dassin)

 

1970 Les camisards (Allio)

            Un aller simple (Giovanni)

            L'alliance (Chalonge)

            Laisse aller... c'est une valse (Lautner)

            Aussi loin que l'amour (Rossif)

            Fantasia chez les ploucs (Pirès)

            Valparaiso, Valparaiso (Aubier)

            Peau d'âne (Demy)

 

1971 Un condé (Boisset)

            Où est passé Tom ? (Giovanni)

            La vie facile (Warin)

 

1973 L'adultère (Rodeges)

            L'école sauvage (Natsis, Pianko)

            L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-chemise (Companeez)

 

1974 Le locataire (Polanski)

            La valise (Lautner)

            Mariage (Lelouch)

            Lily, aime-moi (Dugowson)

            Au long de rivière Fango (Sotha)

            Un nuage entre les dents (Pico)

 

1975 Le chant du départ (Aubier)

            Trop c'est trop (Kaminka)

 

1976 Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 (Tanner)

 

1977 March or Die (Il était une fois la Légion) (D. Richards)

            La part du feu (Périer)

 

1978 Chaussette surprise (Davy)

            Zoo zéro (Fleischer)

            La ville à prendre (Brunie)

 

1979 La guerre des polices (Davis)

 

1983 Erendira (Guerra)

            Itinéraire bis (Drillaud)

 

1984 San Francisco (Charles)

            Chimanski (Gies)

 

1985, Véra, contes cruels (B. Pollet)

            A la recherche de la lumière (Berbren)

 

1987 Les exploits d'un jeune don Juan (Mingozzi)

            Ubac (Grasset)

            Poisons (Maillard)

            Soigne ta droite (Godard)

 

1988 Le radeau de la Méduse (Azimi)

 

1990 L'Autrichienne (Granier-Deferre)

            Promotion canapé (Kaminka)

 

1991 Lacenaire (Girod)

            Delicatessen (Jeunet, Caro)

 

1993 Des feux mal éteints (Moati)

            Joe et Marie (Stocklin)

            Le mangeur de lune (Sijie)

 

1994 Les misérables (Lelouch)

            La cité des enfants perdus (Jeunet, Caro)

 

1997 Metroland (id.) (Saville)

            C'est la tengente que je préfère (Silvera)

            Que la lumière soit ! (A. Joffé)

            Train de vie (Mihaileanu)

 

2000 Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (Jeunet)

            Mon père (Giovanni)

 

2001 Carpe diem (Aubert)

 

2003 Comme si de rien n'était (Mornas)

            Ce jour-là (Ruiz)

 

2004 Le grand rôle (Suissa)

            Madame Edouard (Monfils)

            A ton image (Villiers)

            Un long dimanche de fiançailles (Jeunet)

 

2005 Iznogoud (Braoudé)

            Die You Zombie Bastards ! (Emerson)

 

2006 Du jour au lendemain (Le Guay)