<< Accueil de l'Encyclopédie du cinéma

<< : >>

Accueil du site principal>>

Tim Roth

 

Tim Roth est né à Londres le 14 mai 1961, d'un père journaliste et d'une mère institutrice. Il grandit dans les classes moyennes londoniennes, et profite d'une éducation plutôt libérale, passant beaucoup de temps dans les musées et les théâtres de la ville. Alors qu'on lui donne l'occasion d'étudier dans des lycées privées, le jeune homme rate ses examens d'entrée et se retrouve dans le système public de l'éducation nationale anglaise, où il fera souvent malmener par les adolescents moins favorisés que lui. Les années-lycée seront difficiles, aussi le théâtre est-il un moyen comme un autre d'échapper au quotidien : Tim monte sur scène pour la première fois à l'occasion d'une comédie musicale centrée autour de Dracula, où il tient le rôle-titre. Il a 16 ans et un tel trac qu'il mouille son pantalon avant d'entrer sur scène !

Une fois son diplôme de fin d'études obtenu, Tim intègre la Camberwell School of Art de Londres, afin d'y étudier la sculpture, mais la quitte un an et demi plus tard pour revenir à sa première passion, le théâtre. On le voit alors dans les pubs et dans de petits théâtres privés, ainsi qu'à la télévision où il décroche, en 1981, son premier rôle dans le téléfilm "Meantime" (de Mike Leigh), dont Gary Oldman, autre acteur montant du début de ces années 80, tient la vedette. En 1983, Tim décroche son premier grand rôle à la télévision, celui d'un skin-head dans "Made in Britain", un téléfilm violent et sans concession qui le fait immédiatement remarquer du grand public, qui juge “très réaliste” la performance du jeune comédien. Son visage tourmenté catégorise vite le comédien dans les rôles de méchants ou de salauds, à l'image de son rôle de serial-killer dans "La ballade sanglante", toujours pour la télévision, et celui du gangster benêt et peroxydé dans le fabuleux Le tueur était presque parfait de Stephen Frears, première incursion de Tim Roth au cinéma. Il a alors 22 ans, mais ne reviendra sur grand écran que cinq ans plus tard, parenthèse pendant laquelle il se consacre majoritairement à la scène. En 1990, Robert Altman lui fait jouer Van Gogh dans Vincent & Théo, son évocation de la vie du peintre, puis le comédien, après quelques essais dans le cinéma d'auteur à portée ultra-confidentielle (Farendj, où il incarne Arthur Rimbaud, autre figure maudite de la création artistique), traverse l'Atlantique pour ce qui allait s'avérer être un très, très bon choix : Reservoir dogs, de Quentin Tarantino, où il est le violentissime Mister Orange. Le succès de ce film permet au jeune comédien anglais de suivre la voie royale ouverte par Gary Oldman et de se faire un nom parmi les “heavies” (les seconds couteaux) les plus cotés du cinéma américain. Roth enchaîne donc les rôles, souvent dans des films d'auteur de très bonne facture (Little Odessa, No way home), parfois dans des gros budgets sans âme (Les seigneurs de Harlem), et retrouve régulièrement Tarantino, qui lui offre un rôle de braqueur hystérique dans Pulp fiction, puis de groom dans Four Rooms, film dans lequel il est le lien entre les quatre sketches. Salaud historique dans Rob Roy, voyou fraîchement issu de prison dans Tout le monde dit I love you de Woody Allen, il subissait le détecteur de mensonges dans Le suspect idéal avant d'incarner dans La légende du pianiste sur l'océan, un pianiste né dans le paquebot où il passera toute sa vie. Ce film de Giuseppe Tornatore lui permet d'échapper un temps à son registre de méchant violent, d'autant que pendant les trois ans qui vont suivre, outre deux participation (non créditées aux génériques) dans Bread & roses et The Million Dollar Hotel, Tim Roth tourne moins, se consacrant également à son premier film derrière la caméra, l'intimiste et dramatique The war zone, qui traitait de l'inceste dans une bourgade reculée des Cornouailles, présenté au Festival de Cannes 1999.

Depuis quelques années, la machine à tourner refonctionne mais le bonhomme semble plus mûr et apaisé (suite à des problèmes personnels), dans des grosses productions américaines où il est un joker bienvenu : il est un perfide marquis de Lauzun dans le Vatel de Roland Joffé, et a incarné ensuite le terrifiant Thade, leader charismatique primate opposé aux rebelles humains dans La planète des singes. Il participe alors, non moins retors en Fèbre conspirant contre Louis XIII, à D'Artagnan, au film de Werner Herzog, Invincible, l'histoire d'un jeune Juif qui incarne, dans l'Allemagne nazie des années 30, le héros aryen Siegfried, à The Beautiful Country (pas encore sorti chez nous), la quête d'un enfant mi américain mi vietnamien parti à la recherche de ses parents, mais aussi à Silver City dans l'ombre d'un candidat rêvant de devenir gouverneur du Colorado. Suivra Nouvelle France, sorti cette année chez nous, drame dans le jeune Canada du XVIIIe siècle, puis aujourd'hui dans le thriller fantastique signé par l'inattendu Walter Salles, Dark Water, adaptation du désormais classique film homonyme du Japonais Hideo Nakata, ainsi que dans Le dernier signe, thriller canadien avec Andie MacDowell et Samuel Le Bihan. On devrait bientôt revoir Tim Roth dans le dernier films de Wim Wenders Don't come knocking, qui a fait sensation au dernier Festival de Cannes.

 

 

FILMOGRAPHIE

 

1984 The Hit (Le tueur était presque parfait) (Frears)

 

1985 Return to Waterloo (Davies)

 

1988 To Kill a Priest (Le complot) (Holland)

            A World Apart (Un monde à part) (Menges)

 

1989 The Cook, the Thief, His Wife and Her Lover (Le cuisiner, le voleur, sa femme et son amant) (Greenaway)

 

1990 Farendj (id.) (Prenczina)

            Rosencrantz and Guildenstern Are Dead (Rosencrantz et Guildenstern sont morts) (Stoppard)

            Vincent and Theo (Vincent et Théo) (Altman)

 

1991 Jumpin' at the Boneyard (Stanzler)

            Reservoir Dogs (id.) (Tarantino)

 

1992 Bodies, Rest and Motion (Une pause... quatre soupirs) (Streinberg)

            Backsliding (Target)

 

1993 The Perfect Husband (Docampo Feijoo)

            Captives (Pope)

 

1994 Little Odessa (id.) (Gray)

            Pulp Fiction (id.) (Tarantino)

            Rob Roy (id.) (Caton-Jones)

 

1995 Four Rooms (Tarantino, Rockwell, Rodriguez, Anders)

 

1996 No Way Home (id.) (Giovinazzo)

            Everyone Says I Love You (Tout le monde dit I love you) (Allen)

            Hoodlum (Les seigneurs de Harlem) (Duke)

            Gridlock'd (id.) (Curtis Hall)

 

1997 Liar/Deceiver (Le suspect idéal) (Pate)

            Animals (id.) (Di Jiacomo)

 

1998 The Legend of the Pianist on the Ocean (La légende du pianiste sur l'océan) (Tornatore)

 

1999 The Million Dollar Hotel (id.) (Wenders)

 

2000 Vatel (id.) (Joffé)

            Bread and Roses (id.) (Loach)

            Lucky Numbers (Le bon numéro) (Ephron)

 

2001 Planet of the Apes (La planète des singes) (Burton)

            The Musketeer (D'Artagnan) (Hyams)

            Invincible (Herzog)

            Inside Job (Papas)

            Emmett's Mark (Snyder)

 

2002 The Beautiful Country (Moland)

 

2003 Silver City (Sayles)

            To Kill a King (Barker)

 

2004 Living In Neon Dreams (Tarr)

            Nouvelle France (Beaudin)

 

2005 Dark Water (Dark Water – Eaux sombres) (Salles)

            Even Money (Rydell)

            The Last Sign (Le dernier signe) (Law)

            Don't Come Knocking (Wenders)

            Decameron : Angels & Virgins (Leland)