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Roschdy Zem

 

Elevé dans la banlieue de Bobigny, Roschdy Zem, né le 27 septembre 1965 à Gennevilliers, a 20 ans lorsqu'il franchit pour la première fois la porte d'un cours de théâtre. Suite logique : on le voit apparaître épisodiquement dans des petits rôles sur scène, rôles qui ne le satisfont que moyennement et qui ne lui évitent pas de connaître de longues années de galère. Outre quelques figurations éparses sur grand écran, le jeune comédien se tient avant tout à la scène. En 1991, premier sourire du cinéma puisque, par l'entremise d'un assistant, Zem rencontre Téchiné qui l'engage sur J'embrasse pas, et le reprendra sur Ma saison préférée. Encore quelques courtes années difficiles et le début 1995 le voit finalement exploser sur le grand écran. Le rôle, pourtant peu reluisant, qu'il endosse dans N'oublie pas que tu vas mourir, est celui d'un malfrat camé jusqu'à la moelle qui entraîne Xavier Beauvois (réalisateur et héros du film) vers de dangereuses pentes... La suite de sa carrière est (sans mauvais jeu de mots) vertigineuse : Roschdy Zem est partout. On le voit aussi bien dans des œuvres graves et cérébrales (Le cœur fantôme) que dans des comédies dramatiques très contemporaines (En avoir (ou pas), Mémoires d'un jeune con), ou des comédies (Le plus beau métier du monde, La divine poursuite). Autant de genres où son indéniable talent de composition fait des merveilles. Début 1996 sort L'autre côté de la mer, où il tient le rôle d'un ophtalmo en quête d'identité et qui se trouve une figure paternelle en celle de Claude Brasseur. La critique et le public applaudissent, et Roschdy Zem, affranchi comme nul autre des stigmates souvent tenaces “acteur beur”, acquiert donc ses lettres de noblesse.

Après Vive la république !, et Ceux qui m'aiment prendront le train, film choral où il interprétait Thierry, membre d'un cortège de proches qui accompagne un peintre excentrique vers sa dernière demeure, il investit brièvement le territoire de Lætitia Masson pour un petit rôle dans A vendre, histoire d'un détective privé lancé aux trousses d'une femme mystérieuse. Roschdy Zem continue alors sa collaboration auprès de grands réalisateurs et recroise le chemin d'André Téchiné pour Alice et Martin, avec Juliette Binoche et Alexis Loret, emportés dans une relation passionnelle. Il tourne également dans des premiers longs, comme celui de l'énigmatique Siegfried, Louise (Take 2), en compagnie d'Elodie Bouchez, fable contemporaine dans un Paris filmé caméra à l'épaule, où il est Rémi, un jeune vagabond dandy.

1999 sera l'année de la consécration, puisqu'avec Ma petite entreprise, il obtient le César du Meilleur second rôle. il y est Sami, un proche d'Ivan (Vincent Lindon), dont la PME flambe alors qu'il n'est pas assuré... Après avoir tenu des rôles de plus en plus importants comme dans le drame de Christian Vincent Sauve-moi ou La parenthèse enchantée, sous les traits de Paul, jeune homme qui aborde la frénésie des années 70 et la libération des mœurs avec appréhension, on le voit, tendre et attentionné, en serveur dans Stand-by, aux côtés de Dominique Blanc devenue figure fantôme d'Orly-Sud depuis que son mari l'y a abandonnée. Enchaînant jusqu'à cinq films par an, on retrouvait l'acteur, exilé à New York pour le pire (un mariage blanc) dans Little Sénégal, puis chaussé de talons aiguilles et en guêpière latex, travesti arpentant les trottoirs de Paris dans Change-moi ma vie, où il sauvait néanmoins une femme à la dérive (Fanny Ardant). sans oublier Betty Fisher et autres histoires, où, dans le rôle d'un médecin, il va conquérir le cœur de cette fameuses Betty Fisher qui a perdu son fils et qui règle ses comptes avec sa mère. Cette année, c'est dans la comédie de Djamel Bensalah, Le raid, que l'acteur officiera en premier, chapeautant une bande de loulous du 93 embarqués dans un raid-aventure afin de dégommer une riche héritière. Il devrait bientôt apparaître au générique de Blanche, dernier projet en date de Bernie Bonvoisin, avec Lou Doillon, Jean Rochefort et Gérard Depardieu, une fresque historique située à l'époque des mousquetaires. Et on l'annonce déjà dans un film tourné aux Etats-Unis, Dreams of Trespass (avec sa grande copine Elodie Bouchez), ainsi que dans le Monsieur N. d'Antoine de Caunes, évocation de la vie de Napoléon Bonaparte (qui devrait être joué par Philippe Torreton)

 

FILMOGRAPHIE

 

1991 Sup de fric (Gion)

 

                J'embrasse pas (Téchiné)

 

1992 Ma saison préférée (Téchiné)

 

1995 N'oublie pas que tu vas mourir (Beauvois)

 

                En avoir (ou pas) (Masson)

 

                Le cœur fantôme (Garrel)

 

                Mémoires d'un jeune con (Aurignac)

 

1996 Le plus beau métier du monde (Lauzier)

 

                Fred (Jolivet)

 

                La divine poursuite (Deville)

 

                Clubbed to death (Lola) (Zauberman)

 

                L'autre côté de la mer (Cabrera)

 

1997 Vive la république ! (Rochant)

 

                Ceux qui m'aiment prendront le train (Chéreau)

 

                A vendre (Masson)

 

                Alice et Martin (Téchiné)

 

                Vita alla rovescia (Le monde à l'envers) (Colla)

 

                Louise (Take 2) (Siegfried)

 

1998 Vivre au Paradis (Guerdjou)

 

                Stand-by (Stephanik)

 

1999 Ma petite entreprise (Jolivet)

 

                La parenthèse enchantée (Spinosa)

 

                Sauve-moi (Vincent)

 

                L'origine du monde (J. Enrico)

 

                El Medina (La ville) (Nasrallah)

 

2000 Little Sénégal (Bouchareb)

 

                Change-moi ma vie (Bégéja)

 

2001 Betty Fisher et autres histoires (Miller)

 

                Ma femme est une actrice (Attal)

 

                Le raid (Bensalah)

 

2002 Blanche (Bonvoisin)

 

                Dreams of Trespass (Danan)