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Nathalie
Richard
Née en
1963, la blonde Nathalie Richard se lance dans
l'apprentissage
de l'art dramatique au début des années 80,
d'abord
sous l'égide de Blanche Salant, puis en intégrant le
Conservatoire
National en 1983, d'où elle ressortira diplômée
en
1986. Alors qu'elle avait déjà travaillé à la télévision, la
jeune
comédienne va désormais alterner théâtre et cinéma, dans
un
registre “cinéma d'auteur intimiste” qu'elle n'abandonnera
jamais,
imprimant durablement son visage d'albâtre à l'œil du
cinéphile.
Au théâtre, elle joue sous la houlette de Jean-Pierre
Vincent
("On ne badine pas avec l'amour" de Musset), de Jean-
Claude
Fall ("Par les villages" de Peter Handke), de Hans Peter
Cloos
("Le malade imaginaire" de Molière), de André Engel
("Les
légendes de la fôret viennoise" de Odön von Hörvath) ou
encore
de Laurent Pelly ("Peine d'amour perdues" de
Shakespeare).
Au cinéma, on la remarque tout d'abord dans des
courts
métrages, notamment dans Cendrillon 90, de Christine
Dory,
où elle était prisonnière d'un immeuble, obligée de
récurer
inlassablement un appartement, mais aussi dans des
courts
signés Christophe Loizillon (Panorama, Jalousie), de
Cédric
Kahn (Les dernières heures du millénaire), d'Olivier
Jahan
(Comme un dimanche) et dans l'unique réalisation de
Jean-Pierre
Darroussin, le méli-mélo sentimental C'est trop
con.
Après
cette entrée en matiètre, Nathalie Richard va accumuler
les
rôles à partir du début des années 90, trouvant avec un
réalisateur
comme Jacques Rivette un mentor qui va
régulièrement
faire appel à elle. Elle est ainsi l'une des quatre
amies
de La bande des quatre, puis joue Catherine de la
Rochelle
dans Jeanne la pucelle, avant de se voir offrir la
possibilité
de coécrire, avec Laurence Côte et Marianne
Denicourt,
le scénario de Haut bas fragile, tout en y tenant un
rôle,
celui de Ninon, une voleuse cynique et sans scrupule.
C'est
finalement Catherine Corsini qui lui offre la possibilité de
sortir
de l'ornière des seconds rôles en lui confiant la vedette,
en
1995, des Amoureux. L'actrice y incarne Vivien, qui revient
au pays
après avoir tenté une carrière de chanteuse à Paris, et
qui
devient alors le modèle rêvé pour son jeune frère en
manque
de repères. Par la suite rôle-titre de L'éducatrice, de
Pascal
Kané, qui se déroule dans un centre pour adolescents à
problèmes,
costumière bisexuelle dans Irma Vep, ce dernier
rôle
fait remarquer Nathalie Richard du cinéma indépendant
américain,
et la voilà qui se retrouve à New York pour y tenir
un des
premiers rôles de Afraid of Everything, un drame en
huis
clos à trois personnages qui ne semble pas sortir en
France.
Récemment en haut de l'affiche de Confort moderne,
Nathalie
Richard y perdait la mémoire avant de changer de vie
et de
rompre avec la monotonie d'une vie familiale usée. On
l'aperçoit
le temps d'une scène, dans une brasserie, dans Code
inconnu,
et elle est ce mois-ci à l'affiche de deux films : Faites
comme
si je n'étais pas là, où elle incarne la sœur
bienveillante
du jeune héros, et Le confusion des genres, où
elle
est la promise de Pascal Greggory. On la reverra bientôt
dans Le
fil perdu, de Nathalie Vermillard, une réalisatrice qui
l'avait
déjà dirigée dans Eau douce et Lila Lili. Même sans
reconnaissance
populaire et médiatique, la carrière de Nathalie
Richard,
qui conjugue tous les cinémas d'auteur de l'Hexagone,
reste
plutôt cohérente.
FILMOGRAPHIE
1986
Golden eighties (Akerman)
1988 La
bande des quatre (Rivette)
1989
L'enfant de l'hiver (Assayas)
Monsieur (Toussaint)
1991
Bar des rails (Kahn)
Riens du tout (Klapisch)
1992
Grand bonheur (Le Roux)
Jeanne la pucelle – Les prisons (Rivette)
1993
Les amoureux (Corsini)
1994
Haut bas fragile (Rivette)
L'éducatrice (Kané)
1995
Lumière et compagnie (Moon)
1996
Irma Vep (Assayas)
Jeunesse sans dieu (Corsini)
Eau douce (Vermillard)
1998
Voleur de vie (Angelo)
A Soldier's Daughter Never Cries (La fille
d'un soldat
ne pleure
jamais) (Ivory)
Fin août, début septembre (Assayas)
Afraid of Everything (Barker)
1999
Confort moderne (Choisy)
2000
Faites comme si je n'étais pas là (Jahan)
30 ans (Perrin)
La confusion des genres (Duran Cohen)
Le fil perdu (Vermillard)