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Jean Reno
Né à Casablanca (Maroc), le 30
juillet 1948, Juan Moreno est élevé par des parents castillans. Après son
service militaire, il s'installe définitivement en France à l'âge de 17 ans
afin de fuir le régime fasciste de Franco. D'emblée, il décide d'entamer une
carrière d'acteur et se lie d'amitié avec le comédien Didier Flamand. Ensemble,
ils montent une compagnie itinérante et font le tour de la France. Reno en
profite pour faire le tour des castings et décroche plusieurs petits rôles dans
des productions aussi diversifiées que L'hypothèse du tableau volé, de Raoul
Ruiz, ou Clair de femme, de Costa-Gavras. C'est sur le tournage des Bidasses
aux grandes manœuvres, de Raphaël Delpard, que Reno fait la connaissance de Luc
Besson, alors assistant réalisateur. Le duo ne se quittera plus, le premier
devenant l'acteur fétiche du second. Guerrier apocalyptique dans Le dernier
combat, batteur muet dans Subway, plongeur émérite dans Le grand bleu,
liquidateur à l'acide dans Nikita, Jean Reno est de tous les Besson, qui lui
apporte en quelques films une gloire hexagonale qui va rapidement traverser les
frontières. Massif, monolithique, il est, pour le réalisateur, un personnage
opaque, intériorisé, qui ne s'exprime que rarement ou par grognements. Sa renommée
étant faite, les années 90 voient notre comédien tourner sous d'autres cieux,
avec cependant un peu moins de succès : catcheur au Mexique dans L'homme
au masque d'or, inventeur barge dans la comédie enfantine Loulou Graffiti, il a
finalement le bon feeling en signant pour un film intitulé Les visiteurs, et
qui battra tous les records d'audience dans les salles (treize millions
d'entrées en France). Etonnante composition d'un noble du Moyen Age, son
personnage, le comte Godefroy de Montmirail, est projeté à notre époque aux
côtés du manant crasseux Jacquouille. D'où un certain choc des cultures. La
suite, Les couloirs du temps, aura (beaucoup) plus de mal à trouver son public.
En 1994, Reno retrouve Luc Besson qui lui offre la vedette de Léon, rôle dans la
continuité de son personnage du Nettoyeur de Nikita. Encore un tueur
monolithique, mais au fond duquel bat un cœur d'or puisqu'il recueille une
petite fille (Natalie Portman dans son premier rôle) poursuivie par d'ignobles
gangsters. Tourné à New York, Léon fera connaître Jean Reno dans le monde
entier, lui ouvrant conséquemment les portes de Hollywood. Toutes grandes pour
le blockbuster Mission : Impossible de Brian De Palma, un peu plus
entrebâillées pour la comédie romantique Pour l'amour de Roseanna (tournée en
Italie pour un studio américain), et enfin avec tapis rouge et tous les
honneurs en décrochant le premier rôle de Godzilla, le blockbuster de Roland
Emmerich, et celui de spécialiste de la gâchette dans le polar de John
Frankenheimer, Ronin.
Désormais consacré star
internationale, Jean Reno achève en 1999 le tournage des Visiteurs en Amérique,
le semi-remake américain des Visiteurs, toujours avec Christian Clavier et
toujours sous la houlette de Jean-Marie Poiré. De retour en France pour Les rivières
pourpres, où il jouait un inspecteur de police sur les traces d'un abominable
serial-killer, Jean Reno repart (un peu trop précipitamment) en direction des
States pour un remake (atroce, autant le dire) de Rollerball sous la direction
de John McTiernan. Les retrouvailles avec le comédien à l'occasion de Wasabi
seront les bonnes, Reno retrouvant peu ou prou sa silhouette de flic mal léché,
mais cette fois aux prises avec une teigne japonaise dont il va devoir, bon gré
mal gré, se faire une amie. Une comédie rythmée fort sympathique produite par
son vieil ami Luc Besson. Délaissant ses colts le temps d'une comédie
romantique avec Juliette Binoche, Décalage horaire, où il joue la carte du
séducteur maladroit et malgré lui, piégé dans un aéroport par une grève
surprise, le voici à nouveau porte-flingue à l'affiche de Tais-toi !, une
comédie réalisée par Francis Veber, avec Gérard Depardieu pour partenaire. Il
retrouvera ensuite le rôle du commissaire Niemans aux côtés de Benoît Magimel
dans la séquelle des Rivière pourpres, mis en scène par Olivier Dahan, Les
anges de l’Apocalypse.
FILMOGRAPHIE
1978 L'hypothèse du tableau volé
(Ruiz)
1979 Clair de femme
(Costa-Gavras)
1980 Voulez-vous un bébé
Nobel ? (Pouret)
1981 Les bidasses aux grandes
manœuvres (Delpard)
On
n'est pas des anges... elles non plus (Lang)
1982 Le dernier combat (Besson)
La
passante du Sans-Souci (Rouffio)
1983 Signes extérieurs de
richesse (Monnet)
1984 Le téléphone sonne toujours
deux fois (Vergne)
Notre
histoire (Blier)
1985 Strictement personnel
(Jolivet)
Subway
(Besson)
1986 Zone rouge (Enrico)
I
love you (Ferreri)
1987 Le grand bleu (Besson)
1989 Nikita (Besson)
1990 L'homme au masque d'or
(Duret)
1991 Opération Corned-Beef
(Poiré)
Loulou
Graffiti (Lejalé)
1993 Les visiteurs (Poiré)
Flight
from Justice (Kent)
1994 Léon
(Besson)
Les truffes (Nauer)
1995
French Kiss (id.) (Kasdan)
Al dila delle nuvole (Par-delà les
nuages) (Antonioni, Wenders)
Mission : Impossible (id.) (De
Palma)
1996 Le
jaguar (Veber)
Roseanna's Grave (Pour l'amour de
Roseanna) (Weiland)
Un amour de sorcière (Manzor)
Les sœurs Soleil (Szwarc)
1997 Les
visiteurs 2 (Poiré)
Godzilla (id.) (Emmerich)
1998
Ronin (id.) (Frankenheimer)
1999 Just
Visiting (Les visiteurs en Amérique) (Poiré)
2000 Les
rivières pourpres (Kassovitz)
Rollerball (id.) (McTiernan)
2001
Wasabi (Krawczyk)
2002
Décalage horaire (Thompson)
2003
Tais-toi ! (Veber)
2004 Les
rivières pourpres 2 – les anges de l’Apocalypse (Dahan)