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Charlotte
Rampling
C'est à
Sturmer, en Angleterre, le 5 février 1946, que la belle
Charlotte
Rampling pousse son preimer areuh. Son père,
colonel
de l'armée britannique, entraîne sa petite famille à
déménager
vers la garnison de Fontainebleau, dans les forces
de
l'OTAN. Charlotte a alors 9 ans, et elle apprend le français à
l'école
communale. Trois ans plus tard, c'est le retour en
Angleterre,
où la jeune fille devient étudiante au lycée
technique
de Harrow. Elle y monte un petit spectacle de
chansons
avec sa sœur Sarah et le succès aidant, les voilà qui
entament
bientôt une tournée dans toute l'Angleterre. A 17 ans,
Charlotte
fait ses bagages pour l'Espagne, avec une troupe de
jeunes
musiciens canadiens. Rentrée sur Londres en pleines
Swinging
Sixties, sa beauté est remarquée et elle devient un
mannequin
célèbre, régulièrement photographiée dans des
robes
bigarrées ultra-courtes, lançant des coups d'œil osés à
l'objectif
ou penchée contre un arbre, l'air rêveur, avec des
fleurs
dans les cheveux...
Mais ce
genre de carrière ne l'intéresse pas, et elle donne des
photos
à une agence de comédiens. Une semaine plus tard, on
l'invite
déjà à des auditions. Elle fait ses débuts (en petit) dans
Le
knack ou comment l'avoir, qui décroche la Palme d'or à
Cannes.
Désormais déterminée à devenir comédienne,
Charlotte
Rampling suit des cours de théâtre à la Royal Court
Stage
School, et apparaît dans sa première émission de
télévision,
"The Strangers", puis se voit offrir le rôle principal
de
Rotten to the Core. Mais elle subit alors un choc
émotionnel
quand sa sœur décède d'une grave maladie et que sa
mère
tombe malade. Délaissant un temps le cinéma, elle part
faire
le point sur sa vie en allant visiter l'Iran, le Pakistan et
l'Afghanistan.
Elle effectue aussi un séjour de deux mois dans
un
monastère tibétain avant de revenir sur les écrans,
notamment
dans Georgy Girl, dans le rôle de la garce
colocataire
de Lynn Redgrave, mais surtout en membre de la
famille
Thalman dans Les damnés de Visconti. On remarque
alors
son regard profond et inquiétant, et cette aura mystérieuse
qui
émane d'elle. Internationale, multilingue, Charlotte
Rampling
tourne un peu partout et trouve périodiquement des
rôles
marquants, le plus imposant étant sans conteste celui de
Portier
de nuit, de Liliana Cavani, dans lequel elle se livre à
des
jeux sado-masochistes avec celui qui avait jadis été son
bourreau
dans un camp SS. Un rôle malsain pour un film qui
l'est
tout autant et qui défraie alors la chronique.
Elle
est aussi la partenaire de Sean Connery dans Zardoz, puis
celle
de Robert Mitchum dans Adieu ma jolie, où elle est
formidable
en vénéneuse héroïne de série noire. Elle retrouvera
d'ailleurs
ce profil quelques années plus tard avec La chair de
l'orchidée,
son premier film tourné en France, où elle se base
dès
lors plus ou moins, notamment du fait de son mariage avec
le
musicien Jean-Michel Jarre. Incestueuse dans On ne meurt
que
deux fois (comme elle l'avait été dans Dommage qu'elle
soit
une putain), zoophile dans Max mon amour, Charlotte
Rampling
incarne pendant de longues années le mystère
féminin.
Woody Allen lui confie d'ailleurs le rôle d'une actrice
mentalement
dérangée dans Stardust memories ! Dans
Verdict,
de Sidney Lumet, elle est une femme fatale chargée
d'espionner
Paul Newman, et dans Angel heart, elle incarne
une
experte en sciences occultes. Toujours ce regard... Plus
discrète
dans les années 90, elle est la femme d'un écrivain
retiré
dans Time is money, une avocate sensuelle dans Piège
intime
ou encore la coach d'une agence de mannequin
roumaine
dans Asphalt tango. Récemment, elle était
Ranyevskaya
dans La cerisaie, une adaptation très littérale de
la
pièce de Tchekhov par Michael Cacoyannis, puis elle
incarnait
la femme délaissée de Stellan Skarsgård dans Signs
&
wonders. Aujourd'hui plus belle que jamais, elle entérine
avec
Sous le sable le personnage qu'elle avait adopté dès Signs
&
wonders, à savoir une femme dont le mystère naturel n'est
plus un
poids mais un détail, et surtout une femme plus
humaine,
plus chaleureuse, moins sophistiquée et fantasmée.
On ne
peut que se réjouir d'une telle transformation...
FILMOGRAPHIE
1964
The Knack (Le Knack ou comment l'avoir) (Lester)
1965
Rooten to the Core (Boulting)
1966
Georgy Girl (Narrizano)
1967
The Long Duel (Les turbans rouges) (Annakin)
1968
What's in It for Harry ? (Istanbul, mission impossible)
(Corman)
Sequestro di persona (Mingozzi)
1969
Three (Salter)
La caduta degli dei (Les damnés)
(Visconti)
1971
Addio, fratello crudele (Dommage qu'elle soit une putain)
(Patroni
Griffi)
1972
Asylum (Baker)
Corky (Horn)
Henry VIII and His Six Wives (Les six
femmes
d'Henri
VIII) (Hussein)
The Sky Bum (Clark)
1973
Zardoz (id.) (Boorman)
Giordano Bruno (Montaldo)
1974 Il
portiere di notte (Portier de nuit) (Cavani)
Caravan to Vaccares (Le passager) (G.
reeves)
Yuppi du (Celentano)
1975
Farewell My Lovely (Adieu ma jolie) (Richards)
1976 La
chair de l'orchidée (Chéreau)
1977
Foxtrot (Ripstein)
Un taxi mauve (Boisset)
1978
Orca (id.) (Anderson)
1980
Stardust Memories (id.) (Allen)
1982
The Verdict (Verdict) (Lumet)
1984
Viva la vie (Lelouch)
1985 On
ne meurt que deux fois (Deray)
Tristesse et beauté (Fleury)
1986
Max mon amour (Oshima)
Angel Heart (id.) (Parker)
1987
Mascara (Conrad)
Rebus (id.) (Guglielmi)
1988
D.O.A. (Mort à l'arrivée) (Morton, Jenkel)
Paris By Night (Hare)
1989
Frames from the Edge (Maben)
1993
Hammers Over the Anvil (Turner)
Time Is Money (id.) (Barzman)
1995
Invasion of Privacy (Piège intime) (Hickox)
1996
Asphalt tango (Caranfil)
The Wings of the Dove (Les ailes de la
colombe)
(Softley)
1998
Varya (La cerisaie) (Cacoyannis)
1999
Signs & Wonders (id.) (Nossiter)
Aberdeen (Moland)
2000
Sous le sable (Ozon)
The Fourth Angel (Irvin)