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Sydney Pollack
Né le 1er juillet 1934 à
Lafayette, dans l'Indiana, Sydney Pollack débute à New York comme assistant de
Sanford Meisner, considéré comme l'un des plus grands professeurs d'art
dramatique des Etats-Unis. Débutant comme acteur en 1955, Pollack se produit à
Broadway dans des pièces comme "A Stone for Danny Fisher", "The
Light Is Dark Enough" ou "Stalag 17", ainsi que dans de
nombreuses dramatiques télé, avant de réaliser plusieurs épisodes des séries
"Dr. Kildare", "Le fugitif" ou encore "Mission :
Impossible". Il signe bientôt son premier long métrage, Trente minutes
de sursis, avec Anne Bancroft, Sidney Poitier et Steven Hill, un drame
intimiste assez proche d'une dramatique télévisée. Pollack trouve son registre
à l'occasion de son film suivant, Propriété interdite, élégie romantique
inspirée de Tennessee Williams, sorte de recherche du temps perdu et d'une
Amérique disparue où Robert Redford, alter ego du cinéaste (ils tourneront XX
films ensemble), y incarne le premier “déserteur” de la filmographie de
Pollack, personnages qui se voient tôt ou tard sommés de prendre position ou de
rendre des comptes. Ainsi l'esthète d'Un château en enfer, le trappeur
de Jeremiah Johnson, le scénariste de Nos plus belles années...
Autant de films élégiaques, mais non dénués d'un sens du réalisme, où Pollack
conjugue violence sous-jacente et désespoir, comme était le cas du très beau On
achève bien les chevaux, sur un marathon de danse dans l'Amérique de la
Grande Dépression. Mais c'est bien avec Jeremiah Johnson que la
réputation de Pollack s'établit, en 1972. Il réussit à renouveler le genre du
western à travers le portrait de ce trappeur exilé dans les montagnes, reniant
la société organisée. Suivra le drame sentimental romantique et nostalgique Nos
plus belles années, réunissant Redford et Barbra Streisand. Et Pollack
aborde méthodiquement tous les genres cinématographiques : le film de
yakuza (Yakuza), le suspens (Les trois jours du Condor), le film
de guerre (Un château en enfer), la satire sociale (Le cavalier
électrique, qui dénonce la publicité aliénante, ou Absence de malice, qui
pointe du doigt l'abus de pouvoir des médias)... Avec Tootsie, pure comédie
mettant en vedette Dustin Hoffman obligé de se travestir en femme pour pouvoir
exercer son métier de comédien, Pollack obtient son plus grand succès public et
commercial, suivi de près par l'élégie romantique à l'Afrique Out of Africa,
d'après le best-seller de Karen Blixen, pour lequel il remporte l'Oscar du
Meilleur réalisateur et du Meilleur film. Six ans de silence avant le retour
aux écrans et Havana, qui tente de renouer avec le romanesque exotique de ce
précédent film, sans grand succès malgré la présence incontournable de Robert
Redford. En 1995, Sabrina, le remake du film de Billy Wilder, n'apporte rien de
plus à la gloire de Pollack, qui ne parvient pas à transcender le caractère
désuet de cette comédie sentimentale malgré la présence de Harrison Ford.
Harrison Ford que l'on retrouve trois ans plus tard au générique de L'ombre
d'un soupçon, dix-huitième film de l'auteur, qui joue entre-temps dans le film
de Stanley Kubrick, Eyes wide shut, reprenant le rôle laissé vacant par Harvey
Keitel. De retour aujourd'hui devant et derrière la caméra pour son tout
nouveau thriller politique, L'interprète où il dirige une Nicole Kidman,
interprète à l'ONU, témoin d'un complot visant à assassiner un chef d'Etat
africain, avant de se pencher sur la réalisation du d'un documentaire, Sketches
of Frank Gehry suivant la vie et l'œuvre de l'architecte de renom qui l'on doit entre autres le musée
Guggenheim de Bilbao.
FIMOGRAPHIE
1965 The Slender Thread (Trente
minutes de sursis)
1966 This Property Is Condemned
(Propriété interdite)
1968 The Sclphunters (Les
chasseurs de scalps)
1969 Castle Keep (Un château en
enfer)
They
Shoot Horses, Don't They ? (On achève bien les chevaux)
1972 Jeremiah Johnson (id.)
1973 The Way We Were (Nos plus
belles années)
1975 The Yakuza (Yakuza)
Three
Days of the Condor (Les trois jours du Condor)
1977 Bobby Deerfield (id.)
1979 The Electric Horseman (Le
cavalier électrique)
1982 Absence of Malice (Absence de
malice)
1983 Tootsie (id.)
1986 Out of Africa (id.)
1990 Havana (id.)
1992 The Firm (La firme)
1995 Sabrina (id.)
1998 Random Hearts (L'ombre d'un
soupçon)
2005 The Interpreter (L'interpète)
Sketches
of Frank Gehry