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ROMAN POLANSKI

 

La vie de Roman en est un de roman, justment... Commençons

par le début. Raymond, dit Roman, Polanski naît de parents

polonais le 18 août 1933, à Paris. Il a 3 ans lorsque sa famille

décide de retourner en Pologne et de s'installer à Cracovie.

C’est également le moment que choisit son père, Ryszard

Lieblinz, pour changer son nom et opter pour Polanski. La

guerre éclate et les parents du petit Roman sont déportés dans

un camp de concentration où sa mère meurt en captivité en

1941. Livré à lui-même, il est recueilli par plusieurs familles.

L’horreur qui marque son enfance sera un des thème sous-

jacent et récurrent de sa filmographie. Après un petit séjour

dans un cour d’électronique, le jeune homme se tourne

finalement vers la scène. Dès l'âge de 14 ans, Roman monte sur

les planches où il connaît une certaine notoriété. Il fait

également de la figuration dans de nombreux films, tout en

suivant les cours d'une école d'art de Cracovie, la Krakow

Liceum Sztuk Plastycznych, où il s'initie à la peinture, à la

sculpture et aux arts graphiques. Parallèlement, il tient de petits

rôles dans les œuvres du cinéaste Andrzej Wajda : Génération,

Une fille a parlé... Titulaire du diplôme, il entre, en 1954, à la

nouvelle Ecole du Cinéma de Lodz. A cette époque il tente son

tout premier essai cinématographique, La bicyclette, qui

restera à jamais inachevé. A l’époque, Roman Polanski ne peut

faire ses classes qu’en réalisant de très courts métrages où

pointe déjà son goût prononcé pour les situations insolites, la

violence... et le voyeurisme. Cinq ans plus tard et autant de

courts métrages derrière lui (les plus connus étant Deux

hommes et une armoire ou encore Rire de toutes ses dents),

et un nouveau diplôme en poche, il entre comme assistant-

réalisateur dans la compagnie de production Kamera. Invité à

Paris, non sans difficultés, par un producteur, Polanski tourne à

nouveau un court métrage, Le gros et le maigre, qui continue

dans la veine polanskienne de la situation burlesque pointant le

nez vers le fantastique et l'étrange. De retour en Pologne, il

réalise, en 1962, son dernier court, Les mammifères, qui

obtient plusieurs récompenses.

C'est également en 1962 que sortira son premier long, Le

couteau dans l'eau, qui sera par ailleurs son dernier film

polonais… Un huis clos psychologique à bord d'un yacht,

nominé en 1963 pour l’Oscar du Meilleur film étranger.

Polanski entreprend alors une carrière internationale et retourne

à Paris où il tourne le sketch, "La rivière de diamant", pour le

film Les plus belles escroqueries du monde. Diffusé en

Angleterre, Le couteau dans l’eau attire l’attention du

producteur Gene Gutowski, qui invite Roman Polanski à

Londres et l'aide à produire Repulsion, où Catherine Deneuve

perd la tête et sombre dans la névrose sans quitter son

appartement. L'étroite collaboration se poursuit avec Cul-de-

sac, dans lequel deux gangsters investissent une maison isolée

(et leurs habitants, dont la ravissante Françoise Dorléanc) sur

une petite île irlandaise, et Le bal des vampires, délirante

parodie des films des vampires dans laquelle joue Sharon Tate,

son épouse d'alors.

Installé aux Etats-Unis, Polanski réalise Rosemary's baby

regroupant à nouveau deux des principaux thèmes de

prédilection du réalisateur : l'horreur et l'angoisse, mais

toujours sur leur versant psychologique plutôt que graphique.

Mais quand la fiction rejoint la réalité : le 9 août 1969, Sharon

Tate est sauvagement assassinée dans la résidence

californienne du couple par des fanatiques de la secte de

Charles Manson. Roman Polanski suspend sa carrière durant

quatre ans, et effectuera son retour en réalisant une adaptation

de l'œuvre de Shakespeare : Macbeth, une commande de Hugh

Hefner, le directeur du magazine "Play Boy". La machine est

relancée et, après une récréation burlesque avec Sydne Rome

(Quoi ?), le mythique Chinatown, qui réunissait Jack

Nicholson et Faye Dunaway, et Le locataire, tourné en France

avec Isabelle Adjani, Polanski se retrouve à nouveau au milieu

d’une sombre affaire, inculpé pour le viol présumé d’une

adolescente de 13 ans. Après avoir passé quelque temps en

prison, il quitte les quitte les Etats-Unis pour ne plus jamais y

revenir et s'installe définitivement en France. En 1979, son

Tess obtient les César du Meilleur film, du Meilleur

réalisateur, et de la Meilleure photographie.

Le réalisateur marque alors une nouvelle pause… de huit ans,

durant laquelle il met en scène "Amadeus" de Peter Schaffer et

écrit son autobiographie, "Roman". Avec Pirates, Polanski

réalise un vieux projet, d'une démesure toute polanskienne,

mais le film est un semi-échec commercial. Le réalisateur

enchaînera avec un thriller hitchcockien, Frantic, avec Harrison

Ford et Emmanuelle Seigner, qui deviendra sa compagne et son

égérie. En 1992, Lunes de fiel, thriller tragico-érotique adapté

d'un roman de Pascal Bruckner, réunit Emmanuelle Seigner,

Peter Coyote et Hugh Grant. La même année il met en scène

"Les contes d'Hoffmann" d'Offenbach à l'Opéra Bastille. La

jeune fille et la mort, un suspens psychologique avec

Sigourney Weaver et Ben Kingsley, tourné en 1995, sera le

dernier film de Polanski avant cette Neuvième porte où, une

fois n’est pas coutume, il met en scène Emmanuelle Seigner en

ange gardien ambiguë d’un Johnny Depp en chercheur peu

scrupuleux.

 

 

FILMOGRAPHIE

 

1962 Noz w wodzie (Le couteau dans l’eau)

 

1965 Repulsion (id)

 

1966 Cul-de-sac (id.)

 

1967 The Fearless Vampire Killers (Le bal des vampires)

 

1968 Rosemary’s Baby (id.)

 

1971 Macbeth (id.)

 

1972 What ? (Quoi ?)

 

1974 Chinatown (id.)

 

1976 Le locataire

 

1979 Tess

 

1986 Pirates

 

1988 Frantic

 

1992 Bitter Moon (Lunes de fiel)

 

1994 Death and the Maiden (La jeune fille et la mort)

 

1998 The Ninth Gate (La neuvième porte)