Ray Liotta

 

Né le 18 décembre 1955 dans le New Jersey et adopté à l'âge de 6 mois, Ray Liotta est tout d'abord un élève plus porté sur le sport (le foot et le basket, principalement) que sur les maths. Néanmoins, il décroche son bac, puis décide d'embrasser une carrière de comédien et part donc étudier l'art dramatique à l'université de Miami. Dans ce cadre, il jouera dans des pièces aussi diverses que "Un tramway nommé désir", "La mégère apprivoisée", "Des souris et des hommes" ou encore "West Side story". Sa licence en poche, il prend la direction de New York pour débuter dans un célèbre soap, "Another World". Il y tiendra le rôle de Joey Perrini pendant trois ans, entre 1978 et 1981. Cette pérennité lui vaut d'être contacté pour d'autres séries, comme "Casablanca", ou "Our Family Honor", et de tourner, entre-temps, dans The Lonely Lady, son premier (petit) rôle au cinéma, et deux téléfilms. Il se fera vraiment connaître dans Dangereuse sous tous rapports, en 1986, sous la direction de Jonathan Demme. Salué par les critiques qui admirent son charisme, il est nommé aux Golden Globes et remporte le Boston Film Critics Award du meilleur second rôle. Sélectif dans ses films, il ne tourne guère plus d'un film par an, Ray Liotta parvient à s'imposer au travers de longs-métrages comme Nicky et Gino, où il se montre largement à la hauteur de Tom Hulce, dans un numéro de simplet. On le retrouve ensuite dans Jusqu'au bout du rêve, mais c'est définitivement Scorsese qui l'impose, en faisant de lui l'un de ses Affranchis, héros noir charbon de ce règlement de comptes sur fond de mafia.

Hollywood commence à lui faire les yeux doux, au point de lui ouvrir la porte aux rôles musclés qui font recette : le voilà prisonnier dans un futur lointain et tyrannique dans Absolom 2022 puis “bad guy” dans Obsession fatale, à savoir un flic psychopathe qui terrorise la belle Madeleine Stowe. A chaque fois, Liotta, avec sa gueule brute de décoffrage et son regard bleu piscine, fait mouche là où on ne l'attend pas, imposant également un physique hors des canons en vigueur et son jeu tout en nuances. Sa subtile fragilité est remarquablement mise en valeur dans Corrina, Corrina, où il incarne un père dépassé par la mort de son épouse, puis dans Mémoires suspectes où il tire son épingle d'un polar moyen en faux coupable.

Par la suite, en dépit d'un beau second rôle auprès de Stallone et De Niro dans Copland, sa carrière marque le pas avec des films catastrophe dans tous les sens du terme (Turbulences à 30000 pieds) et des séries B souvent jetées au panier vidéo, ou encore inédites en France (Forever Mine, roman-photo indigne de Paul Schrader, où il est une caricature de cocu mafieux). Des problèmes personnels (notamment d'alcoolisme) ralentissent sa carrière, qui retrouve toutefois un rebond inespéré avec un rôle assez délirant dans le glauquissime Hannibal, qui lui vaut une scène culte, celle où Anthony Hopkins, dans le rôle de Hannibal Lecter, se délecte de sa cervelle alors qu'il est tout à fait conscient. Liotta est amusant dans la comédie sentimentale XXX, aux côtés de Sigourney Weaver et Jennifer Love Hewitt, puis apparaît en assez petit dans Blow, de Ted Demme et avec Johnny Depp, avec pour toile de fond le trafic colombien de cocaïne, et dans John Q, le thriller tire-larmes de Nick Cassavetes. Narc marque alors son retour par la bande, via les indépendants qui le tirent des troisièmes rôles pour lui offrir le premier, celui d'un agent de police aux méthodes pour le moins expéditives. On le voit ensuite dans Identity, thriller haletant dans lequel dix protagonistes enfermés dans un motel sont décimés un à un. Revêtant aujourd'hui une fois encore le costume de mafieux qui a fait ses beaux jours, Ray Liotta se retrouve à l'affiche de Revolver poursuivit par un Jason Staham vengeur et méchamment rancunier. Un couple d'acteur qui se retrouvera d'ailleurs bientôt dans Dungeon Siege. Mais des projets, Ray Liotta en a foison. A commencer par Happy Endings, dans lequel le comédien devrait donner la réplique à la charmante Lisa Kudrow, The Last Shot, l'histoire vraie d'un film financé par un agent du FBI sous couverture dans la peau d'un producteur, Control où il campe un condamné à mort acceptant de jouer les cobayes pour échapper à la peine capitale, Slow Burn où un avocat a 24 heures pour se sortir de sa confrontation avec un leader de gang et d'une avocate trop sexy pour être honnête, Local Color de George Gallo, Even Money où trois parfait inconnus accroc aux jeux de hasards vont finir par s'entredéchirer et Comeback Season où un Liotta adultérin tentera de récupérer sa femme par n'importe quel moyen.

 

FILMOGRAPHIE

 

1983 The Lonely Lady (Sasdy)

 

1986 Something Wild (Dangereuse sous tous rapports) (Demme)

 

1988 Dominick and Eugene (Nicky et Gino) (R. Young)

            Arena Brains (Longo)

 

1989 Field of Dreams (Jusqu'au bout du rêve) (Alden Robinson)

 

1990 GoodFellas (Les affranchis) (Scorsese)

 

1991 Article 99 (Deutch)

 

1992 Unlawful Entry (Obsession fatale) (Kaplan)

 

1994 No Escape (Absolom 2022) (Campbell)

 

1994 Corrina, Corrina (id.) (Nelson)

 

1995 Operation Dumbo Drop (Wincer)

            Unforgettable (Mémoires suspectes) (Dahl)

 

1996 Turbulence (Turbulences à 30 000 pieds) (Butler)

 

1997 Copland (id.) (Mangold)

            Phoenix (id.) (Cannon)

 

1999 Muppets From Space (Les Muppets dans l'espace) (Hill)

            Forever Mine (Schrader)

            Pilgrim (Cokliss)

 

2000 A Rumor of Angels (O'Fallon)

            Blow (id.) (T. Demme)

            Heartbreakers (XXX) (Mirkin)

 

2001 Hannibal (id.) (Scott)

 

2002 John Q (id.) (Cassavetes)

            Narc (id.) (Carnahan)

 

2003 Identity (id.)(Mangold)

 

2004 The Last Shot (Nathanson)

Control (Hunter)

 

2005 Revolver (id.) (Ritchie)

Happy Endings (Roos)

Slow Burn (Beach)

Dungeon Siege (Boll)

Local Color (Gallo)

Even Money (Rydell)

Comeback Season (McCulloch)