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Jean-Pierre
Kalfon
Né à
Paris le 30 octobre 1938, Jean-Pierre Kalfon se voit
destiné
à des études de médecine par ses parents. Rebelle à
toute
autorité, le jeune homme fugue fissa, direction la
Belgique,
où il dessine à la craie sur les trottoirs et joue de la
guitare
à la terrasse des bistrots pour se faire un peu d'argent.
Trois
mois de prison pour falsification de papiers d'identité
avant
un séjour dans un centre de redressement en France :
Jean-Pierre
Kalfon aurait pu mal tourner, mais le destin en
décidera
autrement. Fortement épaulé par sa mère, il suit, dans
un
premier temps, une école de décoration, puis des cours de
théâtre
avant de devenir... danseur aux Folies-Bergère ! Nous
sommes
à la fin des années 50 et son expérience de boy ne dure
que
cinq mois, mais le démon de la scène l'a saisi. Le voilà
bientôt
au théâtre, inscrit aux cours de Dullin, puis en train de
monter
une pièce au Centre Américain. Succès d'estime. Il
incarne
ensuite Jésus Christ dans "Barabas", joue sous la
houlette
de Jean Vilar, au TNP, où il côtoie Gérard Philipe,
Alain
Cuny et où il découvre les grands textes classiques,
auxquels
il s'accroche immédiatement.
Pourtant,
dans les années 60, c'est vers un cinéma et un théâtre
résolument
underground qu'il va se tourner, devenant un pilier
de la
troupe du dramaturge Marc'O, au sein de laquelle il
travaille
avec les débutants Bulle Ogier et Pierre Clémenti.
C'est
la grande époque “sex, drug & rock'n roll" de l'acteur, qui
débute
parallèlement à l'écran sous la direction de José
Bénazéraf
dans un polar noir, La drogue du vice, où sa
silhouette
sombre et tourmentée dépasse largement toutes les
autres
: il y est un gangster qui déclame du Shakespeare... Avec
Marc'O,
Kalfon passe au cinéma dans une adaptation de la
pièce
culte "Les idoles", puis se teint la moustache en vert par
pur
esprit de provocation, se retrouve choriste pour Jacques
Higelin,
batteur dans de petites formations de rock, et tourne
accessoirement
avec Godard, Lelouch et Garrel, généralement
dans
des rôles de malfrats, plus rarement dans des rôles de
curés.
Le comédien dira plus tard : “Ma vie est un scandale”.
Effectivement
: il effectue son service militaire sur le tard,
drogué
au dernier stade ! Dans les années 70, il émigre six
mois
pour le Brésil, passe deux ans à New York, joue avec Bob
Marley,
mais revient périodiquement au cinéma, au gré de ses
humeurs
et de ses disponibilités. Dans les années 80, il entame
une
carrière de rocker, avec notamment une chanson sur le sida
"L'amour
à la gomme" et un album, "Black minestrone", sorti
en
1993. Aujourd'hui désintoxiqué de ses “vices”, le comédien
à l'œil
noir et à la voix rocailleuse apparaît irrégulièrement au
cinéma
(récemment cuistot “folle” dans I love L.A.), plus
régulièrement
à la télévision, où on l'a vu dans les séries
fleuves
"La rivière Espérance" ou "Sandra princesse rebelle". Il
incarne
aujourd'hui Louis XIV dans Saint-Cyr, un de ses
premiers
rôles en costume.
FILMOGRAPHIE
1963 La
drogue du vice (Bénazéraf)
1964 Et
la femme créa l'amour (Collin)
La femme-spectacle (Lelouch)
1965
Une fille et des fusils (Lelouch)
Les grands moments (Lelouch)
1966
Mamaia (Varéla)
La longue marche (Astruc)
Safari-diamants (Drach)
1967
Mon amour, mon amour (N. Trintignant)
L'amour fou (Rivette)
Les oiseaux vont mourir au Pérou (Gary)
1968
Les idoles (Marc'O)
Week-end (Godard)
La bande à Bonnot (Fourastié)
Les Gauloises bleues (Cournot)
Le lit de la vierge (Garrel)
1969
Paul (Medveczky)
1970 Le
maître du temps (Pollet)
1971
Jupiter (Prévost)
1972 La
vallée (Schroeder)
1973
Les gants blancs du diable (Szabo)
1974 Un
ange passe (Garrel)
1975
Zig-Zig (Szabo)
Le bon et les méchants (Lelouch)
1976
L'apprenti-salaud (Deville)
Si c'était à refaire (Lelouch)
1977
Les apprentis-sorciers (Cozarinsky)
1978 Le
coup du singe (Bitton, Kalfon)
1979 La
chanson de Roland (Cassenti)
La guerre des polices (Davis)
1980 La
femme flic (Boisset)
Les uns et les autres (Lelouch)
Jetzt und alles (Vitzthum)
1981
Allons z'enfants (Boisset)
Condorman (id.) (Jarrott)
Une étrange affaire (Granier-Deferre)
Chassé-croisé (Dombasle)
Nestor Burma, détective de choc (Miesch)
1982
Hécate (Schmid)
Mille milliards de dollars (Verneuil)
Liberty Belle (Kané)
1983
Vivement dimanche ! (Truffaut)
Canicule (Boisset)
Rue barbare (Béhat)
1984
Laisse béton (Le péron)
L'amour par terre (Rivette)
Le jumeau (Robert)
La nuit porte-jarettelles (Thévenet)
Le déclic (Richard)
1985
L'amour ou presque (Gautier)
1987 Le
cri du hibou (Chabrol)
Vent de panique (Stora)
Corps z'à corps (Halimi)
Funny boy (Le Hémonet)
Sécurité publique (Benattar)
1988 Le
septième ciel (Daniel)
1991 Et
demain... Hollywood ! (Villemer)
1994
Les cent et une nuits (Varda)
1995
Dieu, l'amant de ma mère et le fils du charcutier
(Isserman)
1996 Le
jour et la nuit (Lévy)
1998
Folle d'elle (Cornuau)
L.A. Without a Map (I love L.A.) (M.
Kaurismäki)
1999 La
vie ne me fait pas peur (Lvovsky)
Saint-Cyr (Mazuy)