<< : >> |
Rutger
Hauer
Né le
23 janvier 1944 à Breukelen, Rutger Hauer doit à son
étrange
blondeur, à ses yeux bleus et à sa silhouette de balaise
hollandais
de pouvoir incarner tour à tour des rôles allant du
héros
romantique au plus sagouin des méchants. Parce que ses
parents
comédiens voyagent beaucoup, lui et ses trois sœurs
sont
élevés par une nourrice. Un peu rebelle pendant son
enfance,
Rutger se frotte aux lois et à la rigueur du milieu
scolaire
et commet les polissonneries par douzaines. Son
grand-père
fut capitaine de goélette, ce qui le motive
à quitter
la
terre ferme à l'âge de 15 ans pour aller travailler à bord d'un
cargo.
Mais la génétique frappe un grand coup : tout comme
son
grand-père, le jeune Rutger est atteint de daltonisme et ne
peut
prétendre à une carrière dans la marine marchande. A son
retour,
il s'inscrit à des cours du soir et trouve des petits jobs
dans
l'industrie du bâtiment. Abandonnant de nouveau l'école,
ses
parents l'inscrivent en classe d'art dramatique. S'imaginant
plus
poète qu'autre chose, il confirme que l'assiduité n'est pas
sa
qualité première, et passe le plus clair de son temps à écrire
sonnets
et quatrains aux comptoirs des coffee-shops
d'Amsterdam
au lieu d'étudier. Cela lui permet assez
rapidement
de se faire éjecter des cours, au même motif de
fainéantise
aggravée. Il se décide alors à s'engager dans la
marine
de l'armée hollandaise, mais, là encore, découvre que
cette
vie ne lui convient finalement pas. Il doit alors convaincre
ses
supérieurs que sa santé mentale n'est pas à la hauteur de ce
qu'on
peut attendre d'un militaire, ce à quoi il parvient si bien
qu'il
est illico envoyé dans un institut médical pour
psychopathes.
Lieu inhospitalier où Rutger tiendra pourtant
jusqu'à
ce que l'armée soit enfin persuadée qu'elle peut tout à
fait se
passer de lui.
Dans
les années 60, il revient aux planches où il persévère
enfin.
Il fait ses débuts à l'écran en 1968 dans un film belge, en
langue
flamande, de Harry Kümel, Monsieur Hawarden,
tourné
en noir et blanc. Il ne reconduit l'expérience qu'en 1973
dans le
torride Turkish délices, l'un des premiers films de Paul
Verhoeven
encore néerlandais, qu'il avait rencontré sur le
tournage
de la série TV "Floris" en 1969 et dont il tenait le rôle
titre.
Il incarne dans Turkish délices un sculpteur hollandais
pris
dans une tumultueuse histoire d'amour avec un belle jeune
femme,
à mi-chemin entre Love story et un tableau de
Rembrandt.
Les deux hommes vont souvent collaborer, et se
retrouvent
en 1975 avec Keetje Tippel, puis, en 1977, avec
Soldaat
van Oranje, qui décrit la Seconde Guerre mondiale à
travers
les yeux de quelques Bataves. Le succès du film
propulse
Rutger Hauer et Paul Verhoeven par dessus
l'Atlantique,
jusqu'aux Etats-Unis où l'acteur tournera de plus
en
plus, maîtrisant parfaitement la langue de Tennesse
Williams
(pour changer un peu de Shakespeare). En 1979, on
peut
cependant encore le voir dans des productions
européennes
comme Femme entre chien et loup, film franco-
belge
d'André Delvaux, avec Marie-Christine Barrault. Après
Spetters
en 1980 de l'inévitable compère Verhoeven, où il est
un
dangereux violeur de jeunes hommes, son cœur se tourne de
plus en
plus vers les séries B comme Les faucons de la nuit,
opérant
aux côtés de Stallone dans son rôle fétiche de “seul-
homme-à-pouvoir-empêcher-qu'un-méchant-mette-le-monde-à-
ses-genoux”.
Au milieu des séries TV et de films d'action où il
excelle
en “villain”, Rutger Hauer tombe sur une perle rare : le
rôle de
Roy Batty, le “répliquant” qui donnera du fil à retordre
à
Harrison Ford dans Blade runner de Ridley Scott. Le regard
de
Rutger fait des ravages dans une scène finale, en haut d'un
building
essoré par une pluie sans fin, restée dans toutes les
mémoires...
On le retrouve l'année suivante en présentateur de
télévision
fort ambigu dans Osterman week-end de Sam
Peckinpah.
Il remporte également plusieurs Golden Globes
pour sa
participation dans des séries télévisées américaines, où
il a
notamment Diane Keaton, Sam Neill et Isabella Rossellini
pour
partenaires. En 1985, il accomplit son Verhoeven de
l'année,
La chair et le sang, dans le rôle de Martin, emmenant
une
bande de mercenaires médiévaux sur le chemin de la
revanche,
aux côtés de Jennifer Jason Leigh. Les 80's sont
fastes
pour Rutger Hauer, et il enchaîne l'année suivante avec
un
autre rôle phare de sa carrière, celui du serial-killer John
Ryder
dans Hitcher, de Robert Harmon, retrouvant au passage
Jennifer
Jason Leigh qu'il va s'amuser à écarteler entre deux
caravanes.
Dans un autre registre, il joue dans un film franco-
italien
de Ermanno Olmi, La légende du saint buveur,
dernière
escale marquante dans le cinéma d'auteur avant
d'échouer,
pendant près de dix ans, aux génériques de B-
movies
d'un intérêt tout relatif, dont les titres parlent d'eux-
mêmes
: Buffy the Vampire Slayer (oui oui,
l'original, et pas
terrible
qui plus est) Bleeders, Deathline, Tactical Assault...
On
l'aperçoit dans Voyage, téléfilm sorti en salles en France
dans le
rôle d'un affreux méchant qui fait flipper les passagers
d'un
petit bateau, puis ne quitte pas l'élément marin pour Péril
en mer
(mais sous l'eau, cette fois), et revient donc aujourd'hui
avec
l'un des rôles les plus marquants qu'il ait tenu depuis
longtemps,
le comte poète de l'étonnant film de Ben Hopkins,
Simon
le magicien, renouant ainsi avec le meilleur de lui-
même.
Ses
projets tiennent en deux films : Partners in crime de
Jennifer
Warren dont il tient le premier rôle, et Wilder, de
Rodney
Gibbons, où il incarnera un médecin dont l'ex-épouse a
été
assassinée au milieu d'une série mettant en cause une
compagnie
pharmaceutique. Quand le démon du crime revient
au galop...
FILMOGRAPHIE
1968
Monsieur Hawarden (Kümel)
1973
Turkish Delights (Turkish délices) (Verhoeven)
Repelsteeltje (Kummel)
1974
Pusteblume (Love torride/La môme au pissenlit) (Hoven)
1975
Keetje Tippel (Verhoeven)
Konter bande (Vasen)
The Wilby Conspiracy (Le vent de la
violence)
(Nelson)
Das Amulett des Todes (Gregan)
Het Jaar van de kreeft (Curiel)
La donneuse (Pallardy)
1976
Max Havelaar (Rademakers)
1977
Soldaat van Oranje (Verhoeven)
1978
Pastorale 1943 (Verstappen)
Mysteries (de Laussanet)
1979
Grijpstra en de Gier (Verstappen)
Jewel in the Deep (Van Erkel)
Een Vrouw tussen hond en Wolf (Femme entre
chien
et
loup) (Delvaux)
1980
Spetters (id.) (Verhoeven)
1981
Nighthawks (Les faucons de la nuit) (Malmuth)
Chanel Solitaire (Kaczender)
Blade
Runner (id.) (R. Scott)
1982
Eureka (id.) (Roeg)
1983
The Osterman Weekend (Osterman week-end)
(Peckinpah)
1984 A
Breed Appart (Une race à part) (Mora)
1985
Flesh & Blood (La chair et le sang) (Verhoeven)
Ladyhawke (Ladyhawke, la femme de la nuit)
(Donner)
1986
The Hitcher (Hitcher) (Harmon)
1987
Wanted : Dead or Alive (Mort ou vif) (Sherman)
1988 La
Leggenda del santo bevitore (La légende du saint
buveur)
(Olmi)
Salute of the Jugger (Le sang des héros)
(Peoples)
1989
Blind Fury (Vengeance aveugle) (Noyce)
In una notte di chiaro di luna
(Wertmüller)
Bloodhounds of Broadway (Brookner)
1990
Past Midnight (Eliasberg)
1991
Deadlock (Teague)
1992
Buffy the Vampire Slayer (Kuzui)
Split Second (Maylam, Sharp)
Beyond Justice (Tessari)
Voyage (id.) (Mackenzie)
Blind Side (Angle mort) (Murphy)
1993
Artic Blue (Masterson)
1994
Nostradamus (Christian)
Surviving the Game (Que la chasse commence
!)
(Dickerson)
Blood of the Innocent (Misiorowski)
The Beans of Egypt, Maine (Warren)
1995
Mariette in Ecstasy (Bailey)
Precious Find (Mora)
1996
Crossworlds (Mora)
Omega Doom (Pyun)
The Call of the Wild (Svatek)
Blast (Pyun)
1997
Knocking on the Heaven's Door (Paradis express) (Jahn)
Bleeders/Hemoglobin (Svatek)
Deathline (Takàcs)
Hostile Waters (Péril en mer) (Drury)
1998
Tactical Assault (M. Griffiths)
Bone Daddy (Azzopardi)
1999
New World Disorder (Spence)
Partners in crime (Warren)
Simon Magus (Simon le magicien) (B.
Hopkins)
2000
Wilder (R. Gibbons)
Lying in Wait (Kirkpatrick)
Turbulence 3 (Montesi)