Jean-Claude Dreyfus

 

Etonnante carrière que celle de Jean-Claude Dreyfus (né en 1946), qui, après une enfance bohême, débute en jouant les travestis dans les cabarets parisiens. Une figure parisienne haute en couleur qui possède aujourd'hui à son actif près de cinquante pièces, de la comédie au drame : il travaillera notamment avec les metteurs en scène Claude Régy, Jérome Savary ("Chantecler"), Jacques Lassalle ("Les fausses confidences"), Anne Delbée, Benno Besson et Tania Balachova. Au cinéma, on le voit dès les années 70 dans une multitude de petits rôles, parfois le temps d'une scène (Courtier en bourse pressé dans Le sucre, par exemple), et notamment chez Yves Boisset qui, fidèle, fait appel à lui sur presque tous ses films des années 80. Une décennie d'où ressort un seul rôle important, celui d'un voyou d'anthologie dans Rue Barbare. Le déclic se fera au début des années 90 grâce au tandem Jeunet et Caro, qui lui confient le rôle du boucher anthropophage de Delicatessen. Le grand public découvre alors ce comédien truculent, aux œillades gourmandes et la gestuelle à la fois noble et précieuse, qui devient même une star du petit écran en devenant le porte-parole publicitaire des plats cuisinés “Marie”. Une seconde carrière au cinéma s'ouvre alors au comédien, qui enchaîne les seconds rôles pendant plusieurs années, tout en se ménageant une place grandissante au théâtre et en s'adonnant même à la chanson (il donnera deux tours de chants : "Tour de cochon" et "De porc et port"). L’acteur est d’ailleurs célèbre pour sa collection de porcins, gorets et cochons en tous genres. Tour à tour psychiatre allumé dans La ballade de Titus, aristo tirant son épingle du jeu pendant la Révolution dans L'Anglaise et le duc d’Eric Rohmer, antiquaire dans Lovely Rita, Sainte patronne des cas désespérés Jean-Claude Dreyfus est aujourd’hui, le centre d’intérêt du jeune Clément dans Le petit curieux de Jean Marbœuf et administrateur colonial séparant deux frères bébés tigres pour faire de l’un d’eux l’animal de compagnie de son rejeton dans Deux frères de Jean-Jacques Annaud. Et c’est avec un grand plaisir qu'on retrouvera prochainement le comédien dans Philosophale de Farid Fedjer, Rien, voilà l’ordre de Jacques Baratier ou encore Un long dimanche de fiançailles, l’occasion pour lui de retrouver celui qui l’a révélé au grand public, Jean-Pierre Jeunet.

 

FILMOGRAPHIE

 

1972 What a flash ! (Barjol)

 

1974 Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard (Audiard)

 

1975 L'uomo che sfide l'organizzazione (Grieco)

 

1976 Schatten der Engel (L'ombre des anges) (Schmid)

 

1977 Le portrait de Dorian Gray (Boutron)

 

1978 Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette (Yanne)

 

1979 Les héroïnes du mal (Borowczyk)

            Le sucre (Rouffio)

 

1980 La dérobade (Duval)

            Allons z'enfants (Boisset)

            Théâtre (Fieschi, Mabilles)

            Fitzcarraldo (id.) (Herzog)

 

1982 Education anglaise (Roy)

            Le prix du danger (Boisset)

 

1983 Canicule (Boisset)

            Le marginal (Deray)

            Rue Barbare (Béhat)

 

1984 Cheech and Chong's The Corsican Brothers (Chong)

            Liste noire (Bonnot)

            Notre histoire (Blier)

            Le fou du roi (Chiffre)

 

1987 La vieille quimboiseuse et le majordome (Laou)

            Tandem (Leconte)

 

1988 Black mic-mac 2 (Pauly)

            Radio Corbeau (Boisset)

            Ville étrangère (Goldschmidt)

 

1989 Il y a des jours... et des lunes (Lelouch)

 

1990 Delicatessen (Jeunet, Caro)

            La tribu (Boisset)

            Un vampire au paradis (Bahloul)

 

1991 Tous les matins du monde (Corneau)

            La belle histoire (Lelouch)

            La voix (Granier-Deferre)

 

1992 La fille de l'air (Bagdadi)

            Bonsoir (Mocky)

            coyote (Ciupka)

            Pétain (Marbœuf)

            L'ombre du doute... (Isserman)

 

1993 Les histoires d'amour finissent mal... en général (Fontaine)

            Cache cash (Pinoteau)

 

1994 La cité des enfants perdus (Jeunet, Caro)

            En mai, fais ce qu'il te plaît (Grange)

            Le fils de Gascogne (Aubier)

Une trop bruyante solitude (Cais)

 

1995 Krim (Bouchaala)

            Tiré à part (Rapp)

            Oui (Pérennès)

 

1996 La cible (Courrège)

            The Adventures of Pinocchio (Pinocchio) (Barron)

            La ballade de Titus (De Brus)

 

2001 L'Anglaise et le duc (Rohmer)

            Philosophale (Fedjer)

 

2003 Lovely Rita, Sainte patronne des cas désespérés (Clavier)

            Rien, voilà l’ordre (Baratier)

            Le petit curieux (Marbœuf)

Two Brothers (Deux frères) (Annaud)

 

2004 Un long dimanche de fiançailles (Jeunet)