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 Michel Blanc

 

Né à Courbevoie le 16 juin 1952, Michel Blanc effectue ses études secondaires au lycée Pasteur de Neuilly en compagnie d'une joyeuse troupe, puisque composée de Josiane Balasko(vic), Gérard Jugnot, Christian Clavier et Thierry Lhermitte. Unis comme les cinq doigts de la main, ils constituent, dès leur sortie du lycée, la troupe du Splendid, jouant d'abord dans un garage de Montparnasse converti en café-théâtre avant d'emménager rue des Lombards, près des Halles, puis de finalement construire leur propre théâtre, quelque temps plus tard, rue du Faubourg-Saint-Martin. Avec ses collègues, Michel Blanc participe ainsi à l'écriture de nombre de pièces telles que "Ma tête est malade", "Je vais craquer", "Amour, coquillages et crustacés", "Le pot de terre contre le pot de vin"... Acteur incontournable de la troupe, Michel Blanc, grâce à ce physique si particulier que d'aucuns qualifieront d'“ingrat”, n'est pas inactif pendant le début de ces glorieuses années 70 : comme ses petits camarades, il commence, en plus des planches, à tâter du cinéma avec de petits rôles, notamment chez Bertrand Tavernier qui fait débuter toute la troupe dans Que la fête commence... Randonneur à cheval dans Je t'aime, moi non plus, moniteur de colonies de vacances adepte de pornographie dans La meilleure façon de marcher (avec une séquence mémorable de crise d'hystérie au bord d'une piscine), voisin dans Le locataire, interne en hôpital dans Chaussette suprise, il accumule les petits rôles, mais ce n'est toutefois pas avant Les bronzés, en 1978, que Michel Blanc accède au statut de star. Son personnage de Jean-Claude Dus, dragueur minable et hypocondriaque, est un des sommets de l'écriture de la troupe, qui accède dans son ensemble au vedettariat grâce à ce film et sa suite, Les bronzés font du ski, avec ses fameuses chougne et liqueur d'échalotte. Prétentieux et pathétique : tel accepte d'être Michel Blanc, reflet malgré lui des Français râleurs et vindicatifs.

Patrice Leconte va encore exploiter cette veine dans deux films qui seront autant de succès publics : parasite incrusté chez son meilleur ami dans Viens chez moi, j'habite chez une copine, et cocu pathétique qui se réfugie dans une résidence pour célibataires dans Ma femme s'appelle reviens. Une demi-apparition plus tard dans Le père Noël est une ordure (il n'est que la voix du satyre téléphonique) et il retrouve le Splendid une dernière fois pour l'hénaurme Papy fait de la résistance (dans le rôle d'un curé) avant de passer à la mise en scène avec Marche à l'ombre, comédie qui exploite à nouveau ce profil de gringalet minable. Scène culte quand, sous l'effet d'une forte fièvre, il ahane dans un souffle : “Y a des renards qui m'attaquent !” Le film est un triomphe populaire sans pitié, et pourtant, l'aventure de la réalisation ne se réitèrera pas dans l'immédiat, au contraire de ses amis Gérard Jugnot et Josiane Balasko qui, eux, enchaînent déjà les films.

A la place, Michel Blanc s'amuse à pousser la chansonnette dans une auto-parodie sympathique "Le mec plus ultra", et, surtout, il va vouer la fin des années 80 à briser une image comique qui lui colle peut-être un peu trop à la peau. Première étape avec Tenue de soirée, où Bertrand Blier le fait se soumettre à la sexualité dévorante de l'ogre Depardieu, se travestissant en femme pour l'occasion. Deuxième – et importante – étape : son personnage de monsieur étrange et solitaire qui épie sa jeune voisine dans Monsieur Hire. Le film de la transformation, qui voit le comédien perdre sa légendaire moustache ainsi que sa célèbre silhouette chétive. Deux films grâce auxquels la France découvre (il était temps !) les talents d'acteur du comédien, qui va désormais moins tourner (il réalise quelques spots publicitaires) et faire des choix audacieux, comme celui de jouer sous l'œil de Peter Greenaway dans Prospero's books, d'intégrer l'univers de Claude Berri avec Uranus (d'après un roman de Marcel Aymé), ou de retrouver Bertrand Blier avec un petit rôle dans Merci la vie. Si la comédie de cocufiage Chambre à part n'est pas un succès, Michel Blanc n'a pas pour autant abandonné définitement ce genre, qui lui a apporté une immense renommée : il en use même audacieusement en 1994 en mettant en scène son deuxième film, Grosse fatigue, dans lequel il tient son propre rôle, celui d'un acteur célèbre dont la vie est empoisonnée par l'apparition d'un sosie, lequel brise consciencieusement l'image “sympathique” de Michel Blanc. Le  grand succès commercial obtenu par ce film atteste une nouvelle fois de l'adoration que vouent les Français à Michel Blanc, lequel sait se faire rare, puisque à part deux rôles d'inspecteur dans Prêt-à-porter et Le monstre, plus une apparition dans Les grands ducs, le comédien va se faire cruellement absent des grands écrans, même à l'occasion de son troisième film, Mauvaise passe, dont le premier rôle est tenu par Daniel Auteuil, Français exilé à Londres qui devient gigolo pour gagner sa vie. Un film plus grave que de coutume... ce qui n'est pas le cas d'Embrassez qui vous voudrez, quatrième réalisation de l'acteur-réalisateur, qui réapparaît enfin derrière la caméra au sein de ce film choral centré autour de quatre couples qui jouent aux jeux de l'amour et du hasard lors de vacances au Touquet... Tout cela en espérant que sa fraîche cinquantaine va redonner des ailes à Michel Blanc, et le faire désormais accepter davantage de rôles !

 

FILMOGRAPHIE EN TANT QU'ACTEUR

 

1974 Que la fête commence... (Tavernier)

 

1975 Je t'aime, moi non plus (Gainsbourg)

 

                Attention les yeux (Pirès)

 

1976 La meilleure façon de marcher (Miller)

 

                Le locataire (Polanski)

 

                L'ordinateur des pompes funèbres (Pirès)

 

                On aura tout vu (Lautner)

 

1977 Des enfants gâtés (Tavernier)

 

                Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine (Coluche)

 

                Le diable dans la boîte (Lary)

 

1978 Le beaujolais nouveau est arrivé (Voulfow)

 

                Chaussette suprise (Davy)

 

                Le point de mire (Tramont)

 

                Les bronzés (Leconte)

 

                La tortue sur le dos (Béraud)

 

                Les héros n'ont pas froid aux oreilles (Némès)

 

1979 Les bronzés font du ski (Leconte)

 

                Rien ne va plus (Ribes)

 

                La gueule de l'autre (Tchernia)

 

                Le cheval d'orgueil (Chabrol)

 

                Cause toujours... tu m'intéresses (Molinaro)

 

                L'adolescente (Moreau)

 

1981 Viens chez moi, j'habite chez une copine (Leconte)

 

                Ma femme s'appelle reviens (Leconte)

 

1982 Le père Noël est une ordure (Poiré)

 

1983 Circulez y'a rien à voir (Leconte)

 

                Papy fait de la résistance (Poiré)

 

1984 Retenez-moi ou je fais un malheur ! (Gérard)

 

                Marche à l'ombre (Blanc)

 

                Nemo (Selignac)

 

1985 Drôle de samedi (Okan)

 

1986 Tenue de soirée (Blier)

 

                Je hais les acteurs (Krawczyk)

 

                Les fugitifs (Veber)

 

1988 Une nuit à l'Assemblée Nationale (Mocky)

 

                Sans peur et sans reproche (Jugnot)

 

1989 Monsieur Hire (Leconte)

 

1990 Strike It Rich (J. Scott)

 

                Uranus (Berri)

 

                Chambre à part (Cukier)

 

1991 Merci la vie (Blier)

 

                Les secrets professionels du Dr. Apfelglück (Ledoux, Capone, Lhermitte, Clavier)

 

                The Favour, the Watch and the Very Big Fish (La montre, la croix et la manière) (Lewin)

 

                Prospero's Books (id.) (Greenaway)

 

1993 Toxic affair (esposito)

 

1994 Grosse fatigue (Blanc)

 

                Prêt-à-porter (id.) (Altman)

 

                Il mostro (Le monstre) (Benigni)

 

1996 Les grands ducs (Leconte)

 

2002 Embrassez qui vous voudrez (Blanc)

 

 

FILMOGRAPHIE EN TANT QUE RÉALISATEUR

 

1984 Marche à l'ombre

 

1994 Grosse fatigue