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Juliette
Binoche
Juliette
Binoche est née le 9 mars 1964 d'un père sculpteur et
d'une
mère professeur de français, animant également un atelier
d'art
dramatique dans le collège que fréquente sa fille. C'est à
ses
côtés que la petite Juliette débute, à l'âge de 12 ans, dans
des
rôles de garçon, tout en officiant également en tant que
costumière
ou éclairagiste. Une fois au lycée, la jeune fille,
passionnée
par les planches, met en scène "Le roi se meurt",
d'Eugène
Ionesco. Après le bac, elle poursuit sa formation sous
l'égide
de Véra Gregh ainsi qu'au Conservatoire, et décroche
finalement
son premier rôle dans un téléfilm, "Dorothée,
danseuse
de corde", de Jacques Fansten. Au cinéma, elle fait
une
simple apparition dans Liberty Belle et Le meilleur de la
vie,
puis trouve de meilleures occasions de défendre des
personnages
sous l'égide de Jean-Luc Godard (Je vous salue,
Marie),
et de Jacques Doillon (La vie de famille). En même
temps,
la jeune actrice doit aussi se contenter de rôles plus
alimentaires,
comme dans la comédie Les nanas ou bien le
polar
Adieu blaireau. C'est encore l'époque où elle effectue
une
apparition notable dans un spot publicitaire pour
Chamallow,
dans lequel elle s'exerçait à la diction avec la
bouche
remplie des fameux gros bonbons mous.
En
1985, année de la révélation, André Téchiné lui confie le
rôle de
Nina, une jeune provinciale débarquée à Paris avec
pour
ambition de faire du théâtre, dans Rendez-vous. Un rôle
unanimement
loué quelques mois plus tard au Festival de
Cannes.
Binoche sera nommée pour le César de la Meilleure
Actrice
pour l'occasion, marquant le début d'une carrière qui
s'annonce
sous les meilleurs auspices. Après une comédie
loufoque,
Mon beau-frère a tué ma sœur, qui brise le moule
de
l'actrice déchirée, Juliette Binoche accepte de tourner, en
1986,
Mauvais sang, récit d'amours obliques sur fond de
maladie
et second film de Leos Carax, qui obtient le prix
Louis-Delluc.
Une collaboration qui se poursuit alors dans la
vie
entre l'actrice et le réalisateur. En 1987, c'est le début d'une
carrière
internationale pour la jeune femme, qui décroche le
rôle de
Tereza, la jeune serveuse pragoise consacrée
photographe
pour ses photos des événements de 1968, dans
L'insoutenable
légèreté de l'être. La même année, on la voit,
sur les
planches de l'Odéon, dans "La mouette" de Tchékhov,
face à
André Dussollier et sous la direction d'Andreï
Konchalovsky.
En 1988, c'est le début de l'aventure Les
amants
du Pont-Neuf, son deuxième film sous la direction de
son
mentor Leos Carax. Le rôle ingrat d'une clocharde quasi-
aveugle,
amoureuse d'un jongleur des rues (joué par Denis
Lavant).
Pour des raisons de budget inflationniste, le film
mettra
plus de trois ans à se tourner, mettant la comédienne
dans
une position de refus obligé face aux propositions qui
affluent
: elle décline ainsi l'offre de Steven Spielberg, qui la
réclamait
pour Jurassic Park. Mais le pli est pris : échec des
Amants
du Pont-Neuf ou pas, Juliette Binoche est dorénavant
entrée
dans la cour des grands, et Louis Malle ne s'y trompe
pas,
qui fait appel à elle pour donner la réplique, en anglais, à
Jeremy
Irons dans Fatale. Un séjour en Angleterre qui se
prolonge
avec le tournage de l'inédit Wuthering Heights,
tourné
aux côtés d'un débutant nommé Ralph Fiennes.
En
1993, Juliette Binoche rencontre un nouveau triomphe
public
sous la direction du réalisateur polonais Krzysztof
Kieslowski,
qui lui donne la vedette de Bleu (dans le rôle de la
veuve
d'un grand compositeur de musique). Elle réapparaîtra
dans
Blanc et Rouge pour quelques scènes, et le monde entier
célèbre
alors la trilogie "Trois Couleurs". Dès lors, Juliette
Binoche
est reconnue en tant que star internationale, endossant
en 1994
le rôle de Pauline dans Le hussard sur le toit de Jean-
Paul
Rappeneau, d'après le roman pourtant réputé infilmable de
Jean
Giono. Triomphe public hexagonal encore, bientôt suivi,
en
1997, par celui, planétaire cette fois, du drame romanesque
Le
patient anglais, pour lequel Juliette Binoche remporte
l'Ours
d'argent de la Meilleure Actrice au festival de Berlin, et
surtout
l'Oscar du Meilleur Second rôle féminin. C'est la
première
fois depuis Simone Signoret qu'une actrice française
est
ainsi reconnue à Hollywood. Pourtant, peu tentée par les
sirènes
du star-system à l'américaine, Juliette reste en France et
retrouve
Téchiné pour Alice et Martin, où elle incarne une
violoniste
qui tombe amoureuse d'un jeune homme en rupture.
Échec
relatif, rehaussé quelques mois plus tard par le bon
accueil
public fait aux Enfants du siècle de Diane Kurys, les
amours
romancées de George Sand et d'Alfred de Musset, et au
plus
modeste succès réservé à La veuve de Saint-Pierre,
drame
romantique situé dans le Canada de la fin du XIXe
siècle.
Code inconnu, dans lequel elle incarnait une actrice,
marquait
sa rencontre avec le réalisateur autrichien Michael
Haneke,
et son désir constant d'embrasser de nouveaux univers
cinématographiques.
Le chocolat lui offre aujourd'hui
l'opportunité
de poursuivre sa carrière anglaise, toujours au
sein de
la société de production Miramax.
FILMOGRAPHIE
1983
Liberty Belle (Kané)
1984 Je
vous salue, Marie (Godard)
La vie de famille (Doillon)
1985 Le
meilleur de la vie (Victor)
Les nanas (Lanoë)
Adieu blaireau (Decout)
1986
Mon beau-frère a tué ma sœur (Rouffio)
Mauvais sang (Carax)
1987
The Unbearable Lightness of Being (L'insoutenable
légèreté
de l'être) (Kauffman)
1988 Un
tour de manège (Pradinas)
1991
Les amants du Pont-Neuf (Carax)
Wuthering Heights (Kominsky)
1992
Damage (Fatale) (Malle)
Bleu (Kieslowski)
Blanc (Kieslowski)
1993
Rouge (Kieslowski)
1994 Le
hussard sur le toit (Rappeneau)
1995 Un
divan à New York (Akerman)
1996
The English Patient (Le patient anglais) (Minghella)
1997
Alice et Martin (Téchiné)
1998
Les enfants du siècle (Kurys)
1999 La
veuve de Saint-Pierre (Leconte)
Code inconnu (Haneke)
2000
Chocolat (Le chocolat) (Hallström)