BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR
Durée : 4 heures | coefficient : 3* |
ANNEXE1 : Cas. Com. 23/11/1999 - SA Michenon c/ SA Art graphique imprimerie | 1 page |
ANNEXE 2 : Articles 1134 du code civil et R 132- 1 du code de la consommation | 1 Page |
ANNEXE 3 : ACCOR, le difficile mariage de lécologie et du tertiaire Alternatives économiques n°I78 -février 2000 | 2 pages |
COPIES À UTILISER
Les candidats traiteront les différentes questions sur des copies modèle EN.
* Pour le BTS Technico-commercial : coefficient 2.
SUJET
voir le corrigé indicatif en bas de page...
PREMIÈRE PARTIE : TRAVAIL MÉTHODOLOGIQUE
Barème indicatif : 13 points
A - Analyse dune décision de justice (7 points)
2) Monsieur Durand, libraire, dépose ses photos personnelles de vacances auprès de la société "Pronokit", spécialiste du développement photographique en 1 heure.
À lissue du délai normal de livraison des travaux Monsieur Durand se trouve dans la même situation que la société Michenon (annexe l), la société Pronokit nétant pas en mesure de lui restituer ses films.
Monsieur Durand vous pose plusieurs questions sur lintérêt dune action en justice.
a) Qualifiez la clause litigieuse.
b) Quelle argumentation juridique Monsieur Durand peut-il développer devant le tribunal compétent ?
B - Exploitation dune documentation à caractère économique (6 points)
2) Identifiez les moyens mis en oeuvre par le groupe ACCOR pour respecter lenvironnement.
3) Présentez les contraintes rencontrées par le groupe ACCOR dans la mise en place de sa stratégie environnementale.
DEUXIÈME PARTIE : DÉVELOPPEMENT STRUCTURÉ
Barème indicatif : 7 points
Depuis les années 50, les prélèvements obligatoires ont nettement progressé en France. Dans un contexte de croissance retrouvée ils représentent aujourdhui plus de 47 % du PIB.
Dans un développement structuré, vous répondrez à la question suivante :
Doit-on réduire les prélèvements obligatoires ?
Annexe 1
Cass. com., 23 nov. 1999
SA Micbenon c/ SA Art graphique imprimerie
LA COUR-(...) Sur le moyen unique :
Attendu, selon larrêt attaqué (CA Nancy, 12 sept. 1996), que la société Art Graphique imprimerie (société Art Graphique) na pas été en mesure de restituer les films que la société Michenon lui avait confiés aux fins dimpression ;
Attendu que la société Michenon reproche à larrêt davoir rejeté sa demande en paiement de dommage intérêts, alors, selon le pourvoi que doit être déclarée nulle toute clause dirresponsabilité qui revêt un caractère abusif ; quen sétant contentée en lespèce, pour déclarer valable la clause dirresponsabilité insérée dans les documents contractuels de la société Art Graphique, que cette clause ne revêtait pas un caractère abusif sans rechercher, comme lavait souligné le premier juge, et comme le soutenait la société Michenon dans ses conclusions, si cette Clause ne procurait pas à la société Art Graphique un avantage excessif, la cour dappel na pas donné de base légale a sa décision et partant a violé larticle 1134 du Code civil ;
Mais attendu que la cour dappel constaté que la clause figurait sur toutes les factures de la société Art Graphique ; quelle a relevé que le contrat avait été conclu entre deux commerçants dans le cadre de relations professionnelles habituelles, ce dont elle a déduit que larticle 2 du décret du 24 mars 1978 ne trouvait pas à sappliquer ; quainsi, en retenant que la clause ne revêtait pas un caractère abusif, la cour dappel a légalement justifié sa décision ; que le moyen est sans fondement.
Par ces motifs :
Rejette le pourvoi ; (...)
Annexe 2
Article 1134 (code civil)
Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise.
Elles doivent être exécutées de bonne foi.
Article R132-1 (code de la consommation)
décret du 24 mars 1978, art.2)
Dans les contrats de vente entre des professionnels, dune part et des non-professionnels ou des consommateurs, dautre part, est interdite comme abusive (...) la clause ayant pour objet ou pour effet de supprimer ou de réduire le droit à réparation du non-professionnel ou consommateur en cas de manquement par le professionnel à lune quelconque de ses obligations.
Annexe 3
ACCOR, le difficile mariage de lécologie et du tertiaire
Qui na jamais eu affaire au groupe ACCOR ? Avec près de 3 000 établissements hôteliers, dont les enseignes Sofitel, Novotel, Mercure, Ibis ou Formule l, Accor nest pas seulement présent dans toutes les grandes villes de lHexagone, cest une multinationale qui emploie plus de 120 000 personnes dans 140 pays et compte parmi les géants mondiaux du tourisme aux côtés de Hilton, Intercontinental ou Holiday In... Profitant de lessor des voyages daffaires et du tourisme, lentreprise se porte bien : elle a réalisé 5,6 milliards deuros (37 milliards de francs) de chiffre daffaires en l998, en hausse de l6 % par rapport à 1997, pour un résultat net de 300 millions deuros (2 milliards de francs).
" Accor ne sort par du lot seulement par sa taille ou ses performances financières, le groupe est lun des rares dans le secteur du tourisme à prendre en compte lenvironnement dans sa stratégie dentreprise. Il se situe de ce point de vue aux premiers rangs européens " affirme Jacky Prudhomme.
(...)
Dans lindustrie, de gros progrès ont été accomplis depuis les années 80 en matière de maîtrise de lénergie, des déchets et des émissions de polluants, même si beaucoup reste encore à faire. Les difficultés dAccor illustrent les problèmes spécifiques au secteur tertiaire de ce point de vue : faible culture technique, dispersion des établissements et des responsabilités, fort impact de limmobilier, des investissements au cycle de vie relativement longs. Et pourtant, cest dans ce secteur que se joue désormais une bonne part de la bataille du développement durable.
Sensibiliser le personnel
Depuis 1993, Accor sest doté dune direction de lenvironnement. Elle compte aujourdhui trois personnes à plein temps. Un effectif très faible à léchelle dun tel groupe, mais son impact est non négligeable.
(...)
Un gros travail de terrain pour expliquer, vidéos à lappui, lutilité du tri des déchets ou de la maîtrise de lénergie.
Il a cependant fallu attendre 1998 pour que la politique environnementale entre dans le domaine des réalisations concrètes, avec le lancement de la charte environnement de lhôtelier. Les gestionnaires détablissement de toute la zone Europe sont invités à sengager sur quinze actions, notamment la collecte sélective des papiers, du verre, des cartons, des huiles de friture, des cartouches dencre, un auto-contrôle permanent des consommations deau et dénergie, la formation du personnel en matière denvironnement.
(...)
LHexagone constitue à léchelle mondiale, une des zones les plus résistantes à tout effort particulier. Pas question, par exemple, dans les hôtels français, de proposer aux clients qui restent deux nuits de conserver leurs serviettes dune journée à lautre. Un procédé qui permettrait de réduire les consommations deau et les pollutions induites par les lessives. Elles sont donc changées systématiquement. " Notre métier est de vendre du service, il ne sagit pas de rogner sur la prestation " tente de se justifier Thierry Mueth. Pourtant, la plupart des grandes chaînes anglo-saxonnes ont recours à ce procédé. Pas question non plus, par exemple, au nom de la défense du service rendu, dinstaller des réducteurs de débit sur les douches pour économiser leau, même si cela ne change rien au confort.
(...)
Des investissements peu rentables
Mais la faible rentabilité des investissements en maîtrise de lanergie freine la mise en uvre de mesures dampleur. Le rendement des capitaux engagés chez Accor sélève à plus de 11 % en 1998 et devrait encore progresser à lavenir. Pour être jugés rentables par les actionnaires, les investissements doivent rapporter au moins autant " Il y aurait beaucoup de travaux disolation à faire qui diminueraient significativement les consommations dénergie. En outre, une 1arge part des systèmes de chauffage sont électriques, et il serait souvent profitable de passer au gaz. " Mais le secteur de lhôtellerie est en forte croissance, et la priorité dans lutilisation des capitaux du groupe est à la construction de nouveaux hôtels, plutôt quà lamélioration des performances du parc existant.
(...)
Dailleurs, les directeurs dhôtel sont avant tout jugés en fonction de leur capacité ç dégager rapidement du cash. Or, quand ces derniers scrutent leur compte de résultat, ils se rendent compte que la consommation deau ou dénergie ne représente quune part relativement faible de leurs charges. Leur meilleur levier pour améliorer le rendement est de mieux remplir lhôtel plutôt que de rogner à la marge sur leur facture EDF. Ils préfèrent donc investir dans le confort ou lesthétique, des critères dont limpact commercial est prouvé. Plutôt que de changer lisolation, ils sont incités à renouveler les moquettes ou les papiers peints. De plus, Accor ne possède quun tiers des murs de son parc immobilier, les deux tiers restants se répartissant entre des franchisés, des contrats de gestion pour le compte de propriétaires ou bien de locations. Ce qui réduit linfluence du groupe sur le parc immobilier.
(...)
Le frein des coûts et des délais
Chez Accor, un bâtiment est conçu comme un produit, avec un cahier des charges très détaillé, défini par les services techniques qui spécifient les caractéristiques de la moquette ou de la lampe de chevet. Larchitecture est gérée en interne et la standardisation particulièrement poussée permet de profiter déconomies déchelle. Un hôtel est construit quasiment à lidentique à plusieurs endroits. Lennui, cest que certains concepts vieux de vingt ans sont encore utilisés aujourdhui et la procédure pour les changer est particulièrement lourde, ce qui ne facilite pas larrivée des procédés écologiques. A cela sajoute le conservatisme de nombreux responsables techniques et marketing. Ainsi, le groupe en est encore à tester les lampes a basse consommation, qui pourraient alléger la facture délectricité de nombreux hôtels.
Accor illustre donc toute la difficulté de mener une politique environnementale dans des entreprises aussi dispersées, dont lactivité est étroitement liée au parc immobilier. Des politiques publiques plus ambitieuses, notamment dans la définition des normes pour les bâtiments, comme une fiscalité plus incitative demeurent indispensables pour progresser.
Daniel Aronssohn
Alternatives économiques - no 178 - février 2000
Corrigé indicatif
source : http://data.tic.free.fr/sitepeda/sujets/bts/2001c.htm
PREMIÈRE PARTIE : TRAVAIL MÉTHODOLOGIQUE (13 POINTS)
A. ANALYSE D'UNE DÉCISION DE JUSTICE (7 POINTS)
1) Analysez la décision (5 points)
2 points seront attribués pour la présentation de la situation : type de décision,
parties, faits, objet du litige et procédure
3 points seront attribués pour la compréhension de la situation : problème
juridique, arguments des parties, décision et motif
a) le type de décision
arrêt de la cour de cassation, chambre commerciale du 23 novembre 1999
b) les parties
demandeur : SA Michenon
défendeur : SA Art Graphique imprimerie
c) les faits
La société Michenon a confié des films à développer à la société Art
Graphique. Cette dernière n'a pas restitué les films et invoque la clause
d'irresponsabilité contenue dans les documents contractuels. La société
Michenon assigne la SA Art Graphique en justice.
d) l'objet du litige
demande le paiement de dommages-intérêts
e) la procédure
le tribunal de commerce (exiger seulement le tribunal compétent)
la cour d'appel de Nancy du 12 septembre 1996 : (exiger seulement la décision)
La société Michenon a été débouté de sa demande
La cour de cassation
demandeur au pourvoi : Société Michenon
Défendeur : SA Art Graphique imprimerie
Décision : arrêt de rejet
f) les arguments des parties
La société Michenon invoque le caractère abusif de la clause
contractuelle d'irresponsabilité qui a pour effet de donner un avantage
excessif à la société Art Graphique en supprimant le droit à réparation
de la société Michenon : elle doit donc être considérée comme nulle.
La société Art Graphique imprimerie invoque l'existence d'une clause conclue entre deux commerçants en relations habituelles d'affaires :elle est donc valable et doit s'appliquer en l'espèce.
g) le problème de droit
Doit-on rechercher le caractère abusif d'une clause d'irresponsabilité
dans les contrats conlus entre deux professionnels ?
ou
Une clause d'irresponsabilité conclue entre deux professionnels peut-elle être considérée comme abusive ?
h) Décision et motifs
La cour de cassation rejette le pourvoi aux motifs que la clause figurant
dans un contrat conclue entre deux commerçants ne peut être considérée
comme abusive, donc l'article R 132-1 ne s'applique pas.
2) Cas pratique (2points)
a) Qualifiez la clause litigieuse
La clause d'irresponsabilité pourrait constituer une clause abusive (ne pas
exiger de justification)
b) Quelle argumentation juridique Monsieur Durand peut-il développer
devant le tribunal compétent ?
Monsieur Durand fera valoir sa qualité de consommateur et non de commerçant
car il s'agit de photos personnelles.
Ainsi, conformément à l'article 2 du décret du 24 mars 1978, en l'absence
de relations d'affaires avec la société Pronokit, il invoquera l'existence
d'une clause abusive visant à supprimer son droit à réparation. La clause
d'irresponsabilité sera réputée nulle et non écrite.
B. EXPLOITATION D'UNE DOCUMENTATION A CARACTÈRE ÉCONOMIQUE (6 POINTS)
1) Expliquer les deux expressions soulignées (2 points)
"Des investissements au cycle de vie relativement longs" :
l'entreprise affecte des ressources à l'acquisition de biens immobiliers
pour en tirer un profit. La durée de vie des hôtels est relativement
longue (supérieure à 20 ans).
"La standardisation particulièrement poussée permet de profiter d'économie d'échelle" : L'uniformisation de l'aménagement des chambres permet la baisse des coûts fixes unitaires répartis sur une plus grande quantité de biens. La production de biens standardisés plus rapide permet donc de couvrir les coûts fixes à plus court terme.
2) Identifiez les moyens mis en oeuvre par le groupe ACCOR pour respecter
l'environnement (1 point)
- Création d'une Direction de l'environnement composée de trois personnes
à temps plein
- Travail pédagogique de terrain pour sensibiliser les directeurs d'hôtels
au tri des déchets ou à la maîtrise de l'énergie
- Mise en oeuvre d'une charte environnement de l'hôtelier l'invitant à
s'engager dans des actions concrètes (collective, sélective, auto-contrôle
des consommations d'énergie, formation du personnel...)
3) Présentez les contraintes rencontrées par le groupe ACCOR dans la
mise en place de sa stratégie environnementale (3 points)
Ne pas rechercher l'exhaustivité
Valoriser tout travail structuré
Pénaliser la stricte copie
a) Les contraintes organisationnelles et humaines
- Faible culture technique
- Résistance culturelle française à "tout effort particulier"
en matière d'environnement
- Dispersion des établissements et des responsabilités
- Faible influence du groupe ACCOR sur le parc immobilier dont il ne possède
qu'un tiers des murs
- Conservatisme des responsables techniques et marketing
- Procédure de prise de décision lourde et longue ne favorisant pas
l'innovation
b) Les contraintes financières
- Cycle de vie long des investissements dans l'immobilier
- Investissements en maîtrise d'énergie jugés par les actionnaires moins
rentables que la construction ou le rachat de nouveaux hôtels
- Logique de rentabilité et de rendement immédiats obligeant les
directeurs d'hôtels à privilégier des investissements à fort impact
commercial (confort, esthétique...)
- Standardisation des bâtiments permettant des économies d'échelle mais
limitant la marge de manœuvre des directeurs d'hôtels.
DEUXIÈME PARTIE : DÉVELOPPEMENT STRUCTURE (7 POINTS)
LA STRUCTURE : SITUER LE SUJET ET NE DÉFINIR LES TERMES (3 POINTS)
Accroche
Actualité et pertinence du sujet
Définition du mot-clé
Prélèvements obligatoires = Prélèvements fiscaux (impôts et taxes) et prélèvements sociaux (cotisations salariales et patronales)
Problématique
Il s'agit de s'interroger sur les conséquences d'une réduction des prélèvements obligatoires à la fois comme soutien à la croissance (retrouvée) mais également comme remise en cause possible du rôle des pouvoirs publics.
Plan possible
I. LA RÉDUCTION DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES COMME SOUTIEN A LA
CROISSANCE
II. MAIS UN RISQUE DE REMISE EN CAUSE DU RÔLE DE L'ÉTAT
Conclusion
LE FOND : DÉVELOPPEMENT (4 points)
Savoirs-clés à aborder...
- Débat entre keynésiens (interventionnistes) et libéraux (primauté du
marché) : ex Keynes et la demande. Laffer et la pression fiscale...
- Conséquence sur les ménages : sur la répartition des revenus, sur le
pouvoir d'achat, sur la consommation, sur l'épargne...
- Conséquences sur les entreprises : sur les coûts de production, sur les
prix, sur l'investissement, sur la compétitivité, sur l'emploi...
- Conséquences sur les services collectifs (santé, justice, éducation,
logement, transport...) : sur les dépenses, sur le financement, sur les
aides et subventions...
- Conséquences sur la protection sociale et le système de redistribution
:sur les dépenses, sur la couverture sociale, sur les systèmes de
retraite...
- Conséquences sur la construction de l'Union monétaire : sur l'engagement
de l'État à réduire les dépenses publiques et à diminuer la dette
publique...
- Conséquences sur le rôle de l'État comme régulateur de l'économie...
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